On est rentré dans la dernière séquence. Plus que deux jours d'école. Mercredi 1er Juillet (anniversaire de Pierre) c'est le début des vacances en même temps que la fête "nationale" de Hong Kong. Jour férié donc. On ne sait pas encore ce qu'on va faire, en tout cas on va éviter les zones où dans un dernière rebond désespéré les hong kongais vont peut-être tenter d'exprimer leur opposition au régime chinois. La Chine a tout verrouillé, il y a des policiers et des barrières partout. Au moindre rassemblement pour chanter ou scander des slogans anti-gouvernement, les policiers ne lésinent pas. Ils arrêtent, gazent. Avec la nouvelle loi "National Security Law" qui devrait passer demain sans que l'on sache encore ce qu'elle contient, le pire est annoncé. Les sanctions peuvent aller jusqu'à perpétuité, rien que cela... et la loi sera rétroactive. De quoi refroidir les envies de critiquer le régime, taguer des slogans, ne pas chanter l'hymne chinois comme ce qui est maintenant imposé dans les écoles... Cette évolution nous permet de ne pas avoir trop de regret quant à notre départ. A l'université où l'ambiance était déjà très morne en raison du coronavirus, les rares collègues qui avaient affiché leurs opinons politiques ont cherché un plan B. Les départs ne pourront que s'accélérer car tout est possiblement sensible en Chine: le recours à des manuels occidentaux, la mention de ratés dans les réformes. Pas besoin d'être un critique du grand bond en avant pour sentir la pression à reprendre à l'identique les poncifs de la propagande chinoise: la réussite magistrale en termes de réduction de la pauvreté, la stratégie amicale d'aide aux pays pauvres, les bienfaits des visionnaires "routes de la soie".
Personne n'est dupe chez nos collègues mais bon il n'y a rien à gagner et tout à perdre à ne pas suivre le mouvement. Chez les expatriés il y a la même ambivalence. Les "protests" comme on dit ici n'ont amené que des problèmes à notre échelle: fermeture d'école, impunité renforcée des policiers, tensions sociales et disruption des opportunités économiques. Beaucoup chez ceux qui ne sont de passage pensent tout bas que c'est mieux si ça s'arrête même cela veut dire que Hong Kong va doucement glisser vers le modèle chinois. Evidemment pour nos amis journalistes ou académiques c'est une autre perspective mais tous, finalement pourront partir, et même s'ils en sont attristés, ne pourront que laisser les millions de Hongkongais à leur triste sort. Il est d'ailleurs vraiment difficile de savoir quel est la part de locaux qui est résigné, opposé ou même content de la reprise en main de Pékin. Il n'y a quasiment plus de manifestations car tout regroupement est sanctionné en utilisant les mesures anti-Covid 19 qui interdisent toujours les rassemblements à plus de 50 en extérieur. Comme il n'y a pas de limites pour les rassemblements en intérieur, la logique est clairement d'empêcher les manifestations. Il y a bien eu le 14 Juin avec ces quelques milliers de contrevenants qui se sont rassemblés pour commémorer le massacre de Tien An Men mais depuis plus rien tant la police arrête de monde en préventif.
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Ca y est le compte à rebours est lancé. On quitte l'appartement le 9 juillet, encore 15 jours de camp divers pour les enfants et notre avion est prévu le 25 juillet. Après l'annulation des billets d'origine via le Vietnam on vient de rebooker un vol sur Air France, mais il risque d'être annulé lui aussi. Hong Kong va maintenir la quinzaine pour toutes les arrivées hors Chine jusqu'en septembre, je ne suis pas sure que beaucoup de familles feront l'aller-retour traditionnel vers la France, et donc que tous les avions annoncés volent vraiment. On espère donc revenir, mais peut-être via Amsterdam ou un peu avant le 25 juillet s'il faut prendre un vol un jour avant, qui lui sera confirmé. Matthieu et moi sommes donc maintenant dans les préparatifs du départ, les résiliations de contrat, les démarches pour apurer les impôts ici, etc. Pas très joyeux. Les sources de satisfaction sont ailleurs, notamment dans les derniers achats avant le départ. On est donc à l'affût de ces objets vus mille fois mais jamais achetés alors qu'ils sont incontournables à tout résident de Hong Kong. Le week end dernier nous avons jeté notre dévolu sur un jeu de majong dont Matthieu a appris les règles dans la douleur sur internet, et ce week-end on a investi dans des moules à gateaux et autres ustensiles de cuisine locale. C'est l'occasion de faire des achats dans des magasins qui n'existent qu'ici : des échoppes à même la rue ultra spécialisées, de quelques mètres carrés tenues par des vieilles personnes dont l'anglais nous surprend mais qui témoignent d'un autre temps, d'une époque en voie de disparition avec la multiplication des shopping malls climatisés.
Mettre le masque est devenu une routine, depuis notre retour mi mars à Hong Kong. Avant on faisait comme pas mal de Gweilo (gwailou 鬼佬), les blancs : on n'en mettait pas sur le thème "c'est pour les malades, et comme tout le monde en porte de toute façon on est totalement protégé". Depuis notre mise en quarantaine de facto en raison de notre retour de France on a arrêté de faire les malins et on s'est conformé à la norme, que dis-je, à la pratique de 99.99% des gens ici. On a mis un masque dès qu'on est dehors. Il y a deux exceptions notables à cette règle pour les hongkongais : les rando et la plage. Bizarrement les joggueurs en ville ont un masque, mais il semble que dès que l'on se retrouve dans un environnement naturel les masques sont autorisés à tomber... le pouvoir de la nature sans doute. Bref, c'est ce qui explique que l'on s'est mis à la randonnée, outre le fait que bon nombre de choses sont fermées et qu'il n'y a pas beaucoup d'alternatives. Evidemment on est pas les seuls, mais de manière surprenante les rando dans les nouveaux territoires (contrairement à sur l'ile) ne sont pas prises d'assaut. Il est vrai que pour ceux qui ne peuvent pas se payer le taxi, aller faire une rando au nord de Kowloon exige de passer au moins une heure dans les transports, métro puis bus puis mini bus. Il est toujours étonnant de voir près de 100 randonneurs se mettre consciencieusement en rang pour attendre l'unique minibus à la capacité maximale de 19 places et à la fréquence peu prévisible, au lieu de dégainer comme nous l'application HKtaxi pour rentrer chez eux. Au delà de la différence de prix (le taxi c'est quasi 20 euros soit 10 fois plus que le bus) je pense qu'on a une conception différente de la valeur temps: les hongkongais ne rechignent pas du tout à faire la queue, pour un resto, pour une boutique qui brade, pour entrer dans un musée... En tout cas dans ces occasions on en est bien content : on se bat moins pour les taxis et on est rentré plus vite. Pour ce qui est des masques, il n'y a plus de pénurie depuis longtemps. Je dirai même c'est devenu le produit en tête de gondole de TOUS les magasins, supermarchés ou vendeurs de fringues, chacun s'est fait approvisionner et il y a maintenant une tendance à les brader. Autant, mi-février, les gens faisaient la queue pour trouver des masques, autant maintenant le paquet de 50 masques peut descendre à 100HKD (12 euros). Ce qui est rigolo c'est qu'il semble que les masques ne proviennent jamais de Chine et affichent des drapeaux tout autre (USA, Canada, Allemagne - le grad synonyme de sérieux, fiabilité et qualité, et même du Brésil). Sans doute viennent-ils quand même de Chine... L'autre truc spécial ici, c'est le nombre de personnes qui ont un espèce de badge autour du coup. Après enquête il semble que ce soit des "repoussoirs à virus". Comme pour les anti-moustiques. Il y a des versions électroniques et des versions plastiques. Aucune idée de si cela marche ou pas et comme, de toute façon, il n'y a plus de cas ici depuis 20 jours, on ne le saura jamais. Nous avons opté pour des masques en tissu pour les enfants. Clairement ils ne sont pas aux normes AFNOR mais bon ça fera l'affaire ici. Matthieu et moi avons des masques coréens noirs, un clin d'oeil aux manifestants et parce que c'est plus classe que les masques chirurgicaux bleus de la plupart des gens ici. On attend tous la livraison du masque offert par le gouvernement hongkongais et que les enfants récupéreront à l'école. On s'est inscrit en ligne et on devrait le recevoir à notre porte d'ici quelques jours. Pas sur qu'on le mette parce qu'il est beige moche mais il est censé être efficace, doté d'une nouvelle technologie et lavable 60 fois. A bientôt pour les essayages du CU Mask.
2019, année de coupe du monde de rugby ! Bien évidement, nous ne pouvions pas passer à côté de cet événement majeur. Bon, si, en vrai, on aurait très bien pu (dû ?) le faire. Mais le fait est que le rugby a soudainement pris une place non-négligeable dans notre quotidien. Cette passion nous est venue par hasard : au mois de juin dernier, le lycée français de Hong Kong a lancé un appel à ses élèves de CM et 6e pour constituer une équipe mixte de rugby à 7 afin de participer à une compétition entre différents lycées français d'Asie, en marge de la coupe du monde... à Tokyo (oui, oui, un petit projet pédagogique, en toute simplicité).
Entrainée par une copine, et sans doute excitée à l'idée de partir en voyage sans parents, Avril s'est dit que oui-pourquoi-pas. Je vous passe les détails de la sélection des joueurs-ses, des entraînements et de cette aventure nippo-rugbistique qui feront l'objet d'un autre billet de blog. Mais une des conséquences, c'est qu'Avril devait se mettre un peu à niveau et que Ulysse s'est dit que courir dans tous les sens et rentrer dans les autres, ça semblait sympa. L'adage préféré des familles nombreuses étant que quand il y en a pour 2, il y en pour 3, Sandra a fini par tous les inscrire au rugby. Les voilà donc enrôlés chez les Tigers, et astreints aux entrainement hebdomadaires... tous les dimanches matin, dès 8h30. Dans un vieux réflexe, sorti sans doute du fin fond de notre cerveau reptilien façonné à l'époque où nous n'avions pas d'enfants, notre première réaction a été de se dire "8h30 ?? Le dimanche ??". Mais on est vite revenus à la triste réalité : de toute façon, nos enfants se lèvent toujours avant 7h, qu'il y ait école ou non. Les entrainements du dimanche matin, c'est donc pas trop contraignant. Et pourtant, les deux premiers ont eu lieu sous une chaleur écrasante et le dernier a démarré par une pluie tropicale surréaliste. Mais, pour l'instant, personne ne se plaint. Il faut dire que, pour les parents, finalement, c'est plutôt bien. Un seul peut embarquer les trois, s'installer dans un coin avec un bouquin, et laisser l'autre parent tranquille pour toute une matinée. Et pour les enfants, c'est plutôt sympa. Il faut voir que le rugby, à Hong Kong, c'est un truc assez sérieux, héritage colonial britannique et forte population australienne oblige. Un des événements culturels majeurs ici c'est le tournois des Sevens (du rugby à 7), qui est une date importante du calendrier mondial de la discipline. Il y a aussi beaucoup d'équipes aux quatre coins du territoire et on voit très souvent des gamins ou des jeunes - et notamement beaucoup de filles - allant ou revenant de leurs entrainements. L'entrainement dominical des Tigers vaut le coup d'oeil. On est à King's Park, un ensemble de terrains un peu en hauteur et donc avec une vue assez sympa. Le dimanche matin, c'est un entrainement reservé aux enfants. Mais, des enfants, il y en a plus d'une centaine ! Tous en jaune et noir, équipés de protège-dents, et répartis par groupes d'age, sur 4 terrains. Ils sont encadrés par des coachs bénévoles. Souvent (très) ventripotents, ils sont 3 ou 4 par groupes et font répéter les gestes techniques : passer, esquiver, plaquer, tomber, libérer le ballon, le protéger, pousser, etc. L'ambiance est bonne, détendue, mais c'est assez sérieux et intensif, même pour les U-7 (under-7) de Pierre. Il paraît qu'il y aura bientôt des compétitions avec les autres clubs, histoire de se frotter un peu aux Pirates de Discovery Bay, aux Sandy Bay de HK University, aux Stingrays de Sai Kung et aux Valley Fort de Stanley. Vu la taille des clubs, il paraît que c'est une foire bigarrée indescriptible. Nul doute que, cette année, les U-7, U-9 et U-10-girls vont faire sauter le panneau d'affichage. Go Tigers ! Ca chauffe à Hong Kong ces jours-ci. Après des mois de protestations diverses, Carrie Lam a finalement décidé de retirer définitivement la loi d'extradition (the "evil bill"). Trop tard, trop peu répondent les manifestants qui ont maintenant accumulé quatre autres revendications majeures : une commission d'enquête sur les violences policières, l'abandon des poursuites pour "émeutes" (cette qualification change tout en termes de risque pénal), l'amnistie des manifestants pacifiques, et la désignation des dirigeants au suffrage universel (on peut rêver...). Entre temps, la tension policière s'est nettement renforcée, avec l'interdiction de tout rassemblement politique (ce qui conduit les manifestants à l'illégalité ou à jouer avec les mots en organisant des rassemblement religieux), des forces anti-émeutes qui occupent les stations de métro et les lieux clés, le filtrage strict des accès à l'aéroport, la fermeture de lignes ou stations de métro, et des épisodes de matraquages plus ou moins aléatoires. C'est un peu difficile maintenant d'avoir de grandes manifestations de masse, mais les protestations continuent, sous diverses formes : - Des échauffourées sporadiques - Des démonstrations d'élèves et étudiants devant les écoles et universités (notamment des chaines humaines de lycéennes, vêtues de leurs uniformes surannées d'école catholiques... et de masques à gaz). - Des cris et slogans lancés tous les soir à 22h depuis les fenêtres des appartements (c'est assez étonnant ces hurlements en cantonais venus de nulle part qui résonnent en pleine nuit entre les tours d'habitation). - Les fameux "Lennon walls". - Et les réseaux sociaux qui bruissent de rumeurs. Le truc bien avec ce mouvement largement animé par les jeunes, c'est que c'est très créatif. Notamment, comme pour un bon vieux mai 68, les étudiants des beaux arts et tout ceux qui ont un peu de talent produisent des affiches très originales qui finissent sur les Lennon walls ou les réseaux sociaux. Voici un aperçu des meilleures production qu'on a récupéré sur les comptes Twitter que l'on suit un peu (enfin surtout Sandra, qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans les tréfonds du web protestataire). Les sources d'inspiration sont multiples mais il y en quelques unes qui dominent largement. 1- Les mangas japonais 2- Les codes graphiques traditionnels Chinois en tout genres (Art traditionnel chinois, art de propagande maoiste, art populaire). La dernière des quatre images ci-dessous s'inspire des calendriers, très populaires, qu'on trouve partout à Hong Kong et l'affiche, un peu art déco, en tête de ce billet détourne les codes des affiches publicitaires très en vogue avant-guerre, de Shanghai à Hong Kong. 3- Le MTR. Beaucoup d'affiches détournent la charte graphique du Métro de Hong Kong (le MTR). Sans doute parce que c'est quelque chose de typiquement Hongkongais, identifiable par tout le monde et donc facile, efficace et amusant à détourner. Mais aussi parce que le MTR a, à plusieurs reprises, tout bonnement fermé des stations et lignes à la demande (voire en anticipant les demandes) de la police. Cela a exacerbé le sentiment que le MTR, si présent dans la vie quotidienne et qui fait plutôt la fierté des Hongkongais, est à la botte du pouvoir. Enfin et surtout parce que pas mal d'actions ont eu lieu dans le métro ces derniers temps, dont certaines très violentes qui ont marqués les esprits. On a eu, au mois d'aout, à la station de Yuen Long, une attaque de manifestants par quelques dizaines de gros bras de la mafia. Plus récemment, la station Prince Edward a été le terrain d'un coup de force des policiers (les "Popo"), qui sont entrés dans les wagons pour matraquer et gazer plus ou moins indifféremment tout ce qui se trouvait là. 4 - Les slogans et codes propres au mouvement. Les manifestations sont aussi très codifiées. Les manifestants sont souvent habillés en T-shirts noirs, qui s'accordent harmonieusement avec les casques jaunes et les masques à gaz. On retrouve tout cela sur les posters. On voit aussi beaucoup de parapluie, car c'est un accessoire utilisé par les manifestants pour se protéger des gaz lacrymogènes et de la vidéosurveillance, mais surtout car c'est un rappel des grandes manifestations de 2014, entrées dans l'histoire comme le "mouvement des parapluies". Cette année, deux slogans font florès : "A revolution of our times" et "Be Water" (une référence à Bruce Lee, suggérant qu'il faut développer un mode d'action fluide et percutant). Ca sonne bien, et c'est décliné sous toutes les formes. 5- La France ! ... à moins que ce ne soit Broadway. Les manifestants chantent volontiers la chanson "Do you hear the people sing", tirée de la comédie musicale, les misérables. Un truc, forcément repris dans l'iconographie du mouvement avec, par exemple, cette jolie référence à Delacroix (ci-dessous), sans sein à l'air, parce que, bon, on est à Hong Kong tout de même. Le choix de la référence n'est pas mauvaise. On est, somme toute, assez proche de la révolution de juillet : pour la défense de quelques libertés fondamentales et d'un semblant de représentation démocratique, plus que pour un vrai changement de régime et encore moins pour un changement de société. Le drapeau sur la barricade (ci-dessus) est celui de Hong Kong, mais en noir plutôt qu'en rouge. Le jaune était la couleur de la révolution des parapluies et le noir est définitivement celle d'aujourd'hui. Tout sauf le rouge ! Il ne viendrait à l'esprit de personne de brandir un drapeau rouge ; on est bien dans une révolte de jeunesse, mais pas dans un remake de mai 68 : les maos - les vrais -, c'est ceux d'en face. Et voilà le diaporama de notre petite collection. Depuis le mois de juin, tous vos médias préférés font une concurrence sévère à ce blog en décrivant quotidiennement les tribulations de la société Hongkongaise. Il est donc temps pour nous aussi de faire un point sur les manifestations qui agitent la ville, histoire de répondre à tous les messages que nous recevons de France nous demandant si ça va, si on est en sécurité, si on peut vivre et travailler normalement, etc. Tout d’abord, un petit rappel des faits pour ceux qui vivraient dans yourte sans internet. Au printemps, le gouvernement de Hong Kong, dirigé par Carrie Lam (la « chief executive »), a décidé de passer une loi d’extradition vers plusieurs pays. Le fait divers qui a officiellement motivé cette décision, c’est le cas d’un Hongkongais qui a tué sa petite amie lors d’un voyage à Taiwan avant de revenir se réfugier à Hong Kong. En l’absence d’accord d’extradition, impossible de le renvoyer à Taiwan pour être jugé. Le hic, c’est que le projet de loi devait aussi ouvrir aux extraditions vers la Chine. Et, là, ça coince. Les défenseurs des droits de l’homme ont craint qu’Hong Kong ne soit plus un havre pour les dissidents Chinois et, plus généralement, pour la liberté d’expression. Il faut voir qu’on est dans un moment de montée des inquiétudes sur ce thème. Le gouvernement Chinois, ces dernières années, fait monter la pression sur toutes les sources de critiques, en Chine, mais aussi à l’étranger et bien sûr à Hong Kong. Cela passe, par exemple, par la contestation systématique de tous les discours qui ne correspondent pas aux points de vue officiels (comme n'importe quel discours, mais aussi dessin, design de site internet ou carte géographique qui laisserait entendre que Taïwan ou Hong Kong ne font pas partie du territoire Chinois ou auraient un statut autre que celui de simple province). A Hong Kong, cela s’est traduit aussi par l’enlèvement pur et simple de plusieurs libraires et éditeurs de textes dissidents, ou encore par le refus de renouveler le visa d’un journaliste du financial times qui avait eu le malheur d’organiser une réunion avec le dirigeant d’un micro-parti indépendantiste. Mais les dangereux droidelhomistes n’ont pas été les seuls à tirer la sonnette d’alarme contre la loi d'extradition. Les « milieux d’affaire » (si puissants à Hong Kong) ont aussi craint que ce soit une épée de Damocles sur la tête de tous ceux qui font des affaires en Chine, où il est si facile et si courant d’embastiller des hommes d’affaires sur des accusation de corruption. Bref, Carrie Lam a touché un point sensible. Il ne s’agit pas d’une atteinte à la démocratie, concept que le territoire n’a jamais vraiment expérimenté et qui n’est pas une revendication de tout premier plan au sein de la population. Mais c’est pire : c’est une atteinte à la liberté de faire du business, à la liberté d’expression et à l’état de droit, qui sont, eux, des principes qui ont toujours fait partie de l’ADN du territoire et l’une de ces spécificités dans le monde Chinois qui fondent le sentiment d’identification de la population. Il s’agit bien d’une crise identitaire. La plupart des manifestants ne veulent pas d'ailleurs pas de changement, mais juste le statut-quo ante (que « Hong Kong reste Hong Kong ») et de pouvoir clamer leur spécificité et leur fierté d’être hongkongais. Enfin, c’est aussi une crise générationnelle. Certes d'une façon moins prononcée que la « révolution des parapluies » de 2014 (mouvement qui a touché essentiellement la jeunesse qui réclamait avant tout plus de démocratie), mais tout de même. On s’en est fait parfois l’écho dans ce blog, mais rappelons que la vie n’est pas facile pour hongkongais. Les inégalités sont criantes, le logement hors de prix, les temps de travail restent très longs, le système de santé est fortement inégalitaire, la pression scolaire est écrasante, le système de retraite presque inexistant et la société est très conservatrice. Bref, la vie est dure et beaucoup de jeunes n’ont aucun d’espoir d’amélioration et sont résignés à avoir une carrière longue et pénible, à devoir supporter la charge de leurs parents vieillissants et à renoncer à avoir un ou plusieurs enfants faute de pouvoir les loger décemment et de leur payer les « bonnes écoles ». Ajoutons à cela l’échec cuisant de la « révolution des parapluies » qui a laissé beaucoup d’amertume chez les jeunes, ravivée l’hiver dernier lorsque les condamnations sévères ont fini par tomber sur les principaux leaders, et le compte est bon : il suffisait de discuter un peu avec quelques étudiants pour comprendre qu’ils avaient une grande envie de revanche et, littéralement, presque rien à perdre. Voilà pour la situation de fond qui a amené à des manifestations monstres et pacifiques au mois de juin. Elles ont été suivies par des mouvements plus violents, encouragés par l’obstination du pouvoir exécutif, qui s'est retrouvé coincé par la pression de Pékin et la volonté de ne pas perdre la face (oui, ce truc de "perdre la face", ça sonne comme un cliché sur le caractère chinois, mais pourtant des exemples nombreux ne cessent de nous en démontrer l’importance réelle). Bref, ça chauffe, d’où les images renvoyées par les télés du monde entier et les questions du type : « ça va ? c’est pas trop dangereux ?». Pour nous, qui avons vécu de loin la révolte des gilets jaunes, on se retrouve dans un jeu de miroir. A la question : « c’est pas trop dangereux, toutes ces manifestations ?», notre réponse favorite est « pas plus que pour vous avec les GJ ». Les manifestations (aussi massives qu’elles puissent être) tout comme les échauffourées (aussi impressionnantes qu’elles puissent être) sont bien évidement très localisées. Et comme n’importe quel français vivant à la fois loin d’un rond-point et des Champs Élysées, on vit totalement normalement. Comme pour les gilets jaunes, les manifestations occupent toutes les conversations et tout l’espace médiatique mais, à moins d’y participer directement, on ne voit et ne ressent rien ou presque. Plus encore, on en voit sans doute beaucoup moins que les français pendant l’hiver en jaune. En effet, on est à Hong Kong, et même si le territoire a connu des émeutes violentes tout au long de son histoire (pendant l’époque coloniale comme après), on est tout de même dans une société fondamentalement pacifique où tout désordre public est très mal vu. Ici, la perception de la violence n’est pas tout à fait la même que dans le pays de Robespierre. Crier et gesticuler en public est perçu comme un outrage sévère. Taggez un mur, jetez sur la voie une poubelle ou une barrière et vous passez directement du côté de l’émeute. Balancez une bouteille sur des CRS en armure et vous êtes à la limite du terrorisme. Alors oui, certaines manifestations sont violentes, avec gaz lacrymogène et tout le bazar mais c'est généralement à peu près du niveau d'une manif un peu chaude d’agriculteurs, d’étudiants ou de chauffeurs de taxi bien de chez nous. Ici, pas de gros tracteurs ou de camions pour tout bloquer, pas (ou presque pas ?) de manifestants armés de matraques ou autre, et pas de casseurs : au pire, les manifestants s’en prennent à la police et aux symboles du pouvoir, mais en aucun cas aux biens publics (métros, péages, mobilier urbain) et encore moins aux biens privés (vitrines, etc). Pour nous, les seuls signes évidents d’une tension ont été :
Sinon, on s’est quand même retrouvé deux fois dans une manif. La première, c’était en juin, au tout début du mouvement. En sortant d'un spectacle, Sandra et moi avons été jeter un œil à un rassemblement sur la voie rapide à proximité d’Admiralty où se trouve le siège du pouvoir. C’était assez étrange. Il y avait beaucoup de monde, et on n’a pas pu s’approcher de la tête de la colonne. Mais, là où on était, tout était extrêmement calme et pour tout dire étrangement silencieux. Il y avait une flopée de gens, plutôt jeunes, qui attendaient tranquillement que quelque chose se passe, ou pas. Presque personne ne parlait, beaucoup regardaient leur téléphone. Le truc spécial, c’est le niveau d’organisation. Des gens distribuaient des masques, d’autres avaient des stocks de bouteille d’eau, d’autres pouvaient sur simple demande vous envelopper les bras de films plastiques pour vous protéger des brulures causées par les lacrymo, etc. Tout cela vous était proposé par des jeunes gens souriants et aimables, comme des hôtesses d’accueils distribuant des goodies à l’entrée du salon de l'auto. Plutôt amusant ce contraste entre l’ambiance paisible, silencieuse et amicale et ces préparatifs guerriers… Mais comme il ne se passait rien, on est vite reparti (et d’ailleurs, il ne s’est rien passé de toute la nuit… ce n’est que deux jours plus tard que les manifestants ont envahi le parlement). La deuxième fois, c’était en famille, à l’aéroport lors de notre départ estival pour la France. Le terminal des arrivées était occupé par quelques centaines de manifestants, faisant un sit-in tranquille accompagné de slogans (« free Hong Kong ! »). Là encore, pas de violence, ni même de tension. Plutôt une ambiance bon enfant accompagnée par un soutien visible des passants. Et maintenant ? L’enjeu des prochains jours, pour nous, c’est la rentrée universitaire. Y aura-t-il des manifs sur les campus, des occupations, des boycotts de cours ? La réponse la semaine prochaine. La fin d’année est intense. Aux spectacles de l’école, se sont ajoutés ceux des activités extra scolaires. Puis les petits déjeuners d'au-revoir pour donner les cadeaux aux instituteurs, puis les rendez-vous de débriefing des enseignants. Matthieu et moi ne comptons plus les aller-retour à l’école qui est quand même à l’opposé de notre appartement et encore plus éloignée de notre travail. Bref, le mois de juin a été de nature à écourter nos journées de travail. Se rajoutent aussi les fêtes d’anniversaire des enfants nés en juin et de ceux nés pendant l'été, fêtés par anticipation. Ce week-end était particulièrement chargé. Ulysse a ouvert le bal avec une soirée d’anniversaire dans un resto/salle de jeux/circuit de kart dès vendredi soir. Matthieu en est revenu, la tête bien remplie de hurlements d’enfants et de sons de jeux électroniques. Pendant ce temps je mettais au point les détails de la journée du samedi. Pierre avait été invité à un anniversaire de 10h à 13h30 sur la partie est de Kowloon alors que nous avions programmé sa propre fête (il aura 6 ans le 1er juillet) à 14h sur la plage de repulse bay au sud-ouest de l’île de Hong Kong. Là-dessus Avril s’est vue proposer une séance anniversaire chez Ryze de 12h à 14h. Bref, c’était la journée des transhumances d’autant qu’Ulysse avait cours de skate le matin sur l’île de l’aéroport et qu’il fallait absolument sécuriser un arbre avec de l’ombre dès le matin sur la plage de repulse bay. À trois adultes, Marika, Matthieu et moi nous ne pouvions pas tout faire. On a recouru à ce qui se pratique de plus en plus : le covoiturage d’enfants. Là, c’est Avril qui a expérimenté intégralement en se faisant amener et récupérer par les parents ou la helper de copines. On a du coup pas croisé les parents invitants. Ça fait bizarre quand ça t'arrive à toi : un gamin arrive à la fête que tu organises et en repart sans que tu vois les parents. Bon en même temps c’est le gamin que tu invites mais quand même. L’organisation a ressemblé à cela : J’ai amené Pierre à l’anniversaire de Jean à 10h. Je suis allée amener Avril chez des amis qui amèneraient Avril (et 2 autres copine - tant qu’à faire autant avoir 4 que 2 filles avec soi) et ai récupéré une gamine que Pierre avait invité, mais qui n’allait pas à l’anniversaire du matin. Avec la copine ainsi récupéré, j'ai attrapé Pierre et deux autres copains. Direction la plage, ou Marika s'était installée au pied d'un arbre, et organisé la déco en récupérant divers jeux de plage auprès d’amis qui habitent dans le coin. Matthieu et Ulysse, de retour du cours de skate board l’avait rejoint pour accueillir les premiers invités pendant que je patientais avec mes 4 mômes dans les embouteillages. Une fois tous au même endroit on a tenté de canaliser les énergies et de leur faire faire des trucs en commun. Pas facile de faire en sorte que tous aient envie d’aller se baigner en même temps ou de faire un jeu de balle ensemble. Heureusement avec Avril (qui est réapparue sur le lieu de la fête par la grâce de la helper de sa copine) et d’Ulysse, les petits étaient bien coachés. Finalement entre le grignotage de gâteaux et de fruits, les jeux d’équipe que Matthieu avait préparés on s’approchait de 17h et les premiers parents venaient chercher leur môme. On a dû accélérer le processus de découverte du coffre que Matthieu avait enterré dans le sable. Les enfants y ont découvert leur party bag et sont partis un à un. Quelques échanges et bières plus tard, on a pris conscience que tout le monde était parti et que Marika avait tout rangé. Un coup de taxi et on était à la maison pour grignoter un truc pour le dîner et ouvrir les paquets. Pierre a été bien gâté. Une heure plus tard tout le monde était au lit. C’était une bonne journée. On ne ferait pas ça tous les jours. Le prochain rendez-vous est pour l’anniversaire des 8 ans d’Ulysse. Il hésite entre un plan salle de kart ou une chasse au trésor sur la plage. Franchement le premier est plus coûteux mais plus aisé!
Il y a 15 jours, on a poussé pour la première fois jusqu'au terminus à l'ouest de la ligne bleue de MTR sur l'île de Hong Kong. Ce qui nous avez attiré à Kennedy Town... c'est un magasin, le premier qui vend en vrac, des pâtes, de la lessive. Pas de plastique ... un concept totalement inédit à Hong Kong ou la règle reste d'emballer chaque kiwi dans un sac plastique, chaque paquet de produits congelés dans un sac plastique, chaque paquet de pain de mie dans un sachet plastique.. On a donc poussé 4 stations à l'ouest de central pour se retrouver au milieu d une forêt de tours. Le pire et le meilleur de Hong Kong est là dans un rayon de 50 mètres de la sortie du métro: on a une aire de jeu (avec sa nettoyeuse attitrée), un terrain de foot, des toilettes publiques, des resto plutôt bobo (déco très tendance) et le fameux magasin. Qu'est ce qui est le meilleur et qu'est ce qui est le pire? Le pire ce sont les tours, et le fait que les helpers squattent le sol du parc en l'absence d'alternative pour faire une pause dans leur vie de dur labeur dans l'appartement de leurs employeurs d'environ 40 mètres carrés. Le meilleur: sans conteste les toilettes publiques, relativement propres et disponibles partout y compris dans le métro et sur les plages. Franchement ça c'est un point très positif de la vie à Hongkong, on n'est pas obligé de quémander pour aller aux toilettes dans les cafés ou restos de la ville. Les terrain de foot et autres terrains de sport ou de jeux pour enfants se trouvent à tous les coins de rue (même s'ils ne sont souvent pas très grands) et permettent en l'absence de vraie verdure de souffler surtout pour les enfants. Venons en au magasin Slowood: il encourage le "Zero Waste Lifestyle", tout un programme pour nous. Matthieu voulait surtout s'acheter une brosse à dent en bois... no comment. Bon il y avait rupture de stock sur le modèle adulte alors on en a acheté pour les enfants. On est reparti avec des fruits secs en vrac, y compris des fraises séchées (c'est sur que c'est pas de la production locale, mais c'est sans plastique). Ce qui est étrange c'est que pas grand chose était bio dans la boutique, comme si il fallait choisir soit sans plastique, soit sans cochonnerie chimique mais les deux ensemble ça reste hors d'atteinte. Je suis plus portée sur le sans cochonnerie chimique pour ce qui me concerne. J'ai à contre cœur (car c est trop bon) banni les gâteaux petits écoliers sous toutes leurs formes (car ici pas encore trouvé en version bio) en raison des Diphosphates (E450) qu'ils contiennent.
Les enfants doivent se contenter des gâteaux qui ont au moins 30/100 sur l'application "Yuka". Heureusement ils ne se lassent pas des spéculoos accompagnés de pomme ou de compote. Je profite de Marika pour faire des gâteaux maison et j'espère avoir le courage de continuer une fois qu'on sera rentré en France. Ici de nombreuses familles font pain et yaourt maison. J'ai mis la yaourtière sur la liste des achats de 2020!! Quelques petits pas pour compenser un peu nos excès ici. Le message passe de mieux en mieux chez les enfants. Pierre est un obsessionnel pour éteindre les lumières et accepte de renoncer à un achat de jouet si on lui montre que c'est du plastique qui ne tiendra pas plus de deux jours. Du coup il retourne l'argument pour demander l'achat de gros trucs bien costauds... en métal et en plastique solide.... C'est aujourd'hui le 30e anniversaire des "événements".
On n'attend pas de grande manifestation du souvenir à Hong Kong. Le rassemblement annuel qui a lieu ici accueille chaque année de moins en moins de monde et certains mouvements politiques "pro-démocratie" issus de la révolution des parapluies de 2014 revendiquent même le fait de ne plus y participer, en partant du principe qu'ils n'ont rien à voir avec ce pays étranger qu'est pour eux la Chine. En revanche, Taipei fête l'anniversaire de façon originale (cf. Photo). Nous sommes enfin allés voir le spectacle proposé à la Tea House du théatre d'opéra chinois qui a récemment ouvert sous nos fenêtre. Il s'agit d'après le prospectus d'une performance narrative de 90 minutes spécialement conçue pour faire découvrir le théâtre traditionnel chinois à un nouveau public. L'organisation de la salle cherche à recréer l'atmosphère des maisons de thé du début du XXe siècle à Hong Kong. Pendant le spectacle le public se voit servir du thé traditionnel et des dim sum. En fait de dim sun, on a plutôt gouté un mélange de samossas froids. C'était plutôt pas mal: 4/5 extraits soit de musique, soit de chants, soit d'opéra chinois. On avait les sous-titres en anglais ce qui permettaient de comprendre un peu de quoi il s'agissait. Les commentaires entre les extraits étaient par contre assez inintéressants: aucune présentation des instruments, de la signification des costumes, de la provenance et datation de l'oeuvre.
J'imagine que cela doit changer régulièrement, Matthieu plus que moi est prêt à y retourner car effectivement le jeu des acteurs était de bonne facture. Normalement un opéra chinois dure 4 heures et là c'est clair qu'on tentera pas. Un nouveau musée a ouvert ses portes à Hong Kong il y a quelques mois: le children discovery museum. On est allé y faire un tour samedi dernier en achetant en ligne un billet pour une des séances. Il y a des horaires stricts 9h30-12, 12h30-15h, 15:30-18h. Entre chaque séance les employés s’y emploient à un nettoyage en profondeur. Certes c'est le modèle de la cité des enfants de la Villette mais ici les conditions d'hygiène sont prises très au sérieux. Dès notre arrivée, on nous a imposé de nettoyer nos mains avec du gel anti bactérien et on nous a pris la température. Illustration en photo avec un papa indien qui est arrivé après nous. J'imagine que le petit gars de l'accueil te refuse poliment si tu dépasses 37.5 degrés. Bref, je sais que c'est pour le bien de tous mais je trouve cela très désagréable. Ca m'agace cette hystérie sur les bactéries et cette tolérance pour l'intrusion imposée de personnes non accréditées dans la gestion de ma santé. Tous ces masques, thermomètres, message de ne pas tousser, de se laver les mains avec du gel renforcent encore cette folie qui saisit les Hongkongais dès que quelqu’un éternue, les amenant à s écarter, à se munir d'un masque et même à s'indigner qu'on les oblige à supporter la présence d'une personne enrhumée. S'ils pouvaient enfermer le malade, je pense qu'ils le feraient. Ce qui est dingue c'est que Hong Kong est dégueulasse, pleine de rats, d'ordures et que franchement ils pourraient commencer par là. Bon, personne n'était malade. Deux secondes plus tard on pouvait entrer mais on était invité à se retartiner de gel anti bactérien à l'entrée de chacune des pièces. Ce n'est pas très grand, ça doit faire 300 mètres carrés quand même et donc c'est aussi conséquent que les espaces enfants dans les autres grands musées de Hong Kong. Celui là par contre il est privé et donc payant (10 euros quand même par tête). La première pièce était un espace dédié aux sentiments et aux expressions où les enfants pouvaient réagir à des mots comme colère, bonheur etc en les mimant dans un miroir ou en les identifiant sur des images etc. Les enfants ont traversé sans s'arrêter. Ils se sont précipités par contre sur le circuit d eau. Une mini version de celui de la cité des enfants de Paris. Ils ont aussi apprécié un circuit avec de l'air et un circuit électrique où il fallait éteindre un circuit de lumières plus vite qu il ne s'allumait. Il y avait aussi un atelier peinture (sur les vitres), un atelier avec du sable pour reproduire les montagnes de Hong Kong et jouer avec les dénivelés. Pierre a accepté à contre cœur de faire l'atelier bricolage et donc d 'abandonner le circuit d'eau . Il m'en a voulu car cela a consisté à écouter un organisateur expliquer pendant 15 minutes le besoin de mettre un casque, des gants et des lunettes pour planter un clou dans une planchette de bois. Le clou planté il est reparti dare-dare patauger dans l'eau. Le lieu était finalement assez grand: il y avait 1 groupe d écoliers (un samedi après midi, bizarre non?). Ils étaient d'âge très divers: des nettement plus de 10 ans s'ennuyaient donc mortellement (le musée est normalement pour les moins de 10 ans). Ils étaient donc dans un coin sur leur téléphone portable.
On est resté jusqu'à la fin de notre séance. Les enfants étaient très contents et étaient réconciliés avec le mot "Musée". Ce qui est fou c'est qu'à part le groupe d'écoliers il devait y avoir moins de 5 familles en individuel. Pour une ville comme HongKong c'est quand même maigre. Ce que font les HongKongais avec leurs enfants le week end reste pour moi un mystère. Je crains que la caricature qui est qu'ils ne bougent pas de chez eux ou qu'ils font des cours particuliers ne soit vraie en fait. En tout cas tant mieux il n'y avait pas grand monde: on s'est mis dans un coin et on a attendu que nos enfants nous reviennent trempés mais heureux. A notre grande surprise, on continue à avoir toujours plus de matière pour prolonger la série de billets de blogs sur la folie des fêtes d'anniversaires.
Ce week-end, c'était Ulysse qui était invité par un duo de jumeaux de sa classe. Des p'tits gars, donc. Du coup, point de licornes, de machins roses, de ballons et de cours de patisserie en groupe. Il fallait un vrai truc de vrais mecs. "Improbable" ne faisant pas partie du vocabulaire des expats hongkongais, voilà comment on se retrouve au bout du bout du territoire, avec 10 gamins sur des quads dans une ambiance de mad max de cours élémentaire. En toute simplicité. Tous les jeudi, je donne cours de "Chinese Economy" à l'université de Lingnan. Mes étudiants sont tous des étudiants en échange. Ils ne sont pas très bons, tout comme les étudiants locaux. Ils différent par contre grandement des étudiants hongkongais en ce qu'ils ne regardent pas leur téléphone (ou leur ordinateur) en cours.
Ma salle de cours donne sur une autre classe. En ce moment c'est la saison des exposés pendant les tutorats. Grosso modo, un étudiant fait une présentation en lisant ses mini-fiches pendant que les autres (quand il y en a, car beaucoup se sentent dispensés de venir) dorment ou regardent leur téléphone. Pas de gêne apparemment. J'ai pris une photo hier pour illustrer la scène. Le prof (qui se trouve à droite en dehors du cadre de la photo) regardait l'étudiante qui présentait, mais ne prend pas le risque de gronder les étudiants biens occupés à autre chose. Ca serait mauvais pour son évaluation (du prof par les étudiants). Comme m'a dit un collègue, il y a trois règles à respecter pour avoir des bonnes évaluations: (1) laisser les étudiants faire ce qu'ils veulent (entrer, sortir, regarder leur téléphone), (2) faire un cours facile et donner des questions au mid-term dont les réponses étaient écrites noir sur blanc dans le cours, et (3) finir avant l'heure. J'ai d'ailleurs moi même pu prendre la mesure de combien cela fait consensus en faisant un petit questionnaire sur ce que je pouvais améliorer pour mes cours. Les étudiants ont répondu sans gêne : "give bonus points", "early release" (finir le cours avant l'heure), "let us look at our phone during class". Sans commentaire. Le 14 février, pour la saint Valentin que mon mari ne pense jamais à fêter, on a eu pour la troisième année de suite droit à une part de gâteau avant le repas.
Ce jour là on fête l'anniversaire de Marika qui d'ordinaire rentre chez elle (dans sa misérable boarding house) dès qu'on se met à table pour le dîner vers 19h. Exceptionnellement on a commencé le dîner par un chant d'anniversaire et un soufflage de bougie et on a avalé une part de gâteau avant même le repas. Marika a pu ensuite filer 10 minutes plus tard en nous laissant devant riz fris et brocoli (un classique pour nous!). Vite fait bien fait mais ca marque le coup! Joyeux anniversaire indispensable Marika!! Tous les matins, c'est le même rituel sur le pont piéton qui lie la station de métro et l'université Lingnan où Matthieu et moi travaillons. Des petits groupes d'habitants de grandes tours du coin font leur gym. Il est tout juste 8h quand j'arrive à leur niveau, après avoir laissé les enfants au bus pour l'école. Ce qui est épatant c'est que l'endroit est très glauque et surtout au dessus d'un espace arboré où il serait quand même beaucoup plus agréable de sociabiliser. Mais non, les chinois préfèrent se mettre au milieu du passage des piétons qui sont du coup obligés de décrocher de leur téléphone pour zigzager entre les grappes de gymnastes. Il faut faire attention de ne pas shooter dans leur petit poste audio qui diffuse une musique stridente qui rythme leurs mouvements. Tout ça n'est pas très zen surtout que comme la fac est non fumeur le sol est souvent jonché des cigarettes et autres détritus que les étudiants souvent étrangers ont laissé là après leur réunion de la veille. On arrive ensuite au sas d'entrée de l'université qui jouxte la piscine. Elle vient d'être re-remplie après les deux mois d'hiver (cette année très doux, on a pas sorti les chauffages d'appoint). Mais je doute que quiconque y mette un pied avant le mois d'avril. La vue est typiquement hong kongaise, des tours hautes (30 ou 40 étages) avec des toutes petites fenêtres souvent calfeutrées par du bordel. Mon bureau n'est plus qu'a 50 mètres, au 3ème étage, la fenêtre en haut à gauche. Matthieu est au deuxième. Le bureau d'à côté (gauche) est déjà allumé, mon collègue directeur du master de finance est un lève tôt. Je m'oblige à monter les escaliers à pieds, phénomène très rare ici. Il y a souvent la queue devant les ascenseurs car même les étudiants qui vont au premier étage le prennent. Et voilà arrivée, c'est parti pour une journée de bureau. Il faudra que je file vers 17h30 maintenant il faut rentrer tôt pour faire les devoirs. S'il faut compter 10 minutes pour Ulysse qui a compris l'intérêt de faire les choses vite, il faut souvent passer au moins 30 minutes avec Avril. Les tables de multiplication, les conjugaisons et des mots à écrire sans faute: il est rare d'arriver au bout sans une ou deux prises de tête sur le thème j'aime pas, je sais pas....
Je laisse derrière moi le campus (toujours un peu en chantier depuis la tempête de Mangkhut qui a mis à terre pas mal d'arbres) et file dans l'autre sens. La grippe à Hong Kong c'est le sujet du moment. Il semble que les hôpitaux soient pris d'assaut, le gouvernement a même annoncé une prime pour le personnel soignant qui doit faire face depuis 2 semaines à l'afflux d'enfants et vieux. Quand j'ai demandé au professeur de guitare d'Ulysse un hongkongais pourquoi les gens allaient à l'hôpital alors qu'ils étaient sûrs d'y passer 12 heures d'attente, il m'a répondu qu'ici on pense qu'il n'est pas possible de se guérir sans voir de docteurs. Ce qui est fou c'est qu'il n'y a pas de services de médecins qui se déplacent, ce qui dans cet espace resserré serait quand même une bonne alternative à l'engorgement des urgences. Ici la gestion des virus est simple, elle est laissée aux familles et donc comme l'année dernière toute école touchée par plus de 3 cas de grippes devaient fermer. Les vacances du nouvel an chinois étant vendredi prochain, le gouvernement espère que l'épidémie de grippe s'éteindra d'ici la rentrée après les vacances. Les écoles ont commencé à fermer et mardi dernier on a reçu le sms fatal. Pierre avait donc gagné royalement 10 jours de vacances en anticipé. Trois jours plus tard les autorités annonçaient que c'est l'ensemble des maternelles qui devaient fermé une semaine avant le début officiel des vacances. La primaire n'est pas (encore?) concernée de sorte que j'ai commencé à planifier des playdates où Marika emmener Pierre et des sorties aux classiques Disneyland et Ocean Park. Mercredi, Jeudi et Vendredi Pierre avait donc son agenda bien plein. Et patatra, Ulysse a commencé à avoir de la température. Jeudi c'est Matthieu qui l'a gardé et Vendredi c'est moi pour nous assurer qu'il puisse se reposer (sans la présence de Pierre) et que Pierre qui lui n'était pas malade honore ses engagements.
Samedi c'est Matthieu qui a commencé à montrer des signes de faiblesse. On est quand même allé en famille à Disney on Ice le samedi matin mais Matthieu et Ulysse sont repartis assez vite se mettre sous la couette. Dimanche, malgré l'anniversaire d'Avril ils n'étaient toujours pas d'aplomb et donc on les a laissés au lit. Ca faisait 4 jours à 40 de fièvre pour Ulysse, et donc on est passé aux antibios qui restaient dans la pharmacie. On se saura jamais si c'est ça qui a marché mais ce matin lundi donc Ulysse n'a plus de fièvre mais toujours une bonne toux et la tête enrhumée de sorte qu'on va le garder au chaud une journée de plus. Matthieu va mieux aussi et a cours ce matin, moi c'est l'après midi. On va donc alterner pour assurer la garde pendant que Pierre part à Disneyland avec Marika retrouver des copains. Finalement cet arrangement est plutôt bon car ce matin au réveil Avril avait 38.5 de fièvre et toussait. Elle aussi est donc restée à la maison!! Espérons que tout le monde soit rapidement guéri et que ceux qui résistent Pierre et moi ne succombions pas à notre tour. Hier Pierre était invité à un anniversaire, une gamine franco-hongkongaise qu'il n'apprécie pas plus que ça dans sa classe. Scarlet donc fêtait ses 6 ans et avait invité une petite dizaine de gamins de sa classe. On avait pris bonne note via une suite de textos qu'il fallait amener les couverts pour l'enfant invité (histoire de ne pas générer trop de déchets, ce qui est en soi une bonne idée) et qu'il ne fallait pas amener de cadeau, juste une carte avec un billet de max 50 HKD (6 euros) pour qu'il y ait un gros cadeau comme un vélo par la suite. Le père expliquait dans le détail qu'il ne voulait pas que sa fille qui avait été couverte de cadeaux à Noël croule à nouveau sous des tonnes de cadeaux, ce qui n'était ni bon pour elle ni pour la planète. Cette initiative iconoclaste pour Hong Kong nous a plutôt séduit et également grandement facilité la tâche d'autant qu'on ne connaissait pas Scarlet. Le dernier message reçu nous invitait à déguiser notre enfant pour une boom avec comme conseil une tenue disco et une référence à Abba. Pierre et Scarlet n'ayant que 5/6 ans on s'est évidemment dit que c'était sans doute attendre beaucoup d'enfants si petits qu'ils apprennent la chorégraphie des meilleurs tubes de Abba mais bon. Le jour J on était donc là à l'heure dite avec Pierre bien dans le thème. On avait utilisé la matinée pour finaliser la tenue en trouvant la perruque, les lunettes et le noeud papillon sur Hong Kong Island (tant pis pour les dommages écologiques inévitables que la production de ces biens non essentiels ont impliqués). On s'est retrouvé dans le clubhouse (la salle commune de la résidence) de nos hôtes pour comprendre qu'ils n'avaient pas mégoté sur la fête. Il y avait là deux animateurs d'une société d'animation pour enfants en train de monter une sono digne d'une fête de mariage. On était parti pour laisser Pierre et aller faire un tour en vélo avec les deux grands mais comme ils connaissaient des enfants et se sont mis à jouer on est en fait resté. Il fallait quand même faire honneur au superbe buffet varié (sushi, saucisson, fromage, fruits, gâteaux) et au sublime gâteau d'anniversaire en forme de licorne. Les animateurs ont enchainé les animations musicales et les jeux de sorte qu'on a pas trop vu les enfants ce qui est quand même l'objectif de l'investissement j'imagine. Surtout, la musique était quand même assez forte pour décourager les discussions poussées entre adultes mais chacun de notre côté Matthieu et moi avons rencontré quelques parents sympas, dont une instit, une bibliothécaire et un correspondant AFP. Sans doute qu'aucun d'entre eux ne cherchera à dépasser les dépenses de l'anniversaire de Scarlet qui selon nos petits calculs dépassaient les 1000 euros. Bon quand on aime on ne compte pas...
On est sorti de là à 18h les estomacs remplis, un coup de taxi et une assiette de petits pois qui n'a enchanté personne, tout le monde est allé se coucher. Surtout Ulysse qui avait bien profité des déguisements fournis par l'organisation!! Il ne quitte plus mon sac à dos. J'ai enfin reçu mon détecteur portable de pollution Plume, commandé alors qu'il était en phase de prototype il y a plus d'un an. Il est maintenant de tous mes trajets. Je l'ausculte avec anxiété dès que j'entre dans un bâtiment, quand j'en ressors, quand je prends les transports. Il est très discret et peu en une pression de doigt afficher une couleur assez informative: vert c'est super, jaune moins bien, rouge c'est pas top, et violet c'est dangereux. Premier constat, la pollution est très localisée: d'une rue à l'autre on passe du vert au violet. Deuxième constat les intérieurs peuvent être plus pollués que les extérieurs. Si les centres commerciaux sont visiblement dotés de filtre, de nombreux restaurants sont juste mal ventilés et surtout il faut se méfier du métro. Illustration avec mon trajet quotidien de chez moi, en bas à droite vers la faculté (en haut à gauche). Je sors de chez moi m'assois dans le métro après alors largué les enfants à leur bus scolaire à 7h30 puis j'arrive 30 minutes plus tard à l'arrêt de la faculté. Entre les deux un long tunnel dans lequel mon GPS est un peu perdu. Regardez bien c'est là où ça devient violet. C'est encore plus clair sur le relevé minute par minute: entre 7h36 et 7h46 je suis pendant 10 minutes dans une concentration toxique de particules, mal dispersées par le système de ventilation. Moralité, je porte un masque anti-pollution!! Et je suis très contente de moi!!
Ici il est assez courant que les gens portent un masque chirurgical pour garder pour eux leurs bactéries ou virus et limitent la contagion de leur grippe. Du coup ils ne tiquent pas et doivent penser que je suis malade. Il est évident que le métro parisien ne doit pas être mieux... j'ai même lu que la RATP allait installer des filtres à particules dans les gares les plus touchées. J'ai hâte de tester cela in vivo à notre retour cet été!! Paradoxalement le week end à Manille m’a fait prendre conscience de certains aspects franchement appréciables de Hong Kong : pas de terrains vagues remplis d’ordures, pas d’enfants qui font la manche aux feux rouges, pas de personnes endormies sur les trottoirs et pas de molosses armés qui regardent les sacs à l’entrée des magasins ou des restaurants.
C’est vrai Hong Kong c’est très sûr. Tellement sûr que la première pensée qu’on a quand on a oublié un sac dans le métro ou dans un lieu n’est pas bon sang c’est perdu mais zut où vais-je trouver le numéro de téléphone des objets trouvés. Une illustration toute fraîche à notre retour de week end. Ulysse a oublié son sac à dos dans la navette qui nous a ramené de l’aéroport. On s’en rend compte sur le chemin de la maison. Il est 19h un lundi férié. J’appelle les objets trouvés du métro (MTR ici) normalement ouvert jusqu’à 20h. Je laisse un message. Un peu dépitée je me mets en quête du numéro direct de la station terminus de la navette. Mon téléphone sonne, c’est « les objets trouvés » qui me rappelle (ca on est d’accord c’est impossible en France), je décris le sac donne mes coordonnées précises. On me rappelle 10 minutes plus tard, ils ont retrouvé le sac, ils conseillent de venir le chercher sans attendre le lendemain pour que cela soit plus efficace. Matthieu le récupérera 30 minutes plus tard. Là c’est sûr que cela fait aimer le système efficace du MTR et aussi le fait que la criminalité à Hong Kong (y compris le vol ou le non rendu d’objets abandonnés) est au plus bas. Quand on nous demande comment c’est la vie à Hong Kong, on a plein de choses à raconter. Des trucs bien et des trucs moins bien, dont ce blog se fait souvent l’écho. Il y a en outre un point que j’ai un peu de mal à expliquer : un des côtés désagréables de la société hongkongaise tient au fait qu’elle est profondément dépressive. J'ai du mal à convaincre, parce que, bah, après tout, la France, comme une bonne partie de l'Europe est aussi dépressive, non? Et bien, non, du moins pas comme Hong Kong. C’est quelque chose qui m’a marqué cette année, alors que mes cours m’amenaient à discuter avec les étudiants de Hong Kong en général et de leur vie en particulier. Il ressortait systématiquement de ces discussions que les jeunes hongkongais, dans une grande proportion, ont une vision noire, désespérée et désespérante de leur avenir. Et ils sont résignés. Bien sûr, il y a des mouvements de protestation. Mais depuis l’échec de la révolution des parapluies, une bonne partie des jeunes semblent avoir abandonné l’idée d’être heureux un jour et de pouvoir changer quoi que ce soit à cet état de fait. Leur avenir est pourri, il n’y a rien à y faire et ils ont renoncé à faire preuve de volonté et de créativité pour construire quelque chose qui leur conviendrait mieux. Alors voilà, pour mes interlocuteurs souvent dubitatifs, un exemple pour mieux comprendre. L’autre jour, à la fac, on avait une réunion de l’ensemble des profs pour discuter du cas des étudiants en échec. A l’appuis de leur demande de rattrapage, les étudiants joignaient une lettre expliquant le pourquoi de leurs mauvais résultats. Du classique : maladie, problèmes familiaux, nécessité d’avoir un petit boulot chronophage... Mais l’un d’entre eux a mis noir sur blanc ce que beaucoup m’ont dit par ailleurs. C’est là-dessous et j'imagine mal un étudiant français, tout aussi pessimiste qu'il soit, écrire un truc pareil. (pour info, 15K de dollars de Hong Kong, c'est grosso-modo 1 500 euros et 200 pieds carrés, c'est un peu plus de 18m2) :
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