Mardi 22 mai c'était, figurez-vous, l'anniversaire du Bouddha, et donc jour férié à Hong Kong. Les écoles françaises ayant semble-t-il à coeur de porter haut la culture des ponts du mois de mai ont juste fermé pour toute la semaine. Résultat, on s'est embarqué pour un très long week-end de quatre jours à Kuala Lumpur. Notre passage à Singapour l'an passé nous avait donné l'envie de poursuivre notre exploration de la Malaisie... et puis Kuala, rien que le nom sonne comme un synonyme d'exotisme. Bilan : et bien, notre passage à Kuala Lumpur de cette année nous a donné l'envie de poursuivre notre exploration de la Malaisie l'an prochain. Kuala Lumpur est une ville assez bizarre. On a vu pas mal de villes aérées, mais là ça dépasse tout ce qu'on connaissait. Ce n'est pas tant une ville avec de grands parcs, mais plutôt un ensemble de gros ilots urbains disséminés ici où là. En plein milieu de la ville, on trouve un terrain de golf, un vaste parc animalier, des collines couvertes de jungles, etc. On circule d'un quartier à l'autre, en métro ou sur des voies rapides très peu encombrées, et il ressort de tout cela une ambiance très paisible : faible densité, peu de trafic, etc. Ajoutons à cela que beaucoup d'infrastructures (métro, tours) sont très récentes et on a parfois l'impression de circuler dans une ville factice, comme le décor d'un film d'anticipation. Il y avait tellement peu de monde (bon, sauf dans les marchés de rue) qu'on a passé notre temps à se demander où étaient passés les habitants. On s'est d'abord dit que c'était le week-end, puis que c'était le ramadan... Il y avait sans doute un peu de ça, mais le lundi était presque tout aussi calme et les chauffeurs de taxis nous ont dit que non, c'était comme ça tout le temps. Autre chose étonnante, c'est la diversité ethnique, qui nous avait déjà marquée à Singapour. La Malaisie, c'est des Malais (musulmans), des indiens (Hindous ou sikhs) et des Chinois (Boudhistes). Les communautés ne semblent pas trop se mélanger, mais on passe sans problème de l'une à l'autre, les temples des uns côtoyant les mosquées des autres. On imagine bien qu'il y des tensions communautaires, mais c'est difficilement perceptible, tout ce petit monde semblant très calme et tranquille. Car la troisième chose qui nous a marquée le plus, c'est l'extrême gentillesse des gens. Gentil n'est d'ailleurs pas vraiment le mot. Ils sont plutôt souriants et aident avec plaisir les touristes égarés, mais ils sont surtout sympas : ils engagent la conversation volontiers, posent des questions, vous racontent des trucs, le tout sans être aucunement envahissants ou excessifs. Pour des français (donc ronchons), vivant à Hong Kong (donc coincés et attentifs à limiter autant que possible les interactions spontanées), il y a de quoi être un peu déroutés. Les filles même très voilées vous abordent, tout sourire, vous posent des questions, parlent aux enfants. Dans les mosquées on vous prête sans marquer de réprobation des vêtements couvrants si nécessaire et on vous demande avec le sourire si vous avez envie d'en savoir plus sur la religion. Pareil chez les hindous, les sikhs et les bouddhistes. C'était très bien d'autant que tout le monde y compris les taxis a un très bon anglais. Au-delà de ces généralités, il y a aussi des choses à voir. Des lieux de culte bien sûr, et notamment des mosquées, grandes, vides et blanches où l'on est accueilli avec des sourires et des suggestions très amicales à se lancer dans la découverte de l'islam. Et puis des temples hindous. Le hit dans le domaine c'est Batu Cave : une vaste grotte dans une colline karstique où divers petits temples ont été installés, et agrémentée d'une gigantesque statue dorée à l'entrée. Le lieu est envahi de singes qui volent tout ce qu'ils peuvent aux touristes.
Sur le même lieu, on a aussi visité une grotte plus "naturelle". On se promène à la lumière de lampes torches dans de vastes salles habitées par des milliers de chauves-souris, à la recherche du petit peuple de l'obscurité : mini-escargots fluos, vers aveugles et chenilles velues. On a aussi passé un bon moment à grimper sur la colline qui supporte la KL Tower (la tour de télévision). La tour n'a aucun intérêt, mais la promenade dans ce morceau de jungle en plein milieu de la ville est assez étonnante. Ils ont installé des passerelles, genre pont de singe, qui nous montent au niveau de la cime des arbres. Très sympa malgré la chaleur. Ajoutons à tout ça la visite des fameuses tours jumelles de Petronas et quelques musées qui mettent en valeur le passé trouble de la région (un vrai repaire de pirates et contrebandiers) et les communautés qui peupl(aient) la jungle de la péninsule ou de Borneo. Au final c'était une excellente destination, on a même ramené une antiquité si on peut dire (des grosses poignées de porte en bois provenant des maisons traditionnelles). Les enfants ont fait de la peinture Batik et du shopping de vêtements traditionnels. Le seul point négatif c'est la nourriture trop épicée surtout la nourriture d'influence indienne au gout des enfants. Il va falloir attendre un peu avant d'aller visiter l'Inde.
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Par ce beau dimanche nous avons pris la direction de Discovery Bay avec comme objectif de faire plaisir aux garçons histoire qu'ils puissent faire bisquer leur soeur, partie en sleepover chez sa copine. Pour Ulysse le départ de sa soeur c'est trop injuste car elle va regarder la télé, se coucher tard et aller chez une amie alors que lui il va rester à la maison. Bref, on voulait leur faire découvrir quelque chose de nouveau pour faire ré-équilibrer la donne. Direction ce village qui fait très carton pate sur l'île de Lantau où on circule à pieds ou en voiturette de golf. Une très grosse communauté d'expats qui prend le ferry le matin pour central en laissant les enfants dans l'école internationale de DB et les nombreuses écoles montessori. Les femmes au foyer iront boire un café au starbucks ou prendre un cours de yoga. Ce n'est pas la californie ni la floride mais ca donne vraiment l'impression d'être en vacances: bord de plage, resto avec animations pour les enfants (on a eu droit à un clown gonfleur de ballons), terrasses.... On a fait un tour dans le marché aux artisans de ce dimanche matin (rien acheté mais on a repéré une femme qui faisait des collages de photos de Hong Kong) puis on a mangé une salade de kale et de grenade pour les adultes et des pizzas pour les enfants. L'objectif de la traversée était en fait Epic Land, une salle de jeux avec mini golf, trampoline, toboggans géants, canons à boule, parcours accrobranche etc. C'était pas mal surtout qu'il n'y avait pas grand monde. Le parcours dans les airs étant restreint au plus de 1m30 les garçons devront revenir ... Pour autant le superpark je pense propose un équivalent plus proche donc ce n'est pas sur qu'on y retourne.
Samedi dernier nous avons décidé d'explorer les environs de Tseung Kwan O (TKO dans le jargon), où se trouve la future école des enfants. Le Lycée Français International nous a informé de l'acceptation de Pierre et d'Avril, on est encore dans l'attente de la réponse pour Ulysse mais nous sommes confiants. Il semble que le flux net de français cette année est négatif, plus de départs que d'arrivées. On finit notre deuxième année et on se rend compte effectivement qu'un bon nombre de gens qu'on a rencontrés en arrivant et qui étaient arrivés avant nous sont sur le départ. Bref, on est parti escalader le Devil's peak qui était censé nous donner une vue panoramique sur la zone. Il commence à faire chaud à Hong Kong et cette grimpette même si elle était courte a été assez fatigante. Pierre qui en ce moment se réveille aux aurores a pas mal râlé. Mais arrivés en haut ça valait la peine. On a pu jouer aux explorateurs dans les restes d'un espèce de fort anglais du début du 20ème siècle mais surtout ce que les enfants ont aimé c'est l'observation d'une énorme chenille verte et d'une colonie de têtards dans une petite mare d'eau. La vue sur l'immense cimetière ne les a pas particulièrement émus alors que l'étendue du Junk Bay Chinese cimetery était franchement impressionnante. On ne voyait finalement pas le lycée français qui était caché par des tours derrière le cimétière. Il fallait donc y aller directement. On est donc redescendu à pieds en direction de Lei Yue Mun pour le déjeuner. C'est un petit village de pêcheur où les viviers de poissons et les restaurants se succèdent dans des ruelles un peu glauque. Au bout, de manière assez classique une plateforme pour les pêcheurs, un Tin Hau temple (dédié à Tin Hau la déesse des pêcheurs et marins) et une nouveauté un petit phare. C'est très rustique. Ce jour là c'était très calme, j'imagine que c'est plus animé en semaine ou le soir quand les restaurants accueillent des groupes dans leurs salles immenses bourrées de tables géantes. On a joué le jeu en choisissant un poisson et des crustacés dans un bassin. Moyennant une "cooking charge", pas donnée quand même, on s'est fait servir les bestioles dans le restaurant d'à côté. C'était tranquille malgré le bruit et effluves des petits bateaux de pêcheurs et des groupes électrogènes (mais bon c'est Hong Kong on commence à avoir l'habitude). On a fait le tour du village, regardé les bestioles dans les bacs (les photos en dessous sont le dessus et le dessous de la même charmante bête dont le nom m'est inconnu), observé les pêcheurs, ramassé des coquillages sur la plage. En fait il s'agissait il semble plus des coquillages (et des restes) balancés par dessus bord des restaurants. Il a fallu un peu restreindre la volonté de Pierre de tout collecter. Une station de métro plus loin, on a atteint le site de construction du lycée. Il est entre deux stations de métros TKL et TKO pour les abréviations de noms chinois imprononçables, l'accès se fait par une route bordant une piste cyclable le long de complexes résidentiels tout neufs avec piscine, jardin et playground. Ca pourrait être tentant d'habiter dedans pour pouvoir voir les enfants traverser la rue pour aller à l'école. Mais quand même c'est l'autre bout du monde et c'est surtout dans une zone vide de commerce et encore pas mal en travaux. Il n'y a rien que ces tours immenses et les centres commerciaux des deux métros. Celui de TKO s'appelle PopCorn et a l'air d'avoir un uniqlo mais bon c'est pas le rêve!
On a pris une photo devant la façade bien identifiable (les petits carreaux colorés) du LFI. Les bâtiments ont l'air finalisé, j'imagine que dans les 4 mois qui nous séparent de la rentrée, le fameux jardin "écologique" va prendre forme. Un petit retour sur nos vacances de pâques. Après la Thaïlande en février, on a poursuivi notre exploration de la zone avec le Vietnam. Nous avions déjà fait un petit tour à Hanoï l'an passé, mais le pays méritait bien une visite plus approfondie. Le voyage était en deux parties: une semaine "Ho", au sud (Ho Chi Min et le delta du Mékong) et une autre "Hoi", plus au Nord, autour de Hoi An accompagnés des grands-parents. L'arrivée à Ho Chi Min ville (HCMV pour les intimes et Saigon pour les nostalgiques) nous as mis immédiatement dans le bain. La ville toute entière est une définition d'une économie émergente : travaux partout, trafic hallucinant, tours de bureaux en verre plantées au milieux des habitations coloniales décrépies, vendeuses avec chapeaux coniques proposant leurs fruits devant les Starbucks, etc... Tout cela fait une ville qui n'est pas LE truc à voir absolument avant de mourir, mais qui offre tout de même un dépaysement assez sympathique. Comme il n'y a pas pléthore de highlights, on s'est fait quelques musées, qui ne surprennent jamais leur visiteur : les musées d'histoire nous expliquent comment les Vietnamiens ont écrabouillé tous leurs voisins dans de multiples guerres, les divers palais nous racontent comment le peuple vietnamien a su renverser sans ménagement les divers dictateurs qui les ont oppressés, le musée de la femme vietnamienne souligne le courage de ces combattantes qui ont résisté, armes à la main contre les envahisseurs... et tous possèdent leurs vestiges des guerres du XXe siècle : chars et avions de chasse (avec deux variantes : ceux qui ont servi à des opérations glorieuses, et ceux - américains ou français - qui sont des non moins glorieuses prises de guerre). Une prime particulière au palais de la réunification, à l'architecture diablement sixties. S'il n'étaient les quelques références asiatiques présentes dans l'architecture, on imaginerait volontiers y croiser l'inspecteur Columbo. Ce programme culturel nous ayant offert une dose suffisante d'odeur de poudre, on a fait l'impasse sur le musée des vestiges de la guerre. D'après les guides touristiques, il est très bien fait mais l'exposition des photos des multiples atrocités commises pendant la guerre n'est pas conseillée au enfants... qui, de toute façon, étaient bien plus fascinés par les toboggans et balançoires flambant neuf disséminés dans les parcs du centre ville. Pour le reste, on s'est simplement promenés dans les rues en tentant de résister aux raz de marée surréalistes de scooters, visité quelques boutiques (sympa mais rien de trop extraordinaire), profité de la cuisine vietnamienne, et apprécié les vestiges de la présence française : quelques gros pâtés architecturaux peints en jaunes et ornés de balcons et décorations en stuc (la poste, l’hôtel de ville...), les fameux sandwich de baguette (incontournables au petit déjeuner), les joueurs de pétanque, etc. Tout cela n'a duré que 2-3 jours. On est ensuite partis pour quelques jours dans le delta du Mékong. Après un petit trajet en minibus, on s'est embarqué pour traverser un bras du fleuve et rejoint un hôtel installé au milieu des vergers et des canaux. Enfin un peu de calme, mais un programme tout de même consistant. Quelques virées sur le Mékong : en barque dans la mangrove, ou sur un canot à moteur pour visiter le grand marché flottant (qui n'a rien de très mignon - pas de petits vendeurs à chapeaux de paille qui vendent des fruits au détail, mais un marché pour professionnels, où des gros bateaux vendent à d'autres gros bateaux des kilos de fruits et légumes qui alimentent les marchés de HCMV). Des tours en vélo, en suivant les chemins qui quadrillent les vergers. Ca, c'était très chouette. A l'ombre des arbres, on croisait une population tranquille et souriante et peaufiné nos connaissances en fruits exotique (durian, "pommes d'amour", fruits du jacquier, mangues, etc). Les chemins étaient un peu trop étroits pour Ulysse qui a encore une furieuse tendance à zigzaguer dangereusement, mais Avril s'en est très bien sortie. Et puis une visite des quelques petites productions locales : bonbons au caramel et noix de coco, alcool et riz soufflé (la recette pour en faire chez vous : faire un feu de balle de riz sèche, chauffer quelques pelletées de sable noir dans un immense wok, y jeter du riz complet, touiller énergiquement, attendre les "pop pop pop", tamiser le tout pour séparer le sable du riz soufflé, et voilà). Ajoutons à cela des cours de cuisine et de sculpture sur carottes, et un peu de piscine (bienvenue car il faisait encore froid à Hong Kong), et on a passé quelques journées bien agréables. Ensuite, retour à HCMV pour un petit saut en avion vers Hué, au centre du pays. Là, on a retrouvé les grands-parents (qui ont été immédiatement mis à contribution pour les activités piscine, sept familles et mille bornes). Hué est l'ancienne ville impériale du Vietnam. Pas de bol, elle est juste au milieu du pays... et donc un temps en plein sur le front de guerre entre le Nord et le Sud, si bien qu'un grand nombre de temples et palais a été copieusement bombardé (la visite des musées de HCMV nous a appris que les américains ont balancé sur le Vietnam environs 2 fois plus de tonnes de bombes que tous les alliés lors de la IIe Guerre mondiale sur tous les fronts... oui, quand même ! Cela s'ajoutant à la guerre civile et les guerres coloniales contre la France, on comprends que les Vietnamien soient encore assez marqués par ce passé violent). Mais il en reste quand même suffisamment pour épuiser la patience des enfants. Il faut avouer qu'on s'est un peu perdu dans la généalogie complexe des dynasties vietnamienne (à notre décharge, les empereurs se sont succédés à un rythme soutenu et sont donc très nombreux : la mortalité était passablement élevée et chacun n'est resté sur le trône que quelques années... voire quelques jours pour les plus malchanceux). Mais, à défaut de retenir les subtilités de l'histoire, on a pu profiter de la grande variété des palais à la décoration marquée par les influences chinoises et la folie des grandeurs des empereurs éphémères. Pas le temps de trainer cependant parce qu'il fallait ensuite rejoindre Hoi An, pour une semaine. Quelques jours dans un hôtel de centre ville nous ont permis de quadriller consciencieusement l'ensemble des rues piétonnes de cette petite ville très touristique. D'emblée nos enfants se sont mis à la mode qui faisait fureur à ce moment : les fringues en tissus imprimé de bananes (pour Pierre) ou de pastèques (pour Avril et Ulysse). Visites de vielles maisons, diners dans quelques uns des très bons restaurants, excellent spectacle de cirque (https://www.luneproduction.com)... Matthieu a ensuite laissé femme, enfants et parents pour retourner à Hong Kong avant de griller trop de jours de congés et la petite troupe a migré dans un resort à l'écart de la ville, au milieu des rizières. Le séjour s'est ensuite étiré en une succession d'activités (entre deux baignades dans la piscine). Les enfants ont donc :
Bref, c'était super et roboratif... ce qui justifie un diaporama assez fourni : Il n'était pas évident ce dimanche de vendre aux enfants la perspective de s'embarquer sur le Ping Shan Heritage Trail, un petit circuit de 2 heures dans le nord des nouveaux territoires enchaînant des vieux bâtiments (enfin vieux de 60/80 ans) construits par le clan Tang, un groupe venu de Chine continentale s'installer à Hong Kong et ayant construit au fil des années des temples, écoles, ensemble de maisons entourées d'une muraille et pagode. En fait c'était très chouette et reposant. Il n'y avait personne dans ces ruelles d'un pseudo village à deux minutes d'une station de métro mais qui semblait loin de tout. Le HK cultural office ne faisant jamais les choses à moitié on était doté d'un plan avec des photos de la dizaine de bâtiments à visiter. Les enfants partaient en chasse pour trouver un tombeau, un puits historique, la porte en forme de rond... Franchement une bonne matinée. Ma crainte de ne rien trouver à déjeuner a été balayée, on a trouvé un espèce de bistro japonais tout neuf et tout propre où on a super bien manger. Son absence de toilette était rendue indolore par la présence d'un ensemble de sanitaire flambant neuf. L'ambiance est vraiment très tranquille. On a été saisi de retrouver la foule quand on a pénétré dans le métro tout proche. Pas très étonnant pourtant, la station est aux pieds d'un ensemble résidentiel énorme assez emblématique de la concentration urbaine de Hong Kong. Pour autant on ne souhaiterait pas non plus habiter dans les bâtiments de 2/3 étages du petit quartier "historique". Les logements sont espacés d'un mètre à peine au niveau des fenêtres, l'eau des douches ressort directement dans un canal qui passe au milieu de la travée les séparant. Il faut aimer ses voisins et accepter de vivre dans le noir derrière de lourds barreaux en fer.
Une anodine expo photo dans une galerie souterraine des mid level escalators (des escalators en pleine ville qui permettent de remonter de central vers les tours d'habitations qui sont à flanc de montagne) nous a fait nous rendre compte que nous n'avons les hong kongais et nous pas du tout la même perception de ce que la modernité incarne. Le avant-après sur la rue Victoria par exemple contraste les bâtiments historiques et la populace à pieds avec une rue bourrée de voitures coincées entre des façades modernes mais déprimantes. Pas de quoi de dire que la ville s'est améliorée. Tous les panneaux semblaient se féliciter de la rénovation urbaine mais les photos sélectionnées pour décrire le "Présent" incarnent surtout le "tout voiture" (même dans une rue piétonne ci dessous) et montrent à voir (j'imagine sans le vouloir et sans doute sans que cela choque les gens) l'ampleur des inégalités sociales. Ici les vendeurs de rue qui dorment à même leur étal sont très répandus, même en plein "financial district" de Central.
Evidemment dès le nom du truc on sent l'arnaque mais bon il fallait bien tenter. La saison des fraises étant finie pourquoi ne pas voir ce que ce parc très facile d'accès (4 stations de métro) avait à offrir. Hélas, pas grand chose, ce qui en soit n'est pas grave. Le problème c'est que dès notre arrivée, on a réalisé que le visiter un 1er mai n'était pas l'idée du siècle. En effet c'est un jour où tous les chinois du mainland sont en congès et s'embarquent par gigabus pour visiter Hong Kong ca on le savait mais ce qu'on ignorait c'est qu'une partie s'arrêtait au Pineapple land (pour une raison obscure je dois le dire). Bref dès l'entrée on a assisté impuissant au défilé de centaines de chinois (le cliché - majorité de femmes de 50 ans équipées d'une casquette et parlant très fort) Heureusement leurs visites se faisaient au pas de course le temps de prendre un photo et de boire un jus d'ananas, ils disparaissaient pour être remplacés par d'autres. On est resté à l'écart dans les multiples mini playground pour enfants (les cinquantenaires chinois s'en tiennent éloignés mais prenaient des photos devant le décor d'ananas). On a fait le tour, donner de l'herbe à des chèvres, pris une photo devant les ananas, fait 2 réalisations d'art and craft dans un barnum bruyant mais climatisé (ca c'était bien car il faisait une chaleur de bête). Bizarrement les réalisations proposées n'avaient rien à voir avec l'ananas pourtant omniprésent en décoration de ce qui n'était finalement qu'un assemblage de potagers et d'aires de jeu pour enfants. On est revenu avec des cupcakes et des ressorts surmontés de mini hamburgers...
On a piqueniqué en ayant chaud et en se faisant dévorer par les moustiques... Et on a décampé. Sai Kung c'est quand même l'autre bout du monde (à l'extrémité est des nouveaux territoires). On s'est embarqué un samedi matin dans un taxi pour Sai Kung avec en tête la découverte de Sharp Island. Cette île à 20 minutes de bateau du port de Sai Kung est pourvue de 2 plages, dont l'une décrochant régulièrement le titre d'eau la plus propre de tout Hong Kong. Effectivement la plage est très propre, l'eau quasi transparente. On ne s'y est pas attardé car l'objectif était de faire le trek reliant cette plage à l'autre bout de l'île. A l'attaque des escaliers en béton serpentant dans la montagne: montée, descente, montée, descente. Les enfants ont bien tenu le coup d'autant que le temps était compté. Il fallait arriver de l'autre côté tant que la marée était basse pour pouvoir atteindre une île uniquement accessible par un chemin qui est découvert que 6 heures par jour. Heureusement j'avais bien vérifié sur le site de Hong Kong sea tide (j'ai quand même mis un certain temps pour identifier le niveau de l'eau requis, le coefficient de marée etc...) et on avait pas mal de marge, mais les enfants se sont pris au jeu. Et cela valait le coup, le chemin en question (derrière sur la photo) s'est révélé être rempli de crabes, bernard l'hermite, crevettes et autres trucs gluants et remuant dès qu'on soulève un caillot. Les enfants auraient sans doute pu rester des heures à gratouiller cette faune remuante et à observer des chinoises affairées à récupérer des tonnes de coquillages. On a fait le tour de la petite île célèbre pour ses rochers ressemblant à des ananas et on a repris le bateau pour Sai Kung. Mon niveau de chinois et mon expertise pour cuisiner du poisson ne me permettant pas encore de tenter l'achat de poissons directement aux pêcheurs sur le port, on s'est rabattu sur l'achat de glaces dans un Mobile Softee. Il était 16h, le temps de rentrée, après un bon bol d'air. Une bonne expédition!!
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C'est nousOn est 5 et on quitte Ménilmontant pour Hong Kong Catégories
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