Tout est dans le titre. Ca fait plusieurs semaines qu'Avril me parle de boucles d'oreille. Et voilà cet après midi c'était facile. Elle n'a pas bronché mais je pense a eu mal.
On va garder les petits clous dorés pendant 6 mois. Discrets mais le début de la féminité...
0 Commentaires
Aujourd'hui c'était la fête du double neuf (yeung en cantonais). C'est la fête du neuvième jour de la neuvième lune, soit la dernière lunaison de l'automne. Il semble que cette fête soit l'occasion pour les locaux de visiter leurs ancêtres au cimetière. Wikipedia indique que les rites actuels ont une fonction de protection contre les calamités. Pour cet énième jour férié depuis la rentrée, notre plan un peu de dernière minute était d'accompagner des amis à Shenzhen. Nous n'avions pas de visa contrairement à eux et donc voulions obtenir un visa dit "port/border" qui dure 72 heures. On est parti plus tôt qu'eux en tablant sur 45 minutes pour obtenir le visa. A notre arrivée à la frontière on a vite compris que cela allait être difficile, pas tant l'obtention du visa, sans doute en une heure ça aurait été bon même si long mais c'est surtout la queue sans mouvement de centaines de "foreigners/hongkongais" qui visiblement avaient eu la même idée que nous, à savoir aller se balader sur la journée de l'autre côté de la frontière. On a rebroussé chemin et opté pour un plan B qui était à deux stations en arrière, le Lung Yeuk Tau Heritage Trail. Il faut souligner que cela n'a pas été simple de rebrousser chemin au niveau de la douane chinoise. On avait déjà passé la douane hongkongaise et était visiblement déjà considéré comme dans l'espace de la République Populaire de Chine. On est un peu tombé des nues quand on nous a expliqué qu'il fallait un laisser-passer pour retourner à Hong Kong et qu'il s'obtenait de l'autre côté de la douane chinoise. Tout un programme dans le hall sur-bondé où toute personne qui n'est pas bien alignée se fait reprendre sans ménagement par les gens en file indienne qui commençaient déjà à perdre patience. Rebelote à la douane hong kongaise, on était à contre sens et donc on a eu besoin encore une fois d'un permis de re-entrée à Hong Kong. Après ce petit périple on a donc repris le MTR dans l'autre sens. Deux stations plus bas, Fanling: des tours très hautes autour de montagnes où se sont installés les premiers arrivants arrivés à Hong Kong il y a 300 ans ans. Au programme les restes de quelques villages dits "murés" car protégés par des enceintes en briques qui fermaient la nuit pour assurer la protection des habitants. Les points d'intérêt étaient les portes d'entrée de ces villages toujours visibles, des temples et maisons de clans où étaient honorés les ancêtres et où se retrouvent encore les descendants du clan aujourd'hui, une église catholique datant d'un siècle mais déjà abandonnée pour une structure plus moderne juste à côte. Tout cela dans une atmosphère mêlant jungle, décharge à ciel ouvert et habitations miteuses. Ca faisait longtemps que j'avais ce Heritage Trail en ligne de mire mais c'était loin et les commentaires sur internet étaient partagés surtout comparé à l'autre Heritage Trail (de Ping Shan, qui est vraiment pas mal), soit inspirant car permettant de relativiser la modernité de Hong Kong soit sans intérêt car tout est délabré, pauvre et excentré. C'est vrai que la plupart des édifices "historiques" sont vaguement à l'abandon et surtout qu'ils jouxtent des habitations faites de bric et de broc, baraques en tôle, maisonnettes à la limite du taudis qui tranchent à la fois avec les énormes tours qui sont à l'horizon mais surtout de l'image hyper urbaine et hyper connectée de Hong Kong. C'était finalement assez plaisant de se balader dans cette environnement décati par un temps un peu maussade mais permettant de ne pas être accablé par la chaleur. On se sent loin de la Hong Kong moderne et internationale. Ici tout en cantonais, minibus local, pas une supérette ou resto. Un peu une atmosphère de pays tropical pauvre peuplé de personnes âgées. On est retourné au métro, qui était en fait tout proche pour trouver quelque chose à manger (un resto de sushi avec petit train, vraiment pas cher et pas mal... bon sans doute que le poisson, même si il est frais, doit être de médiocre qualité mais les enfants étaient contents). Et on a un peu obligé les enfants à pousser jusqu'au grand temple du coin Fung Ying Seen Koon pour voir de quoi retourne ce fameux double 9. On n'a pas été déçus et on en a pris plein les bronches. La tradition qui impose de couvrir les morts d'offrandes semble être double: les gens "offrent" un déjeuner à l'ancêtre, et s'installent devant la tombe ou plutôt la petite case du columbarium pour manger avec lui, et puis il amènent de gros paquets cadeaux remplis de papier qu'ils font brûler sur place, ce qui génère une fumée bien irritante. Bon courage aux gâtés aïeux pour retrouver ce qu'il leur revient dans toute cette fumée. C'était assez photogénique mais c'est un peu étrange de voir des familles entières munies de gants en plastique découper à mains nues des cochons grillés et les déguster sous leur parapluie, à deux mètres des grands fours... On est resté à regarder le spectacle puis on est rentrés, fatigués de cette journée démarrée aux aurores. Encore deux jours d'école et c'est le week end, encore 7 et c'est les vacances... Quel rythme!
Il y a un an, avec Mani et Grand-Père nous étions entrés pour la première fois au Shatin Heritage Museum, LE Musée d'art de Hong Kong (en attendant la réouverture du musée de TST et l'ouverture d'un nouveau musée à 500 m de chez nous). Sans le savoir nous étions là au début de l'exposition temporaire sur le Louvre qui a battu des records d'affluence. Une queue de dingue. On s'était rabattu sur la salle pour les enfants (très décevante) et sur les expos permanentes, sur Bruce Lee notamment. Rien d'inoubliable.
Cet été, Matthieu et moi, sans enfants, y sommes retournés attirés par une exposition sur les grottes bouddhiques de Dunhuang. Ca se trouve dans le Gansu une province au nord ouest de la Chine, juste en dessous de la Mongolie intérieure et qui était, il y a 15 siècles, une étape importante sur la route de la soie. La route a perdu de son attrait avec le développement du commerce maritime de sorte que la falaise où sont creusées près de 500 grottes (en fait plutôt des chapelles de la taille de pièce de maison) a ensuite été ensevelie sous le sable du désert de Gobi tout proche et perdue de vue pendant 5 siècles. La redécouverte date de 1900 mais les recensements ont été entravés par les guerres et le peu d'intérêt pour Bouddha sous Mao. Pour la petite histoire, je suis allée visiter ce site en 1998, avec Cécile, qui habite maintenant à Hong Kong elle aussi. Bref, j'étais curieuse de savoir si 20 ans après (ah la la, le temps passe vite) l'exposition me rappellerait ces grottes dont je me rappelais la localisation mais pas tellement le contenu. L'exposition est franchement excellente. Quelques grottes y sont reproduites intégralement avec des animations visuelles pour montrer les détails des peintures. On y a donc amené les enfants lorsqu'on les a récupérés à Hong Kong et ils ont plutôt apprécié. Il faut dire que l'expo a sorti les moyens, c'est même la meilleure expo que j'ai vue à Hong Kong depuis qu'on y est. Les enfants peuvent utiliser des brochures avec des questionnaires plutôt accessibles, des casques 3D permettent de rendre la visite un peu plus interactive, sur les murs on peut décalquer des dessins des grottes sur des feuilles et quelques vidéos donnent un peu de recul et d'explication sur ces grottes. On y a quand même passé 2 heures ce qui est pas mal pour nos enfants. Les musées à Hong Kong c’est franchement pas brillant. Ils sont souvent minuscules et d’un intérêt limité. Du coup, paradoxalement, les enfants s’y laissent volontiers embarquer par ce qu’ils savent que la visite sera courte. Le temps d’entrer et sortir du bâtiment et ils auront ensuite carte blanche pour demander une babiole au cours de la visite du quartier attenant au musée. Ces dernières semaines on s’est mis en tête de cocher l’ensemble des musées dits « museum branch » du musée d’histoire de Hong Kong. On était déjà allé au coastal defense. Dans la foulée, on avait laissé les enfants grimper sur le bateau pompier de Fireboat Alexander Grantham Exhibition Gallery qui s’est révélé, sans qu’on le sache, un "museum branch". Visiter des musées sans le savoir c’est cela l’optimum quand on a des enfants qui ont tendance à râler d’avance, "quoi encore un musée, on est toujours forcés à faire des musées… !!" Bref il restait 3 autres branches : le musée sur Dr Sun Yat-sen, le Law Uk Folk Museum et le Lei Cheng Uk Han Tomb Museum. Et ben voilà, trois samedi plus tard on les a fait. On vient de sortir du dernier le Lei Cheng Uk Han Tomb Museum que l’on a visité en 15 minutes (et encore !). Il s’agissait d’une pièce avec des panneaux racontant comment, en 1955, les ouvriers d’un chantier sont tombés sur un tombeau datant de la période Han (donc, après recherche, autour de l’an 0). Les panneaux ne sont pas très informatifs mais contiennent les photos des 58 pots et poteries qui ont été retrouvés, et qui sont exposés dans une alcôve attenante. Ensuite on peut regarder à travers une fenêtre en plexiglas l’entrée du tombeau. J’ai pris une photo. Il faut reconnaître que ce tombeau Han et ses voutes tranchent avec le temples chinois et de ce qu’on a l’habitude de visiter à Hong Kong, et que c’était une bonne excuse pour aller dans ce quartier très populaire où les immeubles sont hauts et étroits, sans espace vert à l’horizon. On est ensuite rentrés en passant par un magasin de fourniture scolaire et d’arts plastiques que j'avais identifié il y a longtemps comme le bon plan par rapport aux prix des magasins occidentaux de l'île de Hong Kong. Il fallait s’équiper un peu pour les devoirs à la maison qui sont pour nous la nouveauté de l’année. Les enfants en ont profité pour se faire acheter des classeurs avec pochette pour leurs cartes pokemon. On ne sait pas trop ce qu’ils font avec mais ça occupe leurs conversations à tous les trois. Nos repas du soir sont maintenant animés par des discussions sans fin sur les calculs ésotériques (et aux règles largement fluctuantes) des points d'attaque et de vie. Le temps de rentrer et de passer par l’alliance française, l’après-midi était terminée sans avoir besoin d’aller à la piscine pour en venir à bout. Le week end dernier on avait poussé jusque Chai Wan, le terminus de la ligne rouge du MTR, vers le Nord (donc la Chine) pour aller découvrir le Law Uk Folk Museum. Vu l’éloignement on a cherché à bien profiter de ce complexe de maisons appartenant au clan d’une famille chinoise Hakka, dont le nom a été traduit en "Law". Elle date du 18ème mais a été complètement reconstruite avec des matériaux identiques et remeublée avec des objets récupérés dans des villages de communautés similaires vivant en Chine. Les panneaux explicatifs indiquaient sobrement que les familles vivaient dans une telle pauvreté quand elles ont été amenées à quitter les lieux qu’aucune de leurs possessions n’étaient de suffisamment bonne qualité pour figurer dans l’exposition : on parle de seaux en bois, de tabourets, de paniers et d'un peu de vaisselle. Cela laisse un peu perplexe. En tout cas l’ensemble est charmant surtout quand on comprend que c’est le seul rescapé et témoin de l'époque. A perte de vue s’élancent aujourd'hui des tours moches, hautes et étroites (les appartements ne doivent pas faire plus que 40 mètres carrés) aux fenêtres microscopiques et de toute façon quasi-systématiquement occultées par des rideaux ou du fatras. Les habitants ne sont visiblement pas en demande de grandes baies vitrées, et c'est sans doute raisonnable vu que les tours sont les unes en face des autres et que chacun doit très bien voir de son appartement ce qui se passe dans celui en face. Les enfants n'ont pas trop râlé. Ils ont même particulièrement aimé les petits films (en cantonais, sous-titrés en chinois mais pas anglais - on a sans doute rater l'essentiel) sur les meilleurs « barista » de thé au lait (un must des fifties et sixties à Hong Kong, largement disparu aujourd'hui, avec des "tea house" décorées de carreaux faience très pimpants), les festivals locaux (dont la danse avec un dragon fait en bâton d'encens) et l’opéra chinois. Il y avait des reconstitutions de décor de tea house, d'opéra etc. C’était plutôt sympa et au moins cela nous aura donné l'occasion d'aller jusqu’au terminus de la ligne de métro. Ca fait déjà plusieurs semaines qu’on a poussé la porte du musée Sun Yat Sen et qu’on a commencé à s’intéresser à ces « museum branch » du musée d’histoire de Hong Kong. Le bâtiment localisé sur l'île de Hong Kong a ouvert au public en 2006. Il n’a jamais vu passer Sun Yat Sen... Il est tout de même de de la même époque et c'est sans doute pour cela qu'il a été choisi par le gouvernement pour abriter un musée sur cette personnalité consensuelle des deux côtés de la frontière Sino-Hongkongaise. Avant de devenir un musée, il abritait l’église des mormons à Hong Kong. Bref un très beau bâtiment colonial où sont exposés des photos, vêtements et divers objets de Sun Yat Sen (tous aussi fascinants que, par exemple, son certificat de baptême). Rien d'incroyable mais on a appris pas mal de choses grâce à un petit film sur le père fondateur de la république de Chine et Matthieu et moi étions plutôt contents de remettre de l'ordre dans les dates clefs de l'histoire de Chine.
On est ensuite rentré tranquillement à Central à pieds, et on a même pris en photos nos enfants, grimaçant à cause du soleil, devant un mur emblématique du quartier pour ceux qui connaissent (tu te rappelles Candice si tu me lis?).
|
C'est nousOn est 5 et on quitte Ménilmontant pour Hong Kong Catégories
Tout
|