A notre grande surprise, on continue à avoir toujours plus de matière pour prolonger la série de billets de blogs sur la folie des fêtes d'anniversaires.
Ce week-end, c'était Ulysse qui était invité par un duo de jumeaux de sa classe. Des p'tits gars, donc. Du coup, point de licornes, de machins roses, de ballons et de cours de patisserie en groupe. Il fallait un vrai truc de vrais mecs. "Improbable" ne faisant pas partie du vocabulaire des expats hongkongais, voilà comment on se retrouve au bout du bout du territoire, avec 10 gamins sur des quads dans une ambiance de mad max de cours élémentaire. En toute simplicité.
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Je viens de remarquer que sur les trois derniers articles de blog qui portent sur 3 week-end différents, Avril porte le même T-shirt. Elle en a évidemment plein d'autres et à ma connaissance n'a aucune raison d'aimer particulièrement celui là. Je pense qu'il y a un effet non soupçonné du port de l'uniforme à l'école.
Tous les jours de la semaine, les enfants n'ont pas besoin de réfléchir comment s'habiller: soit uniforme de sport quand il y a sport, soit uniforme de ville le reste du temps. Bleu roi ou bleu marine. Quand le week end arrive, ils prennent le T-shirt et le bas qui est sur le haut de la pile. Logiquement, c'est donc toujours le même que Marika met sur le haut d'une semaine à l'autre. Il est clair que notre budget vêtement s'est fortement réduit depuis la rentrée de septembre. On tourne la semaine avec les 4 tenues d'école par enfant (2 sports et 2 villes) et avec le stock de fringues pour le week end. D'ailleurs, beaucoup de T-shirt et pantalons commencent à être trop court car Avril et Ulysse grandissent pas mal. Pierre, lui, récupère une partie les fringues des grands et, même s'il tient à revêtir un habit "civil" dès qu'il rentre de l'école et change de T-Shirt dès qu'il reçoit une micro goutte d'eau (ce qui arrive chaque jour avec une probabilité proche de 100%), il n'y a pas assez de jours dans la semaine pour épuiser son stock. Tous les jeudi, je donne cours de "Chinese Economy" à l'université de Lingnan. Mes étudiants sont tous des étudiants en échange. Ils ne sont pas très bons, tout comme les étudiants locaux. Ils différent par contre grandement des étudiants hongkongais en ce qu'ils ne regardent pas leur téléphone (ou leur ordinateur) en cours.
Ma salle de cours donne sur une autre classe. En ce moment c'est la saison des exposés pendant les tutorats. Grosso modo, un étudiant fait une présentation en lisant ses mini-fiches pendant que les autres (quand il y en a, car beaucoup se sentent dispensés de venir) dorment ou regardent leur téléphone. Pas de gêne apparemment. J'ai pris une photo hier pour illustrer la scène. Le prof (qui se trouve à droite en dehors du cadre de la photo) regardait l'étudiante qui présentait, mais ne prend pas le risque de gronder les étudiants biens occupés à autre chose. Ca serait mauvais pour son évaluation (du prof par les étudiants). Comme m'a dit un collègue, il y a trois règles à respecter pour avoir des bonnes évaluations: (1) laisser les étudiants faire ce qu'ils veulent (entrer, sortir, regarder leur téléphone), (2) faire un cours facile et donner des questions au mid-term dont les réponses étaient écrites noir sur blanc dans le cours, et (3) finir avant l'heure. J'ai d'ailleurs moi même pu prendre la mesure de combien cela fait consensus en faisant un petit questionnaire sur ce que je pouvais améliorer pour mes cours. Les étudiants ont répondu sans gêne : "give bonus points", "early release" (finir le cours avant l'heure), "let us look at our phone during class". Sans commentaire. Les anniversaires sont légion en ce début d'année. Tous les week-ends c'est un ou deux de nos enfants qui en a un. C'est donc la course car contrairement à Paris, les copains d'école des enfants n'habitent absolument pas dans le même quartier. Avec le système de bus ils peuvent venir soit de l'extrême nord (près de shenzhen en Chine) soit de l'extrême sud (plage de Stanley) sans parler des îles accessibles uniquement en bateau. Les anniversaires donnent l'occasion de visiter des zones inconnues et surtout de saisir la diversité des conditions d'habitation des copains des enfants. Souvent, si l'anniversaire est organisé à la maison, c’est que les parents ont un peu d'espace. Sinon l'anniversaire se tient dans la playroom de la résidence ou dans une salle de jeu extérieure comme ryze, superpark ou Azzita. Un des derniers week-ends on a déposé Avril pour un anniversaire dans une résidence digne de Las Vegas. Tout était doré. La hauteur sous plafond était assez dingue. Rien n'était trop beau (ou trop affreusement criard selon les goûts) : lustres, bouquets de fleurs, lourds rideaux... la résidence s'appelle en toute simplicité “coronation”. Il y a une super piscine extérieure (pas encore ouverte) et même un fauteuil “massant” en accès libre. Les filles s'en sont données à cœur joie avant de partir : ah ca pince, ah ça serre, ah c'est relaxant ! Bizarrement contrairement à notre résidence où il y a pléthore de personnels pour empêcher les enfants de courir, là personne. On pouvait y rentrer comme dans un hôtel. Le week-end dernier, changement de décor. On s'est retrouvé à l'extrême est de Kowloon, à 15 minutes à pieds de la route principale qui va à Sai Kung. Pour y aller : mini bus puis marche à pieds dans la quasi jungle. Pour y vivre il faut une voiture car on est dans la campagne avec des grappes de petits bâtiments d'appartements (3/4 étages) disséminés entre des ravins et de la forêt tropicale.
Au rendez vous : moustiques et cochons sauvages. Mais il y a de la place et sans doute que c'est moins cher. La copine d'Avril vit ainsi dans une "village house" c'est plus un appartement de deux étages qu'une maison mais doté de sa piscine privée. C'est dans une petite résidence, dotée d'un maxi trampoline. Les voisins ont des gros chiens et des grosses bagnoles. C'est vraiment un autre mode de vie. Vivre à Hongkong dans un logement adossé à la montagne et à 10 minutes d’une base nautique... Au moins ils ont la place pour stocker leur planche de paddle, ce qui n'est pas notre cas. Je pense en fait que leur loyer doit être supérieur au nôtre. Le point noir c'est l'accès. Impossible de commander un taxi pour rentrer... On a super galéré pour revenir chez nous. Mais on avait des provisions de cookies dans notre malheur. Le thème de l'anniversaire était "préparation de cookies licornes"!! Les lieux peuvent être différents, mais les demandes des filles de 9 ans ne varient pas tant que ça. Nous avons fait nos premiers pas récemment dans le quartier de Kwun Tong. C'est là où se trouvait l'ancien aéroport de Hong Kong avant qu'il soit transféré sur l'île de Lantau en 1998. À cette époque les décollages et atterrissages se faisaient donc en pleine ville le long de l'eau, ça devait être très impressionnant. Depuis 20 ans le quartier effectue donc une mutation. Les bords de l'eau ont été transformés en front de mer avec sa maigre bande de vert, posée là davantage pour les principe que dans l'idée d'en faire un lieu de vie, un peu comme à Tsing Yi. Un grand nombre d'entrepôts et d'immeubles usines ont été rasés et remplacés par de nouveaux centres commerciaux. Mais il en reste un certain nombre bien serrés les uns contre les autres. Tellement serrés qu'il n'y a pas de rue les desservant mais des ruelles étroites et sombres. Ces grands bâtiments industriels sont réhabilités en locaux commerciaux et espaces de bureau. On y rentre directement par le local à poubelle, ou par un rez-de chaussé constitué d'un parkings où se faisaient les livraisons et l'enlèvement des marchandises fabriquées dans les étages. On monte ensuite en empruntant des monte-charge dont on doit faire coulisser les portes à la main. Chaque étage est constitué d'un long couloir desservant des "cellules" de 50 à 200 m2, qui devaient accueillir jusque dans les années 1980 des armées d'ouvriers produisant les trucs en plastique et les machins électroniques qui ont fait le bonheur des consommateurs occidentaux. Ces couloirs quasi vides qui semblent parfois laissés à l'abandon sont assez déconcertants et vaguement effrayants. Beaucoup de cellules semblent vides, mais certaines sont louées. Il est souvent difficile de deviner ce qui se cache derrières les portes. C'est parfois un entrepôt d'on ne sait quoi, parfois un espace de co-working à la déco trendy, parfois un vieux monsieur en tricot de corps et pantoufles qui erre au milieu d'un capharnaüm improbable de vieux trucs déglingués, parfois les bureau d'une entreprise, parfois un lieu offrant un espace de loisir. C'est pour ça que l'on s'est retrouvé ici car le quartier devient le lieu phare pour les salles de jeu. La petite taille des appartements et, peut-être, un trait culturel, font que les hongkongais reçoivent rarement chez eux. Ils se retrouvent donc au restaurant où dans des salles louées à l'heure. Certaines proposent des activités précises, d'autres n'ont que quelques canapés et une console de jeux vidéos. Ce matin là, on avait réservé un créneau d'une heure pour faire du overboard, un espèce de skate board électrique qui avance tout seul sans guidon dans la salle AZZITA. Comme il se doit, la porte de la salle n'avait aucune inscription particulière, mais derrière c'était franchement bien : une piste pour faire des tours d'overboard avec des bosses et des mini rampes pour faire un peu d'acrobaties. Autour un espace de jeux avec babyfoot (géant), jeu de hockey, billard, fléchettes. On a pas eu trop de mal à se lancer en overboard. C'est assez intuitif. Avril et Ulysse étaient carrément à l’aise : avant, arrière, tour sur soi même, l'engin est vraiment maniable. Seul Pierre avant un peu de mal sans doute parce qu'il est encore un peu trop léger pour les capteurs de la machine. On est resté un peu plus que prévu pour faire le tour des jeux. Vraiment bien, surtout qu'il n'y avait personne. Je garde l'adresse pour y organiser l'anniversaire d'Ulysse avant l'été. Puis on est allé manger dans un joli resto tout neuf dédié au sport. Les enfants ont pu suivre des matchs de foot et un tournoi de snooker. C'était éclairé et calme. La nourriture était bonne et servie rapidement. Une bon début de journée !!! Yaumatei c'est notre quartier. Il semble que cela veuille dire "oil-sesame field". Il n'y a évidemment plus grand chose justifiant ce nom dans ce quartier (qui est très dense) qui s'est étendu à l'ouest, en empiétant sur la mer au fur et à mesure des "reclamations" de terre. Une rue appelée "reclamation street" indique d'ailleurs cette frontière entre terre d'origine et extension sur l'eau. Les points d'intérêt du quartier sont le marché de nuit, le marché de jade et maintenant le west Kowloon district avec son théâtre et son futur musée d'art. Nous, on est en plein milieu à Austin. Dimanche dernier on s'est retrouvé sur reclamation street. Je crois qu'on n'avait jamais emprunté cette rue d'ailleurs. On y a trouvé un marché de rue bien authentique avec les étals de viande non réfrigérés (il ne fait pas encore très chaud mais rien ne changera pour autant quand il fera 30 degrés). C'est intéressant car on voit bien l'ensemble de l'anatomie (en petit morceau) des cochons. Les chinois mangent principalement du cochon et du poulet. Les enfants aiment beaucoup regarder les artisans découper la viande, vider les poissons, bruler les plûmes des volailles. Ils voient bien l'avant (une poule vivante dans une cage) et l'après la même sans plume et suspendue par les pattes. Aucune émotion. Ca leur donnerait même presque faim. Le marché était très dynamique avec ses légumes et ses vendeurs de trucs improbables. Une femme broyait différentes épices pour concocter des breuvages "bons pour la santé". Le prospectus (c'est en petit mais il y a les mots clefs en anglais) proposait pèle mêle des mélanges contre la vieillesse, pour tomber enceinte, contre les troubles digestifs etc. Ensuite c'est le stand de "cadeaux aux morts" qui intéresse toujours les enfants. On peut acheter tout en version carton que l'on brulera consciencieusement à côté de la tombe du défunt chéri en espérant qu'il le récupérera au ciel (vu la quantité de plastique et produits chimiques qu'on a là dedans, la fumée noire qui en résulte a de quoi tuer prématurément les dévots d'ici-bas avant d'aller là-haut faire le bonheur des morts). Dans le top des ventes du magasin, ipad, rasoir, chaussures, produits d'hygiène. J'ai une fois acheté un set pour l'utiliser pour faire la marchande. Très décevant, les différents objets sont collés au fond de la boite et ne peuvent pas être désolidarisés. Le must dans les marchés reste quand même la section poissonnerie car tout est vivant : poissons, coquillages, et les grenouilles. L'objet de la ballade était de se rendre au jade market sous l'impulsion d'Avril qui n'y était pas allée la dernière fois et ressentait vivement la brulure de l'injustice parentale. Les trois enfants ont été récompensés d'une petite bestiole chacun. Ca a été dur d'avoir quoi que ce soit pour moins de 30 HKD, 3 euros quand même. Ulysse a enfin compris que la plupart des petites tortues de couleurs différentes étaient en fait en verre et non en vraies pierres distinctes. Il était déçu car lui il veut faire une collection de pierres authentiques. Pour autant il n'a pas renoncé à son achat. Sur le chemin retour on n'a pas manqué de souligner combien ils étaient gâtés. Tous les jours ils voient bien les grands-mères qui collectent les cartons et boites de polystyrène et les vendent au poids (a priori quelques centimes par kilo) dans des espèces de garages dans la rue. Ulysse a enfin compris que la "retraite" ce n'était pas juste une question d'âge et qu'elle n'était pas garantie. On prépare le terrain pour quand il râlera pour aller à l'école et qu'il faudra lui rappeler la variété des jobs pas très attractifs qui sont occupés à Hong Kong par des humains pour des salaires de misère : homme-affiche pour indiquer un resto dans la rue, homme-gardien d'ascenseur qui appuie sur les boutons pour toi, homme-vérificateur de la fermeture des portes dans le métro, homme-nettoyeur qui pousse inlassablement une serpillère sale pour donner l'impression d'effacer les traces de pas des passants qui repassent sans fin, etc.
Ce jour là il y avait aussi des hommes qui récupéraient la structure d'un lot de fenêtres. Protections minimum sur eux, ils brisaient le verre à même la rue. Tout ça évidemment au coeur de la ville la plus chère du monde, allez comprendre. Les cours de skateboard des garçons nous ont amenés récemment à Tsing Yi. Tsing Yi, c'est une île entre Kowloon et l'île de Lantau où se trouve l'aéroport. Il n'y a rien qui nous y avait amené avant. Seul son nom nous était familier car c'est l'unique arrêt du train rapide entre l'aéroport et chez nous. J'ai donc essayé de mettre à profit notre présence au Tsing Yi skate park pour trouver des choses à faire dans le coin. Il faut déjà dire que le skate park est pas mal. On s'y est retrouvé car le grand skate park le plus proche de chez nous est en travaux. Celui de Tsing Yi dispose d'un demi-tube pour faire des figures, d'une espèce de rail et de montagnes pour skate et roller. Autour il y a une piste de vélos qui doit faire 1km. On peut louer des vélos et même des Rosalies dans une boutique. Les cours de skateboard ayant lieu le matin (enfin il était 11h, donc cela faisait déjà 4 heures qu'on était débout), le parc et les pistes sont déserts. Le matin, ça a un air de friche industrielle. Mais le prof nous a assuré que les après-midi et, plus encore en soirées, l'endroit est plein à craquer. Il faut dire qu'il est entouré de tours HLM. Le front de mer vient d'être rénové il semble et donc c'est plutôt chouette même si ce n'est pas une vue très "nature": on y voit surtout les tours bien serrées sur la rive droite en face et des bateaux un peu pourris qui passent devant. On est loin de la marina d Aberdeen ou de Stanley. Mais bon ça fait prend l'air. Bref, c'est Hong Kong : c'est pas toujours sexy et dès qu'il y a des habitation on tombe vite dans l'ultra-urbain. Les aménagements du front de mer sont typiques de Hong Kong : des installations de gym pour personnes âgées et des aires de jeu pour enfants. Pour le coup, c'est pas l'éclate : des dizaines de petits trucs qui se balancent pour tout petits, comme si l'architecte s'était contenté de respecter à minima le cahier des charges lui imposant de mettre un nombre donné de jeux. L'absence de diversité fait assez frémir, mais les soirs il doit surement y avoir des queues de parents attendant pour leurs enfants devant les petits lions balanceurs... Grande ambiance. En tout cas, le samedi matin, il n'y a personne. Les petits hongkongais sont généralement occupés les samedis et dimanches matin par leurs cours particuliers ou regardent la télé pendant que les parents dorment. On a marché sur la promenade du front de mer jusqu'au centre commercial du métro. J'y avais repéré un "Sichuan House", un resto... de la province du Sichuan donc. On a pris les spécialités : pour les grands, une marmite de poisson baignant dans l'huile et les piments pour les parents et des brochettes pour les enfants. Une réussite! Les enfants ont recommandé du poulpe grillé!!
Ca faisait longtemps que j'avais envie de rajouter un néon à la décoration déjà chargée de notre appartement. Un néon comme ceux des devantures de magasin à Hong Kong. Ca s'est révélé plus compliqué que je ne pensais, les rares adresses trouvées en ligne correspondant à des ateliers de néon étaient obsolètes. Je me suis rabattue sur un site en ligne qui faisait fabriquer en Chine. Sans doute que si j'avais fait ma recherche en chinois j'aurais plus trouvé mais bon il fallait bien pouvoir expliquer à mon interlocuteur ce que je voulais. Le choix était infini puisque c'était sur mesure. J'ai fait simple, j'ai choisi 香港 qui veut dire Hong Kong et qui en fait se prononce Xiānggǎng en cantonais. Ce qui veut dire port parfumé. J'ai pas pris trop grand même si cela m'a démangé. Après quelques échanges par mail, un devis et un croquis approuvé je suis allée payer en cash dans une espèce de salle de jeux sur l'île de Hong Kong. J'ai attendu 10 jours. On m'a contacté pour me dire que la production avait fait une erreur au lieu d'un panneau avec les deux caractères j'allais recevoir deux panneaux avec un caractère chacun. J'ai dit qu'il fallait refaire. J'ai attendu que le nouvel an chinois passe et voilà mon truc bien emballé qui m'attendait dans la fameuse salle de jeu. On l'a mis sur le rebord de la fenêtre de notre chambre. Il y a une télécommande pour régler l'intensité lumineuse et faire un arrêt programmé. La grande classe. Bon ça sent un peu le plastique mais mon détecteur de pollution n'a pas bronché alors on fait avec. Ca met une ambiance un peu "striptease club" dans notre chambre à coucher mais ce n'est pas déplaisant.
Au dessous de nos fenêtres commence à prendre forme le nouveau quartier de Kowloon West. Le gouvernement veut y développer une zone dédiée à la culture avec en son cœur une salle de spectacle spécialisée sur l'opéra chinois et un musée abritant le surplus du grand musée de Pékin. Le tout dans un écrin de verdure. Bon faut pas rêver, il n' y aura pas des grandes pelouses mais des pistes en béton autour de parterres surélevés plantés d arbustes. Mais comme cela se trouve le long de la baie de Hong Kong avec la vue sur le skyline bien identifiable de l'île de Hong Kong (la tour du international finance center, celle de HSBC et de la banque de Chine, la grande roue et le ferry) cela devrait avoir du cachet. On voit cela pousser tranquillement. L’opéra vient d ouvrir. Il s appelle le Qixu center. Il est moderne et plutôt bien fichu. C'est le bâtiment gris et un peu en forme de dôme avec la fente jaune sur la photo prise de notre balcon. Son ouverture a lancé un processus de rénovation bienvenue des souterrains qui passent sous l'artère séparant notre résidence de l'opéra mais aussi du quartier Jordan. Ce tunnel on l'a pris matin et soir l'année dernière pour aller prendre le métro et aller à l école qui était sur l’île de Hong Kong. Il est un peu sale et moche. Maintenant il devient lumineux et moderne. C est franchement une rénovation que l'on apprécie surtout le week-end maintenant quand on va faire un tour. Pour ce qui est de l'opéra lui même. Il est ouvert sur l'extérieur, pas de porte donc. Je n'imagine pas les factures de climatisation quand il va commencer à faire chaud. On est allé y faire un tour : quelques boutiques et restos chics. Le concert gratuit pour lancer la saison de spectacles qui nous y avait attirés n'avait rameuté grand monde. C'est très calme. Je doute qu'on aille assister à un opéra chinois traditionnel (en chinois dans le texte) dans son intégralité. Pour le bien de nos oreilles.. Surtout on ne sait trop que choisir, tous les prospectus présentant les différents spectacles ont la même tête. Mais on devrait se laisser tenter par une séance d'introduction.
Le Xiqu center propose en effet des ateliers de 90 minutes avec thé et dim sum pour présenter les principaux personnages et éléments de cet art chinois. A suivre... Un nerd c'est d'après la définition récupérée sur internet "Une personne passionnée de sciences et techniques, notamment d'informatique, et qui y consacre la plus grande partie de son temps".
Tandis qu'Avril aime manipuler des petites poupées et animaux en plastique rose, Ulysse lui ne jure que par des activités qui exigent patience, stratégie et précaution. Très étrange d'avoir deux enfants si différents, sans parler de Pierre qui lui est sur pile et ne fait que hurler et courir partout. Bref, Ulysse donc aime les échecs, les casse-têtes, et les jeux videos (mais c'est hautement rationné aux soirées de week ends). Sa dernière trouvaille ce sont les châteaux de carte. Il m'a fait le prendre en photo pour que j'envoie sa réalisation à deux de ses copains (des jumeaux chinois de sa classe). Fascinant! Notre quartier est connu pour abriter des marchés populaires comme le marché de nuit de Hong Kong (où on trouve les souvenirs (T shirts et babioles à l'effigie de la ville) mais aussi le marché de jade. On n'y avait jusqu'ici pas trainé les enfants mais depuis qu'Ulysse s'est découvert une passion pour les pierres colorées (après notre séjour en Birmanie) et a commencé une collection de tortues on a profité d'un samedi pour y faire un tour. C'est complétement déglingué et assez surréaliste: des dizaines de petits stands remplis de pierre, colliers et autres objets, surtout en jade (ou en plastique on ne peut pas être sur). C'est un hangar en tôle sur deux blocs de rue. Les commerçants n'ont pas l'air bien riches. Ce jour là comme à chaque fois que j'y suis passée c'était très calme. Les vendeuses essayaient de nous attirer en nous disant "discrètement" et sur un ton un peu suppliant qu'elles allaient nous faire un bon prix. C'est un des rares endroits où il faut négocier les prix à Hong Kong. Le marché abrite également un écrivain public qui tapait encore à la machine à écrire, c'est dire combien ce marché est tout poussiéreux et en contraste avec le quartier qui est en plein boom immobilier. Il semble d'ailleurs que les jours de ce marché soient comptés et j'imagine que, vu le prix au mètre carré, cela n'est pas bien raisonnable de garder cet espèce de marché fait de tôles et de planches en bois où les vendeurs ont tous un âge avancé et donnent l'impression d'habiter sur place. Ulysse en tout cas ne savait plus où donner de la tête: des tortues de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Il a opté pour une bleue il me semble (donc pas en jade) que son père a acheté à prix d'or. On est de moins en moins bon en négociation de prix. On lui a promis de revenir pour qu'il dispose d'une collection complète avant notre retour en France. Avril s'est elle mise en tête de collectionner les grenouilles. Bizarrement personne n'est intéressé par les bouddhas, pourtant nombreux aussi.
Nous avons imposé à chacun de nos enfants l'apprentissage d'un instrument depuis l'année dernière. Après avoir commencé le piano, Ulysse a opté pour la guitare. On a changé de prof mais c'est toujours un peu à contre-coeur qu'il s'y met, maintenant en cours privé à la maison. Pendant ce temps là Avril et Pierre ont respectivement cours de piano et de ukulélé dans un centre commercial juste à côté de la maison. Il s'agit d'un groupement de 4 minuscules espaces où se trouve un piano et juste assez de place pour s'asseoir devant. 45 minutes chacun avec un professeur le vendredi après-midi. Je ne suis pas sure que les progrès sont énormes mais bon Avril a l'air d'apprendre au moins à reconnaître les notes, choses qu'aucun des ses parents ne savent faire. Pierre revient lui avec des bonbons et des stickers... Aucune idée si il apprend quoi que ce soit sur son ukulélé. Surprise la semaine dernière quand le prof m'a indiqué que Pierre avait plutôt envie de faire de la batterie et que dans la foulée Pierre s'est mis à battre en rythme avec beaucoup de plaisir sur l'engin. On va voir si ça dure... Demain cela sera peut-être la trompette.
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