Dimanche dernier pour nous changer les idées et nous dégourdir les jambes Matthieu et moi avons vendu aux enfants la ballade de Ng Tung Chai Waterfall parsemée de chutes d'eau. J'avais bien vu qu'entre les 5 chutes d'eau il y avait pas mal de marche à faire en montée mais j'espérais que les enfants soient d'attaque. On y est allé en taxi pour être déposé au plus proche et éviter des km superflus et grand bien nous en a pris. On a fait nos premiers pas à 10h, très vite une micro chute, une pause mais pas le temps de s'arrêter. Les guides parlaient d'une marche de 3 heures non stop, si vous voulez d'arrêter à chaque chute et rentrer pour le gouter il ne fallait pas trainer. Après 30-40 minutes en montée douce on arrive à bottom fall. On était bien trempés de sueur et donc les enfants et Matthieu n'ont pas hésité à piquer une tête. 10 minutes plus loin une autre chute et un autre bassin. On a continué et atteint une nouvelle chute qui n'était pas dans la liste, et bizarrement c'était là où le bassin était le plus profond et où il y avait le moins de monde. D'ailleurs, il y avait de manière surprenante pas grand monde. Quelques grappes de marcheurs hong kongais agguéris et sur-équipés et des gweilos bien rougis par l'effort dont on faisait partie. Les locaux ne se baignant que rarement on avait les piscines naturelles pour nous seuls. On a fait notre pique nique à la chute sans nom car il allait nous falloir des forces pour atteindre la "main fall". La main fall était la plus haute et la plus impressionnante mais le bassin était trop peu profond pour s'immerger en entier. Pieds nus, sans chaussures de rivière c'était peu agréable et là par contre il y avait une vingtaine de personnes. J'ai bien senti que les enfants qui avaient vu des gens repartir dans le sens inverse commençaient à s'inquiéter de la suite du programme. Il ne fallait pas leur laisser de choix et continuer le circuit qui était une boucle : encore de la montée jusqu'à la "scatter fall" puis une heure de descente bien raide pour dévaler tout ce qu'on avait monté. A scatter fall on s'est donc baigné pour la dernière fois et nous sommes engagés sur le chemin du retour. Les râleries ont commencé, nos genoux et chevilles ont souffert dans la descente mais les enfants ont quand même reconnu que c'était pas mal. A 15h on a récompensé tout le monde avec un coca glacé vendu par un riverain qui n'a pas perdu le sens du business puis on a sauté dans un bus pour rentrer. Il n'avait pas de taxis rouges qui répondaient à ma commande mais comme c'était dimanche il y avait des bus. Ce n'est en fait pas le bon du monde, en 15 mn de bus on était à la station de MTR Tai Wo reliée en 30 mn à notre hôtel mais, et c'est la magie de HK, pendant 5 heures on était dans la jungle!
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Ca y est le compte à rebours est lancé. On quitte l'appartement le 9 juillet, encore 15 jours de camp divers pour les enfants et notre avion est prévu le 25 juillet. Après l'annulation des billets d'origine via le Vietnam on vient de rebooker un vol sur Air France, mais il risque d'être annulé lui aussi. Hong Kong va maintenir la quinzaine pour toutes les arrivées hors Chine jusqu'en septembre, je ne suis pas sure que beaucoup de familles feront l'aller-retour traditionnel vers la France, et donc que tous les avions annoncés volent vraiment. On espère donc revenir, mais peut-être via Amsterdam ou un peu avant le 25 juillet s'il faut prendre un vol un jour avant, qui lui sera confirmé. Matthieu et moi sommes donc maintenant dans les préparatifs du départ, les résiliations de contrat, les démarches pour apurer les impôts ici, etc. Pas très joyeux. Les sources de satisfaction sont ailleurs, notamment dans les derniers achats avant le départ. On est donc à l'affût de ces objets vus mille fois mais jamais achetés alors qu'ils sont incontournables à tout résident de Hong Kong. Le week end dernier nous avons jeté notre dévolu sur un jeu de majong dont Matthieu a appris les règles dans la douleur sur internet, et ce week-end on a investi dans des moules à gateaux et autres ustensiles de cuisine locale. C'est l'occasion de faire des achats dans des magasins qui n'existent qu'ici : des échoppes à même la rue ultra spécialisées, de quelques mètres carrés tenues par des vieilles personnes dont l'anglais nous surprend mais qui témoignent d'un autre temps, d'une époque en voie de disparition avec la multiplication des shopping malls climatisés.
Cette fin de mai marque le début des chaleurs et heureusement la fin du virus ici. Il n'y a plus de cas de covid-19 depuis 3 semaines au moins sauf pour une poignées de nouveaux arrivants qui vont directement à l'hôpital ou dans un camp. Avec la montée des températures le masque commence à être de plus en plus inconfortable, surtout ceux qui sont multi-couches comme celui fourni par le gouvernement hongkongais: hyper couvrant, 8 couches de tissu dont une avec des molécules de cuivre. On va le garder pour la France et ici on va surtout utiliser des masques en papier. On sent le soulagement et le retour annoncée d'une vie normale: la piscine de notre résidence va ré-ouvrir la semaine prochaine et la règle des "moins de 8" devrait être abandonnée il faut espérer dans quelques jours. Evidemment le gouvernement ne va pas trop vite et a maintenu la règle de 8 jusqu'au 4 juin inclus sans doute pour empêcher les rassemblements pour l'anniversaire du massacre de TienAnMen. Je ne pense pas que cela aurait eu trop d'impact car les commémorations ne sont pas de grande ampleur en l'absence d'un autre agenda qui se greffe dessus. Les localistes (indépendantistes) considèrent en effet qu'il n'y a pas plus de raison de commémorer le 4 juin 1989 qu'un massacre commis dans un pays étranger vu qu'ils ne se sentent pas chinois. Bon c'est un peu radical mais cela explique le manque de solidarité des différents mouvements anti mainland pour les actions de ce jour. C'était sans compter sur la nouvelle loi, annoncée par Pékin il y a qq jours: rien de moins qu'une remise en cause du principe "Un pays, deux systèmes" qui maintenait internet non censuré et liberté d'expression à HK. Possiblement d'ici quelques jours et l'adoption de cette disposition par décret à HK, toute association avec quelqu'un critiquant le régime chinois pourrait être punie de prison. Moralité, n'importe qui pourra être arrêté pour des propos critiques ou pour avoir fréquenté quelqu'un de critique... c'est très dangereux. Malgré la possibilité actuellement de se faire arrêté pour être à plus de 8, des milliers de hongkongais sont donc re-descendus dans la rue hier, dimanche 24 mai. Sans doute le redémarrage d'un long cycle avec son cortège de blessés, violences policières... Evidemment c'est très soft ici par rapport à la France: hier pas de cocktail molotov mais cela ne pourra que dégénérer. Pour nous pas question de prendre de risque malgré notre soutien aux manifestants, nous avons soigneusement évité les lieux de contestations pour faire une petite ballade dans les collines derrière chez nous: singes et réservoirs dans une cocon de forêt.
A partir de la mi-mars, la situation Covid-19 à Hong Kong s'est emballée. Le retour de résidents hongkongais venant d'Europe ou des US a enclenché une hausse de cas. Rien à voir avec la situation en France mais ici c'était la panique. Alors que début mars le gouvernement avait annoncé la réouverture des écoles pour le 20 avril, dès le 20 mars ce plan était annulé jusqu'à nouvel ordre. Le pic d'infection au delà de 25 par jour a enclenché la fermeture des terrains de tennis, des parcs enfants, des clubs de voile... Plus d'activité pour les mômes la tuile. Au delà des après midi où il devenait compliqué d'occuper les enfants, c'est notre vie sociale qui en prenait un coup car on devenait infréquentable pour 2 semaines. Trois week-ends où l'on a donc mis à contribution le livre des randonnées qui avait jusqu'à maintenant peu été ouvert. Et ce fut un peu une révélation. La région administrative de Hong Kong couvre un territoire de 1 104 km2 soit 10 fois moins que l'île de France. C'est petit mais très divers, entre les forêts junglesques du nord (nouveaux territoires), les collines dénudées de l'île de Hong Kong, les îles grandes (Lantau, celle de l'aéroport) ou petites comme Po Toi tout au sud ou Peung Chau, Cheung Chau ou Lamma (à l'ouest). Le rythme a vite été pris, avec des rando quasi tous les après midi depuis mi mars. Les enfants ne se plaignent pas trop même si ils préfèrent quand on y va avec une autre famille avec enfants. Hélas le 8 avril le gouvernement annonçait qu'on ne pouvait pas être à plus de 4, sauf cas où l'on partage le même foyer pour toutes activités sociales : resto, ballade... Bref, on a commencé à faire des ballades tous les 5 puis, parce qu'il n'est pas simple de déterminer si deux familles marchent indépendamment ou ensemble, on a fait des marches à deux familles. On a enchaîné les randos : des petites puis des plus grandes et notamment des emblématiques, comme le Lions Rock. Le Lion Rock c'est un dénivelé de 500 mètres, d'une traite pour arriver sur un petit pic rocheux qui, avec un peu de bonne volonté, peut vaguement faire penser à une tête de lion. Ce rocher est un symbole très important ici. Dans les années 1970, une sérié télé devenue inconique ("Below the Lion Rock") vantait le "Lion Rock sprit" qui résume l'esprit de ténacité, de résillience, de créativité et de solidarité du petit peuple de Hong Kong. Il ne faut pas se leurrer : il s'agissait, pour l'essentiel, d'une entreprise de nation-building non-dénuée d'arrière pensée pour l'Etat colonial de l'époque. Après les grandes émeutes des années 1960, il fallait inciter les ouvriers sous-payés et tassés dans des appartements minuscules à accepter leur sort et leurs dûres conditions de vie et de travail. Il fallait aussi forger une identité hongkongaise distincte et promouvoir un modèle de société différent pour éviter que les hongkongais rejetent le pouvoir colonial et se jetent trop volontier dans les bras de la Chine communiste (n'oublions pas que Hong Kong était l'une des lignes de front de la Guerre Froide). Le choix du Lion Rock n'était pas innocent. Le pic est dans les Nouveaux Territoires et surplombe les quartiers très denses de Kowloon, qui ont accueilli, dans les années 1950 et 1960, des masses d'immigrés venus de Chine. Il s'agissait qu'ils se mettent au boulot, d'éviter qu'il regrettent leur choix, qu'ils rompent définitivement les ponts avec la mère patrie et développent un amour du modèle proposé par les anglais. C'était essentiel sur le moment pour la paix sociale, mais aussi pour l'avenir. La rétrocession des Nouveaux Territoires étant inévitable, avoir le soutien du peuple (et notamment dans ces territoires qui n'étaient qu'une possession britannique temporaire) permettait aux anglais d'avoir un atout supplémentaire au moment d'arriver à la table des négociations. Ca a plutôt bien marché. La chanson du générique de la série est encore connue de tous, et le "Lion Rock Spirit" fait aujourd'hui pleinement partie de l'identité des hongkongais. Pas étonnant qu'il soit aujourd'hui remis au goût du jour par les mouvements "anti-establishment", qui s'appuient sur les sentiments identitaires des hongkongais et tentent de construire une histoire de résistance du lion hongkongais, fier, courageux et obstiné, face au panda chinois, massif, puissant, mais borné, stupide et balourd... A l'automne dernier, au moment où les manifestations battaient leur plein, les protestataires ont entrepris plusieurs expéditions sur la tête du lion pour y derouler des banderoles géantes ou y erriger une espèce de statue de la liberté, petite soeur hongkongaise de l'éphemère déesse de la démocratie de la place Tiananmen. Bref, qui ne montant pas n'étant pas hongkongais, c'est évidement l'ascension à faire. Et on l'a fait. Les genoux furent douloureux mais d'en haut, on a une très belle vue sur la baie de Hong Kong et des tours de Kowloon qui emergent de la forêt (d'ailleurs, beaucoup recommandent l'assension en fin de soirée ou de nuit pour voir les lumières de la ville). Au-delà du Lion Rock, la découverte ça a vraiment été la multitude et la diversité des randonnées. En bord, de mer, dans la campagne, en forêt, sur les chemins de crête, aux abord des micro-villages faits d'une poignée de bicoques improbables construites de bric et de broc, à 1000 lieue des tours étincellantes de Central. Malgré la chaleur (il fait maintenant 30 degrés) on arrive à rester relativement au frais. Il y a évidemment les ballades autour des réservoirs, mais là on est souvent plus exposé au soleil. On est loin d'avoir tout fait d'autant que certaines ballades exigent de décoller tôt notamment pour prendre un bateau. On a déjà coché l'ile de Po Toi tout au sud, un air de Bretagne avec ses falaises déchiquetées. Il faut maintenant que l'on se motive pour les destinations tout au Nord-Est, des zones seulement accessibles en bateau avec des départs dès 8h30 à 30 mn de taxi de chez nous. On va essayer !
Le week end dernier nous sommes retournés au parc de loisir camping de Saiyuen. Dès l'arrivée sur l'île de Cheung Chau on est saisi par le dépaysement. C'est tranquille, ça sent la marée. Les gens se déplacent en bicyclette. Maintenant que l'on a des tentes, le week-end vaut vraiment le coup. A peu de frais on peut profiter de l'espace et de la tranquillité de ce parc peuplé de biquettes, où les enfants disparaissent. Les garçons d'un côté et les filles de l'autre. Les filles discutent et s'occupent avec les chèvres. Les garçons font des cabanes et bricolent autour du feu. Cette fois-ci on y est allé avec 5 autres familles qui avaient des filles de la classe d'Avril mais la bonne surprise c'est qu'il y avait également des garçons et qu'on est tombé sur une autre famille française avec des garçons de l'âge d'Ulysse et de Pierre. Tous étant dans le Lycée français ils se connaissaient vaguement et on aurait dit qu'ils étaient meilleurs amis depuis des lustres. Bref, les parents ont pu se relâcher. C'est d'autant agréable que l'on a plus de petits et donc on est de moins en moins sollicités même par Pierre pour gérer ses affaires (pipi, soif, faim etc.). Bon il y a évidemment des limites, et c'est souvent pour la recherche de leurs copains ou de leurs affaires qu'ils réapparaissent, mais c'est furtif. Le camp organise diverses activités: tir à l'arc, bubble soccer, djembe... Au programme des adultes, bbq et repos au soleil. Le temps passe vite, il faut replier les tentes, reprendre le bateau et replonger dans la fin de week-end typique: argh les devoirs, argh il faut se laver... Les enfants osent un "je ne veux pas aller à l'école lundi". Je peux comprendre que le rythme des précédentes semaines leur a faussement donné l'impression que les loisirs sont la norme et l'école c'est l'exception.
Dans trois semaines c'est les vacances de Noël, ensuite 3 semaines d'école et c'est Chinese New Year, ça risque de ne rien arranger. Pauvres enfants. C'est un des grands classiques Hongkongais et, forcément, il fallait bien qu’on se décide à aller cocher cette case avant de s’en aller. Pour rappel, le territoire de Hong Kong est très peu urbanisé. Moins de 70% de la surface est construite. Cela fait que les gens s’entassent sur très peu d’espace et ça donne son caractère unique à la géographie de Hong Kong : une juxtaposition de lieux hyper-denses et de nature sauvage. Enfin, les Hongkongais disent « sauvage », mais c’est pas si sauvage que ça. C’est de la nature, du vert, mais ça reste très entretenu. Il y a par exemple beaucoup de sentiers de randonnées, mais ils sont presque tous bétonnés. Toujours est-il que la nature fait partie intégrante de la vie et de la culture hongkongaise et que, même si trainer dans des centres commerciaux reste l’activité dominicale principale, beaucoup profitent de ces espaces vierges de constructions. La mer : la plage, les sorties en bateaux, la pêche, les entrainements de dragon boat… Et la montagne : des randonnées en tous sens, plus ou moins ardues, et plus ou moins sportives. Ca va de la marche tranquille sur une route pédestre en promenant un petit chien dans une poussette (les chiens, c’est connu, ne doivent pas poser une patte par terre : c’est sale), au truc de monomaniaque où il s’agit d’enchainer les chemin de crête en courant. Mais dans tous les cas, les hongkongais sont généralement super équipés et quand ils font de la randonnée, c’est souvent couvert de micro-fibres fluo, avec des bâtons de marche et les chaussures derniers cri. Tout ça pour dire qu’aller marcher est une des activités les plus agréables à pratiquer ici. Les paysages sont vraiment beaux et quand la température le permet (de Novembre à Mars), on passe toujours des moments très agréables et très dépaysants. On a sillonné dans pas mal d’endroits, mais ce qui nous manquait encore, c’est d’aller camper. Le grand classique évoqué ci-dessus, c’est en effet d’aller planter sa tente sur une plage pour profiter d’une nuit au grand air. Aller dormir sur la plage lorsqu’on est locataire dans la ville à l’immobilier le plus cher du monde, ça peut sembler passablement tordu. Mais c’est quand même un bon moyen de se changer les idées. La plage de Sai Wan (du côté de Sai Kung, au Nord-Est de Hong Kong) est l’un des bons spots pour ça : c’est du camping sauvage (sur la plage), mais tout de même sur une zone où cette activité est officiellement autorisée, et où l’on trouve non loin un petit restau qui permet de se nourrir sans avoir à trimbaler des vivres pour une famille nombreuse. La plage, de nuit et au petit matinOn y est allé ce week-end avec une autre famille. Bien sûr, il a fallu s’équiper. Le restau de la plage propose des tentes à la location, mais pour le tiers du prix du neuf. On a donc investi en se disant que c’est - sans nul doute possible - le début de très nombreuses aventures au grand air. On est alors partis, chargés comme des Dupont-Dupond, avec nos sacs remplis de tentes et de tapis de sols dont les étiquettes décathlon pendouillaient encore.
En réalité, on a fait au plus simple, en limitant la marche au minimum. Mais c’est en partie la faute de l’autre famille. Le père est fan de surf, et il trimbalait un matériel impressionnant interdisant toute randonnée un tant soit peu ambitieuse. Départ de Sai Kung, en taxi, jusqu’à un col, et une redescende tranquille vers la plage en 3 petits quarts d’heure. On a cherché un coin à l’abris du vent pour planter nos piquets. Ensuite, glandouille sur la plage, diner au restau le soir (l’incontournable duo riz sauté / nouilles sautées), et l'indispensable veillée autour d'un feu de bois . Ensuite, au dodo : une tente pour les enfants, l’autre pour les parents. Dormir sur la plage, c’est bruyant, mais ça ne nous a pas empêchés de passer une bonne nuit. Le lendemain matin, les enfants ont loué des planches de surf et des body board pour jouer dans les vagues (assez mahousses). L’ainé de l’autre famille se débrouille bien en surf, et a pris Pierre sur sa planche. Quand à Avril et Ulysse, ma foi, ils ont réussi à prendre quelques vagues tous seuls. Ca reste du petit surf dans la mousse, mais c’est quand même pas mal pour des débutants. On a ensuite plié nos affaires et à l’heure du déjeuner, bonne surprise : le restaurateur nous a annoncé qu’il allait y avoir des bateaux pour rentrer. Normalement, les week ends, des petites vedettes d’une vingtaine de places viennent s’échouer sur la plage pour ramener les gens à Sai Kung. C’est super pratique, ça fait une très jolie balade en bateau, et comme les gars foncent à toute berzingue, c’est mieux que n’importe quel manège pour faire hurler de plaisir les enfants (et faire grincer les lombaires des parents). Vu l’état de la mer, on s’attendait à ce qu’il n’y ait pas de bateau ce week end. On se préparait donc à devoir remonter à pied (ce qui n’était pas bien grave en soi), puis à devoir se dégoter un taxi pour redescendre vers Sai Kung (c’est plus chaud). Mais les vagues s’étant calmées dès le dimanche midi, on est finalement rentrés en bateau, puis en taxi jusque chez nous. On a ramené des tonnes de sable dans nos bagages, des enfants épuisés et sentant le feu de bois, et de bons gros coups de soleil. Surtout, on est revenus avec l’impression d’être partis bien longtemps et bien loin. Maintenant qu’on est équipés et qu’on a acquis un statut de vétérans, nul doute qu’on va tenter de remettre ça avant notre départ. En 1841, Charles Elliot a choisi une petite ile rocheuse, située non loin du territoire portugais de Macao, pour implanter la colonie Britannique en Chine. Ce faisant, il a désobéi aux instructions de lord Palmerston, le secrétaire aux affaires étrangères de la reine Victoria. Celui-ci voulait s'implanter dans les iles de Zhoushan, c'est-à-dire bien plus au Nord (en face de Ningbo, au sud de Shanghai). Le choix de Charles Elliot était celui d'un militaire (il se doutait qu'il était préférable, pour plus de tranquillité, d'éviter la provocation en s'implantant loin de Pékin). C'était aussi celui d'un marin. Le but de cette petite colonie était d'avoir un comptoir sous autorité britannique pour servir de base arrière pour les grandes compagnies commerciales anglaises (en gros : exporter de l'opium et n'importe quoi d'autre vers la Chine, importer des coolies chinois qui vont aller travailler dans les plantations et les chantiers de construction en Amérique et aux caraïbes, et servir de chantier naval et d'entrepôt pour le commerce en transit entre les Indes et tout l'Extrême Orient). Pour les marins, ce petit territoire excentré avait un atout essentiel : c'est un ensemble d'iles montagneuses qui plongent à pic dans la mer et offrent donc un grand nombre d'abris naturels en eaux profondes : l'endroit parfait pour un port. C'est ainsi que fut créé ce lieu entièrement dédié au capitalisme décomplexé et au commerce maritime. Il fût baptisé Hong Kong, soit littéralement, le port parfumé : 香 (parfum) et 港 (port). Tout ça pour dire que Hong Kong, c'est sans doute beaucoup de choses, mais c'est avant tout un port. Bien sûr, avec le temps les échanges par voies aériennes (l'aéroport) et surtout les échanges financiers ont pris une importance grandissante, mais le bon vieux port reste un élément essentiel de la ville. En 2004 c'était le plus grand port du monde. Depuis, sa croissance a été lente (comparée notamment à celle de ses concurrents chinois) et il se situe aujourd'hui à la 6e place (le premier port Européen, c'est Rotterdam, à la 11e place). Il n'en reste pas moins que la zone portuaire impressionne par sa taille et génère un trafic incessant. Il est d'ailleurs toujours étonnant, lorsqu'on est à la plage, de voir passer non loin des porte-containers géants, comme des monstres tranquilles. Le week-end dernier, nous sommes allés y voir de plus près. Le dimanche matin, on s'est embarqué avec quelques dizaines d'autres dans une grosse "jonque" (bon, c'est en fait un yacht, mais, à Hong Kong, on dit "jonque" - junk en anglais- et d'ailleurs, d'avril à novembre, on organise volontiers des "junk party" où l'on privatise un bateau à la journée pour aller manger, picoler et se baigner entre amis dans l'une des baies de l'ile). Cette croisière était proposée par un néo-zélandais qui a passé quelques années à trimbaler des conteneurs pour Maerks. Le clou de la journée était une visite des bassins du port. C'était pas mal du tout et très instructif. Bien sûr, il n'y avait rien qu'on ne pouvait imaginer avant d'y aller : des portiques pour charger-décharger, des conteneurs, des porte-conteneurs géants, des porte-conteneurs plus petits pour dispatcher les cargaisons, etc. Mais tout de même : la taille de tout cela impressionne. Des containers, il y en a des milliers, les porte-conteneurs sont comme d'immenses barres d'immeubles : 12 étages (au-dessus de l'eau) et plusieurs centaines de mètres de long, les portiques forment une forêt dense... et très très peu de tous petits bonhommes pour faire bouger tout cela. La visite valait clairement le coup d'oeil et les explications de notre skipper néo-zélandais nous ont apris pas mal de choses (ses histoires de piraterie moderne seront sans doute tout ce dont se souviendront les enfants avec le buffet barbecue).
En revanche, questions parfum, il faudra revenir : ce jour-là, Hong Kong était plongé dans un nuage de pollution hallucinant. Un typhon sur Taiwan empêchant la dispersion par l'est de la pollution chinoise qui du coup stagnait sur nos têtes. 2019, année de coupe du monde de rugby ! Bien évidement, nous ne pouvions pas passer à côté de cet événement majeur. Bon, si, en vrai, on aurait très bien pu (dû ?) le faire. Mais le fait est que le rugby a soudainement pris une place non-négligeable dans notre quotidien. Cette passion nous est venue par hasard : au mois de juin dernier, le lycée français de Hong Kong a lancé un appel à ses élèves de CM et 6e pour constituer une équipe mixte de rugby à 7 afin de participer à une compétition entre différents lycées français d'Asie, en marge de la coupe du monde... à Tokyo (oui, oui, un petit projet pédagogique, en toute simplicité).
Entrainée par une copine, et sans doute excitée à l'idée de partir en voyage sans parents, Avril s'est dit que oui-pourquoi-pas. Je vous passe les détails de la sélection des joueurs-ses, des entraînements et de cette aventure nippo-rugbistique qui feront l'objet d'un autre billet de blog. Mais une des conséquences, c'est qu'Avril devait se mettre un peu à niveau et que Ulysse s'est dit que courir dans tous les sens et rentrer dans les autres, ça semblait sympa. L'adage préféré des familles nombreuses étant que quand il y en a pour 2, il y en pour 3, Sandra a fini par tous les inscrire au rugby. Les voilà donc enrôlés chez les Tigers, et astreints aux entrainement hebdomadaires... tous les dimanches matin, dès 8h30. Dans un vieux réflexe, sorti sans doute du fin fond de notre cerveau reptilien façonné à l'époque où nous n'avions pas d'enfants, notre première réaction a été de se dire "8h30 ?? Le dimanche ??". Mais on est vite revenus à la triste réalité : de toute façon, nos enfants se lèvent toujours avant 7h, qu'il y ait école ou non. Les entrainements du dimanche matin, c'est donc pas trop contraignant. Et pourtant, les deux premiers ont eu lieu sous une chaleur écrasante et le dernier a démarré par une pluie tropicale surréaliste. Mais, pour l'instant, personne ne se plaint. Il faut dire que, pour les parents, finalement, c'est plutôt bien. Un seul peut embarquer les trois, s'installer dans un coin avec un bouquin, et laisser l'autre parent tranquille pour toute une matinée. Et pour les enfants, c'est plutôt sympa. Il faut voir que le rugby, à Hong Kong, c'est un truc assez sérieux, héritage colonial britannique et forte population australienne oblige. Un des événements culturels majeurs ici c'est le tournois des Sevens (du rugby à 7), qui est une date importante du calendrier mondial de la discipline. Il y a aussi beaucoup d'équipes aux quatre coins du territoire et on voit très souvent des gamins ou des jeunes - et notamement beaucoup de filles - allant ou revenant de leurs entrainements. L'entrainement dominical des Tigers vaut le coup d'oeil. On est à King's Park, un ensemble de terrains un peu en hauteur et donc avec une vue assez sympa. Le dimanche matin, c'est un entrainement reservé aux enfants. Mais, des enfants, il y en a plus d'une centaine ! Tous en jaune et noir, équipés de protège-dents, et répartis par groupes d'age, sur 4 terrains. Ils sont encadrés par des coachs bénévoles. Souvent (très) ventripotents, ils sont 3 ou 4 par groupes et font répéter les gestes techniques : passer, esquiver, plaquer, tomber, libérer le ballon, le protéger, pousser, etc. L'ambiance est bonne, détendue, mais c'est assez sérieux et intensif, même pour les U-7 (under-7) de Pierre. Il paraît qu'il y aura bientôt des compétitions avec les autres clubs, histoire de se frotter un peu aux Pirates de Discovery Bay, aux Sandy Bay de HK University, aux Stingrays de Sai Kung et aux Valley Fort de Stanley. Vu la taille des clubs, il paraît que c'est une foire bigarrée indescriptible. Nul doute que, cette année, les U-7, U-9 et U-10-girls vont faire sauter le panneau d'affichage. Go Tigers ! Ca chauffe à Hong Kong ces jours-ci. Après des mois de protestations diverses, Carrie Lam a finalement décidé de retirer définitivement la loi d'extradition (the "evil bill"). Trop tard, trop peu répondent les manifestants qui ont maintenant accumulé quatre autres revendications majeures : une commission d'enquête sur les violences policières, l'abandon des poursuites pour "émeutes" (cette qualification change tout en termes de risque pénal), l'amnistie des manifestants pacifiques, et la désignation des dirigeants au suffrage universel (on peut rêver...). Entre temps, la tension policière s'est nettement renforcée, avec l'interdiction de tout rassemblement politique (ce qui conduit les manifestants à l'illégalité ou à jouer avec les mots en organisant des rassemblement religieux), des forces anti-émeutes qui occupent les stations de métro et les lieux clés, le filtrage strict des accès à l'aéroport, la fermeture de lignes ou stations de métro, et des épisodes de matraquages plus ou moins aléatoires. C'est un peu difficile maintenant d'avoir de grandes manifestations de masse, mais les protestations continuent, sous diverses formes : - Des échauffourées sporadiques - Des démonstrations d'élèves et étudiants devant les écoles et universités (notamment des chaines humaines de lycéennes, vêtues de leurs uniformes surannées d'école catholiques... et de masques à gaz). - Des cris et slogans lancés tous les soir à 22h depuis les fenêtres des appartements (c'est assez étonnant ces hurlements en cantonais venus de nulle part qui résonnent en pleine nuit entre les tours d'habitation). - Les fameux "Lennon walls". - Et les réseaux sociaux qui bruissent de rumeurs. Le truc bien avec ce mouvement largement animé par les jeunes, c'est que c'est très créatif. Notamment, comme pour un bon vieux mai 68, les étudiants des beaux arts et tout ceux qui ont un peu de talent produisent des affiches très originales qui finissent sur les Lennon walls ou les réseaux sociaux. Voici un aperçu des meilleures production qu'on a récupéré sur les comptes Twitter que l'on suit un peu (enfin surtout Sandra, qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans les tréfonds du web protestataire). Les sources d'inspiration sont multiples mais il y en quelques unes qui dominent largement. 1- Les mangas japonais 2- Les codes graphiques traditionnels Chinois en tout genres (Art traditionnel chinois, art de propagande maoiste, art populaire). La dernière des quatre images ci-dessous s'inspire des calendriers, très populaires, qu'on trouve partout à Hong Kong et l'affiche, un peu art déco, en tête de ce billet détourne les codes des affiches publicitaires très en vogue avant-guerre, de Shanghai à Hong Kong. 3- Le MTR. Beaucoup d'affiches détournent la charte graphique du Métro de Hong Kong (le MTR). Sans doute parce que c'est quelque chose de typiquement Hongkongais, identifiable par tout le monde et donc facile, efficace et amusant à détourner. Mais aussi parce que le MTR a, à plusieurs reprises, tout bonnement fermé des stations et lignes à la demande (voire en anticipant les demandes) de la police. Cela a exacerbé le sentiment que le MTR, si présent dans la vie quotidienne et qui fait plutôt la fierté des Hongkongais, est à la botte du pouvoir. Enfin et surtout parce que pas mal d'actions ont eu lieu dans le métro ces derniers temps, dont certaines très violentes qui ont marqués les esprits. On a eu, au mois d'aout, à la station de Yuen Long, une attaque de manifestants par quelques dizaines de gros bras de la mafia. Plus récemment, la station Prince Edward a été le terrain d'un coup de force des policiers (les "Popo"), qui sont entrés dans les wagons pour matraquer et gazer plus ou moins indifféremment tout ce qui se trouvait là. 4 - Les slogans et codes propres au mouvement. Les manifestations sont aussi très codifiées. Les manifestants sont souvent habillés en T-shirts noirs, qui s'accordent harmonieusement avec les casques jaunes et les masques à gaz. On retrouve tout cela sur les posters. On voit aussi beaucoup de parapluie, car c'est un accessoire utilisé par les manifestants pour se protéger des gaz lacrymogènes et de la vidéosurveillance, mais surtout car c'est un rappel des grandes manifestations de 2014, entrées dans l'histoire comme le "mouvement des parapluies". Cette année, deux slogans font florès : "A revolution of our times" et "Be Water" (une référence à Bruce Lee, suggérant qu'il faut développer un mode d'action fluide et percutant). Ca sonne bien, et c'est décliné sous toutes les formes. 5- La France ! ... à moins que ce ne soit Broadway. Les manifestants chantent volontiers la chanson "Do you hear the people sing", tirée de la comédie musicale, les misérables. Un truc, forcément repris dans l'iconographie du mouvement avec, par exemple, cette jolie référence à Delacroix (ci-dessous), sans sein à l'air, parce que, bon, on est à Hong Kong tout de même. Le choix de la référence n'est pas mauvaise. On est, somme toute, assez proche de la révolution de juillet : pour la défense de quelques libertés fondamentales et d'un semblant de représentation démocratique, plus que pour un vrai changement de régime et encore moins pour un changement de société. Le drapeau sur la barricade (ci-dessus) est celui de Hong Kong, mais en noir plutôt qu'en rouge. Le jaune était la couleur de la révolution des parapluies et le noir est définitivement celle d'aujourd'hui. Tout sauf le rouge ! Il ne viendrait à l'esprit de personne de brandir un drapeau rouge ; on est bien dans une révolte de jeunesse, mais pas dans un remake de mai 68 : les maos - les vrais -, c'est ceux d'en face. Et voilà le diaporama de notre petite collection. Depuis le mois de juin, tous vos médias préférés font une concurrence sévère à ce blog en décrivant quotidiennement les tribulations de la société Hongkongaise. Il est donc temps pour nous aussi de faire un point sur les manifestations qui agitent la ville, histoire de répondre à tous les messages que nous recevons de France nous demandant si ça va, si on est en sécurité, si on peut vivre et travailler normalement, etc. Tout d’abord, un petit rappel des faits pour ceux qui vivraient dans yourte sans internet. Au printemps, le gouvernement de Hong Kong, dirigé par Carrie Lam (la « chief executive »), a décidé de passer une loi d’extradition vers plusieurs pays. Le fait divers qui a officiellement motivé cette décision, c’est le cas d’un Hongkongais qui a tué sa petite amie lors d’un voyage à Taiwan avant de revenir se réfugier à Hong Kong. En l’absence d’accord d’extradition, impossible de le renvoyer à Taiwan pour être jugé. Le hic, c’est que le projet de loi devait aussi ouvrir aux extraditions vers la Chine. Et, là, ça coince. Les défenseurs des droits de l’homme ont craint qu’Hong Kong ne soit plus un havre pour les dissidents Chinois et, plus généralement, pour la liberté d’expression. Il faut voir qu’on est dans un moment de montée des inquiétudes sur ce thème. Le gouvernement Chinois, ces dernières années, fait monter la pression sur toutes les sources de critiques, en Chine, mais aussi à l’étranger et bien sûr à Hong Kong. Cela passe, par exemple, par la contestation systématique de tous les discours qui ne correspondent pas aux points de vue officiels (comme n'importe quel discours, mais aussi dessin, design de site internet ou carte géographique qui laisserait entendre que Taïwan ou Hong Kong ne font pas partie du territoire Chinois ou auraient un statut autre que celui de simple province). A Hong Kong, cela s’est traduit aussi par l’enlèvement pur et simple de plusieurs libraires et éditeurs de textes dissidents, ou encore par le refus de renouveler le visa d’un journaliste du financial times qui avait eu le malheur d’organiser une réunion avec le dirigeant d’un micro-parti indépendantiste. Mais les dangereux droidelhomistes n’ont pas été les seuls à tirer la sonnette d’alarme contre la loi d'extradition. Les « milieux d’affaire » (si puissants à Hong Kong) ont aussi craint que ce soit une épée de Damocles sur la tête de tous ceux qui font des affaires en Chine, où il est si facile et si courant d’embastiller des hommes d’affaires sur des accusation de corruption. Bref, Carrie Lam a touché un point sensible. Il ne s’agit pas d’une atteinte à la démocratie, concept que le territoire n’a jamais vraiment expérimenté et qui n’est pas une revendication de tout premier plan au sein de la population. Mais c’est pire : c’est une atteinte à la liberté de faire du business, à la liberté d’expression et à l’état de droit, qui sont, eux, des principes qui ont toujours fait partie de l’ADN du territoire et l’une de ces spécificités dans le monde Chinois qui fondent le sentiment d’identification de la population. Il s’agit bien d’une crise identitaire. La plupart des manifestants ne veulent pas d'ailleurs pas de changement, mais juste le statut-quo ante (que « Hong Kong reste Hong Kong ») et de pouvoir clamer leur spécificité et leur fierté d’être hongkongais. Enfin, c’est aussi une crise générationnelle. Certes d'une façon moins prononcée que la « révolution des parapluies » de 2014 (mouvement qui a touché essentiellement la jeunesse qui réclamait avant tout plus de démocratie), mais tout de même. On s’en est fait parfois l’écho dans ce blog, mais rappelons que la vie n’est pas facile pour hongkongais. Les inégalités sont criantes, le logement hors de prix, les temps de travail restent très longs, le système de santé est fortement inégalitaire, la pression scolaire est écrasante, le système de retraite presque inexistant et la société est très conservatrice. Bref, la vie est dure et beaucoup de jeunes n’ont aucun d’espoir d’amélioration et sont résignés à avoir une carrière longue et pénible, à devoir supporter la charge de leurs parents vieillissants et à renoncer à avoir un ou plusieurs enfants faute de pouvoir les loger décemment et de leur payer les « bonnes écoles ». Ajoutons à cela l’échec cuisant de la « révolution des parapluies » qui a laissé beaucoup d’amertume chez les jeunes, ravivée l’hiver dernier lorsque les condamnations sévères ont fini par tomber sur les principaux leaders, et le compte est bon : il suffisait de discuter un peu avec quelques étudiants pour comprendre qu’ils avaient une grande envie de revanche et, littéralement, presque rien à perdre. Voilà pour la situation de fond qui a amené à des manifestations monstres et pacifiques au mois de juin. Elles ont été suivies par des mouvements plus violents, encouragés par l’obstination du pouvoir exécutif, qui s'est retrouvé coincé par la pression de Pékin et la volonté de ne pas perdre la face (oui, ce truc de "perdre la face", ça sonne comme un cliché sur le caractère chinois, mais pourtant des exemples nombreux ne cessent de nous en démontrer l’importance réelle). Bref, ça chauffe, d’où les images renvoyées par les télés du monde entier et les questions du type : « ça va ? c’est pas trop dangereux ?». Pour nous, qui avons vécu de loin la révolte des gilets jaunes, on se retrouve dans un jeu de miroir. A la question : « c’est pas trop dangereux, toutes ces manifestations ?», notre réponse favorite est « pas plus que pour vous avec les GJ ». Les manifestations (aussi massives qu’elles puissent être) tout comme les échauffourées (aussi impressionnantes qu’elles puissent être) sont bien évidement très localisées. Et comme n’importe quel français vivant à la fois loin d’un rond-point et des Champs Élysées, on vit totalement normalement. Comme pour les gilets jaunes, les manifestations occupent toutes les conversations et tout l’espace médiatique mais, à moins d’y participer directement, on ne voit et ne ressent rien ou presque. Plus encore, on en voit sans doute beaucoup moins que les français pendant l’hiver en jaune. En effet, on est à Hong Kong, et même si le territoire a connu des émeutes violentes tout au long de son histoire (pendant l’époque coloniale comme après), on est tout de même dans une société fondamentalement pacifique où tout désordre public est très mal vu. Ici, la perception de la violence n’est pas tout à fait la même que dans le pays de Robespierre. Crier et gesticuler en public est perçu comme un outrage sévère. Taggez un mur, jetez sur la voie une poubelle ou une barrière et vous passez directement du côté de l’émeute. Balancez une bouteille sur des CRS en armure et vous êtes à la limite du terrorisme. Alors oui, certaines manifestations sont violentes, avec gaz lacrymogène et tout le bazar mais c'est généralement à peu près du niveau d'une manif un peu chaude d’agriculteurs, d’étudiants ou de chauffeurs de taxi bien de chez nous. Ici, pas de gros tracteurs ou de camions pour tout bloquer, pas (ou presque pas ?) de manifestants armés de matraques ou autre, et pas de casseurs : au pire, les manifestants s’en prennent à la police et aux symboles du pouvoir, mais en aucun cas aux biens publics (métros, péages, mobilier urbain) et encore moins aux biens privés (vitrines, etc). Pour nous, les seuls signes évidents d’une tension ont été :
Sinon, on s’est quand même retrouvé deux fois dans une manif. La première, c’était en juin, au tout début du mouvement. En sortant d'un spectacle, Sandra et moi avons été jeter un œil à un rassemblement sur la voie rapide à proximité d’Admiralty où se trouve le siège du pouvoir. C’était assez étrange. Il y avait beaucoup de monde, et on n’a pas pu s’approcher de la tête de la colonne. Mais, là où on était, tout était extrêmement calme et pour tout dire étrangement silencieux. Il y avait une flopée de gens, plutôt jeunes, qui attendaient tranquillement que quelque chose se passe, ou pas. Presque personne ne parlait, beaucoup regardaient leur téléphone. Le truc spécial, c’est le niveau d’organisation. Des gens distribuaient des masques, d’autres avaient des stocks de bouteille d’eau, d’autres pouvaient sur simple demande vous envelopper les bras de films plastiques pour vous protéger des brulures causées par les lacrymo, etc. Tout cela vous était proposé par des jeunes gens souriants et aimables, comme des hôtesses d’accueils distribuant des goodies à l’entrée du salon de l'auto. Plutôt amusant ce contraste entre l’ambiance paisible, silencieuse et amicale et ces préparatifs guerriers… Mais comme il ne se passait rien, on est vite reparti (et d’ailleurs, il ne s’est rien passé de toute la nuit… ce n’est que deux jours plus tard que les manifestants ont envahi le parlement). La deuxième fois, c’était en famille, à l’aéroport lors de notre départ estival pour la France. Le terminal des arrivées était occupé par quelques centaines de manifestants, faisant un sit-in tranquille accompagné de slogans (« free Hong Kong ! »). Là encore, pas de violence, ni même de tension. Plutôt une ambiance bon enfant accompagnée par un soutien visible des passants. Et maintenant ? L’enjeu des prochains jours, pour nous, c’est la rentrée universitaire. Y aura-t-il des manifs sur les campus, des occupations, des boycotts de cours ? La réponse la semaine prochaine. L’île de Peng Chau est présentée dans les guides touristiques comme une petite île qui a conservé son atmosphère traditionnelle : pas de voiture, des commerces de proximité (un seul supermarché wellcome, la marque ici) et des resto typiques. Elle est située au large de la côte nord-est de l'île de Lantau et est connue localement pour ses temples, son industrie de la pêche et ses fruits de mer. Les 6000 habitants vivent donc de pêche et des visiteurs du week-end comme nous. Impossible de ne pas chercher à se faire une idée, d'autant que l'excursion figure en bonne place dans le guide "Hong Kong with kids" que je cherche consciencieusement à suivre depuis notre arrivée pour pouvoir dire "on a tout fait" à notre retour en France. On y accède en ferry au départ du pier 6, le même que celui qu'empruntent cette semaine quotidiennement les enfants pour leur stage de surf. Peng Chau devrait être quasi-absorbée dans le projet Lantau Tomorrow Vision qui a été annoncé l'année dernière par Carrie Lam, la chief executive de Hong Kong. On ne sait pas si ce projet verra le jour, surtout sans le contexte actuel, mais les Chinois ayant déjà prévu un pont pour connecter le tout à la Chine, il semble que tout soit déjà acté. Lantau Tomorrow Vision c'est tout simplement la récupération par remblaiement de 1000 hectares de terres entre les îles de Lantau et de Hong Kong, pour un coût total de 351 milliards de dollars HK. Le projet fait débat pour son coût mais aussi car il propose la construction d’immeubles en pleine mer sur des îles sorties de nulle part et qu’il faudra protéger de la montée des eaux et des typhons. Bref, dimanche on a filé en ferry (40 mn pour ce bateau pas rapide) vers Peng Chau. Le bilan est sans appel : traditionnel, ça veut dire dans son jus et de peu d’intérêt. Les plages ne sont pas nettoyées (les pêcheurs se font très bien à la boue et aux ordures quand ils accèdent à leur bateau pourri), et les commerces et les restos sont franchement d’un autre âge. Je n ‘ai pas trouvé beaucoup de charme à cette île. La randonnée phare jusqu’au sommet de Finger Hill n’avait pas d’intérêt, ce que les enfants n’ont pas manqué de nous reprocher. D’autant qu’il faisait chaud. Très chaud même. On s'est rendu dans la boulangerie incontournable de l'ile pour y acheter la fameuse galette de sésame. C'est tellement pas génial, qu'on comprend pourquoi c'est une spécialité qu'on ne trouve pas ailleurs. On n'est pas chez Kayser, c'est sûr. On a bien dégoté un petit café / bric à brac, tenu par une francophone, où Matthieu a racheté des brosses à dent en bois (ça vire à l'obsession). Et on déjeuné dans le seul resto correct des 3 pauvres rues du micro-village. Ici pas de front de mer où l'on choisit son poisson pour le faire cuisiner sur place. Grosso modo c'est riz avec viande ou avec anguille. Bon, le riz frit était bon et surtout il y avait la clim. Notre autre contribution à l'économie locale a été l'achat de glaces "maison": au Coca et au Fanta. On a quand même passé 4 heures sur place, heureusement que les garçons aiment gratouiller le sable même sale.
On a coché ce chapitre sur mon guide de Hongkong. On ne reviendra pas. Dimanche dernier nous avons poussé tout au nord de la ligne rouge du MTR, l'axe nord sud du réseau de métro de Hong Kong. La motivation principale était d'aller visiter un projet pionnier de réhabilitation de bâtiment industriel appelé The Mills. The Mills est un projet de reconversion des anciennes usines textiles du Nan Fung Textiles Group pour en faire un lieu mélangeant musée, culture et shopping. Le site web promettait “Le projet visant à réinventer notre vision du développement à Hong Kong et honorer notre histoire tout en construisant l'avenir”. Les lieux sont beaux et lumineux. Le musée, censé présenter le passé industriel du lieu, est en revanche un peu décevant : une pièce avec 3 machines est un témoignage bien pauvre des conditions de travail de l’époque. Les activités textiles représentaient dans les années 50, date de création du lieu, un bon tiers de l'emploi à Hong Kong. Les usines aux dures conditions de travail absorbaient un flux continu de travailleurs venant de Chine. Les salaires leur permettaient à peine de louer des taudis dans les bidonvilles voisins. De ça rien. Les vidéos montrent plutôt les technologies de filage, illustrées avec des images de machines modernes en activité en Chine aujourd’hui. Il faisait tellement froid dans les salles du musée qu'on a pas fait de vieux os. On a fait un peu de lèche vitrine : Matthieu a acheté une écharpe et des gourdes en métal dans un magasin prônant le zéro déchet. Il y a trouvé la brosse à dent en bambou qui était en rupture de stock dans le magasin écolo de Kennedy Town. Les enfants auraient bien aimé acheter des legos en bois mais bon vu le stock qu'ils ont en plastique je pense que la planète se portera mieux sans cet achat. On a mangé des hamburgers dans un espèce de “diner” américain : mais attention des hamburgers “impossible” pour les adultes, la viande est remplacée par des céréales et c'est plutôt réussi. Il était 13:30 et les enfants nous pressaient de rentrer (sauf Avril qui voulait qu’on lui achète un nouveau cartable). J'avais repéré un "cat café" et donc je les ai forcés à repousser l’heure du retour. On s'est retrouvé dans un espace de 50 mètres carrés peuplé de chats angoras plus gros les uns que les autres. Au programme café et jus, des jeux de société et des chats qui se baladent et viennent te voir si tu les nourris. Les garçons ont joué à des jeux de société tandis qu’Avril distribuait des espèces de croquettes à des chats ingrats (des chats quoi). Je pense que cette expérience a eu un double bénéfice: 1/ on peut rayer le cat café de la liste des choses à faire et 2/ ça a démontré aux enfants qu’avoir un chat est d'un intérêt quasi nul. Pierre est rentré avec son père pour aller jouer au foot. Avril et Ulysse qui avaient flairé le plan shopping ont préféré faire un crochet par SMIGGLE. Avril y a dégoté un beau cartable violet à roulette et Ulysse des espèces de babioles en plastique. Pas très écolo, mais bon on avait été tellement raisonnable au Mills qu’il fallait se rattraper. La fin d’année est intense. Aux spectacles de l’école, se sont ajoutés ceux des activités extra scolaires. Puis les petits déjeuners d'au-revoir pour donner les cadeaux aux instituteurs, puis les rendez-vous de débriefing des enseignants. Matthieu et moi ne comptons plus les aller-retour à l’école qui est quand même à l’opposé de notre appartement et encore plus éloignée de notre travail. Bref, le mois de juin a été de nature à écourter nos journées de travail. Se rajoutent aussi les fêtes d’anniversaire des enfants nés en juin et de ceux nés pendant l'été, fêtés par anticipation. Ce week-end était particulièrement chargé. Ulysse a ouvert le bal avec une soirée d’anniversaire dans un resto/salle de jeux/circuit de kart dès vendredi soir. Matthieu en est revenu, la tête bien remplie de hurlements d’enfants et de sons de jeux électroniques. Pendant ce temps je mettais au point les détails de la journée du samedi. Pierre avait été invité à un anniversaire de 10h à 13h30 sur la partie est de Kowloon alors que nous avions programmé sa propre fête (il aura 6 ans le 1er juillet) à 14h sur la plage de repulse bay au sud-ouest de l’île de Hong Kong. Là-dessus Avril s’est vue proposer une séance anniversaire chez Ryze de 12h à 14h. Bref, c’était la journée des transhumances d’autant qu’Ulysse avait cours de skate le matin sur l’île de l’aéroport et qu’il fallait absolument sécuriser un arbre avec de l’ombre dès le matin sur la plage de repulse bay. À trois adultes, Marika, Matthieu et moi nous ne pouvions pas tout faire. On a recouru à ce qui se pratique de plus en plus : le covoiturage d’enfants. Là, c’est Avril qui a expérimenté intégralement en se faisant amener et récupérer par les parents ou la helper de copines. On a du coup pas croisé les parents invitants. Ça fait bizarre quand ça t'arrive à toi : un gamin arrive à la fête que tu organises et en repart sans que tu vois les parents. Bon en même temps c’est le gamin que tu invites mais quand même. L’organisation a ressemblé à cela : J’ai amené Pierre à l’anniversaire de Jean à 10h. Je suis allée amener Avril chez des amis qui amèneraient Avril (et 2 autres copine - tant qu’à faire autant avoir 4 que 2 filles avec soi) et ai récupéré une gamine que Pierre avait invité, mais qui n’allait pas à l’anniversaire du matin. Avec la copine ainsi récupéré, j'ai attrapé Pierre et deux autres copains. Direction la plage, ou Marika s'était installée au pied d'un arbre, et organisé la déco en récupérant divers jeux de plage auprès d’amis qui habitent dans le coin. Matthieu et Ulysse, de retour du cours de skate board l’avait rejoint pour accueillir les premiers invités pendant que je patientais avec mes 4 mômes dans les embouteillages. Une fois tous au même endroit on a tenté de canaliser les énergies et de leur faire faire des trucs en commun. Pas facile de faire en sorte que tous aient envie d’aller se baigner en même temps ou de faire un jeu de balle ensemble. Heureusement avec Avril (qui est réapparue sur le lieu de la fête par la grâce de la helper de sa copine) et d’Ulysse, les petits étaient bien coachés. Finalement entre le grignotage de gâteaux et de fruits, les jeux d’équipe que Matthieu avait préparés on s’approchait de 17h et les premiers parents venaient chercher leur môme. On a dû accélérer le processus de découverte du coffre que Matthieu avait enterré dans le sable. Les enfants y ont découvert leur party bag et sont partis un à un. Quelques échanges et bières plus tard, on a pris conscience que tout le monde était parti et que Marika avait tout rangé. Un coup de taxi et on était à la maison pour grignoter un truc pour le dîner et ouvrir les paquets. Pierre a été bien gâté. Une heure plus tard tout le monde était au lit. C’était une bonne journée. On ne ferait pas ça tous les jours. Le prochain rendez-vous est pour l’anniversaire des 8 ans d’Ulysse. Il hésite entre un plan salle de kart ou une chasse au trésor sur la plage. Franchement le premier est plus coûteux mais plus aisé!
Il y a 15 jours, on a poussé pour la première fois jusqu'au terminus à l'ouest de la ligne bleue de MTR sur l'île de Hong Kong. Ce qui nous avez attiré à Kennedy Town... c'est un magasin, le premier qui vend en vrac, des pâtes, de la lessive. Pas de plastique ... un concept totalement inédit à Hong Kong ou la règle reste d'emballer chaque kiwi dans un sac plastique, chaque paquet de produits congelés dans un sac plastique, chaque paquet de pain de mie dans un sachet plastique.. On a donc poussé 4 stations à l'ouest de central pour se retrouver au milieu d une forêt de tours. Le pire et le meilleur de Hong Kong est là dans un rayon de 50 mètres de la sortie du métro: on a une aire de jeu (avec sa nettoyeuse attitrée), un terrain de foot, des toilettes publiques, des resto plutôt bobo (déco très tendance) et le fameux magasin. Qu'est ce qui est le meilleur et qu'est ce qui est le pire? Le pire ce sont les tours, et le fait que les helpers squattent le sol du parc en l'absence d'alternative pour faire une pause dans leur vie de dur labeur dans l'appartement de leurs employeurs d'environ 40 mètres carrés. Le meilleur: sans conteste les toilettes publiques, relativement propres et disponibles partout y compris dans le métro et sur les plages. Franchement ça c'est un point très positif de la vie à Hongkong, on n'est pas obligé de quémander pour aller aux toilettes dans les cafés ou restos de la ville. Les terrain de foot et autres terrains de sport ou de jeux pour enfants se trouvent à tous les coins de rue (même s'ils ne sont souvent pas très grands) et permettent en l'absence de vraie verdure de souffler surtout pour les enfants. Venons en au magasin Slowood: il encourage le "Zero Waste Lifestyle", tout un programme pour nous. Matthieu voulait surtout s'acheter une brosse à dent en bois... no comment. Bon il y avait rupture de stock sur le modèle adulte alors on en a acheté pour les enfants. On est reparti avec des fruits secs en vrac, y compris des fraises séchées (c'est sur que c'est pas de la production locale, mais c'est sans plastique). Ce qui est étrange c'est que pas grand chose était bio dans la boutique, comme si il fallait choisir soit sans plastique, soit sans cochonnerie chimique mais les deux ensemble ça reste hors d'atteinte. Je suis plus portée sur le sans cochonnerie chimique pour ce qui me concerne. J'ai à contre cœur (car c est trop bon) banni les gâteaux petits écoliers sous toutes leurs formes (car ici pas encore trouvé en version bio) en raison des Diphosphates (E450) qu'ils contiennent.
Les enfants doivent se contenter des gâteaux qui ont au moins 30/100 sur l'application "Yuka". Heureusement ils ne se lassent pas des spéculoos accompagnés de pomme ou de compote. Je profite de Marika pour faire des gâteaux maison et j'espère avoir le courage de continuer une fois qu'on sera rentré en France. Ici de nombreuses familles font pain et yaourt maison. J'ai mis la yaourtière sur la liste des achats de 2020!! Quelques petits pas pour compenser un peu nos excès ici. Le message passe de mieux en mieux chez les enfants. Pierre est un obsessionnel pour éteindre les lumières et accepte de renoncer à un achat de jouet si on lui montre que c'est du plastique qui ne tiendra pas plus de deux jours. Du coup il retourne l'argument pour demander l'achat de gros trucs bien costauds... en métal et en plastique solide.... Nous sommes enfin allés voir le spectacle proposé à la Tea House du théatre d'opéra chinois qui a récemment ouvert sous nos fenêtre. Il s'agit d'après le prospectus d'une performance narrative de 90 minutes spécialement conçue pour faire découvrir le théâtre traditionnel chinois à un nouveau public. L'organisation de la salle cherche à recréer l'atmosphère des maisons de thé du début du XXe siècle à Hong Kong. Pendant le spectacle le public se voit servir du thé traditionnel et des dim sum. En fait de dim sun, on a plutôt gouté un mélange de samossas froids. C'était plutôt pas mal: 4/5 extraits soit de musique, soit de chants, soit d'opéra chinois. On avait les sous-titres en anglais ce qui permettaient de comprendre un peu de quoi il s'agissait. Les commentaires entre les extraits étaient par contre assez inintéressants: aucune présentation des instruments, de la signification des costumes, de la provenance et datation de l'oeuvre.
J'imagine que cela doit changer régulièrement, Matthieu plus que moi est prêt à y retourner car effectivement le jeu des acteurs était de bonne facture. Normalement un opéra chinois dure 4 heures et là c'est clair qu'on tentera pas. Un nouveau musée a ouvert ses portes à Hong Kong il y a quelques mois: le children discovery museum. On est allé y faire un tour samedi dernier en achetant en ligne un billet pour une des séances. Il y a des horaires stricts 9h30-12, 12h30-15h, 15:30-18h. Entre chaque séance les employés s’y emploient à un nettoyage en profondeur. Certes c'est le modèle de la cité des enfants de la Villette mais ici les conditions d'hygiène sont prises très au sérieux. Dès notre arrivée, on nous a imposé de nettoyer nos mains avec du gel anti bactérien et on nous a pris la température. Illustration en photo avec un papa indien qui est arrivé après nous. J'imagine que le petit gars de l'accueil te refuse poliment si tu dépasses 37.5 degrés. Bref, je sais que c'est pour le bien de tous mais je trouve cela très désagréable. Ca m'agace cette hystérie sur les bactéries et cette tolérance pour l'intrusion imposée de personnes non accréditées dans la gestion de ma santé. Tous ces masques, thermomètres, message de ne pas tousser, de se laver les mains avec du gel renforcent encore cette folie qui saisit les Hongkongais dès que quelqu’un éternue, les amenant à s écarter, à se munir d'un masque et même à s'indigner qu'on les oblige à supporter la présence d'une personne enrhumée. S'ils pouvaient enfermer le malade, je pense qu'ils le feraient. Ce qui est dingue c'est que Hong Kong est dégueulasse, pleine de rats, d'ordures et que franchement ils pourraient commencer par là. Bon, personne n'était malade. Deux secondes plus tard on pouvait entrer mais on était invité à se retartiner de gel anti bactérien à l'entrée de chacune des pièces. Ce n'est pas très grand, ça doit faire 300 mètres carrés quand même et donc c'est aussi conséquent que les espaces enfants dans les autres grands musées de Hong Kong. Celui là par contre il est privé et donc payant (10 euros quand même par tête). La première pièce était un espace dédié aux sentiments et aux expressions où les enfants pouvaient réagir à des mots comme colère, bonheur etc en les mimant dans un miroir ou en les identifiant sur des images etc. Les enfants ont traversé sans s'arrêter. Ils se sont précipités par contre sur le circuit d eau. Une mini version de celui de la cité des enfants de Paris. Ils ont aussi apprécié un circuit avec de l'air et un circuit électrique où il fallait éteindre un circuit de lumières plus vite qu il ne s'allumait. Il y avait aussi un atelier peinture (sur les vitres), un atelier avec du sable pour reproduire les montagnes de Hong Kong et jouer avec les dénivelés. Pierre a accepté à contre cœur de faire l'atelier bricolage et donc d 'abandonner le circuit d'eau . Il m'en a voulu car cela a consisté à écouter un organisateur expliquer pendant 15 minutes le besoin de mettre un casque, des gants et des lunettes pour planter un clou dans une planchette de bois. Le clou planté il est reparti dare-dare patauger dans l'eau. Le lieu était finalement assez grand: il y avait 1 groupe d écoliers (un samedi après midi, bizarre non?). Ils étaient d'âge très divers: des nettement plus de 10 ans s'ennuyaient donc mortellement (le musée est normalement pour les moins de 10 ans). Ils étaient donc dans un coin sur leur téléphone portable.
On est resté jusqu'à la fin de notre séance. Les enfants étaient très contents et étaient réconciliés avec le mot "Musée". Ce qui est fou c'est qu'à part le groupe d'écoliers il devait y avoir moins de 5 familles en individuel. Pour une ville comme HongKong c'est quand même maigre. Ce que font les HongKongais avec leurs enfants le week end reste pour moi un mystère. Je crains que la caricature qui est qu'ils ne bougent pas de chez eux ou qu'ils font des cours particuliers ne soit vraie en fait. En tout cas tant mieux il n'y avait pas grand monde: on s'est mis dans un coin et on a attendu que nos enfants nous reviennent trempés mais heureux. Ce week end nous avions une mission de la plus haute importance, promener Eglantine, l'élan de la classe de Pierre dans Hong Kong et faire des photos pour inciter Pierre une fois de retour en classe à discuter de ses activités en famille. J'ai pas mal hésité entre une rando avec une vue emblématique, une journée à la plage (plébiscitée par les enfants) ou une visite culturelle dans les nouveaux territoires (ça veut dire loin et incertain sur le plan culturel). J'ai du composer finalement avec l'abandon de Matthieu qui a été terrassé par une forte fièvre et donc avec la nécessité de gérer seule les enfants. Et j'ai opté pour du culturel mais pas loin, à 4 arrêts de métro de la maison, juste à côté de mon ancien boulot à Wan Chai: la Blue House. Nous sommes restés la matinée à maison. Cela devient de plus en plus impossible de sortir les enfants en matinée tant ils exigent du temps pour jouer ensemble dans leurs chambres. Même si cela limite le champs des possibles pour les expéditions, je dois reconnaître que leurs demandes sont légitimes d'autant qu'ils ont énormément de jeux auxquels ils jouent maintenant ensemble sans notre aide. Surtout Pierre et Ulysse se chamaillent moins qu'avant et on se retrouve de plus en plus souvent Matthieu et moi capables de vaquer à nos occupations tranquillement sans devoir nous occuper des enfants. Evidemment au bout d'un moment il fallait bouger et aller manger. Les enfants ont voté pour le BBQ japonais d'à coté, cela change des sushis. Ensuite, direction la maison bleue. C'est un immeuble sur 4 étages, datant du milieu des années 1920 et qui a failli être rasé avant d'être réhabilité de manière respectueuse. Le projet a conservé par exemple les anciens locataires (souvent très pauvres car avant d'être retapés les appartements n'avaient pas d'eau - donc pas de toilettes). Le rez de chaussé abrite maintenant un mini musée qui développe des activités de sensibilisation et de protection du patrimoine. Le projet a même reçu un prix de l'UNESCO. Au delà de sa couleur bleue, la maison se distingue comme l'une des dernières Tong Lau (immeubles d'habitations avec des balcons typiques de Hong Kong et Macao) qui demeurent de nos jours. Les étages supérieurs sont totalement en bois. On s'est greffé sur un tour en cantonais, il n'y a qu'un tour en anglais par semaine et c'était pas le bon jour. Or le tour était la seule manière de rentrer dans l'édifice lui même car seuls les résidents ont la clef pour monter aux étages. Pas le droit de prendre des photos de l'intérieur ce qui est peu dommage (notamment dans le cadre de notre reportage avec Eglantine). La guide a été bien sympa de nous donner les infos principales. Les enfants ont bien compris qu'il pouvait y avoir jusqu'à 50 personnes dans les "appartements" de 30 m2. Des lits contenant des familles entières étaient juxtaposés sur 3 étages (les appartements sont assez haut de plafond). Le point qui a marqué leurs esprits a été le fait que chaque appartement avait un emplacement dédié dans l'escalier pour un seau qui servait aux besoins pendant la nuit et que le "récolteur nocturne" devait replacer au bon endroit après l'avoir vidé. Après cette dose plus importante que prévu de culture, on s'est récompensé par un bon goûter chez Kaiser: patisseries et orangina. Là Eglantine est restée dans le sac.
Dès l’année dernière la dentiste qu’on a vu en France pour Ulysse nous avait prévenu qu’il avait des grosses dents et une mâchoire trop étroite pour les accueillir. Comme on ne veut pas attendre notre retour en 2020 on s’est résolu à faire les soins ici. L’assurance santé de notre employeur ne couvre pas l orthodontie et comme on a laissé tomber l’assurance complémentaire qui nous coûtait beaucoup trop cher et ne remboursait pas grand-chose on va devoir payer tout de notre poche. Alors autant faire les choses bien. Je me suis rendue avec les deux grands dans le cabinet SMILE à central. Franchement impressionnant, on s'est retrouvé dans une agence type ruche futuriste et hyper climatisée (d'où les kway des enfants): tout blanc et classe, des écrans vidéo partout, Open Space avec distributeur de boissons et magazines. Toute la clientèle était occidentale. Une dizaine de boxes avec des filles en blanc à l'anglais impeccable et au sourire éclatant qui te reçoivent et t'assistent tout le long du processus avec moult encouragements. Pas besoin de ça pour avril et Ulysse qui étaient super excités d’avoir un appareil. Enfin un truc que personne d’autre de leur classe n'a. Première étape la prise de photo, deuxième étape l’analyse des défauts et proposition de méthode corrective avec les photos en gros plan. Trois filles nous ont successivement pris en charge avant que le big boss vienne valider et nous faire un sourire. Le diagnostic est le même pour les deux enfants: il faut poser un extenseur pour élargir la mâchoire du haut puis on posera des bagues métalliques pour réorganiser les dents. Une facture de 50,000 HKD pour l'ensemble. La fille a pris ma carte bleue, et on a commencé la prise d'empreintes. A la grande déception des enfants, on devra attendre 15 jours pour la pose dudit extenseur.
Le mois d’avril est passé en un claquement de doigts. Entre la fin des cours pour Matthieu et moi, les vacances des enfants et la visite de nos anciens voisins de Paris les semaines ont été bien remplies. La première semaine de vacances, les deux grands ont fait un stage de voile sur leur première semaine de vacances. Ils se sont initiés à l’optimiste au Aberdeen Boat Club. On a retrouvé le même genre de club select que le Kowloon cricket club où les garçons ont un temps fait du foot et du basket. Il y a une jolie vue sur le port d'Aberdeen et le fameux jumbo restaurant. C'est pas très grand mais il y a un resto intérieur et un autre en terrasse à côté d'une piscine. Ca doit être plutot sympa quand il fait beau, ce qui n'était pas le cas cette semaine là. Pour autant comme c'est pas la porte à côté je pensais que l'on pouvait y rester un peu en attendant le retour des enfants après leur séance de 9h à 12h30. Mais clairement si les non membres sont tolérés pour les cours il est impossible d’y rester et même d’y consommer un café une fois les gamins partis en cours. Marika en a, la première, fait l’amère expérience alors que je lui avais suggéré d’y déjeuner avec les enfants. On lui a dit sèchement que ce n’était pas possible. Je pensais qu’elle avait subi le racisme ordinaire vis à vis des helpers. Le lendemain j’ai commandé un café et pensais rester sur place en entendant le retour des enfants. Le serveur qui m’a amené ledit café m’a moi aussi indiqué que je ne pouvais pas rester si je n’étais pas membre. Il m’a offert le café pour faire passer la pilule et m’a invité à ne revenir que quand mon passage serait toléré pour récupérer mes enfants. Ambiance. Les enfants embarquaient sur un bateau pour aller sur l'île privée du club où se tenaient les cours. On a pas vu le matériel ni pu assister à leurs manoeuvres. On les a systématiquement récupérés ravis à la fin de chaque matinée mais trempés car se jeter à l'eau et remonter dans le bateau faisait partie de la formation. Ulysse et Avril ont validé leur niveau 1 et étaient très contents. J’imagine qu’ils feront le niveau 2 l’année prochaine. Le reste des journées a été occupé par des excursions classiques à Ocean Park, Disneyland et Ryze ainsi que par différentes playdates. C’est passé vite d’autant qu’on était tous impatient d’arriver au samedi et de récupérer les Benabent. Le programme était chargé en commençant par la visite de notre beau quartier (ils se sont avérés de grand fans de marchés de rue — et sont retournés sans nous par la suite au marché de jade et au marché de nuit de temple street pour remplir leurs valises de cadeaux et souvenirs). Ensuite les classiques - le peak, le ferry, l’île de Lamma, les quartiers historiques de l’île de Hong Kong et le grand Buddha de Lantau sans oublier le village de Tai O. On était déjà allé jusqu’à Tai O lors de nos précédentes visites du grand Buddha mais on n'en avait pas vraiment fait le tour. Ce jour-là on y est arrivé assez tôt et on a fait le tour classique en bateau pour voir les maisons sur pilotis. Dans les 40 minutes de bateau est inclus un petit tour en mer juste derrière le port là où se trouvent les fameux dauphins roses. Je n’avais pas beaucoup d’espoir car en 5 minutes soit on tombe sur des dauphins soit comme la plupart des gens (cf. avis sur TripAdvisor) on n’en voit pas. Et bien là on a bien vu 3 ou 4 sauts de dauphins. Évidemment c'est rapide mais c’est suffisant pour un paquet de waouh pour les grands comme pour les petits et ce dire qu'on était bien chanceux. On a enchaîné avec la visite à pieds du village. C’était une première pour nous de traverser le pont. La folie acheteuse de Marie a équipé les garçons de soldats avec parachute en plastique qu’ils ont joyeusement lancé sur la place centrale. On a regardé les fruits de mer et posé avec des calamars géants pour marquer le coup. C’était une bonne journée. On a passé également 5 jours à Chiang Mai au nord de la Thaïlande. On a refait avec plaisir des visites effectuées précédemment (en février de l’année dernière). Les enfants ont pu voir les extensions du éléphant nature Park et revisiter quelques temples de Chiang Mai. Le rythme a été tranquille. Les enfants avaient surtout envie de rester à la piscine de notre hôtel, kitsch à souhait, dans lequel on avait un étage pour nous (les 5 enfants avaient pour eux un appartement de type loft sur deux étages). Ça a fait en sorte que les 5 pouvaient joyeusement sauter les uns sur les autres dès le réveil du premier (évidemment toujours Pierre). Les nuits ont été courtes. Heureusement cette fois-ci sous les encouragements de Marie on a testé les massages. Même ceux prodigués par d'anciennes prisonnières.. où Pierre s'est royalement endormi. On est quand même repassé par le marché de nuit avec ses fish spa et ses diverses boutiques de souvenirs. Les garçons se sont tous équipés de maillot de foot. C'est la tenue invariable de Pierre en ce moment et cela a séduit Hippolyte qui a profité de sa venue en Asie pour s'équiper intégralement. Tout le monde est rentré bien crevé. Et nos enfants ont traîné des pieds pour aller à l’école le lundi suivant.
On a profité des dernières soirées pour enfin sortir entre adultes, laissant les 5 devant leur iPad respectif à la maison sous la surveillance de Marika. L’occasion d’essayer le fameux resto Hutong et de perdre aux courses de chevaux. Quand on s’est retrouvé à 5 dans l’appartement où on a brillamment vécu à 9 pendant 10 jours ça a fait tout drôle. Il ne reste plus que 8 semaines d’école pour les enfants avant les vacances d’été. Entre les fêtes d'anniversaire nombreuses avant l'été (dont celle de Pierre), les farewell des gens qui partent de Hong Kong et enfin le début des sorties plage et piscine extérieure, ça va passer très vite! On est retourné à Kwun Tong car c'est là que se trouve la Grande expo sur Van Gogh qui se tient en ce moment à Hong Kong. Pas une expo de peintures mais une expo vidéo. Les tableaux sont projetés sur les murs un peu comme dans les carrières de lumières de baux-de-provence. C'était assez chouette malgré le monde. On a mangé dans le coin, dans le bâtiment MegaBox, un mastodonte tout rouge le long de la quatre voie que les enfants empruntent tous les jours pour aller à l'école: on connait ont ils dit en coeur. On a choisi un bbq coréen pas mal du tout. Je n'avais pas mon détecteur de pm mais je pense que malgré le système de ventilation puissant on devait être bien enfumé. Comme on était là on a cherché à découvrir un peu la zone. Après une petite recherche sur Internet sur le thème « quoi faire avec des enfants » dans la zone je suis tombée sur HA Cube. C'est un espace d'une petite centaine de mètres carrés au 3eme étage d'un ancien immeuble usine dans laquelle on rentre par le garage de la tour d'à côté. Même principe que les lieux de divertissement décrit dans les post précédents. Mais là, il ne s'agissait pas d'overboard, de circuit de voiture ni d'escape game : l'endroit est dédié à la pêche à la ligne ! Pas de chichi: une grande pièce (totalement aveugle, comme il ce doit) avec un grand bassin et des tabourets de bar tout autour. On paye à l'heure, on nous confie une petite canne à pêche, avec un bouchon et deux hameçons, un petit plateau avec des appâts et à nous d'attraper les crevettes qui grouillent au fond du bassin. On lance la ligne et on attend de voir que le flotteur s'enfonce, signe qu'une crevette est en train de grignoter l'appât. La théorie c'est qu'on doit alors tirer d'un coup sec pour accrocher la bête. Si on ne fait rien, la crevette mange l'appât sans avaler l'hameçon. Bref c'est une histoire de timing. On a pas été très bons, on a attrapé 4 crevettes en 1 heure avec 3 cannes et encore deux d'entre elles ont été pêchées par le coach du lieu, qui nous a impressionné par son efficacité : à chaque tentative, il a attrapé une crevette en moins de 30 secondes. La première pour la démonstration. Pour la seconde, c'est Pierre, trouvant que la pêche c'est un peu long et aléatoire, qui est allé le tirer de derrière son comptoir pour lui demander d'activer un peu son tableau de pêche. On reconnait bien là le sens de l'efficacité tranquille et la morale élastique de notre dernier né. A la grande surprise des organisateurs, on a laissé les crevettes sur place au lieu de les manger dans le coin barbecue prévu à cet effet. On aurait pu les emporter comme la plupart des gens mais bon 4 crevettes pour 5 c était pas la peine surtout qu on avait un autre objectif de visite avant de rentrer et pas le coeur à récupérer les bêtes ratatinées dans mon sac 3 heures plus tard. On a marché à pieds le long de l'eau pour atteindre notre objectif au niveau de la station de métro de Kwun Tong. Sur le plan c'était tout droit mais en réalité il fallait enjamber les échangeurs autoroutiers de la zone. Les piétons ne sont vraiment pas prioritaires. La zone est encore en mutation, entre ces vieux entrepôts, les autoroutes, la promenade du bord de l'eau dont la moitié est en fait sous l'autoroute... Il faisait très couvert mais on a par chance évité la pluie. Sous l'autoroute il y avait pêle-mêle un spectacle d'opéra chinois, une espèce de kermesse avec des gamins, des adultes qui jouaient aux quilles. Les enfants ne rechignent pas à ces ballades découvertes plutôt décalées car ils savent que Hong Kong est plein de surprises. J'ai quand même du les rassurer à plusieurs reprises, sur le thème non on est pas perdu. C'est clair qu'ils ne sont pas sensibles au charme des zones industrielles en restructuration. J'espérais que mon plan soit à la hauteur. Ça faisait quelques temps que j'avais identifié la boutique CardHero où a priori il y a des cartes Pokémon vraies et surtout vendues à l'unité. Les enfants commencent à savoir exactement quelle carte ils souhaitent et sont souvent mécontents des cartes obtenues dans les paquets classiques.
Avec l'aide de googlemap dans les dédales de footbridge autour de la station de métro et l'accès encore une fois par le parking d'un bâtiment en arrière nous y sommes arrivés. Le lieu était à la hauteur des espoirs: plein de cartes, des tables de joueurs engagés dans des échange de cartes Pokémon. Les enfants ont fait quelques emplettes. Le grand point appréciable des cartes Pokémon et de foot (la nouvelle passion) c'est qu'ensuite ils s'échangent les cartes tous les 3 et occupent de manière non conflictuelle un grand moment. Le trajet retour en métro (12 stations et 2 correspondances) est passé comme un charme. |
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