Il s'en est passé des choses depuis nos dernières vacances. La pandémie est passée par là et bien des tourments avec. A Hong Kong, on est passés d'une situation étrange à une autre. Fin janvier, Hong Kong fermait ses écoles et limitait les franchissements de frontière à coup de quarantaines obligatoires. Quand on racontait cela à ceux vivant loin de Hong Kong, ils écoutaient souvent d'une oreille curieuse et un peu amusée, comme un conte oriental décrivant des moeurs bien excentriques. Puis l'épidémie à conquis l'Europe et la France et, alors que la situation à Hong Kong n'avait en rien changé, beaucoup de nos amis confinés se sont soudain inquiétés de notre santé et étaient effarés et effrayés à l'idée que nous, nous puissions encore sortir, prendre le métro et aller se promener. Le "restez-chez-vous" est soudainement devenu la nouvelle norme et aller au resto le summum de l'excentricité. Toujours est-il que les mesures de distanciation sociale se sont durcies ces dernières semaines à Hong Kong, avec la soudaine croissance des cas liés au retour au bercail de tous ceux qui étaient dispersés en Europe et en Amérique. Mais la narration de tout cela fera l'objet d'un autre billet de blog. Pour l'heure, il est temps de rattraper le retard en revenant sur nos dernières vacances. C'est d'autant plus important que l'on craint que ce soit vraiment les dernières que l'on aura avant notre départ d'Asie : à moins d'un miracle, il sera bien difficile de voyager d'ici le mois de Juillet. Rembobinons donc jusqu'au mois de janvier 2020. Les vacances du nouvel an Chinois tombent tôt cette année, les informations au sujet du nouveau virus qui sévit à Wuhan sont encore peu précises, aucune mesure particulière n'est mise en place à Hong Kong même si le port du masque se généralise à la vitesse de l'éclair, et c'est donc le coeur assez léger que l'on s'embarque en direction de la Malaisie, pour quelques jours. On était déjà allés à Singapour et à Kuala Lumpur et on avait beaucoup aimé ces deux endroits pourtant très différents : le calme et la gentillesse des gens, le côté propret et tranquille, le mélange (ou plutôt la juxtaposition) des communautés Malaises (musulmanes), Indiennes (hindoues) et Chinoises (boudhistes), et les vielles maisons et boutiques qui nous laissent imaginer l'époque où ce confluent des mondes était un repaire de marchands et de trafiquants en tous genres. Cette fois, il s'agissait d'aller à Penang. C'est une presqu'île, dans l'océan indien, au Nord de la Malaisie et donc pas très loin de la longue bande de terre qui fait le Sud de la Thaïlande et des iles paradisiaques de Phuket et Koh Lanta. Le séjour était découpé en deux : trois petits jours dans un appartement en bord de mer, et les trois derniers en ville, à Georgetown. Pas grand chose à dire sur la première partie où l'idée était de se reposer et profiter de la chaleur : mer, plage, piscine, restaurants (en se méfiant des nombreux restaurants halal qui offrent un menu alléchant mais bannissent l'alcool). La deuxième partie était plus notable. Georgetown est une ville très attachante. C'est un genre de petit Singapour qui n'aurait pas aussi bien réussi. On y retrouve les rues bordées de petites maisons/boutiques, avec un trottoir qui coure sous les arcades et protégées par des stores en lamelles de bambou qui servent d'enseigne. Les boutiques de prêteurs sur gage, de vendeurs d'or, d'import-export... C'est coloré, c'est joli et ça évoque le temps ou les marchands venus de toute l'Asie proposaient tout et n'importe quoi. A Singapour, tout cela est pimpant et propret, mais à Georgetown, c'est bien plus déglingué et foutraque, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Les colonnes peintes, les enseignes, les carreaux de ciments, tout cela est vraiment très joli. Il y a aussi quelques vielles et splendides maisons de riches marchands (surtout chinois). Notre hotel était dans l'une d'elle : un premier bâtiment donnant sur la rue et qui accueillait la boutique et les affaires commerciales, une cour intérieure, puis des bâtiments d'habitation. Bois sombre, carreaux de ciments, vieille faïence, alcôves, photos sépia d'honorables ancêtres au chignon sévère, etc... Bref, un décor de cinéma qui vous renvoie des images d'aventuriers partis il y a plus de 100 ans faire fortune en extrême orient. On peut aussi visiter quelques très grandes résidences des plus grands notables. Celles-ci sont sur le même modèle, mais immenses et meublées avec un luxe démesuré. La visite nous laisse bien comprendre qu'ils étaient d'aussi paisibles commerçants qu'Al Caponne était limonadier : la salle à manger était tapissée de miroirs pour voir arriver les intrus de toute part et la cuisine avait une reserve de médicaments pour disposer, en cas d'empoisonnement, de tous les antidotes connus... L'autre intérêt de Georgestown, ce sont les arts de la rue. On en a de deux types. De grandes fresques peintes sur les murs décrépis et des installations en fer forgé formant un dessin qui rappelle les origines du quartier (la rue des ferblantiers, des marchands d'or, etc). Tout cela est dûment répertorié sur des cartes touristiques qui, aux mains des enfants, font un jeu de piste géant, idéal pour explorer en détail le dédale des petites rues. Tout cela était bien agréable, mais on suivant en même temps la fermeture inexorable de toute l'Asie de l'Est face à l'expansion de l'épidémie. Plus d'école, plus de fac... pourquoi rentrer vers la fraicheur et la déprime hongkongaise ? On a donc décidé de décaler notre billet de retour et de prolonger notre séjour d'une dizaine de jours. Le lendemain, on s'embarquait sur un vieux rafiot qui avait du être, en d'autres temps et d'autre lieux, une vedette rapide ultra-moderne. Direction plein nord, vers l'île de Langkawi. Là, on est pile en face de la pointe sud de la Thailande. On ne savait pas trop à quoi s'attendre en arrivant là bas. On imaginait une petite île, avec une petite ville sympathique. C'est un peu cela, sauf que l'île est grande et les zones urbaines sont très étalées. Sans voiture, c'est carrément la galère, or on était bien sûr partis sans nos permis de conduire et il était inutile d'espérer louer un véhicule. On n'a pas eu le temps de regretter cet oubli car la logeuse de notre premier Airbnb nous a proposé la sienne pour trois fois rien, en se moquant bien de savoir si on savait conduire ou pas. Nous voilà donc équipés pour profiter du lieu. On n'a pas tout vu, pas tout fait car notre première semaine d'école à la maison venait de commencer. Nos matins étaient donc occupés à faire les devoirs des enfants. Pas facile car les profs étaient encore en phase de tâtonnement et nous, nous devions découvrir les subtilités de google drive et classroom, avec un équipement informatique sommaire. Les activités de l'après-midi ne manquaient pas. Visite en bateau de la mangrove et des côtes avec ses petits pics sortants de l'eau, rencontre avec les aigles à tête blanche, symboles de Lankawi, ziplines géantes, baignades dans les torrents, plages, sortie au zoo (vaguement déglingué, mais très sympa). Une prime pour la journée de snorkeling, sur un tout petit îlot qui sert de reserve maritime. C'était un truc hyper touristique, et on est partis avec quelques doutes. Mais dans la mesure où la quasi totalité des touristes chinois avaient déjà déserté les lieux, ça restait acceptable. Et surtout, l'endroit où l'on pouvait se baigner était suffisamment grand (et les touristes asiatiques suffisamment mauvais nageurs pour ne pas s'éloigner du bord) pour qu'on puisse profiter du spectacle. Des coraux et des poissons à foison, des gros, des petits, des requins, etc. Les deux derniers jours, on s'est collés, dans un petit hotel de luxe - quasiment vide - où l'on vivait dans une maison toute en bois : pilotis, toits de paille, salle de bain en plein air, terrasse, lits à baldaquins, jardin immense, piscine et chats occupant paisiblement les lieux. Un vrai plaisir de faire l'école à la maison dans ces conditions. La beauté et la tranquillité des lieux ont eu raison de nos envie de prolonger nos explorations si bien qu'on n'a pas décollé d'un pouce. Mais les bonnes choses ayant forcément une fin, nous sommes remontés dans notre rafiot pourri pour passer deux dernières journées à Georgetown avant de rentrer à Hong Kong. On a retrouvé nos ordinateurs et notre imprimante. Pour faire l'école, c'est plus pratique, même si la version Robinson 2.0 n'était pas si mal.
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Vacances de la Toussain obligent, on est (encore !) partis en voyage. Après une bien belle petite semaine à Kyoto il y a pile un an, cette fois c'était Tokyo, pour 6 jours. Et 6 jours, ce n'est pas de trop : on est rentrés les pieds endoloris, mais un peu frustrés de repartir si tôt. Il faut dire que la ville est grande, qu'il y a beaucoup à faire et qu'aller d'un point à un autre prend pas mal de temps : un moment pour trouver la bonne entrée de métro, un autre pour comprendre quelle ligne prendre et combien payer, un long voyage, et enfin beaucoup de temps perdu à chercher la bonne sortie puis à retrouver son chemin une fois qu'on a compris qu'on s'était trompés. Comme d'habitude (et même avec un talent toujours en progrès), Sandra a tenu un planning serré et bien dense. Impossible donc de tout raconter... d'autant que je me suis complètement laissé porter en laissant Sandra donner des indications, le nez collé à son guide et son téléphone, si bien que, tout comme les enfants, je n'ai jamais su dans quelle direction nous allions et dans quel quartier nous nous trouvions. Alors, en vrac, voilà grosso modo, ce qu'on a fait : - On a visité des musées. Le musée national, dans un grand parc : des estampes, des tissus, des peintures, des tenues de samouraïs... et quelques salles un peu absconses consacrées aux lames de sabres (oui, oui, juste des lames de métal finement aiguisées dont les différences subtiles dépassaient de loin nos capacités d'observation). Le musée d'Edo-Tokyo, dans un grand bâtiment moderne où l'on trouve des maquettes de la ville à l'époque Edo (XVIIe siècle) et des reconstitutions de maisons. Grace à notre guide, gratuite et en français, on y a appris quelques petites choses comme la façon de laver les kimonos (il faut découdre les 7 pièces de tissus qui le composent, les laver séparément, puis recoudre) ou celle de produire des estampes (il faut créer autant de tampon encreur en bois qu'il y a de couleur). Le "TeamLab Borderless". Pour y aller, il faut prendre une ligne de métro spéciale qui nous offre une vue sympa sur la zone portuaire. Le musée est en fait un grand hangar où l'on circule dans un dédale de salles obscures où sont projetées des formes colorées sur les murs, un peu comme dans les carrières de lumières des Baux-de-Provence. C'est très ludique et certaines salles sont vraiment très réussies. - On a mangé. On a commencé d'emblée par un restaurant très classique près du musée national. On mange assis sur des tatamis, bien sûr. Les enfants ont eu droit à une série de plats avec petites saucisses découpées en forme de pieuvres, riz moulé en forme de panda, etc. Et les grands se sont engagé dans un menu gastronomique composé d'une succession sans fin de plats divers, tempuras, soupes, hot pot, etc. On a passé une soirée au Gonpachi, le restaurant avec son étage en mezzanine qui aurait inspiré à Tarantino la célèbre bataille au sabre de Kill Bill (il y avait en prime un spectacle de tambours... histoire d'ajouter encore un peu à l'assourdissante ambiance sonore). On a aussi fréquenté pas mal de petits restaurants très spécialisés : omelettes cuites sur une plaque incrustée dans la table, nouilles, tempuras, sushis... Et puis, bien sûr un peu de street food et notamment les crèpes généreusement fourrées de tout ce qu'on peu imaginer voir baigner dans la chantilly. - On a expérimenté les arts martiaux. Un matin, on a passé une heure dans un petit appartement transformé en dojo où il nous a été enseigné le maniement du katana, l'art du lancer de shuriken et autres astuces de Ninja. La bonne humeur énergique de notre instructeur suffisait à faire oublier le côté cheap de cette affaire et on s'est bien amusé. Ce n'était pas la saison des combats de sumos malheureusement. Mais on a quand même eu la chance de pouvoir cocher cette case indispensable. D'abord en tombant par hasard sur deux jeunes Sumos en kimonos qui attendaient tranquillement leur taxi et, un peu plus loin, sur une démonstration de combat par deux (toujours bien gros) jeunes retraités. On a fait du shopping. Comment aller à Tokyo sans faire un tour au Pokemon center pour y faire le plein de cartes ? Nos enfants, l'an dernier, avaient fait un peu la moue devant les cartes toutes en japonais. Cette année, cela ne leur posait plus de problème. Non pas qu'ils aient appris les rudiment de l'écriture nippone, mais ils ont progressé en compréhension du monde des cartes Pokemon et savent maintenant les reconnaitre dans avoir besoin de les déchiffrer (du moins, c'est ce qu'ils prétendent). On a fait ça, bien sûr, dans les premiers jours pour avoir de quoi les occuper en les plongeant dans des marchandages sans fin (c'est bien connu, les cartes de l'autre sont forcément mieux que les siennes). On a continué dans la pop culture en visitant quelques librairies consacrées au mangas. Impressionnant. Dans des immeubles de 3 ou 4 étages, des salles remplies jusqu'au plafond d'étagères alignant des petits mangas. C'est bien organisé : les mangas pour garçons (monstres sanguignolants et collégiennes coquines) sont au 2e, les mangas pour filles (jolis garçons bien peignés, fleurs colorées et porno-soft gay) sont au 3e, etc. En revanche, le rayon des mangas en anglais est - au mieux ! - limité à une maigre étagère dans un petit coin. On a quand même acheté quelques exemplaires, ce qui a occupé les deux grands dans le métro (mais je crois qu'ils n'ont pas tout compris). On a aussi investi dans des tabi-shoes (et donc, forcément dans des tabi-socks) : ces chaussures de ninja en toile qui laissent le gros orteil séparé des autres. Seuls Sandra - qui trouvait cela trop inconfortable - et Pierre - qui n'accepte de porter qu'un nombre extrêmement limité de vêtements - n'ont pas succombé. - On s'est lavé. Les fesses très souvent en profitant des fameuses "washlet" japonaises dont les enfants ne se lassent pas. Mais aussi tout le reste, dans un bain public. On s'est rendu au Odaiba Ōedo-Onsen-monogatari, assez moderne et qui vise sans doute la clientèle des hommes d'affaire à la sortie des bureaux. On entre, on paie, on reçoit un yukata (un petit kimono simple) qu'on va enfiler. Une fois en tenue, hommes et femmes peuvent se retrouver dans un espace où l'on trouve quelques restaurants et jeux pour enfants (c'est rigolo car tout le monde est en robe fleurie et pieds nus). Ensuite, chacun peut aller au bain. Hommes et femmes sont séparés car tout le monde est tout nu. On entre dans une grande salle et on commence par se laver dans un coin dédié à cela en s'aspergeant, assis sur des tabourets. Puis on peut passer dans différents bains. Des très chauds, en extérieur (c'est sympa car ce jour-là il tombait une petite pluie froide et on était bien à faire trempette dans l'eau fumante). Des moins chauds en intérieur, avec des petites bulles, des grosses bulles, un peu de sel... et on finit dans l'eau glacée. On a tenté de profiter de la coupe du monde de rugby (c'est notre grande passion familiale du moment !). C'était pas si facile. Pas de fan zone en plein air et assez peu de bars retransmettant les matchs. On a tenté quelques pubs pour voir LE quart de finale Angleterre vs Blacks, mais c'était peine perdue : les pubs sont tout petits et les nombreux supporteurs de rugby qui sillonnaient la ville sont bien gros. On a aussi essayé d'acheter des maillots. Pas facile non plus. Il y avait bien, sous un chapiteau, une immense boutique vendant les produits officiels. Mais en cette fin de tournois, il ne restait plus grand chose. Plus de maillots nippons, ni français, ni anglais,... ni rien ou presque, sauf à être un supporteur des Tonga s'habillant en XXXL (oui, 3X, j'imagine qu'on ne voit ça que dans les boutiques de rugby). - On a trainé avec nos amis belges. Il y a forcément un truc là-dessous : sans se concerter, ça fait déjà la troisième fois qu'on tombe sur eux pendant nos vacances (Kuala Lumpur, Rangoon, Tokyo). C'est bien parce qu'ils sont sympas et que nos enfants s'entendent bien avec les leurs. - On a fait du kayak... oui oui, du kayak, de nuit sur l'un des canaux de la ville. C'était super. Bien organisé avec un guide qui nous a appris les rudiments de la navigation. On avait deux kayaks doubles (Sandra avec Ulysse et Pierre avec moi), et un simple pour Avril. Elle appréhendait un peu, mais elle s'en est très bien tirée (et au moins, elle n'avait pas Pierre devant elle pour donner des coups de pagaie dans tous les sens et l'arroser copieusement). La balade n'avait pas de charme excessif, mais tout de même une belle vue sur la Tokyo SkyTree illuminée, et un très bon moment à profiter d'un calme étonnant au milieu de la ville. -On a visité des temples, les plus connus le Senso Ji et le Meiji Ji mais des plus petits et parfois plus beau encore comme le Hie-Jinja Shrine et ces multiples portes Torii. - On est allé dans un rabbit et otter café. Dans un petit box, on pouvait nourrir et faire mumuse avec une famille de lapins puis une famille de loutres. 30 minutes de gloussements d'enfants garantis. Après il a fallu batailler pour ne pas aller dans les multiples variantes avec des chouettes, des hérissons ou des chats (on avait déjà fait à Hong Kong). - Et puis on a flâné dans les rues, les boutiques, le métro. Tokyo, c'est pas vraiment beau, mais on se sent bien dans cette succession de rues soit frénétiques soit totalement désertes et silencieuses, dans ce mélange entre pop culture clinquante et traditions corsetées au calme millimétré. Hop, un diaporama : Figurez-vous que le 7 octobre, c'était le 9e jours du 9e mois lunaire. Ce double neuf est l'une des deux dates du calendrier chinois dédiée à la célébration des morts et le jour est donc férié à Hong Kong (c'est le Chung Yeung festival). Comme ça tombait un lundi, il fallait occuper ce grand week-end et nous sommes partis à Zhuhai. Zhuhai, c'est en Chine, juste à coté de Macao, donc pas bien loin de Hong Kong. Le voyage en lui-même était l'une des attractions à notre menu. Nous sommes revenus en ferry (une petite heure de bateau), mais à l'aller, nous avions prévu d'emprunter le fameux pont Hong Kong-Macao-Zhuhai. Ce pont qui relie les trois villes est un élément clé de la politique d'intégration du delta de rivière des perles (la "Great Bay Area Initiative"), qui englobe notamment Hong Kong, Macao, Canton et Shenzhen. Cette initiative d'intégration correspond à des objectifs économiques évidents, mais aussi, bien sûr, à des perspectives politiques. L'idée est de développer les interdépendances économiques pour créer des synergies et pour effacer progressivement les frontières entre la Chine continentale et Hong Kong. Tout cela fait sens, a priori, mais il va de soit que les Hongkongais les plus hostiles à Pékin ont vu d'un très mauvais oeil la construction de ce pont géant. Il faut dire qu'ils n'ont pas que des mauvais arguments tant on a du mal à voir comment cet ouvrage hors de prix (près de 19 milliards de dollars US) peut être vraiment utile et profitable. S'il a coûté si cher, c'est que c'est un pont en pleine mer (le plus long du monde, forcément !) et a dû être conçu pour résister aux typhons. Mais aussi parce que ce n'est pas qu'un pont. C'est aussi un tunnel : la partie du milieu plonge sous terre pour (j'imagine) laisser un passage libre pour les cargos. Cette fantaisie a nécessité la création de deux iles artificielles pour installer les bouches d'entrée et de sortie. Sur tout cela, on aurait pu imaginer voir circuler un train qui, par exemple, aurait pu se connecter au métro de Hong Kong et à la gare de trains rapides vers la Chine. Mais pas du tout : c'est juste un pont routier. Pire, ce n'est pas une simple autoroute : seuls deux compagnies d'autobus et quelques véhicules privés dûment accrédités ont le droit d'emprunter ce pont. En fait, pour traverser, on doit d'abord prendre un bus spécial à Hong Kong. Celui-ci nous amène dans un terminal tout neuf, construit à côté de l'aéroport. On passe la douane hongkongaise et on embarque, en zone "internationale", dans un autre bus spécial qui fait des aller-retours sur le pont. On arrive ensuite à Zhuhai, dans un autre terminal, où l'on passe la douane chinoise... Question intégration et effacement des frontières, il y a encore un peu de boulot. Tout le processus n'est pas plus flexible et à peine plus rapide que les bons vieux ferries. Dans notre cas, c'était encore pire car on devait prendre notre premier bus dans la gare routière située sous le centre commercial à côté de chez nous. Manque de pot, ce samedi là, le centre commercial était fermé comme tous les malls de Hong Kong suite aux manifestations plutôt chaudes de la veille au soir (ce samedi signait le début d'un couvre feu larvé à Hong Kong avec fermetures sporadiques des malls et arrêt du métro dès 22h, voire 20h). Finalement, on s'est retrouvé dans un de ces mini-bus typiques de hong kong (rouges ou verts, mais uniformément délabrés) pour rejoindre une autre gare routière où l'on a pu retrouver notre bus. Et tout ça pour quoi ? Ma foi, pour pas grand chose, sinon un week end en Chine, assez paisible et tout sauf désagréable. Notre première étape était le cluster de boutiques de meubles. C'est une spécialité de Zhuhai : des fabricants y ont des boutiques pour proposer leurs dernières créations. On y trouve des hangars remplis de ces fameux meubles chinois en bois super massif et très verni, avec des accoudoirs énormes et de gros coussins (si si, vous savez, ces coussins que leurs heureux propriétaires conservent souvent sous des housses en plastique transparent). Il y a aussi ces tables basses munies d'une plaque spéciale pour y servir le thé et qui sont équipées d'une série de trous et de clapets nécessaires pour faire passer les fils électriques de la bouilloire et évacuer l'eau qu'on ne doit pas manquer de renverser partout et généreusement en préparant le précieux nectar. Mais il n'y a pas que ça. Il y a aussi des hangars remplis d'un fatras de meubles anciens et tout poussiéreux, des magasins de fausses antiquités au catalogue fourni (et qui se font fort de vous fabriquer vite fait la commode chinoise de vos rêves, aux couleurs et dimensions de vos choix), et puis des fabricants de jolis meubles en bois clair, aux lignes pures et légères du design scandinave mais avec des inspirations chinoises... Tout cela, à des prix chinois qui, quand on vient de Hong Kong, nous font paraître tellement riches. Chez nous, à Hong Kong, on n'a pas vraiment la place pour tout ça. Et pour notre (si tout va bien) future maison de Sceaux, on a un peu de mal à savoir ce dont on aura besoin. Pour autant, on ne pouvait pas ne rien acheter. Alors on a jeté notre dévolu sur un Pixiu (貔貅). Mais si, vous savez, c'est cette bestiole mi-lion mi-dragon qui trône souvent à l'entrée des temples, mausolées et maisons. Attention à ne pas le confondre avec les lions qu'on trouve, toujours par paire, de chaque côté des portes, avec leurs pa-pattes posées sur une bou-boule. Un Pixiu, c'est pas pareil. Les paires de lions sont de vrais lions, et ils sont là pour montrer la puissance et protéger les lieux contre les vilains. Le pixiu n'est ni un lion, ni un dragon : c'est un pixiu ! Il est généralement tout seul, assez petit, et se trouve sous forme de pendentif ou de petite statue, souvent perchée en haut d'une colonne. Son job n'est pas de vous protéger. Il a toujours la gueule ouverte car sa raison d'être est d'absorber (au bénéfice de son heureux propriétaire) la bonne fortune... et la fortune tout court : il se nourrit d'or et d'argent qu'il emporte dans la maison (du coup, il faut le poser dos à la maison, la gueule vers l'extérieur pour faire entrer l'or, sinon, il va prendre les richesses de la maison pour les envoyer vers l'extérieur, ce qui serait tout de même ballot). Bref, un pixiu, c'est un must have pour quiconque a un minimum d'ambition. Le nôtre est en pierre et trône en haut d'un pilier carré d'1m30 environs. Vu le poids du machin, nul doute qu'il est destiné à ceux qui ont un paquet d'ambition ! Bref, c'est le nain de jardin qu'il nous fallait absolument. Il nous a été vite livré à domicile et trône maintenant dans notre salon. On voit bien qu'il piaffe d'impatience à l'idée de trouver sa place et se mettre au boulot dans son jardin de banlieue. Une fois cette affaire essentielle réglée, on a pu consacrer le reste du week end à des choses plus futiles. Le lendemain, nous avons donc visité la ville, encore toute pavoisée de drapeaux chinois, résidus de l'anniversaire des 70 ans de la république populaire. L'un des gros highlights, c'est l'opéra tout neuf avec ses cymbales (coquillages? oreilles?) blanches, plantées au bout d'une petite presqu'île. L'intérieur est tout ce qu'il y a de décevant, mais de l'extérieur, c'est vraiment réussi. Comme on était là, on s'est offert une course échevelée (bien qu'au ralenti) en rosalie tout autour de la presqu'île. On s'est ensuite infligé une visite à la grande statue de la fille du pêcheur qui est le symbole de ville. La statue est sans intérêt, mais la grande plage devant la ville est jolie. En face, il y a un grand parc où les adultes ont pris un apéro pendant que les enfants jouaient au foot avec une noix de coco (c'est pas cher et ça les a bien occupé). Le lendemain était consacré à la visite de la copie du palais d'été de Pékin. C'est un grand classique, en Chine, de faire des copies en béton des grands monuments. Après tout, pourquoi pas. Comme le vrai palais, celui-ci est posé à coté d'un grand lac artificiel où l'on peut naviguer à sa guise en louant des bateaux à propulsion électrique (on a fait ad nauseam de ce genre de pédalo à moteur à Shanghai et Pékin quand les enfants étaient petits, et on en a refait avec un certain plaisir nostalgique). Bonne surprise, le parc entourant le palais accueillait aussi un parc aquatique avec piscines à vagues et toboggans en spirale. La déco était entièrement dédiée à l'Egypte antique (après tout, pourquoi pas - bis) et le tout était un peu décrépit et vaguement crado. Mais rien qui ne puisse tempérer l'enthousiasme des enfants qui s'y sont épuisés pendant 3 heures. Il nous restait plus qu'à nous coucher après avoir mangé vite fait dans un micro restaurant du Xinjiang où les enfants ont été enchantés de voir le gars fabriquer ses nouilles à renfort de grands gestes. Pour le dernier jour, on a fait court, parce que, ma foi, on commençait à avoir écumé les principaux charmes de la ville. On a traversé toute la ville (c'est long) pour voir un musée en plein air consacré aux portes. Oui oui, aux portes. C'est un grand parc avec des reproductions à taille réelle de différents types de portes et arches monumentales qu'on trouve en Chine. Après tout, pourquoi pas - ter. Le principal attrait est de pouvoir dire qu'on a visité un musée de la porte, ce qui, sait-on jamais, pourra peut être nous servir un jour pour briller en société. On a tué notre dernière heure sur la plage, près du phare en toc, et d'un coup de ferry on est rentré à Hong Kong. Tout le monde connait Uluru, et plus encore ceux qui ont passé leurs années collèges collés devant le top 50 et les clips de Midnight Oil : C’est le gros caillou rouge devant lequel le chanteur chauve nous offre une démonstration de son déhanché si mémorable (soit dit en passant, Midnight Oil est un bon exemple du grand mouvement de repentance des années 80 et 90 : le tube « beds are burning » est un appel à la restitution des terres aux aborigènes… mais je m’égare). Après un vol rapide depuis Sydney, on a pris possession d’un bon gros 4x4 et posé nos bagages dans l’un des hôtels de l’unique resort posé en plein désert aux abords d’Uluru (Ayers Rock si on préfère la dénomination donnée par les colons plutôt que le nom aborigène). Les contraintes sur l’hébergement sont sans doute une bonne chose pour éviter la surpopulation touristique (même si on n'en est pas très loin déjà). Pourquoi tout ce chemin pour voir un gros caillou me direz-vous ? En fait, Uluru vaut quand même le détour. D’abord parce que c’est un bien beau caillou. Il est grand, parfaitement découpé ce qui lui donne l’aspect un peu surréaliste d’un météore planté dans le sol, et il offre des reflets rouges et oranges qui changent sans cesse. Comme tout le monde, on s’est trouvé un coin en bord de route pour observer le coucher de soleil. C’est long, mais on se sent petit et on ne s’en lasse pas. Le soir, on est allé profiter d’un petit spectacle de présentation de la culture aborigène. En plein désert, une famille aborigène présentait, dans un anglais bancal, quelques légendes et danses traditionnelles à un rare public assis sur des planches en bois. C’était pas totalement désagréable, mais le truc totalement amateur et foutraque ne nous a pas appris grand-chose. Ca a été l’occasion pour Sandra (moi j’ai fait l’impasse) de déguster une cuisse de kangourou (mal) cuite sous la braise. Rien d’inoubliable. Le lendemain, on a ignoré le lever du soleil : pas le courage de se lever hyper tôt pour poireauter une bonne heure dans le froid (dans le désert la température hivernale, très agréable en journée, tombe presque à zéro pendant la nuit). On s’est donc contenté d’une petite promenade autour du caillou avant de nous remettre en route. Car l’autre intérêt d’aller visite Uluru, c’est de faire la route vers Alice Springs, la capitale du Centre Rouge, à quelques 500 km de là. On est en plein désert, et il n’y a pas 36 options pour choisir sa route et ses étapes. On roule donc au milieu d’un paysage fait de terre rouge, de petits arbres et de buissons épineux. C’est très joli : rouge et vert, avec quelques collines rocheuses ici et là, et puis tout plein de rien ou de pas grand-chose. On croise des 4x4 poussiéreux et suréquipés (roues de secours, matériel de camping, jerrican d’eau et d’essence, branches de bois sur le toit pour le bivouac, etc). On s’arrête dans des stations-services improbables avec deux pompes, une épicerie, un bar et des emplacements de camping. Ambiance Bagdad café (là encore pour ceux qui ont connu les années 1980). On a fait étape dans l’un de ces lieux qui proposait des petites cabines en toile de tente. Les débutants qui, comme nous, n’étaient pas équipés en matériel de camping pouvaient, pour un prix effarant, s’y installer pour dormir sur des petits lits de camp. Pas super confortable, mais tout à fait dépaysant et sympathique. Les enfants n’ont pas bougé du feu de camp. Ils sont du inspirer l’équivalent de leur poids en poussières et suie à force d’alimenter et souffler sur le feu. Ils étaient ravis. Après avoir épuisé les ressources de ce coin de désert, dont une très jolie randonnée dans le sublime King’s canyon, et une visite-découverte de la culture aborigène (bien mieux que la précédente et où l’on a pu déguster de grosses larves grillées), on a poursuivi notre route vers Alice Springs. Sur ce coup, la pression était à hauteur du challenge imposé par le calendrier. On était à la mi-juillet, le jour crucial où il fallait inscrire les enfants pour leurs activités extra-scolaire du lycée français de Hong Kong. On savait d’expérience que tout se joue à la minute près : dès l’ouverture du portail internet, toutes les places disponibles partent en quelques minutes. Vu qu’on a 3 enfants et qu’on n’est que deux parents, il vaut mieux être bien calés dans les starting-blocks, avec plusieurs ordinateurs et ipad sous la main. Le hic, c’est qu’au beau milieu de l’Australie, il ne faut trop compter sur le wifi ou la 3G. On devait donc s’enfiler plus de 150 km de piste puis autant de bonne route et arriver avant l’heure fatidique à Alice Springs, seule vraie oasis numérique dans ce désert. On a commencé par douter un peu. D’abord parce que la station-service de notre camping était à sec de diesel : on a du croiser les doigts pour espérer que la prochaine, à quelques 70 km, avait encore un peu de stock. Ensuite parce que la première portion de piste était bien plus dégradée que prévue. Pour une raison inconnue, la route était faite de petites vaguelettes, comme une tôle ondulée, mais aussi de bonnes grosses ornières. 150km, à 30 km/heure, ça risquait d’être long. Heureusement, ca s’est progressivement amélioré et on a pu appuyer un peu sur le champignon pour bringuebaler à vive allure dans un gros nuage de poussière rouge et un vacarme assourdissant. Le résultat a été (encore une fois) à la hauteur des talents de planification de Sandra : les trois mômes vont pouvoir goûter à la joie du foot et du basket entre copains. Nous voilà donc, après une longue route, à Alice Springs, telle Priscilla et ses copines folles du désert (tiens, une référence des année 1990, on avance). On avait prévu d’y passer deux nuits. Il nous est vite apparu que c’était un peu généreux. Alice Springs est une pastille urbaine plantée au milieu du désert et même si elle joue un rôle important dans ce vaste territoire, elle n’est qu’une bourgade endormie de moins de 30 000 habitants. Pas grand-chose à y faire. Pour dire : on s'est même résigné, un soir, à aller voir Toys Story 4 au cinéma. Un peu de shopping (dont l’achat d’un indispensable chapeau de ranger de l’outback australien). Quelques visites de petits parcs animaliers qui présentaient la faune du désert (des serpents, des lézards, des rapaces, des rongeurs…). Et puis on a visité toutes les galeries d’art aborigène. Aucun aborigène dans ces lieux assez chics présentant des créations hors de prix, inspirées des arts ancestraux. Des aborigènes, en revanche, on en voit partout en ville. C’est un peu… étrange. La plupart affichent un air un bourru, et déambulent en petits groupes, apparemment sans but. Bref, ils semblent vivre dans un monde distinct, séparé du reste de la ville… on est dans une coexistence pacifique, mais semble-t-il assez loin de la fraternité souriante célébrée par les messages volontaristes des musées de Sydney. Après Alice Springs, on a repris l’avion pour Darwin, tout au Nord du continent. Une beaucoup plus grosse ville, dotée notamment de deux bons musées. Le musée du territoire du nord présente des œuvres aborigènes, des descriptions de la faune et flore locale, et un peu d’histoire avec la présentation des dégâts du cyclone Tracy qui a détruit la quasi-totalité de ville durant la nuit de Noël 1974. L’autre musée propose une reconstitution 3D du bombardement de la ville par les Japonais (le Pearl Harbour local) et une exposition de l’histoire des « Flying Doctors », ce service de médecine ambulante par avion, développé pour répondre aux besoins de ce territoire immense et très peu dense. Mais si on est venu à Darwin, c’est surtout pour visiter la région et ses parcs nationaux (dont le fameux Kakadu). Ici le désert laisse progressivement place à un paysage plus marécageux et plus verts. Toujours des grands d’espaces, une faible densité et très peu d’hôtels. On était encore condamnés au camping. Mais, là, on a laissé tomber le 4x4 pour s’entasser dans un magnifique camping-car tout blanc. C’est gros ! Mais à cinq à l’intérieur, c’est pas non plus super spacieux. Un lit double dans l’espace au-dessus de la cabine de pilotage, un lit double tout à l’arrière et une banquette-salon-salle à manger qui se transforme en lit la nuit venue. Après, il reste un petit couloir-cuisine où il faut calculer tous ses gestes pour éviter les bousculades et les couacs. Il y a aussi une cabine de douche-toilettes, mais on a d’emblée décidé qu’on allait s’en passer : pour 4 jours on pouvait éviter les corvée de vidange et se contenter des sanitaires collectifs offerts par les campings. Aussi mastoc que notre engin à 6 places puisse être, on avait du mal à cacher notre amateurisme face à nos voisins de camping. Les vacances en Australie étant finies, les campings étaient essentiellement peuplés de couples sans enfants et souvent assez âgés… et tous hyper équipés de caravanes géantes ou de pick-up énormes où il suffit de tirer quelques poignées pour faire apparaitre un espace de couchage, une cuisinière, une machine à laver, etc… Le soir, les gens se couchent tôt, après une bonne bière dégustée assis dans une chaise pliante, en regardant les wallabies sautiller çà et là entre les caravanes. C’est sympa le camping-car. Ca se conduit bien sur les routes paisibles et larges d’Australie. Les enfants à l’arrière peuvent jouer ou faire leurs devoirs de vacances. Les petits déjeuners à l’extérieur dans la lumière matinale sont aussi très sympa, tout comme le fait de tout plier vite-fait pour repartir dès les tartines avalées. Parce que, là encore, il ne fallait pas trop trainer si on voulait avoir le temps de traverser les parcs nationaux. Outre les paysages grandioses, les balades en forêt et les peintures rupestres, la spécialité de ce coin d’Australie c’est le croco. On en trouve dans toutes les rivières, zones marécageuses et billabongs (on a appris qu’avant d’être une marque de fringues pour surfeur, ce mot désigne un bras de rivière mort et presque asseché à la saison chaude). Pour mieux les observer, on a fait deux tours en bateau qui permettaient de nous approcher un peu sans danger. C’est pas que ces bestioles apprécient particulièrement la chair humaine, mais leur taille coupe d’emblée toute envie de tester leur hospitalité. Après cette bonne dose de crocodiles et de wallabies, on a mis le cap vers Cairns, notre dernière étape. Cairns, c’est au Nord Est du pays, sur la côté (forcément). C’est une chouette ville, beaucoup plus grande et animée que tout ce qu’on a vu depuis Sydney, posée en bord de mer entre de grandes collines verdoyantes (un peu comme Hong Kong, mais sans les gratte-ciel). L’animation touristique de Cairns tient beaucoup à sa proximité d’une partie de la grande barrière de corail qui était bien sûr à notre menu. Pour la voir de plus près, on s’est embarqué avec une poignée d’autres touristes pour une virée d’une journée sur un voilier. L’avantage du voilier, c’est que c’est petit et donc plus intime que les gros yacht. L’inconvénient, c’est que ce n’est pas rapide. Et la barrière n’est pas franchement tout près. Il nous a fallu près de deux heures pour arriver sur un premier site de plongée. Deux heures de vent froid et de roulis assez sérieux (on a un peu serré les dents mais personne n’a été malade). Une fois sur la barrière, on est loin de la côte, mais le fond est assez haut, au point qu’on peut avoir pied à certains endroits. Tout le monde s’est équipé de combinaisons de plongée, de masques, tubas et palmes et zou, à l’eau. Ouh ! On est en pleine mer, il y a du vent, l’eau est froide et assez agitée. Nos deux garçons se tenaient à une grande bouée tractée par l’un des accompagnateurs. Mais c’était vraiment froid (leurs combis d’enfant étaient assez fines) et plutôt impressionnant. Ils n’ont donc fait qu’un petit tour, avant de remonter dans le bateau, tout tremblants et les lèvres bleues. Pour les autres, l’expérience a été plus agréable. Les coraux sont tous proches et les poissons très nombreux. On passe au-dessus d’étoiles de mer bleu Klein, de raies, de poissons-clown… un vrai aquarium. Je suis même tombé nez à nez avec un barracuda, qui bloquait tranquillement l’accès à l’échelle du bateau. Une petite frayeur, cette rencontre à la jurassic park. Les accompagnateurs nous avaient bien expliqué qu’ils étaient pacifiques, mais, bon, leur taille et leur grandes dents poussant dans tous les sens n’incitaient à aller y voir de plus près. Depuis le bateau, on a pu aussi voir des tortues de mer respirer à la surface et, sur le chemin du retour, deux baleines souffler au loin. Le lendemain, Sandra nous a embarqué dans un petit zinc pour un survol d’une petite heure au-dessus de la barrière. Je n’étais pas très chaud pour cette sortie qui perforait trop ostensiblement tous les critères de l’éco-responsabilité. Mais bon, c’est le coup d’une vie, et puis, après des milliers de kilomètres en avion et en véhicules énormes, on n’en était déjà plus là. Et, de fait, c’était franchement pas mal. On voit l’étendue impressionnante de la barrière, la diversité des couleurs et des formes des différents ilots. Autant de choses qu’on ne peut pas percevoir d’en bas. La vue sur Cairns et sa couronne de montagnes vaut aussi le coup. Après tout cela, il nous restait deux jours pour faire un tour vers Port Douglas (un peu plus au Nord) et la jungle tropicale. Ici, moins de dépaysement pour nous qui avons passé tant de vacances sous les tropiques ces dernières années, mais un changement d’ambiance tout de même fort sympathique. Après tout cela, il était enfin temps de rentrer à Hong Kong. Deux jours pour faire des lessives avant de repartir pour la France, notamment pour chercher une maison à acheter car, cette fois, c’est sûr, on rentre dans un an. Mois de juillet. C'est les vacances. Il y a un an on s'imaginait qu'on serait à cette époque en plein déménagement, sur la route du retour en France. Mais tout compte fait, on ne rentre pas. On était donc tout désœuvrés pour ce mois de juillet et la solution pour sortir par le haut s'est imposée rapidement : partir pour un bon gros voyage en Australie. L’Australie, c’est d’abord (en tout cas pour moi) l’excitation et l’étonnement permanent d’être au fin fond de l’autre bout du monde. C’est ensuite, de très grands espaces dans lequel il a fallu faire des choix drastiques et qu’il nous a fallu arpenter avec tous les moyens de transports possibles. C’est enfin de la nature et des animaux exotiques à chaque tournant. Le programme était donc roboratif. On a découpé le voyage en quatre gros morceaux : (1) Sydney (2) Uluru (3) Darwin (4) Cairns. ou bien : (1) La ville (2) le désert (3) les marais (4) la barrière de corail. ou bien : (1) Le ferry (2) le 4x4 (3) le camping-car (4) la voiture. Ou bien encore, une longue série de fréquentation de la faune locale : -Des wallabies (plein, partout, qui détalent en sautillant comme des lapins) -Des émeus (une fois) -Des grosses mouches (très pénibles autour d’Uluru) -Des crocodiles (pleins) -Des chauve-souris géantes (plein aussi) -Des perroquets (des petits verts et des gros blancs, partout en ville comme des pigeons) -Des koala (mais au zoo seulement) -Un barracuda (ça fait peur) -Des tortues de mer (de loin) -Des baleines (d’encore plus loin) -Des poissons clown (et plein d’autres tout aussi exotiques) -Des fourmis vertes (très jolies) Bref, c’était bien rempli. Alors reprenons, dans le détail. L’ Australie, c’est pas un secret, c’est loin. Même si de Hong Kong c’est pile deux fois moins loin que de la France, c’est quand même 12 heures de vol. On a donc débarqué à Sydney tout fatigués au petit matin. Le bon point c’est qu’on n’avait que deux heures de décalage horaire. En revanche, on n’avait pas totalement anticipé le fait qu’à Sydney, en Juillet, c’est le fin fond de l’hiver. On avait bien prévu qu’il pouvait faire froid (mais comme il faisait beau ça allait). En revanche, on n’avait pas imaginé qu’en hiver, il règne une lumière… d’hiver : soleil raz toute la journée comme dans un pays nordique et nuit qui tombe à 17h. Bref, Sydney baignait dans une ambiance de noël, qui nous a semblé très exotique après tous ces hivers passés sous les tropiques où la lumière ne change guère d'une saison à l'autre.
En plus de ce petit côté nordique somme toute bien sympathique, Sydney nous a offert une étape très agréable. C’est vraiment chouette. On avait réservé une petite maison Airbnb hyper mignonne, à Balmain, une banlieue résidentielle tendance hipster austral (barber shop, pubs à fauteuils clubs et fléchettes, boulangerie/coffee shop rivalisant sur les menus des brunchs, etc). La maison, plantée au milieu des arbres et remplie de vieux meubles scandinaves, offrait une vue bien sympathique sur la baie de Sydney. L’ambiance tranquille et la lumière tamisée ne nous incitant guère au stakhanovisme touristique, on a passé quelques belles matinées à observer les perroquets verts glandouiller dans les arbres et à tenter de comprendre les règles du cricket et du football australien en regardant les rediffusions des matchs du week-end (un échec total, mais peu importe pour les enfants de toute façon ravis de regarder la télé au petit déjeuner). Pour aller en centre-ville, il nous fallait prendre un ferry, véritable autobus flottant, qui offrait une belle balade dans la baie. Malgré quelques résidus d’un urbanisme des année 60-70 dédié à la voiture-reine, c’est très agréable Sydney. On y trouve un vieux centre-ville avec de grands immeubles du 19e siècle, de style très européen (c’est toujours un peu surprenant de trouver à l’autre bout du monde ces petits morceaux d’Angleterre : bâtiments d’inspiration Victorienne, pubs, etc), des rues calmes où l’on a des enfilades de petites maisons typiquement Sydnéennes (deux étages protégés par des grilles en fer forgé), des fronts de mer avec des restaurants de fish & chips, des quartiers piétonniers (dont « The Rocks », l’ancien quartier populaire construit au pied du fameux Harbour bridge, devenu un coin très agréablement réhabilité et très touristique – un musée raconte l’histoire du quartier, depuis l’arrivée des premiers colons et des forçats qui ont creusé la montagne jusqu’à la lutte des habitants contre la destruction et la bétonisation du quartier)… Dès le premier jour, on s’est équipé de maillots d’équipe de sport qui sont la nouvelle passion des enfants (Avril a récupéré un maillot des Wallabies, Ulysse celui de l’équipe australienne de foot, et Pierre - qui nous a demandé avant qui étaient les plus forts au rugby – s’est retrouvé avec un maillot des All Blacks). On est aussi passé par plusieurs musées, notamment l’excellent musée maritime (planté en plein milieu du port, il permet de monter à bord de plusieurs grands voiliers, d’une corvette – à moins que ce soit un croiseur ou un autre truc dans ce genre – et d’un sous-marin), et l’Australian Museum qui nous a offert une préparation bien utile à la poursuite du voyage en donnant un aperçu de l’histoire du pays, de sa géographie et de sa faune. Notamment, on a entrevu le traitement assez particulier de la question aborigène. Ce musée très officiel et très national affirmait avec un volontarisme mal dissimulé que l’Australie était avant tout la terre des aborigène. Par exemple, les petits panneaux explicatifs nous parlaient, avec une ingénuité un peu sur-jouée, de la période d’avant l’invasion (sic) par les Européens. Ce mouvement de reconnaissance des droits des aborigènes et des mauvais traitements imposés par les européens est en fait assez récent. Le drapeau des aborigènes d’Australie, noir jaune et rouge, a été créé au début des années 1970 et a été reconnu comme co-drapeau officiel dans les années 1990. On imagine volontiers que tout cela ne s’est pas fait sans heurts et que de nombreux petits Zemmours australs continuent à s’étrangler de rage devant ces exercices de repentance. Mais cela donne une certaine profondeur et une spécificité au récit national. Le soir, Sandra nous avait réservé un spectacle de cirque/hip-hop dans l’iconique opéra. Le spectacle a plu aux petits et aux grands et la découverte de l’intérieur des fameuses coquilles valait clairement le détour. Ensuite, un coup de ferry dans la nuit et nous étions de retour chez nous. Le troisième jour, on a retrouvé la famille de Louise, une copine d’Avril, qui faisait aussi un petit tour en Australie avant de s’expatrier à nouveau vers l’Espagne. Ainsi va la vie du petit monde du lycée français : voyages aux quatre coins du monde et turnover incessant… Pour notre dernière journée dans la grande ville, on a pris le bus pour aller à la plage : Bondi Beach, un haut lieu du surf australien. Le vent glacial n’a pas arrêté les surfeur et le spectacle des immenses vagues d’eau translucide, sur cette plage si proche du centre-ville était assez enivrant. Bondi Beach accueille aussi l’une des célèbres piscine d’eau de mer, construite à même la falaise et qui se rempli au grès des vagues qui s’y fracassent avec fureur. C’est très photogénique. C’est sûr qu’on n’a pas tout vu de Sydney, et notamment qu’on a du faire une croix sur la campagne environnante, mais c’est avec l’âme bien reposée par la douceur de vivre qu’on s’est envolé vers l'outback : Uluru et le « Red Center ». (A suivre...) Le mois d’avril est passé en un claquement de doigts. Entre la fin des cours pour Matthieu et moi, les vacances des enfants et la visite de nos anciens voisins de Paris les semaines ont été bien remplies. La première semaine de vacances, les deux grands ont fait un stage de voile sur leur première semaine de vacances. Ils se sont initiés à l’optimiste au Aberdeen Boat Club. On a retrouvé le même genre de club select que le Kowloon cricket club où les garçons ont un temps fait du foot et du basket. Il y a une jolie vue sur le port d'Aberdeen et le fameux jumbo restaurant. C'est pas très grand mais il y a un resto intérieur et un autre en terrasse à côté d'une piscine. Ca doit être plutot sympa quand il fait beau, ce qui n'était pas le cas cette semaine là. Pour autant comme c'est pas la porte à côté je pensais que l'on pouvait y rester un peu en attendant le retour des enfants après leur séance de 9h à 12h30. Mais clairement si les non membres sont tolérés pour les cours il est impossible d’y rester et même d’y consommer un café une fois les gamins partis en cours. Marika en a, la première, fait l’amère expérience alors que je lui avais suggéré d’y déjeuner avec les enfants. On lui a dit sèchement que ce n’était pas possible. Je pensais qu’elle avait subi le racisme ordinaire vis à vis des helpers. Le lendemain j’ai commandé un café et pensais rester sur place en entendant le retour des enfants. Le serveur qui m’a amené ledit café m’a moi aussi indiqué que je ne pouvais pas rester si je n’étais pas membre. Il m’a offert le café pour faire passer la pilule et m’a invité à ne revenir que quand mon passage serait toléré pour récupérer mes enfants. Ambiance. Les enfants embarquaient sur un bateau pour aller sur l'île privée du club où se tenaient les cours. On a pas vu le matériel ni pu assister à leurs manoeuvres. On les a systématiquement récupérés ravis à la fin de chaque matinée mais trempés car se jeter à l'eau et remonter dans le bateau faisait partie de la formation. Ulysse et Avril ont validé leur niveau 1 et étaient très contents. J’imagine qu’ils feront le niveau 2 l’année prochaine. Le reste des journées a été occupé par des excursions classiques à Ocean Park, Disneyland et Ryze ainsi que par différentes playdates. C’est passé vite d’autant qu’on était tous impatient d’arriver au samedi et de récupérer les Benabent. Le programme était chargé en commençant par la visite de notre beau quartier (ils se sont avérés de grand fans de marchés de rue — et sont retournés sans nous par la suite au marché de jade et au marché de nuit de temple street pour remplir leurs valises de cadeaux et souvenirs). Ensuite les classiques - le peak, le ferry, l’île de Lamma, les quartiers historiques de l’île de Hong Kong et le grand Buddha de Lantau sans oublier le village de Tai O. On était déjà allé jusqu’à Tai O lors de nos précédentes visites du grand Buddha mais on n'en avait pas vraiment fait le tour. Ce jour-là on y est arrivé assez tôt et on a fait le tour classique en bateau pour voir les maisons sur pilotis. Dans les 40 minutes de bateau est inclus un petit tour en mer juste derrière le port là où se trouvent les fameux dauphins roses. Je n’avais pas beaucoup d’espoir car en 5 minutes soit on tombe sur des dauphins soit comme la plupart des gens (cf. avis sur TripAdvisor) on n’en voit pas. Et bien là on a bien vu 3 ou 4 sauts de dauphins. Évidemment c'est rapide mais c’est suffisant pour un paquet de waouh pour les grands comme pour les petits et ce dire qu'on était bien chanceux. On a enchaîné avec la visite à pieds du village. C’était une première pour nous de traverser le pont. La folie acheteuse de Marie a équipé les garçons de soldats avec parachute en plastique qu’ils ont joyeusement lancé sur la place centrale. On a regardé les fruits de mer et posé avec des calamars géants pour marquer le coup. C’était une bonne journée. On a passé également 5 jours à Chiang Mai au nord de la Thaïlande. On a refait avec plaisir des visites effectuées précédemment (en février de l’année dernière). Les enfants ont pu voir les extensions du éléphant nature Park et revisiter quelques temples de Chiang Mai. Le rythme a été tranquille. Les enfants avaient surtout envie de rester à la piscine de notre hôtel, kitsch à souhait, dans lequel on avait un étage pour nous (les 5 enfants avaient pour eux un appartement de type loft sur deux étages). Ça a fait en sorte que les 5 pouvaient joyeusement sauter les uns sur les autres dès le réveil du premier (évidemment toujours Pierre). Les nuits ont été courtes. Heureusement cette fois-ci sous les encouragements de Marie on a testé les massages. Même ceux prodigués par d'anciennes prisonnières.. où Pierre s'est royalement endormi. On est quand même repassé par le marché de nuit avec ses fish spa et ses diverses boutiques de souvenirs. Les garçons se sont tous équipés de maillot de foot. C'est la tenue invariable de Pierre en ce moment et cela a séduit Hippolyte qui a profité de sa venue en Asie pour s'équiper intégralement. Tout le monde est rentré bien crevé. Et nos enfants ont traîné des pieds pour aller à l’école le lundi suivant.
On a profité des dernières soirées pour enfin sortir entre adultes, laissant les 5 devant leur iPad respectif à la maison sous la surveillance de Marika. L’occasion d’essayer le fameux resto Hutong et de perdre aux courses de chevaux. Quand on s’est retrouvé à 5 dans l’appartement où on a brillamment vécu à 9 pendant 10 jours ça a fait tout drôle. Il ne reste plus que 8 semaines d’école pour les enfants avant les vacances d’été. Entre les fêtes d'anniversaire nombreuses avant l'été (dont celle de Pierre), les farewell des gens qui partent de Hong Kong et enfin le début des sorties plage et piscine extérieure, ça va passer très vite! Nouvelle journée à Shenzhen. L'objectif était la découverte du quartier de Shekou, où se trouve le port d'arrivée des navettes maritimes entre Hong Kong et Shenzhen. Le quartier s'est doté d'un nouveau bâtiment ouvert en 2018 dédié au design. Il s'appelle sobrement Design Society. C'est un bâtiment moderne et lumineux qui m'a fait penser au musée des confluences à Lyon. Il est censé abriter 5 musées différents dont celui qui avait attiré mon attention dans un article de presse: la galerie Victoria and Albert. Ce Musée V&A, du nom des anciens souverains britanniques, présente une exposition sur les objets et matériaux qui ont transformé nos vies et nos consommations. Concrètement, dans un grand espace, on se retrouve devant un assez grand fourre tout d'objets emblématiques : le tout en vrac, chaises, vêtements, objets électriques. Comme sur la photo: la chaise tripp Trapp à côté du rice cooker électrique. C'était cependant intéressant surtout la partie sur les nouveaux matériaux: la bakélite, la fibre de verre etc.. Ce qui a le plus intéressé les enfants c'était un ensemble de vidéo avec des personnes présentant un objet auquel ils étaient particulièrement attaché: d'une tasse de thé à une paire de reebook. Le reste du bâtiment s'est révélé vide. Les autres salles étaient soit en cours d aménagement soit fermées. L'aguichant musée des réformes (quel lien avec le design?) était portes closes, derrière ses deux gardiens. On a tout visité y compris les toilettes haute technologie japonaise dont les jets nettoyeurs et le sèche fesse ont ravi les enfants. On y même resté plus longtemps que prévu en raison d'un orage qui ne nous permettait pas de sortir. Les enfants ont joué dans un des recoins de l'immense bâtiment. Contrairement à Hong Kong, ici aucun garde pour empêcher les enfants de courir. Ils ont même jouer à la balle. J'ai vu d'autres gamins traverser les étages en draisienne. Le service sécurité Hongkongais en aurait été offusqué La pluie a fini par cesser. On a poussé jusqu’à Nanhai E-Cool. C'est l'ancienne usine de Sanyo qui a été réaménagée en plus de 100 petites entreprises créatives. Le quartier ressemble à un ensemble d entrepôts relookés et végétalisés avec des petits cafés et des micro boutiques chics. Sans doute que quand il fait beau et en semaine avec la fréquentation des employés c'est très tendance, mais là ça faisait un peu déglingué et tristoune. On a par contre bien fait le tour du quartier de Sea World, une grande zone piétonne avec restaurants et cafés. Les façades sont d'inspiration européennes, façon carton pâte. Au milieu se trouve The Minghua, un paquebot de haute mer construit en France en 1962. Il a été transformé en hôtel et abrite sur son pont un grand espace bar et restauration Paulaner. C'était néanmoins fermé en journée. Peut-être que cela s'éveille le soir. Normalement à 19h00 et à 20h00 il y a un spectacle musical de dix minutes de fontaines d'eau. Pas sûr qu'on le voit un jour. On a néanmoins bien apprécié de pouvoir manger en terrasse sans voir ni entendre de voiture. Ce qui est impossible à Hong Kong. On a repris le train de 17:23. Grâce à la nouvelle gare en bas de chez nous, on était à la maison à 18:15. C'est rapide et efficace de se dépayser sur la journée!!
La fin janvier a été rude. L’épidémie de grippe qui s’est abattue sur Hong Kong nous a atteint les uns après les autres… sauf Pierre alors même qu’il n’avait pas école puisque le gouvernement de Hong Kong avait décidé de fermer toutes les maternelles pour tenter d’enrayer l’épidémie. C’est donc avec un certain soulagement et l’espoir de se requinquer qu’on a accueilli le break du nouvel an chinois. Une semaine à Bali. Le plan parfait : chaleur, soleil, mer, verdure, des hôtels avec piscine pour occuper les enfants, pas grand-chose au programme… bref, juste ce qu’il nous fallait pour nous remettre sur pieds. Pour ce coup-là, le Sandra tour avait fait simple, avec juste deux étapes. Quelques jours en bord de mer, à Seminyak, et le reste à Ubud, centre culturel et touristique de Bali. Aucune chance de nous éloigner des lieux touristiques pour partir à l’aventure et, vu notre état de fatigue, cela nous semblait parfait. Bali est une ile assez étonnante. C’est vert. Très très vert, avec une jungle luxuriante qui envahit tout. Et c’est joli. Les balinais cultivent l’art du mignon, du tout doux. Les jardins sont bien peignés, les cours d’eau font entendre leur musique, des fleurs sont disposés dans les moindres recoins, les temples sont peuplés de statues moussues de monstres gentils… Tout cela est accentué par le tourisme, certes totalement envahissant dans les deux lieux où nous avons été, mais qui est très orienté new age et écolo. Tout est dédié au surf ou au bien-être et les mots clés sont nature, bio, vegan, yoga, spa, etc. En fait, c’est un genre d’Ibiza, mais avec de la jungle et des australiens à la place des allemands (bon, du coup, il faut ajouter bière et tatouages à la liste de mots-clés). On a des enchainements de boutiques trendy et de restaurants à la décoration soignée, entrecoupés de temples colorés. Faut avouer que tout cela a un côté agréable. Ce qui l’est moins, c’est la circulation intense qui règne dans ces rues étroites. A moins de louer des scooters (impossible pour nous avec les enfants), le seul moyen de circuler est de trouver un chauffeur qui fait le taxi. Pas si facile et il vaut mieux le réserver à l’avance. Une fois entassés dans sa grosse voiture, il faut prendre son mal en patience dans les invraisemblables bouchons. C’est pénible car cela limite pas mal les déplacements et il n’y a guère d’alternative car nos deux petites villes étant tout de même bien étendues, circuler à pieds trouve rapidement ses limites. Après la grippe, on a enchainé avec des rhume ou bronchites qui ne nous ont pas incités à en faire beaucoup plus que le minimum, et la chaleur humide a anéanti une bonne partie du peu d’énergie qui nous restait. On a donc passé quelques après-midis au bord de la piscine, les grands à somnoler, les petits à alterner rigolades et engueulades. Mais on n’a pas été totalement inactifs pour autant. La grande découverte des premiers jours à Seminyak, c’était le surf. On a inscrit les deux grands le premier jour pour une initiation. Quelques explications sur la plage et hop, à l’eau, chacun avec sa planche et son coach. La plage est immense et les rouleaux assez impressionnants. Mais l’eau est hyper chaude. Les coachs tirent les enfants dans les vagues jusqu’à avoir de l’eau jusqu’au cou, retournent les surfs en direction de la plage, attendent le moment optimal et boum, ils les lancent sur la vague comme des torpilles. Il ne reste plus aux apprentis surfeurs qu’à se mettre debout et se laisser glisser jusqu’à la plage. Ils ont réussi dès les premiers coups et ont enchainé les aller-retours sur un rythme endiablés. Ils étaient ravis. Alors ils ont remis ça le lendemain, accompagnés de leur petit frère et de leur père. Pierre ne sachant pas encore nager, son coach perso le surveillait comme le lait sur le feu, se précipitant à chaque chute pour tirer de l’écume le gamin hilare et crachotant. Moi, j’ai juste trouvé ça totalement épuisant d’avoir à lutter contre les vagues. Mais on s’en est tout de même tirés honorablement, avec quelques longues glissades à notre actif. A Ubud, il n’y a pas la mer. Le programme a été un peu plus culturel, avec une montée en puissance au fil des jours, à mesure que nos rhumes s’estompaient et nos forces nous revenaient. Quelques temples (du mignon et des statues de monstres tout partout), un zoo qui accueille quelques dragons de Comodo, un grand morceau de jungle où des colonies de singes ont établi leur campement, des rizières aux couleurs survitaminées, quelques musées (masques utilisés dans les spectacles de danse traditionnels, marionnettes indonésienne, peintures…). On s’est aussi fait deux spectacles. Le premier était un théâtre de marionnettes d’ombre. Ce genre de prestation ayant généralement une durée totalement dissuasive, on a suivi les conseils du Lonely Planet qui conseillait un endroit proposant une version édulcorée. On s’est retrouvé dans une petite échoppe vendant un peu de tout, avec quelques sièges installés au fond. On était les seuls spectateurs, mais ça n’a pas altéré l’entrain du maître marionnettiste. On a donc pu suivre, au son des percussions, les aventures de deux rois qui se disputaient à mort sur la bonne façon de faire une cérémonie religieuse (si j’ai bien compris). Les trois enfants se sont endormi en moins de vingt minutes… On a vu le deuxième spectacle le tout dernier soir. Un spectacle de danse. Un cœur d’une cinquantaine d’homme s’occupait de la bande son, à base de chants simples et d’onomatopées rythmées. Les danseurs, eux, nous ont joué l’histoire de cette pauvre Sita enlevée par Ravana que les enfants commencent à bien connaître maintenant. On est parti avant la fin vu qu’Ulysse, dans une gerbe immense et odorante, a choisi ce moment pour annoncer haut et fort l’arrivée de l’épidémie de gasto, qui heureusement a été vite circonscrite. Nous voilà de retour à Hong Kong, encore 3 jours de vacances pour les enfants qui ne reprennent l'école que jeudi. Mais nous on va au travail après quasi 2 semaines off. Dernières vacances de noël à Hong Kong. Du coup, on doit profiter de la région et faire l’impasse sur le retour en France (avec dinde et montagnes enneigées), traditionnel au sein de notre microcosme d’expat. Destination : Birmanie. On avait repoussé cette destination jusqu’à maintenant car on attendait que les enfants grandissent un peu. La Birmanie, c’est pas le bout du monde, mais ça reste un peu rude : c’est pauvre, les infrastructures (routes, hotels…) sont encore souvent très basiques et les opportunités d’activités « child-friendly » quasi inexistantes. Pas de plage, pas de piscine (de toute façon, il faisait vraiment frais), pas de petites excursions mignonnes pour voir des animaux ou faire des activités manuelles. On avait briefé les enfants : en Birmanie, à part visiter des temples, il n’y a pas grand-chose. C’est vrai. Mais pas totalement : même si l’essentiel de notre programme quotidien était composé de stupas et de bouddhas, le pays offre suffisamment de variété de styles, d’ambiances et de paysages pour qu’on trouve à s’occuper sans se lasser (bon, faut avouer, que le tout dernier jour, on jetait des regards blasés sur les temples de Bagan qu’on commençait à confondre sérieusement : « on l’a déjà fait celui-là, non ? ah ben en fait non »). Visiter la Birmanie, c’est relativement simple à organiser. Surtout pour moi, vu qu’une fois encore, chaque minute de notre quinzaine a été programmée par notre agent de voyage perso. Reste que, sur les grandes lignes, le Sandra-Tour n’avait que peu d’options. Les tensions politiques aux franges du pays et le faible niveau de développement conduisent tous les touristes à faire plus ou moins la même chose : Arriver à Rangoon, puis tracer un cercle passant par le Lac Inle, Mandalay, Bagan et retour à Rangoon. En somme, il y a deux grands types de touristes : ceux qui font le tour dans ce sens-là (comme nous), et ceux qui le font dans l’autre sens (comme nos amis Belges de Hong Kong qu’on a croisé à Rangoon au départ et à l’arrivée). Rangoon tout d’abord. Encore un endroit on l’on ne risque pas de passer notre retraite. C’est pas très très joli et pas très très confortable. Mais ça vaut quand même le coup. D’abord parce que ça fait partie des villes dont le nom suffit à faire scintiller l’imaginaire. Ensuite parce que les gens sont gentils et qu’entre les immeubles déglingués, grignotés par la végétation qui sort par les fenêtres béantes, il y a quelques chouettes choses à voir. Dont, des temples, bien sûr. Notamment l’immense pagode Shwedagon, qui contiendrait les reliques (des cheveux) de quatre bouddhas. C’est très grand, doté d’un stupa géant (qui accueille les précieuses reliques). Il y a surtout une foule et un tralala impressionnants. Tout autour du stupa, on a, à intervalles réguliers, sept espaces dédiés à chacun des jours de la semaine. Selon le jour de votre naissance, vous avez donc un lieu de culte, un Bouddha et un animal à vénérer (fleurir et arroser abondamment). Avril a récupéré un dragon, Ulysse le lion, Pierre le tigre, Matthieu une souris et Sandra un vague hamster. A cette occasion, on a appris qu’il y avait en tout 5 Bouddhas véritables : 4 ont d’ores et déjà fini leurs passages sur terre, le 5ème est à venir (si vous voulez tenter votre chance, faites-vous plaisir, mais d’après ce qu’on a compris, le concours est assez ardu). On voit aussi passer, à intervalles réguliers des processions et des groupes de gamins faisant un « stage » monacal (allez, hop, tout le monde en robe – rouge pour les garçons, rose pour les filles -, la boule à zéro et de longues journée assis devant les statues à ânonner vaguement). A part ça, on a aussi passé pas mal de temps à trainer dans le grand marché de la ville : les enfants se sont pris de passion pour les pierres semi-précieuses, on s’est équipé en longyi (ces longues jupes portées par les hommes comme les femmes), et acheté quelques antiquités qui sont venues encombrer encore un peu plus notre appartement de Hong Kong. Le marché de jade aussi valait le coup d’œil. Un dédalle de minuscules étals où des marchands proposent quelques cailloux verts ou blancs à une foule très compacte. Fumée de cigarettes, crachats rouges de noix de bétel, liasses de billets, mines patibulaires, inspections minutieuses des pierres, marchandages. Une ambiance de film… Après ces quelques jours à la capitale, on s’est embarqué pour le lac Inle. Un très grand lac, à moitié occupé par des potagers flottants. Les gens construisent de longs radeaux de bambous, les couvrent de terre et, comme le lac est peu profond, les arriment dans la vase avec des perches pour obtenir de longues lignes de terre cultivable. Impossible de mettre pied à terre ou de marcher sur les plates-bandes flottantes : tout se fait en bateau. C’est joli et simple à visiter : on loue les services d’un batelier qui nous promène de lieu en lieu dans sa grande barque. Et puis, comme on n’a pas 45 ans tous les jours, on s’est payé un tour en montgolfière. Vu le prix, on y est allés sans enfants. Départ à 5h du matin (aïe), traversée du lac en bateau, en pleine nuit et dans un froid piquant (aïe), jusqu’à une cour d’école qui servait de point de départ. Café-croissants pendant qu’une armée de birmans tire et pousse pour étaler et gonfler le ballon, et c’est parti. C’est tout doux et c’est beau. De haut, on se rend compte de l’ampleur des jardins flottants. Après une heure de vol, on se pose en douceur dans un champ, et on se fait ramener à l’hôtel où on a retrouvé nos enfants laissés à la garde attentive de l’Ipad. L’étape suivante était un treck de 2 jours : départ de Kalaw, dans les montagnes et redescente en pente douce vers le lac. Notre guide nous avait aménagé un programme allégé du fait du jeune âge de nos enfants : pas plus de quatre heures de marche chaque jour, si bien que cela s’apparentait à une longue promenade paisible. C’est la campagne. On passe à travers champs dans des paysages de collines et de terres rouges. On traverse des villages (maisons en bambou et paille, buffles, familles portant les vêtements signalant leur appartenance à telle ou telle ethnie). L’hébergement était prévu chez l’habitant. Avant de partir, on a dû passer de longs moments à rassurer les enfants en leur expliquant que non, ils n’auraient pas à dormir avec les cochons ni à partager leurs lits avec la grand-mère de la famille. Il n’en reste pas moins que c’était spartiate, et donc assez folklorique pour nos enfants. On s’est retrouvé dans une grande pièce (grand luxe, on avait la seule ampoule électrique de la maison !) au premier étage d’une habitation en planches. Des maigres matelas par terre, une odeur de feu de bois à couper au couteau (il faut dire que la cuisine était juste en dessous : un réchaud à charbon dans une pièce sans cheminée ni fenêtre) et les latrines dans une cabane au fond du jardin. On a dormi tant bien que mal en luttant contre le froid et on avait, au matin, la même tête que les candidats de Koh Lanta après une nuit d’orage. Après tout cela, on s’est payé une nuit dans un joli hôtel de luxe sur les bords du lac avant de s’embarquer pour un saut de puce en avion jusqu’à Mandalay. Deuxième ville du pays et bien plus petite que Rangoon, elle est tout aussi déglinguée. Pas de Uber ou Grab pour attraper des taxis, mais une app locale parfaite pour commander des tuk-tuks (en se serrant, on tient à 6, chauffeur compris). La ville, ancienne capitale royale, est fort bien dotée en temples. Ils sont un peu différents. On sent une certaine influence indienne, avec des peintures dorées et des petits carreaux brillants. On y a fêté la fin de l’année 2018. Très discrètement, vu que les Birmans semblent totalement indifférents à cet évènement. Il semble qu’on ait même battu notre record de couché de bonne heure un soir de Saint Sylvestre (et pourtant, on est sacrément bon à ce jeu là !). L’étape suivante, c’était Bagan. Si vous n’avez qu’une seule image en tête de la Birmanie, c’est sans doute celle-là. Bagan, c’est un très vaste ensemble de temples et stupas très anciens (ils sont contemporains de nos châteaux forts). Il y en a des centaines, en brique rouge, dispersés dans une grande plaine. Des très grands, des moyens, des tous petits. C’est joli tous ces clochetons de briques rouges dans la savane. Et puis c’est ludique. Le bon moyen pour se déplacer dans cet ensemble, c’est de louer des mobylettes électriques. Du coup, on peut sillonner les pistes sablonneuses, à la recherche des temples reculés. On joue aux explorateurs. Tous les temples accueillent au moins une statue de Bouddha. Dans les plus petits, ces statues semblent attendre paisiblement les rares visiteurs, dans la pénombre. Ensuite, on peut s'aventurer dans les couloirs, lampe torche en main, attentifs aux petits cris des chauves-souris, pour voir s’il n’y a pas un escalier permettant de monter vers le toit. En fin de journée, les toitures accessibles accueillent des grappes de touristes qui profitent du coucher de soleil. Bizarrement, tout le monde est très silencieux ; ça chuchote (bon, sauf nos mômes bien sûr) et ça profite paisiblement de la douceur du paysage. Le dernier jour, Sandra nous a tirés de notre sommeil pour assister à une séance de lever de soleil. Même ambiance tranquille (mais il fait plus froid) en attendant l’envol, au loin, des montgolfières (bien plus nombreuses ici qu’à Inle). Voilà voilà, il ne nous restait plus qu’à nous envoler à nouveau vers Rangoon, puis vers Hong Kong. 2019 était déjà bien entamée, et c’est la rentrée. Allez, un bon gros diapo. Le week-end passé, nous avons pris le nouveau train super-rapide qui part au pied de chez nous pour Shenzhen. C'est très rapide, 14 minutes! Il faut il est vrai rajouter les bonnes 45 minutes nécessaires aux formalités douanières en amont et donc arriver une heure avant le départ du train mais porte à porte pour nous c'est 80 minutes pour être dans la gare de Putian, au coeur de Shenzhen, au niveau des principaux musées qui semble-t-il vont justifier qu'on y retourne (car encore une fois on n'a pas été en mesure d'y aller). Première étape donc passage de douane. Ca s'est bien passé. La douane HongKongaise est il faut reconnaître très efficace, il y avait même à ce moment là une élection du douanier le plus sympa, c'est dire la différence d'orientation entre les hongkongais et les chinois mainland (la douane chinoise c'est moins fun - des caméras partout, on est scanné en entier de la tête aux 10 doigts...). Même Ulysse a trouvé les centaines de camera inquiétantes. Le train de l'aller était vide. Tout neuf, belles finitions, sièges entièrement repositionnables en fonction du sens de la marche. Pas le temps de beaucoup admirer.. 14 minutes plus tard et les portillons de Shenzhen passés, on était en Chine. On a foncé au Spendid China, le parc à thème sur la Chine. Pas haute gastronomie évidemment mais les enfants ont apprécié de revoir le spectacle d'attaque à cheval par des barbares d'un fort chinois aux temps anciens et de se balader autour des monuments chinois en miniature. Le lendemain, on a été un peu cueilli à froid par le pluie alors qu'on arrivait au village des peintres (Dafen Oil Painting Village), un petit quartier où des artistes peintes reproduisent des peintures connues ou des photos à la demande. On a commandé des portraits de nous 5 en version "street art". On va voir ce que cela va donner.
Depuis qu'ils en ont acheté un vieux stock cet été à la brocante de Vars, les enfants se sont découvert une passion pour les cartes Pokemon. Il semble d'ailleurs que cette passion soit largement partagée par le petit peuple des élèves du lycée français de HK. Nous, parents dubitatifs, doutons sincèrement que nos mômes comprennent vraiment de quoi il ressort. On a plutôt l'impression qu'ils inventent des règles de jeu, aussi complexes que fluctuantes, au gré des rumeurs scolaires, de leurs humeurs, intuitions et capacités à gruger leur partenaire du moment. Bref, on a des diner en famille animées par des discussions enflammées sur les cartes d'énergies, les capacités d'attaques, les différentes évolutions, et le rôle (encore très incertain) des entraineurs. Dans cette ambiance, notre voyage au Japon, prévu de longue date, tombait à pic. Quoi de mieux qu'une promesse de passage au Pokemon Store de Kyoto pour négocier avec nos enfants un programme intense de visites de temples ? D'autant qu'ils ont décrété de façon totalement arbitraire que les cartes Pokemon chinoises étaient des "fakes", totalement dénuées de pouvoir d'attaque, alors que les cartes japonaises sont forcément des vraies (c'est le dernier avatar de la mode du dénigrement systématique de tout ce qui est chinois que semblent développer nos enfants : un sérieux échec de notre projet de les ouvrir aux cultures du monde et à l'altérité). Nous nous sommes donc envolés vers le Japon un vendredi après-midi pour quatre jours à Kyoto. Après un voyage un peu long (c'est quand même pas tout près de Hong Kong), on s'est installé dans notre ryokan où, en bons touristes, on s'est trouvé tout enchantés, pour un prix tout à fait effarant, d'aller se laver les dents dans une salle de bain commune avant de dérouler nos fins matelas sur des tatamis dans une chambre pour cinq personnes. Cette première nuit passée, et un petit déjeuner englouti dans un coffee-shop du quartier, on s'est mis en route. Avec seulement un peu plus de trois jours sur place, notre programme était bien chargé. Première étape : prendre le metro pour rejoindre le palais impérial. Premier constat : en fait, c'est un peu grand. Même s'il y a des temples un peu partout, les principaux sites sont assez éloignés les uns des autres, et le métro ne nous dépose pas toujours juste à côté. Un changement de stratégie s'imposant, on a rejoint la gare centrale (et la tour de Kyoto) pour trouver un loueur de vélo. La bonne idée ! Grace à nos investissements répétés dans des séances d'entrainement au Kowloon cultural district, tous nos enfants savent maintenant pédaler. Mais Ulysse, et plus encore Pierre, ne maitrisent pas assez bien l'art d'avancer en ligne droite pour les lancer sur la route. On a donc mis Pierre dans un siège pour enfant et Ulysse, trop grand maintenant pour ce genre d'installation, sur un tandem avec son père. Il a fait un temps superbe, et on a donc passé notre séjour à sillonner la ville avec cet attelage. C'est parfait : la ville est peu dense, avec beaucoup de petites rues où circulent très peu de voiture, les automobilistes sont très attentifs et les piétons très tolérants pour partager leurs trottoirs. Outre de pouvoir pédaler d'un temple à l'autre, cela nous a permis de découvrir un peu la "vraie" ville en traversant des quartiers sans attrait touristique. On a donc enchainé les visites de temples et palais, souvent magnifiques, toujours méticuleusement insérés dans des jardins de carte postale, où chaque arbre, plan d'eau, moquette de mousse et cailloux ont été soigneusement choisis, positionnés et entretenus (à coup de ramassage à la main de la moindre feuille morte et de ratissage savant des allées de graviers dont Ulysse s'est fait un malin et systématique plaisir à bousiller le fragile ordonnancement). En cette période d'automne, les japonais suivaient de près les changements de coloration des feuilles. Dans notre ryokan, comme à l'office du tourisme, on pouvait voir une carte indiquant au jour le jour les teintes des arbres sur les différents sites. Fantastique. J'imagine qu'il y a la même chose au printemps avec les floraisons. Tous les lieux touristiques sont envahis de fausses Geisha (japonaises ou chinoises pour la plupart) qui ont loué des kimonos fleuris pour avoir le plaisir de faire des selfies et de se farcir les visites à tous petits pas de tong en bois. Et puis, bien sûr, il a fallu respecter nos promesse en allant, dès le samedi au Pokemon Center (en fait, un simple petit espace dans un centre commercial où l'on trouve l'intégrale de bestioles en peluches et tous les goodies imaginables de la licence pokemon). Et là, le drame : la vendeuse nous explique, dans son anglais précaire accentué par l'air confus et contrit, qu'ils sont en rupture de stock de cartes Pokemon ! Heureusement qu'on a Sandra : elle nous a dégoté un magasin pour geek, sis au dernier étage d'un improbable immeuble, entièrement dédié à la revente de cartes de ce genre. On a pu donc doté chaque enfant de 300 yen pour qu'ils puissent choisir leurs cartes à l'unité (attention : les très rares sont hyper chères), ce qui les a occupé une bonne heure et alimenté leurs conversations pour le reste du séjour. En plus de tout ça, et bien c'était le Japon : restaurants de nouilles ou de pièces de boeuf en petites tranches, toilettes multi-jets, convi aux coins des rues, chauffeurs de taxi en gants blancs, parkings à vélo où l'on passe 20 minutes face à la machine à sous pour décrypter la notice en japonais expliquant comment poser et récupérer son engin, rues tendues de fils électriques, maisons en bois, lanternes en papier et noren en tissus accrochés aux portes... C'est mignon, propre, calme, cosy. Avec les montagnes boisées en toile de fond, ça ressemble un peu à la Suède, et on a envie de s'y installer quelques semaines ou plus pour profiter du calme, déambuler tranquillement au hasard, se poser dans un café pour bouquiner... On y repensera dans dix ans quand on aura moins d'enfants à trimbaler. Plutôt que de profiter du Dragon Boat festival pour regarder les équipes ramer au son des tambours, on a profité du jour férié pour découvrir Manille. On se doutait bien que ce n’était pas une destination de rêve mais, sur un week-end de trois jours, on n’avait pas le temps d’explorer plus loin les Philippines. Trève de suspens : on vous confirme que Manille peut figurer assez bas dans votre liste des villes à voir absolument avant de mourir. Les américains n'ayant pas fait dans le détail pour déloger les japonais, la ville a été totalement détruite pendant la guerre. Il ne reste pas grand-chose des constructions coloniales espagnoles : juste une vague muraille qui entoure un centre « historique » (judicieusement nommé intramuros) qui contient une église globalement préservée des bombardements, quelques maisons coloniales reconstruites après-guerre, des bâtiments administratifs et… des bicoques en tôles où vit tranquillement une population qui n’a pas grand-chose. La misère est en effet l’un des traits saillant qui ressort de la visite de la ville : des familles entières vivent dans la rue, d’autres s’entassent dans des cabanes plantées ici et là en pleine ville. Les gens sont gentils et on ne ressent pas d’insécurité excessive (mais les gardes armés postés à l’entrée de tous les bâtiments et boutiques laissent supposer que tout n'est pas paisible), mais c’est triste. En général, il règne à Manille une ambiance assez caribéenne : chaleur, humidité, pauvreté, inégalités, mélange de culture espagnoles et américaines… Notre programme de visite a tout de même été assez rempli : on a coché un bon nombre des sites pointés par le lonely planet, et on est revenu enrichi d’un aperçu de la culture et de l’histoire (bien triste) des Philippines. Notre appartement était situé à proximité d’intramuros, juste en face du parc José Rizal. Vous ne connaissez pas José Rizal ?? Et bien nous oui. Ce personnage central de l’opération de « nation building » des Philippines est incontournable. C’est un jeune intellectuel qui s’est opposé, à la fin du XIXe au pouvoir colonial espagnol, ce qui lui a valu d’être fusillé à l’âge de 35 ans, non sans avoir laissé quelques rimes poignantes exaltant la liberté et l’unité du peuple philippin. Il faut dire qu’il avait toutes les qualités requises pour en faire un héro : mi-authoctone (tagal) mi-chinois pour ne froisser aucune communauté, très éduqué (il était docteur et polyglote) dans un pays où les colons espagnols n’ont pas mis une piastre dans l’éducation des masses, dramaturge, romancier et poète, beau gosse qui a eu le bon goût de mourrir jeune et tragiquement. Le candidat idéal. Au point que la légende en a sans doute rajouté un peu : on dit qu’il parlait 23 langues, que c’était un grand peintre et sculpteur (on a vu ses œuvres : c’est pas vrai), qu’il est - pour avoir laissé 3 gribouillis pour la postérité - le père de la bande dessinée philippine, qu’il a même gagné à la loterie nationale (ça, soit c’est un truc inventé pour rendre plus acceptable sa grande fortune, soit c’est vrai et il y a de quoi douter de la justice divine). L’essentiel du parc Rizal lui est consacré (logique), de même que l’ensemble des ruines du fort où il a été enfermé et une large part du musée de l’histoire coloniale. L’icône a même été récupérée par une marque très trendy qui vend des T-Shirt à son effigie pour le prix du salaire moyen philippin. Manille accueille aussi quelques très beaux musées sur l’histoire du pays (maquettes de galions espagnols, vitrines contenant des figurines représentant les scènes clés de l’histoire, etc) ; les antiquités (poteries et autres vestiges du commerce entre l’Asie et les Amériques, bijoux en or produits par les peuples des iles de l’archipel, etc) ; la communauté chinoise (avec bien sûr une longue ode à Rizal, héros national et non-moins chinois). Il y a aussi, parait-il, un beau musée d’art contemporain, mais on n’a pas eu le temps.
On s’est aussi promené, à pieds et en calèche (après une pression amicale mais sacrément insistante de Pierre) dans intramuros. Quelques rues sympas, mais sans plus, dans un mélange de maisons coloniales et de bidonville ; deux-trois boutiques (avec les incontournables locaux : des mangues séchées, des paniers en osier, des objets en bois – dont des awalés, très prisés ici aussi de même qu’en Malaisie) ; une cathédrale et une église qui, tout au long du week-end, enchainait les mariages en grande pompe. On s’est retrouvé, le samedi midi, dans un restaurant installé dans une grande maison coloniale. Un genre de grande auberge ibérique, bourgeoise et surannée, qui semblait être l’endroit idéal pour venir célébrer en famille les 80 ans de mamie. Il y avait un grand buffet où Avril s’est découverte une passion immodérée pour l’ile flottante. C’était bien alors on y est retourné le lendemain soir pour assister en prime au spectacle de danses folkloriques (essentiellement espagnoles). Enfin, un des principaux attraits touristiques de la ville, ce sont ses moyens de transports. On trouve dans les rues un grand nombre de tuk-tuk locaux, encore plus pourris que dans beaucoup de pays et dont la plupart sont tirés par des vélos (ce qui en dit quand même pas mal sur le niveau de pauvreté). Mais les rois de l’asphalte, ce sont les Jeepneys, ces mini-bus construits sur des bases de jeep qui sont décorées avec une flamboyance toute latine. Les passagers s’y entassent, face à face sur des longs bancs, comme des bidasses, et font passer le prix du trajet de main en main jusqu’au chauffeur. Il en pétarade partout dans la ville, dans un grand concours de chrome et de peinture. On en trouve à la gloire de Hello Kitty ou de Bob Marley, mais la plupart rendent un hommage très peu discret au Christ roi ou à la Sainte vierge. Le bilan du week end. Bon, disons que c’est fait. Mais, même s’il y a peu de chance qu’on y retourne, on est revenu à notre confort hongkongais avec une certaine tendresse pour ce pays qui sait réunir si bien l’ensemble des tragédies, blocages et gâchis caractéristiques des pays en (non) développement. NB. J’oubliais : on a aussi consacré notre soirée du samedi à soutenir l’entrée en lice des bleus pour la coupe du monde 2018 : France / Australie. Le foot n’est pas du tout au centre des préoccupations dans le pays (c’est là qu’on voit qu’on est pas en Amérique latine) où l’on préfère le basket et la boxe. Mais on s’est déniché un pub qui retransmettait les matchs du Mondial. Les enfants, affublés pour l’occasion de leurs maillots tricolores du lycée français, ont pu y narguer bruyamment les tablées d’expats australiens. Mardi 22 mai c'était, figurez-vous, l'anniversaire du Bouddha, et donc jour férié à Hong Kong. Les écoles françaises ayant semble-t-il à coeur de porter haut la culture des ponts du mois de mai ont juste fermé pour toute la semaine. Résultat, on s'est embarqué pour un très long week-end de quatre jours à Kuala Lumpur. Notre passage à Singapour l'an passé nous avait donné l'envie de poursuivre notre exploration de la Malaisie... et puis Kuala, rien que le nom sonne comme un synonyme d'exotisme. Bilan : et bien, notre passage à Kuala Lumpur de cette année nous a donné l'envie de poursuivre notre exploration de la Malaisie l'an prochain. Kuala Lumpur est une ville assez bizarre. On a vu pas mal de villes aérées, mais là ça dépasse tout ce qu'on connaissait. Ce n'est pas tant une ville avec de grands parcs, mais plutôt un ensemble de gros ilots urbains disséminés ici où là. En plein milieu de la ville, on trouve un terrain de golf, un vaste parc animalier, des collines couvertes de jungles, etc. On circule d'un quartier à l'autre, en métro ou sur des voies rapides très peu encombrées, et il ressort de tout cela une ambiance très paisible : faible densité, peu de trafic, etc. Ajoutons à cela que beaucoup d'infrastructures (métro, tours) sont très récentes et on a parfois l'impression de circuler dans une ville factice, comme le décor d'un film d'anticipation. Il y avait tellement peu de monde (bon, sauf dans les marchés de rue) qu'on a passé notre temps à se demander où étaient passés les habitants. On s'est d'abord dit que c'était le week-end, puis que c'était le ramadan... Il y avait sans doute un peu de ça, mais le lundi était presque tout aussi calme et les chauffeurs de taxis nous ont dit que non, c'était comme ça tout le temps. Autre chose étonnante, c'est la diversité ethnique, qui nous avait déjà marquée à Singapour. La Malaisie, c'est des Malais (musulmans), des indiens (Hindous ou sikhs) et des Chinois (Boudhistes). Les communautés ne semblent pas trop se mélanger, mais on passe sans problème de l'une à l'autre, les temples des uns côtoyant les mosquées des autres. On imagine bien qu'il y des tensions communautaires, mais c'est difficilement perceptible, tout ce petit monde semblant très calme et tranquille. Car la troisième chose qui nous a marquée le plus, c'est l'extrême gentillesse des gens. Gentil n'est d'ailleurs pas vraiment le mot. Ils sont plutôt souriants et aident avec plaisir les touristes égarés, mais ils sont surtout sympas : ils engagent la conversation volontiers, posent des questions, vous racontent des trucs, le tout sans être aucunement envahissants ou excessifs. Pour des français (donc ronchons), vivant à Hong Kong (donc coincés et attentifs à limiter autant que possible les interactions spontanées), il y a de quoi être un peu déroutés. Les filles même très voilées vous abordent, tout sourire, vous posent des questions, parlent aux enfants. Dans les mosquées on vous prête sans marquer de réprobation des vêtements couvrants si nécessaire et on vous demande avec le sourire si vous avez envie d'en savoir plus sur la religion. Pareil chez les hindous, les sikhs et les bouddhistes. C'était très bien d'autant que tout le monde y compris les taxis a un très bon anglais. Au-delà de ces généralités, il y a aussi des choses à voir. Des lieux de culte bien sûr, et notamment des mosquées, grandes, vides et blanches où l'on est accueilli avec des sourires et des suggestions très amicales à se lancer dans la découverte de l'islam. Et puis des temples hindous. Le hit dans le domaine c'est Batu Cave : une vaste grotte dans une colline karstique où divers petits temples ont été installés, et agrémentée d'une gigantesque statue dorée à l'entrée. Le lieu est envahi de singes qui volent tout ce qu'ils peuvent aux touristes.
Sur le même lieu, on a aussi visité une grotte plus "naturelle". On se promène à la lumière de lampes torches dans de vastes salles habitées par des milliers de chauves-souris, à la recherche du petit peuple de l'obscurité : mini-escargots fluos, vers aveugles et chenilles velues. On a aussi passé un bon moment à grimper sur la colline qui supporte la KL Tower (la tour de télévision). La tour n'a aucun intérêt, mais la promenade dans ce morceau de jungle en plein milieu de la ville est assez étonnante. Ils ont installé des passerelles, genre pont de singe, qui nous montent au niveau de la cime des arbres. Très sympa malgré la chaleur. Ajoutons à tout ça la visite des fameuses tours jumelles de Petronas et quelques musées qui mettent en valeur le passé trouble de la région (un vrai repaire de pirates et contrebandiers) et les communautés qui peupl(aient) la jungle de la péninsule ou de Borneo. Au final c'était une excellente destination, on a même ramené une antiquité si on peut dire (des grosses poignées de porte en bois provenant des maisons traditionnelles). Les enfants ont fait de la peinture Batik et du shopping de vêtements traditionnels. Le seul point négatif c'est la nourriture trop épicée surtout la nourriture d'influence indienne au gout des enfants. Il va falloir attendre un peu avant d'aller visiter l'Inde. Un petit retour sur nos vacances de pâques. Après la Thaïlande en février, on a poursuivi notre exploration de la zone avec le Vietnam. Nous avions déjà fait un petit tour à Hanoï l'an passé, mais le pays méritait bien une visite plus approfondie. Le voyage était en deux parties: une semaine "Ho", au sud (Ho Chi Min et le delta du Mékong) et une autre "Hoi", plus au Nord, autour de Hoi An accompagnés des grands-parents. L'arrivée à Ho Chi Min ville (HCMV pour les intimes et Saigon pour les nostalgiques) nous as mis immédiatement dans le bain. La ville toute entière est une définition d'une économie émergente : travaux partout, trafic hallucinant, tours de bureaux en verre plantées au milieux des habitations coloniales décrépies, vendeuses avec chapeaux coniques proposant leurs fruits devant les Starbucks, etc... Tout cela fait une ville qui n'est pas LE truc à voir absolument avant de mourir, mais qui offre tout de même un dépaysement assez sympathique. Comme il n'y a pas pléthore de highlights, on s'est fait quelques musées, qui ne surprennent jamais leur visiteur : les musées d'histoire nous expliquent comment les Vietnamiens ont écrabouillé tous leurs voisins dans de multiples guerres, les divers palais nous racontent comment le peuple vietnamien a su renverser sans ménagement les divers dictateurs qui les ont oppressés, le musée de la femme vietnamienne souligne le courage de ces combattantes qui ont résisté, armes à la main contre les envahisseurs... et tous possèdent leurs vestiges des guerres du XXe siècle : chars et avions de chasse (avec deux variantes : ceux qui ont servi à des opérations glorieuses, et ceux - américains ou français - qui sont des non moins glorieuses prises de guerre). Une prime particulière au palais de la réunification, à l'architecture diablement sixties. S'il n'étaient les quelques références asiatiques présentes dans l'architecture, on imaginerait volontiers y croiser l'inspecteur Columbo. Ce programme culturel nous ayant offert une dose suffisante d'odeur de poudre, on a fait l'impasse sur le musée des vestiges de la guerre. D'après les guides touristiques, il est très bien fait mais l'exposition des photos des multiples atrocités commises pendant la guerre n'est pas conseillée au enfants... qui, de toute façon, étaient bien plus fascinés par les toboggans et balançoires flambant neuf disséminés dans les parcs du centre ville. Pour le reste, on s'est simplement promenés dans les rues en tentant de résister aux raz de marée surréalistes de scooters, visité quelques boutiques (sympa mais rien de trop extraordinaire), profité de la cuisine vietnamienne, et apprécié les vestiges de la présence française : quelques gros pâtés architecturaux peints en jaunes et ornés de balcons et décorations en stuc (la poste, l’hôtel de ville...), les fameux sandwich de baguette (incontournables au petit déjeuner), les joueurs de pétanque, etc. Tout cela n'a duré que 2-3 jours. On est ensuite partis pour quelques jours dans le delta du Mékong. Après un petit trajet en minibus, on s'est embarqué pour traverser un bras du fleuve et rejoint un hôtel installé au milieu des vergers et des canaux. Enfin un peu de calme, mais un programme tout de même consistant. Quelques virées sur le Mékong : en barque dans la mangrove, ou sur un canot à moteur pour visiter le grand marché flottant (qui n'a rien de très mignon - pas de petits vendeurs à chapeaux de paille qui vendent des fruits au détail, mais un marché pour professionnels, où des gros bateaux vendent à d'autres gros bateaux des kilos de fruits et légumes qui alimentent les marchés de HCMV). Des tours en vélo, en suivant les chemins qui quadrillent les vergers. Ca, c'était très chouette. A l'ombre des arbres, on croisait une population tranquille et souriante et peaufiné nos connaissances en fruits exotique (durian, "pommes d'amour", fruits du jacquier, mangues, etc). Les chemins étaient un peu trop étroits pour Ulysse qui a encore une furieuse tendance à zigzaguer dangereusement, mais Avril s'en est très bien sortie. Et puis une visite des quelques petites productions locales : bonbons au caramel et noix de coco, alcool et riz soufflé (la recette pour en faire chez vous : faire un feu de balle de riz sèche, chauffer quelques pelletées de sable noir dans un immense wok, y jeter du riz complet, touiller énergiquement, attendre les "pop pop pop", tamiser le tout pour séparer le sable du riz soufflé, et voilà). Ajoutons à cela des cours de cuisine et de sculpture sur carottes, et un peu de piscine (bienvenue car il faisait encore froid à Hong Kong), et on a passé quelques journées bien agréables. Ensuite, retour à HCMV pour un petit saut en avion vers Hué, au centre du pays. Là, on a retrouvé les grands-parents (qui ont été immédiatement mis à contribution pour les activités piscine, sept familles et mille bornes). Hué est l'ancienne ville impériale du Vietnam. Pas de bol, elle est juste au milieu du pays... et donc un temps en plein sur le front de guerre entre le Nord et le Sud, si bien qu'un grand nombre de temples et palais a été copieusement bombardé (la visite des musées de HCMV nous a appris que les américains ont balancé sur le Vietnam environs 2 fois plus de tonnes de bombes que tous les alliés lors de la IIe Guerre mondiale sur tous les fronts... oui, quand même ! Cela s'ajoutant à la guerre civile et les guerres coloniales contre la France, on comprends que les Vietnamien soient encore assez marqués par ce passé violent). Mais il en reste quand même suffisamment pour épuiser la patience des enfants. Il faut avouer qu'on s'est un peu perdu dans la généalogie complexe des dynasties vietnamienne (à notre décharge, les empereurs se sont succédés à un rythme soutenu et sont donc très nombreux : la mortalité était passablement élevée et chacun n'est resté sur le trône que quelques années... voire quelques jours pour les plus malchanceux). Mais, à défaut de retenir les subtilités de l'histoire, on a pu profiter de la grande variété des palais à la décoration marquée par les influences chinoises et la folie des grandeurs des empereurs éphémères. Pas le temps de trainer cependant parce qu'il fallait ensuite rejoindre Hoi An, pour une semaine. Quelques jours dans un hôtel de centre ville nous ont permis de quadriller consciencieusement l'ensemble des rues piétonnes de cette petite ville très touristique. D'emblée nos enfants se sont mis à la mode qui faisait fureur à ce moment : les fringues en tissus imprimé de bananes (pour Pierre) ou de pastèques (pour Avril et Ulysse). Visites de vielles maisons, diners dans quelques uns des très bons restaurants, excellent spectacle de cirque (https://www.luneproduction.com)... Matthieu a ensuite laissé femme, enfants et parents pour retourner à Hong Kong avant de griller trop de jours de congés et la petite troupe a migré dans un resort à l'écart de la ville, au milieu des rizières. Le séjour s'est ensuite étiré en une succession d'activités (entre deux baignades dans la piscine). Les enfants ont donc :
Bref, c'était super et roboratif... ce qui justifie un diaporama assez fourni : Le temps passe vite. On est en avril, c’est la fin des vacances de pâques et on n’a pas encore fait le compte rendu des vacances de février ! Mais mieux vaut tard que jamais et voilà donc un rapide aperçu de notre séjour à Chiang Mai, en Thaïlande. Pour les vacances du nouvel an Chinois, on a donc quitté la (relative) froideur de Hong Kong pour le nord de la Thaïlande, ses montagnes, ses forêts, ses cités millénaires et ses minorités ethniques. Bon, en fait, avec les enfants il faut modérer les ambitions question aventure, et on s’est donc collé près de deux semaines dans un hôtel trop classe et très beau avec bungalow et piscine. Mais, encore une fois, Sandra nous avait concocté un planning aux petits oignons et bien chargé. Avec tout d’abord un agenda social fourni. On avait rendez-vous avec le tonton Pascal, de passage en Thaïlande au cours de sa demi année sabbatique et son quart de tour du monde (ou plus ?). Malheureusement, on n’a pu le voir qu’un seul jour pendant lequel les enfants ont pu lui grimper dessus et s’amuser à s’entasser à 6 dans les espèces de grands taxis collectifs qu’ils ont là-bas. Ensuite, on a retrouvé Candice, Fred et Hermine qui, entre deux séances de massage, ont pu s’adonner aux joies du mille bornes, de la bonne paie de voyage et du jeu des sept familles (la grande découverte de Pierre). Le menu des activités a été aussi bien chargé. A peine arrivés, on est reparti pour 2 jours au Elephant Nature Park, un grand refuge pour éléphants à une bonne heure de route de Chiang Mai. C’est en fait un centre qui recueille des éléphants en souffrance de tout le nord de la Thaïlande et même au-delà : des éléphants au dos cassé à force d’avoir porté des touristes pendant des décennies, des éléphants devenus aveugles à la suite de maltraitance, des éléphants rendus a moitiés cinglés à cause du stress lorsqu’on les a fait travailler en ville au milieu de la foule et de la circulation, des éléphants à l’arrière train broyé par des grumes de bois quand ils travaillaient en forêt avec des bucheron, des éléphants au pied arraché par des mines anti-personnel, etc. Bon, il va sans dire que tout cela a un côté un peu déprimant. Mais on a bien retenu la leçon à prodiguer à tous les touristes que nous sommes : ne pas faire de promenade à dos d’éléphant (ça fait mal), ne pas applaudir d’éléphants dressés à faire les malins dans des cirques ou dans parcs (ça les rend dingues). Et puis, au-delà de cette leçon fort instructive, on a pu rester deux jours à côté de pachydermes en liberté, à les nourrir (on a bien du distribuer 50 kilos de bananes à nous 5), leur jeter des seaux d’eau (consigne que Pierre, qui ne maitrise pas bien le concept de la métonymie, a pris au pied de la lettre) et puis juste à les regarder. De bons moments, au calme et sous un ciel bleu qui nous ont bien changé de Hong Kong. Ensuite, on a écumé quelques temples parmi les dizaines qu’on trouve à Chiang Mai. Il y en a des très vieux, réduits à de gros amas de brique effrités, il y en a des touts dorés, avec des statues d’éléphants qui sortent à moitié de la muraille, et puis le tralala standard des temples Thaï : des toits ornés de serpents, des bouddha dorés, des escaliers avec des serpents menaçants, des moines qui vaquent tranquillement à leurs activités de moines sans trop s’éloigner des ventilateurs, etc. Ajoutez à cela quelques musés (après moins de deux mois, je suis incapable de me souvenir de ce qu’ils pouvaient bien contenir), et une douzaine de pad thai arrosés de Shinga ou de Chang et vous avez l’essentiel de l’aspect culturel de l’affaire. Puis, avec les 3 filles, on a enchainé des activités plus spécifiques à la journée. A commencer par un trek, accompagné de notre guide : un vieux monsieur tout maigre avec encore moins de dents que Pierre. Après un voyage un peu long en voitures (plus un arrêt dans un marché pour faire les courses du pique-nique), on s’est mis à grimper dans la forêt vers une cascade qui se trouvait tout là bas là haut. A l’approche de l’heure du déjeuner nos guides ont commencé à couper des branches et des feuilles de bananiers pour préparer le repas : riz cuit (réchauffé en fait) dans des feuilles de bananier, poulet grillé, nappes et assiettes en feuille, cuillères découpées sur place dans du bambou. C’était rigolo. Sandra était en peu déçue car elle espérait une vraie leçon de survie, soit un peu plus que juste quelques bricolages de pique-nique. Le vieil édenté à même bien rigolé en sortant son briquet quand elle lui a demandé s’il allait nous montrer comment allumer le feu avec deux morceaux de bois. Bref, Koh Lanta, ce sera pour une autre fois, mais on a quand même fait une chouette balade et on est rentrés assez fiers de nos mômes qui se sont enquillé au total près de 5 heures de marche sans même raller. A part ça, on a aussi eu droit à la visite du musée des insectes avec plein de bestioles plus ou moins engageantes (on a appris à reconnaître des scorpions dangereux des autres : ceux dont il faut vraiment se méfier, c’est les petits de couleur clair et qui ont un dard plus gros que leurs pinces – bref tout le contraire de celui, mahousse, qu’on voit avec Sandra sur le diaporama). Il y a aussi eu la visite de la fabrique de papier à base de crottin d’éléphant (pour ceux que ça intéresse, la recette est simple : il faut récolter le crottin, le faire bouillir assez longtemps, le rincer beaucoup, le mixer, le mélanger avec un colorant pour qu’il ait votre couleur préférée, puis étaler la boule de pâte à papier humide sur un tamis très fin, faire sécher au soleil et il ne reste plus qu’à décoller la feuille). Et enfin, le cours de sculpture sur fruits. Pour cela, ceux qui auront la chance d’être invités à dîner chez Candice auront, je n'en doute pas, l'occasion d'apprécier ses talents. Voilà pour ce court résumé. Pour le reste, il y a les photos. On est parti sur un week end à canton, 2 heures de train de la gare à côté de la maison, et on est au cœur de la 3ème ville chinoise. Départ 9h arrivée à l hôtel pour 12h après passage de la douane. C est efficace et cela le sera encore plus d'ici un an quand les trains partiront de la gare qui se construit sous nos fenêtres. Le train ne devrait prendre que 45 mn au lieu des 2 heures. Le train nous a plongé directement dans l'atmosphère de la Chine. Il était plein, moquettes moches et agencement vieillot, un peu comme les trains de nuit en France. Le voyage est passé vite, on était parti avec Lucas et Thomas (et leurs mamans) du coup, les enfants étaient par deux: avril avec Lucas, Ulysse avec Thomas comme d’habitude, Pierre a accaparé son père et moi j ai pu faire du chinois. Car oui j’ai commencé mes 40 heures de cours payé par mon boulot. Et c est pas de la tarte de trouver le temps d’absorber 40 nouveaux mots toute les semaine. Bref, l’objectif du week-end était d’assister au spectacle du cirque Chimelong, un des plus grand cirque du monde. Le spectacle était à 19:30 à 40 mn de trajet du centre ville dans un parc d’attraction (un des plus grand du monde) qui inclut un zoo (un des plus grands du monde), un parc aquatique (vous savez ce que je vais dire), un parc avec des manèges (idem) et le cirque donc. On n’avait pas tellement de temps et après le déjeuner on a opté pour une visite simple et rapide celle de la tour de Canton. Elle est 2 fois plus haute que la Tour Eiffel mais triche un poil car sur les 600 mètres, 150 correspondent à une antenne. Inaugurée en 2010 elle ne sert à rien d autre qu à émettre des ondes et à donner une vue aux visiteurs. On a pris le pass donnant accès au sommet. S’y trouvent des cabines qui tournent autour du sommet et un Sky drop (banc qui monte avant de replonger vers le sol donnant sans doute à ces occupants l impression de tomber dans le vide). On n’a fait que le bubble tram. Pas grand chose d'incontournable sauf la vue, mais celle ci n a finalement rien de très marquant. La tour elle même est très stylée et ressemble à un espèce de vase design. On a ensuite filé vers le parc d attraction en se disant qu'avant on pourrait jeter un coup d œil au zoo. Il fermait en fait à 18h du coup en arrivant à 17h dans le coin cela ne valait pas trop le coup. On est allé directement au cirque qui ouvrait lui à 17h et promettait sur le site des animations pour enfants. Après quelques hésitations sur la direction du cirque où on espérait aller à pied on s est rendu compte que le site était immense pas du tout fait pour y circuler à pieds et qui il fallait prendre une navette de bus. On s'est félicité d être en avance car on était à revers du flux des gens qui eux quittaient les lieux et après leur journée au zoo devaient affronter la guerre pour monter dans une navette en direction de la ville. Il est clair qu’être chinois signifie être en lutte permanente contre les autres pour accès aux ressources. Les files interminables pour tout, et contrairement à Hong Kong un jeu de coude à coude pour passer devant les autres. A Hong Kong, la masse est silencieuse et disciplinée de telle façon que nous français en profitons pour dépasser, gruger et s en sortir pas trop mal car les Hong Kongais ne se collent pas et donc laissent des espaces exploitables. En chine c est pas le cas et il faut lutter pour garder sa propre place. En arrivant à 17h pour un spectacle à 19h30 on était donc très bon d’autant que le cirque était en placement libre. On a laissé Matthieu garder les 9 places au premier rang (avec une bière et son kindle) et on est parti étudier les fameuses animations. Ça a été assez décevant même si les enfants se sont occupés sans problème. Il n’y avait que des jeux vidéos ou des jeux d'adresse (lancer de ballon de basket, chamboule tout). Heureusement cela ne coûtait pas grand chose. La Chine quand on vient de HongKong c'est tellement bon marché. Les enfants ont donc écumé le bowling électronique, la conduite de voiture et un jeu électronique de tir où il fallait dégommer des dinosaures. Après un repas gastronomique: pop corn, saucisses, riz frit et glace en dessert, on était prêt pour le spectacle. On a pas été déçu: de manière étonnante les artistes étaient principalement blancs surtout originaires de l’ancien bloc soviétique. Les numéros incluaient trapèze, acrobaties sur cheval, jonglage, funambule, motos dans une boule. Pas mal d'animaux sauvages mais le plus souvent en décor: des tigres et lions sans doute complètement shootés en arrière plan du numéro équestre. Un seul numéro nous tous mis assez mal à l’aise, celui avec des ours (au moins 6), qui sautaient, faisaient des roulades etc. Le plus marquant a été pour moi un superbe numéro alliant colombiens et russes qui sautaient au dessus d’une structure de roues tournantes. Un bon moment donc ... mais à 21h alors que le public quasi intégralement chinois partait en courant pour sans doute aller chercher leur bus on s est mis en quête d’un taxi. Il n'y en avait pas!! A la Chine et l'absence de taxi. C'est l'enfer. On est allé dans un hôtel du complexe en espérant y trouver une file de taxis. Il n’y en avait pas mais l hôtel disposait de voitures avec chauffeurs. On a eu un peu peur de se faire arnaquer surtout qu’on était franchement très loin. Finalement ca a été nickel: on s'est fait rapatrier assez rapidement et pour 12 euros. Pierre s était endormi pendant le spectacle et ne s était pas réveillé du tout jusqu’à l hôtel. Il nous a logiquement gratifié tôt d un réveil sur le mode "où suis je!!" On a encore quelques étapes avant de pouvoir sereinement faire des activités nocturnes sans se retrouver à porter des enfants endormis. Dimanche notre train étant à 16h on avait pas beaucoup de temps. On a opté pour une visite d'un bout de la vieille ville autour du marché de la médecine et de l île de shamian, où étaient cantonnés les étrangers avant l’ouverture forcée du pays. On s'attendait à un quartier du style de la concession française de Shanghai. Il s’agissait finalement de 3 rues dont une principale piétonne entourée de bâtiments coloniaux. Pas mal mais minuscule et surtout n'offrant rien à faire d'autre que de faire l'aller-retour dans la rue. Les bâtiments étaient fermés. Pas de boutiques, ni musées. Juste un Starbucks énorme dans une belle maison coloniale. On y est allé évidemment mais c est quand même un peu triste. On a bien aimé le marché de la médecine, des tonnes de trucs séchés végétaux et animaux dans des sachets et bassines. Aucune idée de l'utilité de ces trucs. La plus grande énigme concerne l'usage des milliers de scorpions vivants que plusieurs boutiques vendaient dans des bassines et que les employés triaient avec des pinces à épiler. Encore une zone d’ombre dans notre relation avec le contient chinois. On a quelque peu galéré pour trouver un taxi pour aller à la gare. On en a pas trouvé en fait. On a donc fini en courant dans le métro pour monter dans le train 5 minutes avant son départ. Plus de stress que de mal mais bon cela donnera des arguments à ceux qui trouvent que je tarde toujours à partir pour les gares et les aéroports. On a finalement pas vu grand chose et il semble que canton offre de nombreux temples, musées et autres attractions du coup il faudra y retourner.. maintenant qu on a mieux en tête l immensité de la ville on essayera d optimiser les déplacements.
Ce week-end, on était en Chine. Une aventure à l’ambition modérée : l’objectif était Shenzhen, qui se trouve juste derrière les collines des nouveaux territoires, à la frontière avec Hong Kong. Pour s’y rendre, il suffit de prendre un métro qui monte vers le Nord, jusqu’au terminus. Là, on passe à pied une vraie frontière avec le double contrôle (par l’immigration Hongkongaise pour sortir, puis par les Chinois pour entrer en mainland). Pour nous, européens habitués à passer les frontières terrestres sans contraintes, cela évoque des souvenirs couleur sépia. L’ambiance est un peu glauque, avec des couloirs pas bien propres et pauvrement éclairés, de longues files d’attente et des inspections minutieuses de passeports et visas. Pour le coup, on voit bien que l’intégration de de Hong Kong à la Chine n’est pas bien avancée. On est plus dans un modèle « deux-pays / un système », plutôt que l’officiel « un pays / deux systèmes ». Bref, une fois de l’autre côté, on reprend un métro pour rejoindre le centre-ville de Shenzhen. Autant le dire d’emblée, on n’a pas vu grand-chose de la ville. Elle semble très grande et très aérée (c’est-à-dire avec de grands espaces entre les blocs de bâtiments), ce qui n’incite pas à la déambulation pédestre. En fait, on a passé tout notre temps dans deux parcs à thème. Le premier, « Splendid China - Folk Culture Villages » est une ode à la diversité ethnique de la Chine et à la forcément immense richesse de son patrimoine culturel. C’est une succession de pavillons reproduisant les habitats traditionnels des différentes régions de Chine. Chacun propose, à intervalle régulier, un petit spectacle de musique et danse. Si on est dans un état d’esprit bon enfant, c’est assez sympa et rigolo et ça donne envie d’aller visiter les confins de l’empire, du Tibet à l’Asie centrale. Une partie du parc est un parcours dans un jardin type « Chine miniature » où les principaux monuments chinois sont reproduits en petit. De quoi rendre fous les enfants qui détestent toujours autant être pris en photo. Enfin, le parc proposait 3 grands spectacles. Vu qu’il y avait peu de monde et qu’on n’avait que ça à faire, on s’est fait les trois. Le premier était une reproduction historique montrant la résistance farouche d’un avant-poste de l’armée médiévale chinoise face à la menace de féroces barbares. Il y a des costumes, des cascades à cheval, des explosions. Les deux autres étaient un mélange, clinquant à souhait, de danse en costumes traditionnels revisités et de cirque. Le lendemain, re-belote. Mais avec plus d’ambition, puisque c’est carrément à la visite du monde entier qu’on s’est attaqué avec « window of the world ». Même principe que le précédent : des pavillons centrés sur différentes régions du monde, avec maisons traditionnelles, monuments représentatifs et petits spectacles. C'est un peu vieillot, mais ça reste sympa (vraiment, on est bon public). En plus de profiter des danses maories, amérindiennes ou brésiliennes exécutées par des chinois, cela nous a permis de nous remémorer nos récents voyages en Asie (ci-dessous : Bangkok, Seoul, Siem Rep et Singapour).
Une autre chose nous a marqué pendant le week-end. Partout dans les rues de Shenzhen, la présence militaire était impressionnante : des uniformes partout, des contrôles tatillions à l'entrée du métro, des camions blindés anti-émeutes à chaque coin de rue. Ce n'est qu'en retraversant la frontière le dimanche soir qu'on a eu l'illumination expliquant sans doute ce déploiement dans une ville qui semblait par ailleurs très calme : on était en plein XIX congrès du PCC (tenu à Pékin, c'est-à-dire à plus de 2000 km de là). Un petit aperçu du "rêve chinois" promis par le camarade Xi... Petite semaine en ce début d’octobre. Le premier octobre, c'était la fête nationale de la république populaire de Chine, dûment fêtée et chômée à Hong Kong. Et le 4 c'était le mid-autumn festival, le jeudi 5 était donc férié aussi (oui, souvent ici les jours fériés ne sont pas le jour des fêtes, mais le lendemain). L'école faisant le pont, on avait un grand week-end de 4 jours. Direction : le pays du matin calme et sa capitale, à quatre heures de vol de Hong Kong. On est arrivés à Séoul le mercredi soir très tard et les enfants n'ayant pas résisté au (très) long voyage en bus nous amenant de l'aéroport, ils se sont juste effondrés dans leurs lits et n'ont découvert notre logement que le lendemain. Pour l'occasion, on s'est laissé tenter par un logement typique : un hanok, transformé en guesthouse de 4 chambres. Les hanok, ce sont des maisons traditionnelles coréennes. Il en reste quelque unes à Séoul, regroupées en plusieurs petits quartiers. Comme beaucoup de choses à Séoul (du moins à nos yeux de néophytes), c'est à mi-chemin entre une version chinoise et une autre japonaise. En l'occurence, le hanok, c'est entre une habitation de hutong pékinois, et une maison japonaise : un bâtiment à peu près carré, formant un anneau autours d'une cour centrale. Toutes les pièces habitables cernent la cour et ouvrent sur celle-ci avec des portes coulissantes en papier, type shōji. Très sympa. Très sympa, mais ça veut dire : se déplacer courbés pour ne pas se cogner partout, traverser la cour pour rejoindre les toilettes et la salle de bain et, bien sûr, dormir sur des petits matelas tous plats à même le sol, tous ensemble dans une grande chambre. Arrivés à notre quatrième matin calme, nos os de quarantenaires commençaient à regretter les matins turbulents mais moelleux de Hong Hong. Mais bon, nous n'étions pas si fâchés de l'expérience et avons savouré notre chance d'avoir évité la pluie et les nuits frisquettes. Vu qu'on ne pouvait pas infliger à colocataires les turbulences matinales de nos enfants (les portes en papier, c'est joli, mais niveau isolation sonore, c'est carrément moyen), il nous fallait nous mettre en route de bonne heure pour prendre un petit déjeuner dehors. Bonne nouvelle : à Seoul, il y des coffee shop à tous les coins de rue. Mauvaise nouvelle, il semble que préparer un café et mettre 3 pâtisseries sur un plateau soit une tâche complexe et délicate impliquant, à chaque fois, une attente désespérante. Au final, ce n'est donc que relativement tard que nous nous lancions à l'assaut de la capitale. Au menu : des marchés, des villages de hanok, des palais et des temples (le plat de résistance : il y en a pleins), quelques musées et deux spectacles. La visite des palais impériaux ne nous ont pas appris grand-chose sur l'histoire du pays mais ont offert des moments agréables. Ils sont tous un peu sur le même mode : une succession de pavillons rectangulaires à la toiture recourbée. Bref, c'est assez semblable à ce qu'on trouve en Chine, sauf qu'au lieu du rouge, la couleur dominante est le vert foncé. Le tout - encadré comme il se doit de grandes pierres ornementales et d'arbres tortueux et vénérables - est plutôt plaisant. Et puis il y régnait une bonne ambiance. Tout d'abord des jeux étaient mis à la disposition des visiteurs. Des toupies à activer avec des fouets (un savoir-faire semble-t-il totalement perdu car on n'a vu personne tenter sa chance), et puis un truc qu'on a vu plusieurs fois ici et là : un boisseau de flèches qu'on doit lancer, une à une, pour les envoyer dans trois tubes posés à terre. C'est pas facile, mais c'est simple et répétitif ; les enfants y sont restés collés ad nauseam. Ensuite, les coréens ont, semble-t-il, pour coutume de visiter les lieux historiques déguisés en tenues traditionnelles : grandes robes colorées pour les dames (genre Marie Antoinette en Asie), et tenues satinées avec le chapeau noir typique à tuyau de poêle pour les messieurs. Il y en avait pleins, partout. Peut-être parce que c'était, en Corée aussi, une période de fête. Les différents palais et portes de la ville offraient aussi des spectacles réjouissants de "relève de la garde". Peut-être un peu bizarrement pour un pays fortement militarisé, il n'y avait rien de sérieux là dedans. Les pseudo-gardes étaient en tenue folkloriques, armés de sables en fer blanc et coiffés de chapeaux de paille à plumes de faisans. Les relèves se font à grand renfort de bannières et de tambours pour finir invariablement par des séances photo bon enfant avec les gardes débonnaires. Les villages de hanok, c'est sympa et joli : à flanc de collines, quelques rues avec des maisons en bois aux toitures recourbées couvertes de tuiles noires. Ca donne un but à la déambulation urbaine et ça change des rues ordinaires où, un peu comme à Tokyo ou Taipei, l'urbanisme est sans charme et sans grande cohérence : ce n'est pas spécialement laid, mais les rues sont une succession de bâtiments simples et disparates posés là sans recherche d'harmonie et reliés entre eux par des faisceaux de câbles électriques et téléphoniques. Ah, si, il y a un truc sympa : la ville a été construite dans une cuvette formée par de grandes collines. Bien sûr la ville aujourd'hui a largement débordé de cette ceinture, mais les collines sont bien là, intactes et l'on voit souvent, au détour d'une rue, leur pentes naturelles qui émergent du magma urbain. Une des activités à notre programme était de montrer en téléférique au somment de l'une d'elle sur lequel a été construite une imposante tour de télévision avec son très conventionnel restaurant panoramique. C'est là qu'on a vraiment compris que ce week-end était chômé en Corée : on a abandonné devant l'immense file d'attente. Question musées, on a fait light. En partie parce que beaucoup étaient fermés. Mais on a tout de même visité le musée de la muraille (qui raconte l'histoire du mur qui entourait la ville en serpentant le long des crêtes de collines), et fait un tour dans l'impressionnant musée du design. En fait, un immense lieu multi-fonctions aux formes de vaisseau spatial. Très réussi. Un peu dans la même veine que l'hôtel de ville, une espèce de grand blob de verre. Enfin, Sandra a eu la bonne idée de nous réserver des places pour deux spectacles. Le premier, Nanta, est un show célèbre en Corée, joué en permanence à Séoul depuis plus de 10 ans et qui a tourné dans le monde entier. Une succession de chorégraphies et de percussions qui a pour décors une cuisine Coréenne. Ca découpe des légumes au hachoir, ça tape sur des bidons de sauce soja, ça fabrique des dumpling en envoyant de la pâte partout, etc. Les enfants étaient contents et nous aussi. Le second était plus intello. Dans un centre culturel un peu éloigné du centre-ville, il s'agissait d'un florilège de musiques et danses traditionnelles coréennes. A l'entrée, un petit couac : une hôtesse vient me demander l’âge de Pierre. 4 ans. D'un air désolé, elle me dit que ça ne va pas être possible : le spectacle ne peut pas accueillir les enfants qui ne sont pas encore à l'école élémentaire. Je réponds du tac au tac et d'un air criant de sincérité qu'il est déjà à l'école élémentaire. La fille regarde Pierre, fait un grand sourire, nous dit que "Ah Bon?! Alors tout va bien" et nous laisse passer, visiblement enchantée d'avoir eu affaire à un petit garçon au parcours scolaire si époustouflant. Pas sûr que Pierre ait été pleinement ravi de ce retournement de situation. Il a du se farcir une bonne heure de flutes stridentes, de tambours assourdissants et de coups de cymbales à faire saigner les oreilles. Le tout interprété par des musiciens au sérieux glaçant des vieux profs de conservatoire et accompagné de danses quasi-immobiles. Le bon point du spectacle était qu'il était composé de segments de 10 minutes donnant un aperçu de la variété des styles de musiques. Et la variété est grande. Rien qui ne ressemble moins à une cacophonie stridente qu'une autre cacophonie stridente. Force est de constater que notre adaptation à ces musiques asiatiques est plutôt lente. Mais on progresse. En fermant les yeux et en se laissant emporter par le tumulte, on y a trouvé un certain plaisir. Pas assez pour en bourrer notre playlist en vue d'un long voyage en voiture, mais suffisamment pour persister à la prochaine occasion. Il ne nous restait qu’un peu de temps, le dimanche matin, pour visiter un temple avant de repartir ver l’aéroport. … et puis pour ceux qui se posent la question, non, il ne transparait pas d’angoisse d’Armagedon nucléaire en cette période troublée. En tout cas rien qu’on ait pu percevoir. Bien sûr, il y des panneaux ici et là indiquant la localisation des refuges en cas de bombardement, il y a des masques à gaz à disposition dans toutes les stations de métro et on voit des bidasses en permission un peu partout en ville. Autant de signes que le pays vit, constamment, dans une ambiance un peu particulière et que le service militaire est là-bas un truc sérieux. Mais tout cela semblait tout à fait tenir de l’ordinaire. Ah, oui, et puis ils nous ont offert un nouveau spécimen à ajouter à notre collection de panneaux de prévention bizarroïdes : Allez, un petit diaporama pour résumer tout cela: La rentrée a été intense: il fallait refaire le visa hongkongais des enfants, et du coup les passeports qui devaient expirer au printemps prochain. Du coup... démarches administratives auprès du consulat... de l'immigration hong kongais. On y a gagné pour les enfants un passeport fait à Hong Kong avec une adresse locale. Classe Dans la foulée on a voulu obtenir un visa pour la Chine. Nous avons deux voyages programmés de l'autre côté de la frontière : Shenzhen puis Guangzhou (anciennement Canton).
On a tenté d'obtenir le graal ici: le visa multi-entrée sur une durée d'un an: grosso modo il devient facile d'aller et venir en Chine et il a le coût du visa "une entrée" que l'on doit demander à chaque départ de France. Le graal je vous dit. L'inquiétude qu'on avait c'était que lors du dernier séjour en Chine avec les enfants (Avril et Ulysse) on était resté au delà de la fin de validité de leur visa. Il nous fallait donc a priori cocher la case "vous êtes vous mis en situation d'illégalité par rapport aux lois migratoires chinoises". Je suis passée par une agence que l'on m'avait recommandé: on signe le papier et ils s'occupent de remplir... Aucune idée de ce qu'ils ont mis ... mais tan tan tan... 5 jours plus tard les voilà: L’école est finie ! Les pages d’évaluation de fin de PS/GS/CP ont été dûment remplies et les trois enfants sont prêts pour rempiler pour une deuxième année aux petits lascars. Mais ça, c’est pour septembre. En attendant, il faut bien les occuper. On avait prévu de longue date et un peu au hasard de rentrer en France le 12 juillet. Nous avions donc 10 bonnes journées à occuper les enfants. Sandra en a repli la moitié à coup de play-date pour Pierre et de « camp » en milieu presque sauvage sur Lantau pour les grands (marches en forêt, construction de cabanes etc). Mais pour le reste, il fallait bien trouver autre chose. On a donc fait nos bagages pour un grand week-end à Singapour. Après quatre heures de vol (soit autant d’ipad non-stop pour les enfants… le bonheur total), nous voilà débarqués dans la cité-état, jumelle de Hong Kong. Si les deux villes sont bien jumelles sur le papier (ville-états, anciennes possession anglaises, centres financiers et paradis fiscaux, nœuds du trafic maritime mondial, systèmes politiques du genre dictature participative, etc), en réalité, les deux sœurs sont très différentes. Venant de Hong Kong, ce qui saute aux yeux en premier à Singapour c’est le multiculturalisme et l’espace. Hong Kong – dit-on – est la porte de la Chine sur le monde, mais la ville est de fait peuplée essentiellement de chinois et d’un peu d'occidentaux. Singapour, en revanche, est peuplée de malais, d’indiens et de chinois. On passe donc rapidement d’une culture à l’autre, d’un temple hindou à un temple bouddhiste en passant par une mosquée, au cours de promenades tranquilles dans des rues arborées et aérées. Les tours sont cantonnées au quartier des affaires et à quelques résidences, et l’essentiel des rues du centre ville sont faites de bâtiments d’une hauteur raisonnables. Surtout ils ont conservé un grand nombre de petites maisons colorées et décorées de frises en stuc, avec des magasins ou restaurants en rez-de chaussé, qui donnent à l’ensemble un air pimpant et provincial. A Hong Kong, la richesse se voit aux boutiques de montres de luxe et aux Lamborghini qui passent devant les immeubles-dortoirs déglingués. A Singapour, la richesse se voit à l’absence de miséreux (du moins en centre-ville), aux bâtiments biens entretenus, aux rues fleuries, aux boutiques sympa… c’est très calme, avec peu de trafic, des rues où flâner, des terrasses pour manger et boire des verres. C’est propre autant que le veut la légende. En gros, Singapour, c’est un peu comme la Suisse sans les montagnes, mais avec des indiens et des chinois. A part flâner dans les rues, il y a pas mal à faire dans la ville. Même si nos enfants nous ont tenus éloignés de la plupart des musées et adresses de shopping trendy, on a eu des activités assez variées. Le premier jour, direction Sentosa, l’ile du « fun » (prise d’assaut le week-end, il fallait qu’on y aille le vendredi). Juste en face du port, de ses porte-containers géants et sous le regard sévère des immenses portiques de chargement, l’ancienne île qui servait avant-guerre de base de défense de la ville a été aménagée en vaste zone récréative. On y trouve un parc Universal studio (on a fait l’impasse), des plages de sable fin avec petites îles paradisiaques (mais artificielles) et diverses activités disséminées ici où là. C’est immense, paisible, joli et franchement très réussi. Nous, en grand aventuriers intrépides, on a fait de la luge : en fait, c’est plutôt un genre de kart sans moteur qui dévale un circuit en pente. Outre un bon moment, on a découvert une autre différence appréciable avec Hong Kong. Là-bas s’appuyer sur une rambarde ou laisser un enfant de moins de 12 ans emprunter seul un escalator a pour conséquence immédiate de voir un individu vous sauter dessus avec un air alarmé pour vous prévenir de votre haute imprudence ; le moindre manège qui bouge à plus de 1,5 km/heure est strictement réservé aux enfants de plus 1,20 mètres, se fait sous la surveillance de 4 agents et est accompagné d’une série de panneaux vous montrant l’ensemble des dangers inhérents à ce genre d’activité. A Singapour, rien de tout cela. On est totalement dans le normal, mais on est tellement habitué à s’entendre dire que non-c’est-pas-possible-c’est-trop-dangereux, qu’on est resté pantois un bref moment. Pour la luge (qui peut quand même filer à 40 km/heure facile), dès lors que vous mesurez plus d’un mètre, on vous colle un casque et zou. Du coup, même Ulysse a pu conduire seul (et s’envoyer, tranquille, dans le décors deux ou trois fois le temps d’une descente). C’était chouette, alors on s’est enquillé trois tours avant de se remettre en route. Un peu plus loin, on est passé devant une tyroliennes géante. Sans espoir, pensait-on, avec nos enfants… Que nenni. Pas de problème de de limite d’âge et de taille. Les deux garçons pouvaient y aller accompagnés et Avril, a priori, pouvait même le faire toute seule…. Le problème, ce n’était pas qu’elle était trop petite, c’était qu’elle était trop légère. Qu’à cela ne tienne : ils ont fait un paquet avec Avril et Ulysse, et zou. Nous voilà donc après une petite grimpette en voiture de golf, montés sur une haute tourelles, accrochés tous les 5 à trois ziplines parallèles, pour une descente de 500 mètres au dessus de la forêt et de la mer. C’était chouette, mais carrément cher et long en préparation, alors on est parti déjeuner. L’après midi était plus calme, avec une visite de la base militaire, vestige de la deuxième guerre mondiale : canons, tunnels, postes d’observation, expo ayant pour thème principal la cruauté des envahisseurs japonais… il y a l’équivalent quasiment exact à Hong Kong (à la différence qu’à Hong Kong, ils en font des tartines sur la vaillance héroïque des défenseurs qui ont tenu une petite quinzaine de jours, alors qu’à Singapour, les anglais ont subit une défaite aussi rapide qu’humiliante : alors que les canons pointaient vers la mer, les perfides nippons ont déboulé par les terres, à vélo). Le lendemain, après la visite d'une caserne de pompiers (pourquoi pas), un nouveau parc récréatif, de l’autre côté : the Gardens by the bay. C’est là encore immense, très joli et agréable, sans voitures bien sûr. Mais ici, les activités ludo-sportives ont fait place au pédago-ecolo. Le principal point d’intérêt, ce sont deux serres immenses (vraiment immenses), l’une avec un panel représentatif de la flore mondiale, l’autre avec un mur végétal gigantesque baigné dans un brouillard humide. Vu la température extérieure, les serres, il faut les rafraichir. Pour climatiser le tout, les serres sont reliées à des genres de puits canadiens qui débouchent sur des espèces de châteaux d’eaux déguisés en arbres extra-terrestres. Je vais me répéter, mais c’est franchement bien. C’est ouvert et éclairé (à l’énergie solaire, of course) quasiment toute la nuit, ce qui doit valoir le coup d’œil. Mais le soleil ayant tendance à décharger les accus de nos mômes plutôt que les recharger, il était exclu de s’attarder une fois passé l’heure du diner. Le reste du week-end a été consacré à la visite du centre ville. On n’a pas tout fait, loin de là. Mais tout de même un petit tour en sampan-mouche pour voir la skyline du centre d’affaire et le Merlion (un grand lion en pierre qui crache de l’eau dans la mer, symbole de la ville). Et puis des petites rues et quelques ressources cultuelles : des mosquées sympa (et des plus austères), un temple bouddhiste géant qui accueille rien de moins qu’une dent qui aurait appartenu à la vénérable mâchoire du Bouddha (une dent, c’est pas très esthétique, mais le tralala qui va avec, lui l’est beaucoup plus), et puis des temples hindous, avec des empilement de statues de monstres sanguinolents, des colliers de fleurs, des pieuses dames en saris colorés, des orchestres de tambours et bombardes indiennes à vous décoller les tympans, des épais messieurs, torses nus et tatoués, qui aspergent les statues et tout ce qui passe à leur portée avec l’air morne d’un guichetier de métro moscovite, etc. C’était bien, et ça nous changeait des temples chinois, alors on s’en est fait pleins. Allez, c’est pas tout ça. Il faut maintenant rentrer pour se préparer aux grandes vacances qui commencent dans deux jour (oui, je sais, on a une vie difficile). |
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