Le métro, heure de pointe. Un gars entre dans le wagon. Il arbore un magnifique écusson nazi sur son sac : croix gammée joliment insérée dans une croix de fer. Tranquille. Ca fait drôle. Le gars ressemblant à n'importe quoi sauf à un nazillon provocateur, il semble donc qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il arborait. Ce petit épisode nous rappelle qu'on est bien loin de l'occident. Le svastika étant un symbole très présents dans les temples boudhistes, il est fréquent d'en croiser ici où là, et il semble que le gars c'est juste dit qu'il était sympa cet écusson. N'importe qui en Europe aurait immédiatement compris que cet écusson est un symbole qui nous amène sans ambiguité bien loin du message pacifique de l'ami Siddhartha, et s'en serait offusqué. Mais, ici pas forcément. Autant, la cruauté des Japonais, pendant tout le XXe siècle est bien connue, mais le nazisme, vu d'un métro chinois, c'est un peu abstrait. En somme, que le premier qui n'a jamais fait une petite blague sur les kamikaze lui jette la pierre...
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On se remet à la conquête des nouveaux territoires. J'avais vu en ligne des photos d'une de ces nombreuses dites "eco-farm" au nord de Hong Kong, dans une des zones pauvres récemment sous les feux de l'actualité avec une histoire sordide de maltraitance d'enfants. J'avais sur le site tout en chinois identifié qu'on pouvait y cueillir des choses notamment des fraises (un truc incontournable ici en cette saison) et qu'il y avait en périphérie des animations pour enfants, genre châteaux gonflables. On a été plutôt agréablement surpris. Il y avait des dizaines de parterres de fraises de 10 mètres sur 20. Trois types de variétés, coréennes, japonaises et françaises. On a découvert que les françaises étaient 20% moins chères, sans qu'on puisse savoir pourquoi car il était formellement interdit d'en gouter sur place, sous peine d'une amende aussi couteuse qu'un kilo. Bref, on a pris des coréennes et des japonaises et on s'est bien amusé. Il y avait plein et des mures, on était armé de ciseaux et de paniers. Pas trop de monde, c'était tout de même un poil cher, plus cher je pense que ce que cela coute sur les marchés. Mais bon c'est le prix de la fraicheur! La zone barbecue s'est rapidement remplie. Sous un hangar immense, la pratique chinoise est de louer l'équipement, d'acheter le charbon et les brochettes. Et ensuite on se régale. Gazage assuré en compagnie de dizaines de famille. Mais nous on avait déjà mangé du coup on a passé notre tour et on a profité de l'accalmie sur les zones de cueillette. Outre les fraises il y avait des choux, des salades et des tomates. On a cueilli des tomates, acheté quelques trucs puis on attaqué les attractions. C'était un peu le bazar, une mini fête foraine avec des auto tamponneuses, des mini motos, des ateliers "art and craft". C'était pas trop la cohue malgré le monde qui commençait à apparaître, surtout car c'était cher, 7 euros le tour de 10 mn des attractions. On a enchainé avec l'incontournable des parcs chinois (on en a fait des dizaines quand on était à Shanghai): une espèce de peinture-colle à écaler sur une plaque métallique dans le cadre d'un dessin. Un coup de four et ensuite cela fait un dessin coloré gélatineux qui colle sur les vitres. On a bien profité du grand terrain pour jouer à la balle. Pas trop du goût des chinois qui étaient en majorité sous le préau pour le barbecue. Il n'est pas trop de bon goût d'être bronzé ici. On s'est dirigé vers la sortie avec un peu d'appréhension car c'est toujours un peu compliqué de trouver un taxi. Il y avait d'ailleurs une file pour un bus à venir... Mais un taxi arrive, pas intéressé de nous amener chez nous bizarrement, accepte de nous amener jusqu'au métro le plus proche, Kam Sheung Road. Et là on tombe sur un marché... très chinois, mais que les enfants ont trouvé très intéressant car à côté des stands de jouets il y avait un coin jeux (comme ce qu'on avait trouvé à Taiwan). Des rangées de mini-flippers et de jeux d'adresse. Les gamins étaient ravis. Pour le plus grand bonheur de Sandra, des bonnes femmes du coin vendaient des produits de leur potager. On est reparti bien chargé! C'était une bonne journée..
Dimanche dernier – yipee ! – c’était le jour choisi pour organiser la fête d’anniversaire d’Avril. Du bonheur en perspective : une matinée à préparer gâteaux et jeux pendant que nos trois enfant surexcités tournent en rond dans nos pattes, suivi d’un après-midi à gérer une dizaine de charmants bambins qui expriment chacun leurs humeurs et lubies avec un sens prononcé du contre-temps. Ce matin-là, donc, nous nous sommes levés avec un objectif clair en tête : tenir le coup jusqu’à l’heure du coucher. Les choses ont bien commencé. Sandra avait clairement en tête le programme de sa chasse au trésor, ponctuée de jeux d’équipe avec un subtil double équilibre physique/réflexion et compétition/coopération. On avait imprimé les cartes au trésor et les messages secrets. On avait déjà emballé d’alu un carton rempli de bonbons pour en faire un coffre tout à fait honorable. Il ne restait qu’à faire le gâteau et régler les menus détails. Et puis, on était confiants car un anniversaire de huit ans (huit ans, déjà !!), c’est tranquille : les enfants savent lire, sont plus responsables et autonomes. Mais c’était compter sans Pierre... Il est arrivé jusqu’à ses quatre ans sans aucun accident (là où Ulysse avait déjà été recousu trois fois). Mais, il y a un mois, il s’est ouvert le crane sur un coin de meuble (voir le post précédent). Et là, il a choisi le moment le plus opportun pour mettre la barre un peu plus haut. Alors qu’on attendait les premiers invités, il a trouvé le moyen de rencontrer un autre coin de meuble. Tête la première. Hurlements, giclées de sang… et deux dents sur le plancher ! Arrachées nettes. Whaou ! Il crachait ses dents, comme au ciné, dans un bon vieux Tarentino bien gore. On l’emporte dans la salle de bain, et on explore sa bouche. L’enfer : un gouffre sanguinolent avec, de part et d’autre du trou, des chicots tout tordus. Je laisse les deux grands et l’anniversaire à Sandra, et je saute avec Pierre dans un taxi : direction l’hôpital. Ce coup-ci, on opte pour l’hôpital public. Queen Elisabeth, pas très loin de la maison. Pas mauvais choix. Ce sont des urgences typiques : grande salle d’attente avec des gens, masques sur la bouche, qui attendent tranquillement, brancard dans les couloirs avec des petits (très très) vieux enfouis sous des couvertures, etc. Dès l’arrivée et avant toute chose on nous envoie vers la caisse. Bonne nouvelle : l’admission coûte 120 HKD (15 euros) seulement pour les résidents de Hong Kong. Pierre n’avait rien de vital, mais son âge, son T-Shirt rouge de sang, et sa capacité à hurler sans discontinuer ont sans doute joué en notre faveur : en à peine une demi-heure, on était dans un petit box, isolé du voisin par un rideau, avec une jeune doctoresse qui constatait le désastre. D’un petit coup de pince, elle retire une 3e incisive et nous envoie patienter un peu plus loin. Au bout d’une petite heure, elle revient avec une ordonnance (paracetamol à aller chercher à la pharmacie de l’hôpital – c’est gratuit) et un mot pour le service dentaire de l’hôpital. Ce dernier étant fermé le dimanche, je les ai appelés le lendemain, faxé la lettre du docteur, et obtenu un rendez-vous pour l’après-midi. Là, re-belotte : payer l’admission avant toute chose (180 HKD), une heure d’attente et 5 minutes de dentiste pour retirer la dernière incisive branlante. Voilà, c’est fini. Pierre peut cicatriser tranquille et apprendre à manger sans dents du haut. Positivons : (1) bonne expérience d’hôpital, (2) c’était si rapide que Pierre n’a finalement raté que la moitié de la fête d’anniversaire (mais 100% des gâteaux et bonbons : impossible de manger quoi que ce soit ce jour-là), (3) Pierre va cesser de se ronger les ongles pendants quelques très longs mois, (4) on a réglé le problème pour tout juste 300 HKD (soit exactement ce que nous a couté la petite souris) et (5) Avril a finalement fêté ses huit ans de façon tout à fait convenable. Nos enfants sont tous les 3 aux petits lascars, école spécialisée dans les petits (2 à 5 ans). Déjà l'année dernière Avril était la plus grande de l'école, dans une classe de CP à effectif réduit. On l'a laissée cette année encore après avoir eu l'assurance qu'une classe de CE1 était ouverte car c'est plus simple logistiquement. Mais là, c'est décidé, l'année prochaine tout le monde part au Lycée Français. Le seul garçon de la classe d'Avril a quitté l'école à Noël, la laissant avec 3 autres filles, en fait 2 car Anne-Marie, à gauche sur la photo n'est là que le matin. L'après midi elle va dans une école chinoise apprendre par coeur des centaines de caractères chinois (dixit Avril). De toute manière Avril ne l'aime pas vraiment. Heureusement Avril s'entend bien avec ses deux autres camarades et a commencé à tisser des liens avec les filles de la classe de CP d'Ulysse. Petite classe aussi car la photo suivante regroupe la classe d'Avril et celle d'Ulysse avant le départ de 2 filles à Noël, il semble pour le lycée français. Du côté de Pierre, pas beaucoup de monde non plus. Voici une video rafraîchissante avec la grosse voix de sa prof d'anglais Andréa qui est super sympa et qui contrebalance celle de français. Le matin, quand c'est français, c'est dur dur de motiver Pierre. Ce matin, une bonne initiative a été lancée peut-être pour éviter les drames: celle d'une séance d'échauffements, regroupant toutes les classes. J'ai lâché Pierre qui était tenté par des pleurs en le motivant pour la gym. Ouf, il y a deux jours il a refusé de rentrer en classe j'ai du le laisser à l'aide de classe et filer sans me retourner.
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C'est nousOn est 5 et on quitte Ménilmontant pour Hong Kong Catégories
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