L’école est finie ! Les pages d’évaluation de fin de PS/GS/CP ont été dûment remplies et les trois enfants sont prêts pour rempiler pour une deuxième année aux petits lascars. Mais ça, c’est pour septembre. En attendant, il faut bien les occuper. On avait prévu de longue date et un peu au hasard de rentrer en France le 12 juillet. Nous avions donc 10 bonnes journées à occuper les enfants. Sandra en a repli la moitié à coup de play-date pour Pierre et de « camp » en milieu presque sauvage sur Lantau pour les grands (marches en forêt, construction de cabanes etc). Mais pour le reste, il fallait bien trouver autre chose. On a donc fait nos bagages pour un grand week-end à Singapour. Après quatre heures de vol (soit autant d’ipad non-stop pour les enfants… le bonheur total), nous voilà débarqués dans la cité-état, jumelle de Hong Kong. Si les deux villes sont bien jumelles sur le papier (ville-états, anciennes possession anglaises, centres financiers et paradis fiscaux, nœuds du trafic maritime mondial, systèmes politiques du genre dictature participative, etc), en réalité, les deux sœurs sont très différentes. Venant de Hong Kong, ce qui saute aux yeux en premier à Singapour c’est le multiculturalisme et l’espace. Hong Kong – dit-on – est la porte de la Chine sur le monde, mais la ville est de fait peuplée essentiellement de chinois et d’un peu d'occidentaux. Singapour, en revanche, est peuplée de malais, d’indiens et de chinois. On passe donc rapidement d’une culture à l’autre, d’un temple hindou à un temple bouddhiste en passant par une mosquée, au cours de promenades tranquilles dans des rues arborées et aérées. Les tours sont cantonnées au quartier des affaires et à quelques résidences, et l’essentiel des rues du centre ville sont faites de bâtiments d’une hauteur raisonnables. Surtout ils ont conservé un grand nombre de petites maisons colorées et décorées de frises en stuc, avec des magasins ou restaurants en rez-de chaussé, qui donnent à l’ensemble un air pimpant et provincial. A Hong Kong, la richesse se voit aux boutiques de montres de luxe et aux Lamborghini qui passent devant les immeubles-dortoirs déglingués. A Singapour, la richesse se voit à l’absence de miséreux (du moins en centre-ville), aux bâtiments biens entretenus, aux rues fleuries, aux boutiques sympa… c’est très calme, avec peu de trafic, des rues où flâner, des terrasses pour manger et boire des verres. C’est propre autant que le veut la légende. En gros, Singapour, c’est un peu comme la Suisse sans les montagnes, mais avec des indiens et des chinois. A part flâner dans les rues, il y a pas mal à faire dans la ville. Même si nos enfants nous ont tenus éloignés de la plupart des musées et adresses de shopping trendy, on a eu des activités assez variées. Le premier jour, direction Sentosa, l’ile du « fun » (prise d’assaut le week-end, il fallait qu’on y aille le vendredi). Juste en face du port, de ses porte-containers géants et sous le regard sévère des immenses portiques de chargement, l’ancienne île qui servait avant-guerre de base de défense de la ville a été aménagée en vaste zone récréative. On y trouve un parc Universal studio (on a fait l’impasse), des plages de sable fin avec petites îles paradisiaques (mais artificielles) et diverses activités disséminées ici où là. C’est immense, paisible, joli et franchement très réussi. Nous, en grand aventuriers intrépides, on a fait de la luge : en fait, c’est plutôt un genre de kart sans moteur qui dévale un circuit en pente. Outre un bon moment, on a découvert une autre différence appréciable avec Hong Kong. Là-bas s’appuyer sur une rambarde ou laisser un enfant de moins de 12 ans emprunter seul un escalator a pour conséquence immédiate de voir un individu vous sauter dessus avec un air alarmé pour vous prévenir de votre haute imprudence ; le moindre manège qui bouge à plus de 1,5 km/heure est strictement réservé aux enfants de plus 1,20 mètres, se fait sous la surveillance de 4 agents et est accompagné d’une série de panneaux vous montrant l’ensemble des dangers inhérents à ce genre d’activité. A Singapour, rien de tout cela. On est totalement dans le normal, mais on est tellement habitué à s’entendre dire que non-c’est-pas-possible-c’est-trop-dangereux, qu’on est resté pantois un bref moment. Pour la luge (qui peut quand même filer à 40 km/heure facile), dès lors que vous mesurez plus d’un mètre, on vous colle un casque et zou. Du coup, même Ulysse a pu conduire seul (et s’envoyer, tranquille, dans le décors deux ou trois fois le temps d’une descente). C’était chouette, alors on s’est enquillé trois tours avant de se remettre en route. Un peu plus loin, on est passé devant une tyroliennes géante. Sans espoir, pensait-on, avec nos enfants… Que nenni. Pas de problème de de limite d’âge et de taille. Les deux garçons pouvaient y aller accompagnés et Avril, a priori, pouvait même le faire toute seule…. Le problème, ce n’était pas qu’elle était trop petite, c’était qu’elle était trop légère. Qu’à cela ne tienne : ils ont fait un paquet avec Avril et Ulysse, et zou. Nous voilà donc après une petite grimpette en voiture de golf, montés sur une haute tourelles, accrochés tous les 5 à trois ziplines parallèles, pour une descente de 500 mètres au dessus de la forêt et de la mer. C’était chouette, mais carrément cher et long en préparation, alors on est parti déjeuner. L’après midi était plus calme, avec une visite de la base militaire, vestige de la deuxième guerre mondiale : canons, tunnels, postes d’observation, expo ayant pour thème principal la cruauté des envahisseurs japonais… il y a l’équivalent quasiment exact à Hong Kong (à la différence qu’à Hong Kong, ils en font des tartines sur la vaillance héroïque des défenseurs qui ont tenu une petite quinzaine de jours, alors qu’à Singapour, les anglais ont subit une défaite aussi rapide qu’humiliante : alors que les canons pointaient vers la mer, les perfides nippons ont déboulé par les terres, à vélo). Le lendemain, après la visite d'une caserne de pompiers (pourquoi pas), un nouveau parc récréatif, de l’autre côté : the Gardens by the bay. C’est là encore immense, très joli et agréable, sans voitures bien sûr. Mais ici, les activités ludo-sportives ont fait place au pédago-ecolo. Le principal point d’intérêt, ce sont deux serres immenses (vraiment immenses), l’une avec un panel représentatif de la flore mondiale, l’autre avec un mur végétal gigantesque baigné dans un brouillard humide. Vu la température extérieure, les serres, il faut les rafraichir. Pour climatiser le tout, les serres sont reliées à des genres de puits canadiens qui débouchent sur des espèces de châteaux d’eaux déguisés en arbres extra-terrestres. Je vais me répéter, mais c’est franchement bien. C’est ouvert et éclairé (à l’énergie solaire, of course) quasiment toute la nuit, ce qui doit valoir le coup d’œil. Mais le soleil ayant tendance à décharger les accus de nos mômes plutôt que les recharger, il était exclu de s’attarder une fois passé l’heure du diner. Le reste du week-end a été consacré à la visite du centre ville. On n’a pas tout fait, loin de là. Mais tout de même un petit tour en sampan-mouche pour voir la skyline du centre d’affaire et le Merlion (un grand lion en pierre qui crache de l’eau dans la mer, symbole de la ville). Et puis des petites rues et quelques ressources cultuelles : des mosquées sympa (et des plus austères), un temple bouddhiste géant qui accueille rien de moins qu’une dent qui aurait appartenu à la vénérable mâchoire du Bouddha (une dent, c’est pas très esthétique, mais le tralala qui va avec, lui l’est beaucoup plus), et puis des temples hindous, avec des empilement de statues de monstres sanguinolents, des colliers de fleurs, des pieuses dames en saris colorés, des orchestres de tambours et bombardes indiennes à vous décoller les tympans, des épais messieurs, torses nus et tatoués, qui aspergent les statues et tout ce qui passe à leur portée avec l’air morne d’un guichetier de métro moscovite, etc. C’était bien, et ça nous changeait des temples chinois, alors on s’en est fait pleins. Allez, c’est pas tout ça. Il faut maintenant rentrer pour se préparer aux grandes vacances qui commencent dans deux jour (oui, je sais, on a une vie difficile).
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