Back to school ! La bataille de PolyU où des étudiants et lycéens étaient retranchés, façon fort Alamo, touche à sa fin. En fait, non, les étudiants n'y étaient pas retranchés. Ils ont commencé à occuper la fac, puis ils ont été cernés par la police qui a tenu le siège pendant plusieurs jours en refusant de laisser partir les protestataires et en bloquant les tentatives de fuite dans le but de tous les arrêter. Or, ici, à Hong Kong, la menace d'une arrestation dans un évènement de ce type n'incite pas à rendre les armes. Ceux de PolyU qui ont été arrêtés ne vont pas juste faire un tour de panier à salade, suivi d'une peine de sursis ou, au pire, de quelques mois fermes. Ils risquent une inculpation pour émeute, assortie de 7 à 10 ans de prison ferme. Cette stratégie sans concession des autorités a bloqué la ville pendant 5 jours et laissera sans doute une cicatrice très amère dans l'esprit de beaucoup de hongkongais. Les images de parents se rassemblant devant PolyU pour supplier qu'on laisse sortir leurs ados, de prêtres tentant de plaider auprès de la police et d'étudiants rejouant la grande évasion en s'échappant par les sous-sols ou en descendant d'un pont en rappel, ne sont pas du genre à reconcillier la population avec la police et le gouvernement. Mais ne boudons pas notre petit plaisir. Après dix jours d'interruption, les écoles ont réouvert. L'annonce officielle hier après-midi a été saluée par des salves de messages de liesse sur tous les groupes WhatsApp de parents d'élèves. C'est donc tout joyeux qu'on a déposé les enfants ce matin dans leur bus scolaire jaune. Même eux, je pense, étaient contents de retourner à l'école, revoir leurs copains et se changer les idées. Mais, quand ça veut pas, ça veut pas... Après une tentative pour aller à la fac, Sandra est revenue : le métro desservant notre université est fermé. Pas grave, car sans enfants dans les pattes, ce n'est pas un problème de travailler à la maison. Mais à 9 heures, on reçoit un message WhatsApp de la companie de bus scolaire : Le coup de l'accident de bus, j'avoue qu'on ne s'y attendait pas. Rien à voir avec les émeutes, c'est juste pas de chance. Bon, a priori, tout le monde va bien (y compris le bus) et ils devraient finir par rejoindre leur école (mais en attendant, ça fait déjà une heure et demie qu'ils poireautent sur le bord de la route).
0 Commentaires
Quand on pense que cela peut se calmer, cela repart de plus belle. La bataille autour de Hung Hom et du campus de Poly University fait toujours rage mais les étudiants sont coincés. Au lieu de demander du renfort ils ont appelé à du "blossoming" ce qui veut dire à une "floraison" des affrontements au quatre coins de Hong Kong pour faire diversion et obliger les forces de l'ordre à se disperser sur les différents fronts. Du coup, les heurts se rapprochent de chez nous, le long de Austin road, Jordan road et Nathan road. Le tunnel central fermé amène un contournement vers chez nous (via le tunnel ouest)... et donc c'est le bazar. Pas une très bonne nouvelle. Autre mauvaise nouvelle, enfin en fait plutôt une bonne du point de vue de la survie d'un système judiciare indépendant, la loi anti-masque votée il y a quelques mois pour mettre fin aux manifestations de personnes souvent masquées (par un masque chirurgical au début) pour préserver leur identité a été jugée inconstitutionnelle. L'ensemble des personnes arrêtés ou malmenées par la police au motif qu'elles portaient un masque peuvent être soulagées. Ce que cela dit quand même c'est que le pouvoir exécutif ne se soucie pas tellement de la règle de droit malgré ses dires. Bon, ça on le savait mais c'est quand même autre chose si les juges (qui sont d'ailleurs, même si c'est assez discrètement, des soutiens du mouvement démaré sur la perspective d'une remise en cause de l'autonomie judiciaire de Hong Kong), le disent clairement. Bref, le mécontentement pourrait se renforcer.
Le bureau des affaires scolaires vient d'annoncer que les écoles (maternelles, primaires et secondaires) resteraient fermées demain mais qu'elles doivent se préparer à la réouverture mercredi. Hum, je ne suis pas sure d'y croire. Le lycée français vient d'annoncer que les maternelles resteraient fermées toute la semaine. Voilà, je suis restée à la maison toute la journée après la séance de devoirs (2 adultes pour 3 enfants c'est rude). Pour avoir une minute à moi (et faire ce blog) je viens quand même d'envoyer mes enfants sur l'île de Hong Kong en MTR pour leur cours de roller, ils vont prendre une autre ligne vue que les stations de ligne nord sud ) côté de chez nous sont en train de fermer. Depuis vendredi 15 novembre, Hong Kong est étrangement calme. Les étudiants de CUHK qui attendaient être pris d'assaut ont finalement, semble-t-il, quitté les lieux pour se positionner plus près du centre ville, dans l'enceinte de Polytechnic University, juste au niveau du cross-harbour tunnel de central qui est donc bloqué. C'est donc un nouveau siège qui a commencé, mais avec les policiers relativement en retrait. Samedi on est même allé à Central, relativement désert pour faire une ballade sur les hauteurs de Happy Valley (les champs de course). On a commencé notre visite par le musée de la police, ce qui ne manque pas de piquant vu le haut niveau d'insatisfaction que la police a atteint ces derniers temps pour leur gestion catastrophique des affrontements : tirs de lacrymo et de balles en plastiques directs sur les têtes, tirs sur les journalistes, tirs à balles réelles et arrestations d'à peu près n'importe qui, insultes et j'en passe... le tout repris en boucle sur le twitter et j'imagine les télés. En tout cas pas sur les télé du métro qui ne montrent que les mésactions (hélas de plus en plus fréquentes des protestataires). On s'est ensuite baladé sur les chemins bétonnés en pleine forêt à 2 minutes des quartiers centraux. Dimanche, le grand tournoi de rugby auquel devaient participer les enfants étant annulé, on a fait une vraie rando, avec piquenique autour du Mount Butler. Et bien, il se mérite ce sacré mont ! Alors que les enfants courraient devant les 4 adultes ont souffert. On est arrivé bien cramoisi en haut. Mais la vue sur les réservoirs, c'est franchement beau. La redescente était plus agréable, avec une arrivée au niveau de Quarry Bay pour apprendre que l'école (que dis-je : toutes les écoles de HK) restaient fermées demain lundi. Toute l'après midi du dimanche, les heurts se sont multipliés sur le campus de Polytechnic University. La police y teste même une nouvelle arme, les canons sonores (LRAD, Long Range Acoustic Device), qui lancent des cris stridents pour abrutir les adversaires. Les critiques pleuvent, car ce n'est visiblement pas utilisé ailleurs en raison des problèmes que ce système peut poser. Cela s'ajoute aux canons à eau, critiqués pour inclure des produits détergents qui brulent la peau, et des gaz lacrymo faits en Chine qui seraient ultra-toxiques. Comme Polytechnic University est proche de chez nous, ce n'est pas très réjouissant. Les niveaux de toxines seraient apparemment vraiment dangereux. Pas sur que mon dépollueur traite cela. Surtout qu'aucune sortie de crise en vue... le gouvernement est muet et si les protestataires - j'imagine - sont de moins en moins nombreux car le risque d'être blessé est de plus en plus réel, rien n'est offert pour leur permettre une sortie honorable. Bref, il suffit d'un mort pour que tout parte à nouveau en spirale. Surtout qu'aucune sortie de crise en vue... le gouvernement est mué et si les protestataires j'imagine sont de moins en moins nombreux car leur risque d'être blessé est réel, rien n'est offert pour leur permettre une sortie honorable. Bref, il suffit d'un mort pour que tout parte à nouveau en spirale.
Les enfants sont eux très contents, au lieu de l'école leur planning est rempli de playdate avec les copains, séance de badminton et cours de roller. Bref, la belle vie. Pour Matthieu et moi il y a l'espoir de retourner au bureau même si on a été informé que le semestre était terminé pour les étudiants. Plus de cours en classe, les enseignants doivent organiser un enseignement par internet. J'ai donc mis les slides de cours en ligne et mis des quiz pour aider l'apprentissage. Ce qui s'annonce un peu plus compliqué c'est la validation des acquis comme on dit car les examens finaux ont été annulés. J'ai mis donc une espèce d'analyse de texte mais j'ai l'impression que de nombreux étudiants n'ont plus la tête à cela. Je peux regarder sur le site dédié au cours à quelle date ils ont consulté les supports de cours et pour une bonne moitié ne s'est pas logué depuis un mois. Bref, ce n'est pas gagné. Ce jeudi, toutes les écoles et universités de HK sont fermées. Certaines facultés, Chinese University, (CUHK) et Baptist University ont indiquées qu'elles fermaient pour le semestre, il ne reste en fait que 3 semaines de cours. Elles organiseront les examens en ligne. On en est pas encore là pour Lingnan University, qui est assez en périphérie et encore indemne des heurts entre étudiants et policiers. Le campus est fermé pour la semaine, on verra ce qui se passe ce week end. J'alterne en optimisme et pessimisme, ne sachant pas trop si une fermeture du campus jusqu'à Noël tombe dans la première ou deuxième catégorie. Il est vrai que la situation est dramatique sur certains campus, dont Chinese University, où les étudiants ont construits des fortifications pour empêcher les policiers de rentrer. Des étudiants chinois (mainland) ont été exfiltrés par bus et bateau et mis à l'abri de l'autre côté de la frontière, à Shenzhen. Finalement ce n'est pas tant le côté boulot qui m'embête le plus, c'est pas affreux de ne pas faire cours. C'est le côté école des enfants. Les manifestants bloquent les routes et les tunnels et jettent des pavés des passages aériens de manière de plus en plus anarchique... y compris sur les gens qui essayent juste d'aller au travail. On est loin de l'esprit pacifique du début. Par désespoir des dizaines de manifestants utilisent maintenant essence et feu de manière chaotique sur ce qui les énervent: voiture, magasin et personne du camp inverse. Il est bien possible que d'une majorité silencieuse en faveur des manifestants et outrés par les violences policières, on aboutisse à une majorité silencieuse renvoyant dos à dos manifestants et policiers. Les élections (pour les comités de quartiers, donc chargés des problèmes comme les poubelles et les fêtes de quartier) sont prévues le 24 novembre, dans 10 jours. Même si techniquement cela ne compte en rien pour la gestion politique du territoire, cela peut être signal fort de l'opinion des gens... mais encore faut-il qu'elles se tiennent. Si elles ne se tiennent pas cela risque d'être vu comme le dernier coup aux lambeaux de démocratie qui restent... On est dans une impasse.
Lundi 11 novembre après la fermeture anticipée du lycée, les enfants ont pris le bus à 12h pour arriver à 14h. Pas mal de bouchons donc mais l'ambiance était bonne malgré le raté sur les snacks initialement prévus. Les enfants sont arrivés affamés. Matthieu et moi étions restés à la maison et avons pu voir les expats rentrer eux aussi en anticipé ainsi que les nombreux bus scolaires. La situation n'est pas désespérée, les lieux d'affrontement sont assez limités, il faut juste éviter d'être d'un côté avec son le lieu de travail ou l'école de l'autre Or c'est juste notre problème: le campus de TKO à l'est de kowloon et nous à l'ouest, de sorte que le bus scolaire doit passer près de Hung Hom où est le tunnel qui traverse vers l'ile de Hong Kong, point stratégique pour bloquer le lien et près de TKO où les heurts sont réguliers dans le centre commercial Pop Corn. La station de métro de TKO est très régulièrement fermée ces derniers temps. Bref, hier le campus de TKO du LFI est donc resté fermé, contrairement aux autres campus qui sont dans les montages sur l'île. On a gardé les enfants car notre université était fermée aussi. C'était donc le mardi 12 novembre. Ils sont allés chez des copains dans une résidence toute proche, au programme piscine et badmington. Pas trop à plaindre. Hier soir s'annonçait le retour à la normal: la faculté réouvrait et l'école aussi. Et puis ca s'est dégradé, avec les heurts qui se sont multipliés cette nuit sur le campus de Chinese University, au nord, là où Matthieu travaillait la première année où on est arrivé, il semble que les autres universités, y compris la notre, ait réévalué la situation. A 23h30, message de Lingnan pour nous dire que le campus resterait fermé. Mes premiers cours annulés de l'année!! On est à 3 semaines des examens et les sujets d'examen ont déjà été imprimés, petite galère en perspective, il va falloir que je donne les solutions aux étudiants sur la partie non couverte. Ce matin, mercredi 13/11, au moment du réveil (à 6h40) le groupe whatsapp, disons les 3 groupes, un pour chaque enfant, a commencé à s'activer. J'avais à peine secoué les garçons qui faisaient semblant de ne pas se lever qu'un message informait que le principal avait finalement décidé de garder le site de TKO fermé!! Les garçons ont ni une ni deux sauté de leur lit pour faire la fête du petit sioux. Ah ça pour être en forme quand il n'y a pas école ils sont forts. Bref, encore une journée à les occuper... on a donc reprogrammé piscine et badmington cette fois ci chez nous, il va falloir Matthieu et moi nous exfiltrer... Un petit apercu de la situation "MTR" ce matin à 10h, pour idée notre bureau est à Siu Hong (coin haut à gauche) et l'école des enfants est à Tseung Kwan O (à droite). Normalement les manifestations et heurts entre jeunes et policiers se concentrent le week-end. C'est une des raisons qui nous poussent ces derniers temps à privilégier rando et plage et à éviter les centres commerciaux et les zones urbaines. Mais ce matin, lundi 11/11 changement de braquet des étudiants et appel à la grève générale avec des annonces de blocage de route dès 7h du matin. Les enfants ont pris le bus normalement à 7h20 et moi je me suis mise en route pour le bureau en métro. Trois stations plus tard, métro à l'arrêt. Je me dis que je vais pas m'entêter ... sur twitter circulaient déjà des videos de policiers tirant à balles réelles sur des jeunes en noir et un motard de la police fonçant exprès sur les foules. Bien m'en a pris. Après 20 minutes d'attente j'ai réussi à prendre un métro dans l'autre sens et retrouver Matthieu à la maison qui n'avait pas bougé. Ma messagerie m'annoncait en vrac qu'il n'y avait plus de MTR pour aller à la faculté, que la faculté était fermée (les accès ascenseurs et escaliers des batiments ont été bloqués par du mobilier) et que le lycée français fermait plus tôt. Les enfants vont sans doute passer un peu de temps dans le bus, mais des snacks sont prévus car le tunnel principal entre chez nous et l'école est bloqué.
A priori deux jeunes manifestants sont entre la vie et la mort après avoir été visés à bout portant par un policier qui a pris peur après leur avoir sauté dessus sans trop de raison. Les slogans de plus en plus radicaux se multiplient... du "add oil" des débuts on est passé à "revenge" and "give me democracy or give me death". Ca n'augure rien de bon. C'est un des grands classiques Hongkongais et, forcément, il fallait bien qu’on se décide à aller cocher cette case avant de s’en aller. Pour rappel, le territoire de Hong Kong est très peu urbanisé. Moins de 70% de la surface est construite. Cela fait que les gens s’entassent sur très peu d’espace et ça donne son caractère unique à la géographie de Hong Kong : une juxtaposition de lieux hyper-denses et de nature sauvage. Enfin, les Hongkongais disent « sauvage », mais c’est pas si sauvage que ça. C’est de la nature, du vert, mais ça reste très entretenu. Il y a par exemple beaucoup de sentiers de randonnées, mais ils sont presque tous bétonnés. Toujours est-il que la nature fait partie intégrante de la vie et de la culture hongkongaise et que, même si trainer dans des centres commerciaux reste l’activité dominicale principale, beaucoup profitent de ces espaces vierges de constructions. La mer : la plage, les sorties en bateaux, la pêche, les entrainements de dragon boat… Et la montagne : des randonnées en tous sens, plus ou moins ardues, et plus ou moins sportives. Ca va de la marche tranquille sur une route pédestre en promenant un petit chien dans une poussette (les chiens, c’est connu, ne doivent pas poser une patte par terre : c’est sale), au truc de monomaniaque où il s’agit d’enchainer les chemin de crête en courant. Mais dans tous les cas, les hongkongais sont généralement super équipés et quand ils font de la randonnée, c’est souvent couvert de micro-fibres fluo, avec des bâtons de marche et les chaussures derniers cri. Tout ça pour dire qu’aller marcher est une des activités les plus agréables à pratiquer ici. Les paysages sont vraiment beaux et quand la température le permet (de Novembre à Mars), on passe toujours des moments très agréables et très dépaysants. On a sillonné dans pas mal d’endroits, mais ce qui nous manquait encore, c’est d’aller camper. Le grand classique évoqué ci-dessus, c’est en effet d’aller planter sa tente sur une plage pour profiter d’une nuit au grand air. Aller dormir sur la plage lorsqu’on est locataire dans la ville à l’immobilier le plus cher du monde, ça peut sembler passablement tordu. Mais c’est quand même un bon moyen de se changer les idées. La plage de Sai Wan (du côté de Sai Kung, au Nord-Est de Hong Kong) est l’un des bons spots pour ça : c’est du camping sauvage (sur la plage), mais tout de même sur une zone où cette activité est officiellement autorisée, et où l’on trouve non loin un petit restau qui permet de se nourrir sans avoir à trimbaler des vivres pour une famille nombreuse. La plage, de nuit et au petit matinOn y est allé ce week-end avec une autre famille. Bien sûr, il a fallu s’équiper. Le restau de la plage propose des tentes à la location, mais pour le tiers du prix du neuf. On a donc investi en se disant que c’est - sans nul doute possible - le début de très nombreuses aventures au grand air. On est alors partis, chargés comme des Dupont-Dupond, avec nos sacs remplis de tentes et de tapis de sols dont les étiquettes décathlon pendouillaient encore.
En réalité, on a fait au plus simple, en limitant la marche au minimum. Mais c’est en partie la faute de l’autre famille. Le père est fan de surf, et il trimbalait un matériel impressionnant interdisant toute randonnée un tant soit peu ambitieuse. Départ de Sai Kung, en taxi, jusqu’à un col, et une redescende tranquille vers la plage en 3 petits quarts d’heure. On a cherché un coin à l’abris du vent pour planter nos piquets. Ensuite, glandouille sur la plage, diner au restau le soir (l’incontournable duo riz sauté / nouilles sautées), et l'indispensable veillée autour d'un feu de bois . Ensuite, au dodo : une tente pour les enfants, l’autre pour les parents. Dormir sur la plage, c’est bruyant, mais ça ne nous a pas empêchés de passer une bonne nuit. Le lendemain matin, les enfants ont loué des planches de surf et des body board pour jouer dans les vagues (assez mahousses). L’ainé de l’autre famille se débrouille bien en surf, et a pris Pierre sur sa planche. Quand à Avril et Ulysse, ma foi, ils ont réussi à prendre quelques vagues tous seuls. Ca reste du petit surf dans la mousse, mais c’est quand même pas mal pour des débutants. On a ensuite plié nos affaires et à l’heure du déjeuner, bonne surprise : le restaurateur nous a annoncé qu’il allait y avoir des bateaux pour rentrer. Normalement, les week ends, des petites vedettes d’une vingtaine de places viennent s’échouer sur la plage pour ramener les gens à Sai Kung. C’est super pratique, ça fait une très jolie balade en bateau, et comme les gars foncent à toute berzingue, c’est mieux que n’importe quel manège pour faire hurler de plaisir les enfants (et faire grincer les lombaires des parents). Vu l’état de la mer, on s’attendait à ce qu’il n’y ait pas de bateau ce week end. On se préparait donc à devoir remonter à pied (ce qui n’était pas bien grave en soi), puis à devoir se dégoter un taxi pour redescendre vers Sai Kung (c’est plus chaud). Mais les vagues s’étant calmées dès le dimanche midi, on est finalement rentrés en bateau, puis en taxi jusque chez nous. On a ramené des tonnes de sable dans nos bagages, des enfants épuisés et sentant le feu de bois, et de bons gros coups de soleil. Surtout, on est revenus avec l’impression d’être partis bien longtemps et bien loin. Maintenant qu’on est équipés et qu’on a acquis un statut de vétérans, nul doute qu’on va tenter de remettre ça avant notre départ. Vacances de la Toussain obligent, on est (encore !) partis en voyage. Après une bien belle petite semaine à Kyoto il y a pile un an, cette fois c'était Tokyo, pour 6 jours. Et 6 jours, ce n'est pas de trop : on est rentrés les pieds endoloris, mais un peu frustrés de repartir si tôt. Il faut dire que la ville est grande, qu'il y a beaucoup à faire et qu'aller d'un point à un autre prend pas mal de temps : un moment pour trouver la bonne entrée de métro, un autre pour comprendre quelle ligne prendre et combien payer, un long voyage, et enfin beaucoup de temps perdu à chercher la bonne sortie puis à retrouver son chemin une fois qu'on a compris qu'on s'était trompés. Comme d'habitude (et même avec un talent toujours en progrès), Sandra a tenu un planning serré et bien dense. Impossible donc de tout raconter... d'autant que je me suis complètement laissé porter en laissant Sandra donner des indications, le nez collé à son guide et son téléphone, si bien que, tout comme les enfants, je n'ai jamais su dans quelle direction nous allions et dans quel quartier nous nous trouvions. Alors, en vrac, voilà grosso modo, ce qu'on a fait : - On a visité des musées. Le musée national, dans un grand parc : des estampes, des tissus, des peintures, des tenues de samouraïs... et quelques salles un peu absconses consacrées aux lames de sabres (oui, oui, juste des lames de métal finement aiguisées dont les différences subtiles dépassaient de loin nos capacités d'observation). Le musée d'Edo-Tokyo, dans un grand bâtiment moderne où l'on trouve des maquettes de la ville à l'époque Edo (XVIIe siècle) et des reconstitutions de maisons. Grace à notre guide, gratuite et en français, on y a appris quelques petites choses comme la façon de laver les kimonos (il faut découdre les 7 pièces de tissus qui le composent, les laver séparément, puis recoudre) ou celle de produire des estampes (il faut créer autant de tampon encreur en bois qu'il y a de couleur). Le "TeamLab Borderless". Pour y aller, il faut prendre une ligne de métro spéciale qui nous offre une vue sympa sur la zone portuaire. Le musée est en fait un grand hangar où l'on circule dans un dédale de salles obscures où sont projetées des formes colorées sur les murs, un peu comme dans les carrières de lumières des Baux-de-Provence. C'est très ludique et certaines salles sont vraiment très réussies. - On a mangé. On a commencé d'emblée par un restaurant très classique près du musée national. On mange assis sur des tatamis, bien sûr. Les enfants ont eu droit à une série de plats avec petites saucisses découpées en forme de pieuvres, riz moulé en forme de panda, etc. Et les grands se sont engagé dans un menu gastronomique composé d'une succession sans fin de plats divers, tempuras, soupes, hot pot, etc. On a passé une soirée au Gonpachi, le restaurant avec son étage en mezzanine qui aurait inspiré à Tarantino la célèbre bataille au sabre de Kill Bill (il y avait en prime un spectacle de tambours... histoire d'ajouter encore un peu à l'assourdissante ambiance sonore). On a aussi fréquenté pas mal de petits restaurants très spécialisés : omelettes cuites sur une plaque incrustée dans la table, nouilles, tempuras, sushis... Et puis, bien sûr un peu de street food et notamment les crèpes généreusement fourrées de tout ce qu'on peu imaginer voir baigner dans la chantilly. - On a expérimenté les arts martiaux. Un matin, on a passé une heure dans un petit appartement transformé en dojo où il nous a été enseigné le maniement du katana, l'art du lancer de shuriken et autres astuces de Ninja. La bonne humeur énergique de notre instructeur suffisait à faire oublier le côté cheap de cette affaire et on s'est bien amusé. Ce n'était pas la saison des combats de sumos malheureusement. Mais on a quand même eu la chance de pouvoir cocher cette case indispensable. D'abord en tombant par hasard sur deux jeunes Sumos en kimonos qui attendaient tranquillement leur taxi et, un peu plus loin, sur une démonstration de combat par deux (toujours bien gros) jeunes retraités. On a fait du shopping. Comment aller à Tokyo sans faire un tour au Pokemon center pour y faire le plein de cartes ? Nos enfants, l'an dernier, avaient fait un peu la moue devant les cartes toutes en japonais. Cette année, cela ne leur posait plus de problème. Non pas qu'ils aient appris les rudiment de l'écriture nippone, mais ils ont progressé en compréhension du monde des cartes Pokemon et savent maintenant les reconnaitre dans avoir besoin de les déchiffrer (du moins, c'est ce qu'ils prétendent). On a fait ça, bien sûr, dans les premiers jours pour avoir de quoi les occuper en les plongeant dans des marchandages sans fin (c'est bien connu, les cartes de l'autre sont forcément mieux que les siennes). On a continué dans la pop culture en visitant quelques librairies consacrées au mangas. Impressionnant. Dans des immeubles de 3 ou 4 étages, des salles remplies jusqu'au plafond d'étagères alignant des petits mangas. C'est bien organisé : les mangas pour garçons (monstres sanguignolants et collégiennes coquines) sont au 2e, les mangas pour filles (jolis garçons bien peignés, fleurs colorées et porno-soft gay) sont au 3e, etc. En revanche, le rayon des mangas en anglais est - au mieux ! - limité à une maigre étagère dans un petit coin. On a quand même acheté quelques exemplaires, ce qui a occupé les deux grands dans le métro (mais je crois qu'ils n'ont pas tout compris). On a aussi investi dans des tabi-shoes (et donc, forcément dans des tabi-socks) : ces chaussures de ninja en toile qui laissent le gros orteil séparé des autres. Seuls Sandra - qui trouvait cela trop inconfortable - et Pierre - qui n'accepte de porter qu'un nombre extrêmement limité de vêtements - n'ont pas succombé. - On s'est lavé. Les fesses très souvent en profitant des fameuses "washlet" japonaises dont les enfants ne se lassent pas. Mais aussi tout le reste, dans un bain public. On s'est rendu au Odaiba Ōedo-Onsen-monogatari, assez moderne et qui vise sans doute la clientèle des hommes d'affaire à la sortie des bureaux. On entre, on paie, on reçoit un yukata (un petit kimono simple) qu'on va enfiler. Une fois en tenue, hommes et femmes peuvent se retrouver dans un espace où l'on trouve quelques restaurants et jeux pour enfants (c'est rigolo car tout le monde est en robe fleurie et pieds nus). Ensuite, chacun peut aller au bain. Hommes et femmes sont séparés car tout le monde est tout nu. On entre dans une grande salle et on commence par se laver dans un coin dédié à cela en s'aspergeant, assis sur des tabourets. Puis on peut passer dans différents bains. Des très chauds, en extérieur (c'est sympa car ce jour-là il tombait une petite pluie froide et on était bien à faire trempette dans l'eau fumante). Des moins chauds en intérieur, avec des petites bulles, des grosses bulles, un peu de sel... et on finit dans l'eau glacée. On a tenté de profiter de la coupe du monde de rugby (c'est notre grande passion familiale du moment !). C'était pas si facile. Pas de fan zone en plein air et assez peu de bars retransmettant les matchs. On a tenté quelques pubs pour voir LE quart de finale Angleterre vs Blacks, mais c'était peine perdue : les pubs sont tout petits et les nombreux supporteurs de rugby qui sillonnaient la ville sont bien gros. On a aussi essayé d'acheter des maillots. Pas facile non plus. Il y avait bien, sous un chapiteau, une immense boutique vendant les produits officiels. Mais en cette fin de tournois, il ne restait plus grand chose. Plus de maillots nippons, ni français, ni anglais,... ni rien ou presque, sauf à être un supporteur des Tonga s'habillant en XXXL (oui, 3X, j'imagine qu'on ne voit ça que dans les boutiques de rugby). - On a trainé avec nos amis belges. Il y a forcément un truc là-dessous : sans se concerter, ça fait déjà la troisième fois qu'on tombe sur eux pendant nos vacances (Kuala Lumpur, Rangoon, Tokyo). C'est bien parce qu'ils sont sympas et que nos enfants s'entendent bien avec les leurs. - On a fait du kayak... oui oui, du kayak, de nuit sur l'un des canaux de la ville. C'était super. Bien organisé avec un guide qui nous a appris les rudiments de la navigation. On avait deux kayaks doubles (Sandra avec Ulysse et Pierre avec moi), et un simple pour Avril. Elle appréhendait un peu, mais elle s'en est très bien tirée (et au moins, elle n'avait pas Pierre devant elle pour donner des coups de pagaie dans tous les sens et l'arroser copieusement). La balade n'avait pas de charme excessif, mais tout de même une belle vue sur la Tokyo SkyTree illuminée, et un très bon moment à profiter d'un calme étonnant au milieu de la ville. -On a visité des temples, les plus connus le Senso Ji et le Meiji Ji mais des plus petits et parfois plus beau encore comme le Hie-Jinja Shrine et ces multiples portes Torii. - On est allé dans un rabbit et otter café. Dans un petit box, on pouvait nourrir et faire mumuse avec une famille de lapins puis une famille de loutres. 30 minutes de gloussements d'enfants garantis. Après il a fallu batailler pour ne pas aller dans les multiples variantes avec des chouettes, des hérissons ou des chats (on avait déjà fait à Hong Kong). - Et puis on a flâné dans les rues, les boutiques, le métro. Tokyo, c'est pas vraiment beau, mais on se sent bien dans cette succession de rues soit frénétiques soit totalement désertes et silencieuses, dans ce mélange entre pop culture clinquante et traditions corsetées au calme millimétré. Hop, un diaporama : |
C'est nousOn est 5 et on quitte Ménilmontant pour Hong Kong Catégories
Tout
|