Le pire des scénarios s'écrit maintenant. Toutes les activités prévues pour les enfants y compris celles dans le camp de surf sont annulées. Les magasins ressortent les piles de masques (bon normalement ils ont des stocks) et les magasins limitent les achats. Je crains en fait que cela ait l'effet inverse et amène les gens à stocker encore plus.
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La fin de notre séjour à Hong Kong va être moins festif que prévu. On sentait que les plus de 20 nouveaux cas "locaux" en orange sur le graphique allaient déclencher une réaction brutale du gouvernement. Ainsi après prés de deux mois sans aucun cas sauf les cas importés (en bleu) début juillet sont apparus des cas isolés puis des grappes de gens qui n'avaient aucune idée de pourquoi ils testaient positifs. Est ce qu'ils ont été en contact avec des mainlanders "haut profil" ou des personnels navigants infectés qui étaient les seuls à échapper au test systématique ou à la quarantaine obligatoire? On ne saura sans doute jamais mais les cas s'accumulent: personnes âgées dans les nouveaux territoires, élèves dans un centre d'enseignement sur l'île, serveurs de restaurant à côté de chez nous, officier des douanes à la frontière avec Shenzhen. Il n'y en a jamais eu autant même lors de la seconde vague en mars. Hier, 13 juillet Carrie LAM a donc annoncé à 20h l'inévitable: le retour aux règles du mois de mars (pas de regroupement de plus de 4 personnes, fermeture des installations sportives dont les piscines, salles de jeux, des cinés, gyms, salons de massage etc) en plus strict car les restaurants ne pourront que vendre à emporter à partir de 18h. C'en est fini de nos plans de diners en extérieur avec les amis. Aux oubliettes le repas avec les collègues de l'université et surtout notre fête de départ avec tout le monde dimanche.
Le camp multi-sport (en gymnase)) des enfants se termine prématurément aujourd'hui. On croise les doigts pour que le camp d'activités aquatiques de la semaine prochaine soit maintenue même cela va être plus compliqué qu'en mars où le centre avait tenu bon en dépit de l'obligation d'être par groupe de 4 max. J'avais annoncé aux enfants que c'en était fini des ballades/randonnées... je pense qu'il va falloir ruser car il n'y a presque plus que cela à faire avec la plage. On n'est pas à plaindre évidemment mais je ne me réjouis pas du tout de diner le soir dans notre chambre d'hôtel. Avec les discussions sur l'obligation de tester les nouveaux arrivants en France et les annulations des vols AirFrance, j'avoue que j'ai vraiment hâte d'être en France! Vendredi dernier le 10 juillet, on a déménagé. On avait un peu commencé à trier pour éviter de se retrouver avec des affaires dont on aura plus besoin en France (en vrac, combi de plongée, vêtements du LFI, jeux pour petits et livres de CP). Le groupe facebook French HK mums est très efficace pour se débarrasser de ses affaires que ce soit les bouquins, l'électroménager ou les affaires d'enfants. On poste une photo et un prix et souvent en moins d'une heure on a trouvé quelqu'un qu'on retrouve dans une station de MTR ou au LFI ou au Marks & Spencer de Central. Comme la compagne de déménagement nous disait que nos affaires rentraient tout juste dans un petit container de 20 pieds on a bradé et donné: aquarium, plantes, lits. Pas la peine de revenir en France avec les deux lits pour enfant qui étaient faits pour les chambres minuscules d'ici. On a vendu aux deux grands un nouvel agencement de leur chambre avec un bureau. Pierre est le seul à avoir voulu conserver son lit en hauteur. L'appartement commençait déjà à être plus aéré quand vendredi matin l'équipe de relosmart a débarqué: à 5 et en quand même 6 heures ils ont tout embarqué. Ils ont été tellement généreux sur les emballages, le papier craft et le revêtement bulle que je pense déjà à ma montagne de déchets que l'on aura à l'arrivée. Les enfants qui avaient tennis le matin sont revenus sur l'heure du déjeuner et on a improvisé dans la chambre d'Avril où on s'était réfugié un pique nique des restes des placards. Autour de nous tous ce qu'on garde pour les 15 jours qu'il nous reste à Hong Kong et la France en attendant de récupérer le container. Les enfants sont ensuite repartis pour leur atelier de construction STEAM-Lego. J'ai filé au Royal Plaza Hotel, notre nouvelle demeure. On a loué un espèce d'appartement qui couple une chambre classique au grand lit double avec une espèce de micro suite où on a fait installer 3 lits simples. C'est plutôt confortable et on peut prendre le petit déjeuner et faire des activités sur une table avec 4 tabourets, mais pas 5. L'hotel doté d'une piscine est dans un immense mall de sorte que le starbucks est à 10m du lobby de l'hotel ainsi qu'un tas de resto et une food court. Tout semble évidemment sans intérêt maintenant (update du 14 juillet) que tout referme (plus de resto, plus de piscine, retour à la règle des groupes de max 4 persponnes...) mais bon il semble y avoir un room service correct.
Depuis notre arrivée à Hong Kong les enfants ont essayé de nombreuses activités. Il fallait les occuper hors de l'appartement trop petit et surtout relâcher la pression sur Marika qui se retrouvait dés 14h avec les 3 enfants après la fin de l'école. Ces activités sportives et culturelles ont été les rares occasions de rencontrer des vrais Hongkongais à travers les coachs. Ils étaient jeunes et vraiment enthousiastes pour transmettre leurs passions à nos enfants. Ils ont tous réagi à l'annonce de notre départ avec résignation, car cela fait forcément écho à leur propre interrogation sur les perspectives de vie à Hong Kong. Les enfants ont tenté pas mal de chose sur ces 4 années. Ils ont commencé avec de la boxe et de la gym "antigravité" dans une salle de Central à coté de leur école de l'époque qui a fermé sans aucune anticipation au bout de 9 mois. Ici les commerces ferment sans prévenir et il y a une rotation très impressionnante des baux commerciaux en raison du coût astronomique des loyers et du peu de protection accordé aux locataires. Les enfants ont enchainé avec du Kung Fu et du tennis jusqu'à ce que leur rentrée au LFI leur offre la possibilité de faire des activités extra-scolaires sur le site du lycée même trois après-midi par semaine. Les deux jours restant on a commencé des cours de musique dans une petite école en face de la résidence. Avril et Ulysse ont débuté par le piano. Il a fallu se rendre à l'évidence qu'ils n'étaient pas très motivés. Ulysse puis Avril a basculé sur de la guitare avec un prof qui venait à domicile. La encore, comme aucun des deux ne touchait à la guitare entre deux cours, les progrès ont été limités. Il n'y a que Pierre qui n'a jamais trop rechigné à aller à son cours de ukulélé mais avec un résultat peu identifiable si ce n'est qu'il aime écouter de la musique. C'est le plus mélomane des 3 mais sans don particulier pour la pratique de la musique pour autant il semble. Pas sur que la musique soit une activité que l'on reprendra à Sceaux. On ramène guitare et ukulélé dans le container... On verra. Avec la fermeture de l'école en raison du coronavirus j'ai dû trouver de nouvelles activités les après-midi pour les enfants après leur matinée de "home schooling". Avril avait demandé des cours de dessin et d'allemand. Pour l'allemand elle est allée au Goethe Institute. Pour le dessin on a trouvé une prof très sympa qui est venu une fois par semaine. Se sont enchainés loup, cheval, tigre etc. Avril affiche un intérêt certain pour le dessin et aimerait continuer à Sceaux c'est déjà ça. Les trois enfants n'ont pas trouvé de terrain d'entente sur les cours de skate et roller. Ulysse a montré son intérêt pour le skate tandis qu'Avril n'a pas voulu s'y essayer et a suivi des cours de roller à la place ce qu'Ulysse a refusé de rejoindre. Pierre a suivi sa soeur sur les rollers et dernièrement il s'est aussi mis au skate. Il faut dire qu'Ulysse ces derniers temps a systématiquement trainé des pieds pour toutes les activités extérieures car comme il dit "la seule chose qu'il souhaite c'est rester les fesses dans son pouf à lire". La seule activité pour laquelle il est plutôt partant c'est le tennis. Clairement il est le meilleur des trois et ça c'est sans doute un aspect fondamental pour sa motivation. Je pense qu'il n'a pas donné suite aux rollers car sa soeur était meilleure que lui. Le tennis grâce à une coach française (ce qui aide quand même pour la compréhension) a donc encore grâce à leurs yeux à tous les trois. Avril est contente d'y retrouver une autre fille française. Ce qui ressort de toutes ces activités essayée c'est qu'ils ont tous les trois une préférence marquée pour des activités collectives notamment si c'est avec d'autres français. La seule exception peut-être a été le rugby mais là aussi il y avait quelques gamins francophones. C'est franchement le grand regret de cette année, l'arrêt brutal des entrainements et des compétitions de rugby car les enfants, et surtout Avril, s'y sont révêlés. La programmation des activités de l'été a tenté un petit panachage. Heureusement que leurs âges rapprochés permettent de les mettre ensemble le plus souvent. Ce n'est peut-être pas leur idéal mais en terme de logistique c'est nécessaire.
Les enfants vont commencer par une semaine avec tennis le matin au club français et coding l'après midi (en anglais mais avec 3 autres français - le coach va s'arracher les cheveux). Ensuite une fois qu'on sera à l'hôtel ils partiront sur la journée: la première semaine dans un camp multisport à l'intérieur d'un établissement scolaire (y aura la clim) et la suivante et dernière semaine à Hong Kong pour nous dans un camp de multi-activités sur l'île de Lantau (escalade, gorge, kayak, survie). Normalement il y a une nuitée organisée sur la semaine: on verra s'ils sont partants. L'année a été bonne pour Pierre dans sa classe de CPG. Il s'y est fait de nouveaux amis Gabriel (premier en haut à gauche), Alex (deuxième en partant du coté gauche en haut) et Adame (troisième) tout en gardant ses copains initiaux Léon (qu'il connait depuis son arrivée à Hong Kong aux petits lascars) et Amaury et Raphaël qui étaient déjà dans sa classe en Grande Section.
Ce sont les noms qui sont sortis pour l'invitation à la fête d'anniversaire qu'on fera samedi. La date approchant il a cherché à rajouter des noms de filles mais comme il veut faire une Foot Party je lui ai dit qu'on allait rester à 7 garçons et que Matthieu (ou Ulysse selon son humeur car avec Pierre ça va et vient) équilibrerait les équipes pour faire un 4 contre 4 dans la salle climatisée de la résidence qu'on a réservée pour l'occasion (dehors il fait trop chaud). Malgré la disruption (pas d'école pendant 4 mois et une institutrice régulièrement absente) il a fait le plein de relations sociales dans un bon groupe. Il n'y a a priori pas tellement de départ, seuls Pierre et Sixtine (qui était elle aussi aux Petits Lascars) rentrent définitivement en France pendant l'été. On espère que Pierre retrouvera facilement une petite bande pour faire du foot à Sceaux. La période sans école a évidemment eu pour conséquence que les enfants n'ont pas vu tous leurs copains, notamment ceux dont on ne fréquente pas les parents ou qui habitent loin et avec lesquels organiser des playdates est compliqué. Celui qui en a le plus pâti c'est Ulysse même si il a vu régulièrement les jumeaux de nos amis les week ends. Ces meilleurs amis sont Enrique, Enzo et Cameron (de gauche à droite sur la photo). Enzo est parti en Allemagne à Noêl. Les deux autres sont à moitié hongkongais et du coup ils sont restés quasi confinés pendant 4 mois. Pour Pierre ca a été plus cool car on a pu organiser des playdates avec ces copains Raphael, Amaury et Léon, chez eux ou chez nous. Avril elle a profité de la proximité avec Juliette (avant qu'elle déménage) et de notre proximité avec les parents de Paola pour voir autre chose que des garçons. Depuis cette semaine Pierre bénéficie de playdates quotidiennes car il sort de l'école à 11h20 et doit attendre son frère et sa soeur qui ne sortent qu'à 14h15. D'autres enfants sont dans le même cas et donc se retrouvent pour pique-niquer et jouer au vélodrome à côté de l'école. Il revient dégoulinant, car quand même il fait chaud. Deux jours par semaine je lui ai trouvé un plan plus calme, chez Claude une copine de sa classe, qui habite juste en face de l'école. déjeuner et jeux en intérieur avec Claude et ses deux petits frères. C'est pas mal en temps de pluie d'ailleurs car le mois de Juin est connu pour ses orages et son temps pourri. On a pas été épargné, surtout le week end d'ailleurs. Ca a clairement limité mon programme de ballades. Le mois de juin voit reprendre les anniversaires et leur sleepover associé. On n'a pas vu Avril du week end la semaine dernière, elle est rentrée bien crevée de son séjour sur l'ile de Lamma où Iluh l'avait conviée.
On est presque sur un retour à la normale ici malgré la découverte d'un cluster de covid-19. Après 15 jours sans rien, une femme a été dépistée positive ainsi que son mari puis ses voisins, collègues etc. Le gouvernement a saisi l'occasion pour repousser encore de 15 jours la possibilité de se réunir à plus de 8. A la trappe la veillée pour commémorer le 4 juin 1989 mais surtout la réouverture des playgrounds, terrain de foot et club de rugby. Les choses progressent par contre au niveau de l'école. Pierre a repris comme Avril et Ulysse l'école en matinée le 1er juin et on nous annonce pour lundi prochain (8 juin) la reprise du rythme normal sauf pour les CP. Ca c'est un peu la tuile car on a arrêté le bus donc c'est Marilka qui va chercher les enfants et il n'est pas commode de faire deux aller retour en l'espace de 3 heures, car l'heure normale de fin de journée à Hong Kong c'est 14h15. Il n'y a plus d'activités extra-scolaires. Bon c'est mieux que rien et on va essayer d'organiser pique nique et playdate pour Pierre du temps de midi aux abords de l'école.
Pierre est en tout cas content de retourner à l'école, mais pas autant que ses parents qui n'en pouvaient quasi plus de lui faire l'apprentissage à la maison. C'est néanmoins moins sympa qu'avant, pas de jeux, masque en permanence sur le museau... Ce qui est bien par contre c'est que comme il n'y a plus sport, il peut prendre l'uniforme qu'il veut sans contrainte!! Cette fin de mai marque le début des chaleurs et heureusement la fin du virus ici. Il n'y a plus de cas de covid-19 depuis 3 semaines au moins sauf pour une poignées de nouveaux arrivants qui vont directement à l'hôpital ou dans un camp. Avec la montée des températures le masque commence à être de plus en plus inconfortable, surtout ceux qui sont multi-couches comme celui fourni par le gouvernement hongkongais: hyper couvrant, 8 couches de tissu dont une avec des molécules de cuivre. On va le garder pour la France et ici on va surtout utiliser des masques en papier. On sent le soulagement et le retour annoncée d'une vie normale: la piscine de notre résidence va ré-ouvrir la semaine prochaine et la règle des "moins de 8" devrait être abandonnée il faut espérer dans quelques jours. Evidemment le gouvernement ne va pas trop vite et a maintenu la règle de 8 jusqu'au 4 juin inclus sans doute pour empêcher les rassemblements pour l'anniversaire du massacre de TienAnMen. Je ne pense pas que cela aurait eu trop d'impact car les commémorations ne sont pas de grande ampleur en l'absence d'un autre agenda qui se greffe dessus. Les localistes (indépendantistes) considèrent en effet qu'il n'y a pas plus de raison de commémorer le 4 juin 1989 qu'un massacre commis dans un pays étranger vu qu'ils ne se sentent pas chinois. Bon c'est un peu radical mais cela explique le manque de solidarité des différents mouvements anti mainland pour les actions de ce jour. C'était sans compter sur la nouvelle loi, annoncée par Pékin il y a qq jours: rien de moins qu'une remise en cause du principe "Un pays, deux systèmes" qui maintenait internet non censuré et liberté d'expression à HK. Possiblement d'ici quelques jours et l'adoption de cette disposition par décret à HK, toute association avec quelqu'un critiquant le régime chinois pourrait être punie de prison. Moralité, n'importe qui pourra être arrêté pour des propos critiques ou pour avoir fréquenté quelqu'un de critique... c'est très dangereux. Malgré la possibilité actuellement de se faire arrêté pour être à plus de 8, des milliers de hongkongais sont donc re-descendus dans la rue hier, dimanche 24 mai. Sans doute le redémarrage d'un long cycle avec son cortège de blessés, violences policières... Evidemment c'est très soft ici par rapport à la France: hier pas de cocktail molotov mais cela ne pourra que dégénérer. Pour nous pas question de prendre de risque malgré notre soutien aux manifestants, nous avons soigneusement évité les lieux de contestations pour faire une petite ballade dans les collines derrière chez nous: singes et réservoirs dans une cocon de forêt.
Mercredi 21 mai, après exactement 4 mois sans école (le dernier jour était le 23 janvier), Avril a repris le chemin de l'école. Bon, juste pour la matinée et surtout sans récré, ni snack. Pour l'instant le LFI applique de manière très stricte les consignes du gouvernement : les enfants doivent rester à distance les uns des autres et donc Avril est restée 3h30 durant dans sa salle de classe, juste le droit d'aller aux toilettes par tout petit groupe. Elle est rentrée congelée (à cause de la clim et de l'immobilité) et affamée. Aujourd'hui lundi 25 mai c'était au tour d'Ulysse. Ils ont pris tous les deux un UBER car on a laissé tomber le bus scolaire qui, pour assurer le mois de juin, nous demandait de payer les mois de février, mars, avril et mai. Le choix a été vite fait. A partir d'aujourd'hui les snacks sont autorisés (certains gamins partent de chez eux dès 6h30 et donc doivent être à ramasser à la petite cuillère à 11h30). Mais la procédure fait assez peur, telle qu'elle nous a été signifiée par email:
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------A partir du lundi 25 mai, votre enfant pourra amener un goûter à l’école. Ces goûters doivent être emballés individuellement. Nous vous demandons de fournir également une pochette plastique fermant hermétiquement étiquetée au nom de votre enfant pour placer le masque lors de la prise du goûter. Des mesures spécifiques seront mises en place lors de ce moment concernant le nettoyage et le respect des règles d’hygiène : AVANT LA COLLATION 1. Distribution d’une lingette alcoolisée à chaque enfant par le maître et désinfection de sa table 2. Prendre la pochette plastique personnelle et clairement étiquetée au nom de l’enfant 3. Ouvrir largement la pochette plastique pour y déposer le masque 4. Retirer le masque par les cordons élastiqués (ne pas toucher l’extérieur du masque) 5. Placer le masque dans une pochette plastique et la fermer PENDANT LA COLLATION 1. L’enfant ne touche pas à sa pochette contenant le masque 2. L'enfant reste bien assis durant la collation 3. Lingette gardée sur la table individuelle LA COLLATION TERMINÉE 1. Nettoyer sa table individuelle avec la lingette donnée préalablement 2. Le maître passe avec une poubelle à couvercle pour jeter les déchets et lingettes 3. Désinfection des mains 4. Reprise du sac plastique avec le masque 5. Replacer le masque sur le visage par les cordons et réajuster 6. Désinfection des mains ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Rappelons que le virus ne circule plus du tout (ou presque ?) ici. On a arrêté de voir des contaminations locales depuis près de deux mois. La seule exception durant cette période, c'est le cas d'une dame testée positive sans qu'on sache bien où elle avait attrappé le virus. Son mari et sa petite fille ont été testés positifs aussi mais personne d'autre parmi les dizaines testés dans leur entourage. Ce cas, un peu mystérieux, date de plus de deux semaines maintenant et même les experts médicaux qui conseillent le gouvernment et qui ont été hyper alarmistes et giga prudents depuis le mois de janvier commencent à être à court d'argument pour justifier une prolongation des restrictions. Depuis le 10 avril, la flambée des cas a cessé. Le gouvernement de Hong Kong a mis du temps à relâcher les contraintes, de peur non pas tant que les contaminations reprennent (car clairement le virus ne circule plus du tout à Hong Kong), mais que les manifestations redeviennent quotidiennes comme avant Noël. La situation politique est ubuesque ici : alors que la loi en vigueur interdit les masques pour permettre l'identification des manifestants, tout le monde en porte un contre le coronavirus, et les rassemblements (de 4 personnes maximum) de manifestants hostiles à la Chine reprennent dans les centres commerciaux. La police semble t-il pousse les manifestants pour qu'ils semblent être à plus de 4 pour ensuite les arrêter et les verbaliser. Tristes temps. Bref, il a fallu attendre ce week end et donc 3 semaines sans un cas local de covid19 pour que la règle de moins de 4 passe à 8, déjà un progrès. On ne sera plus obligé de manger au restaurant, en deux tables séparées. Surtout on annonce la réouverture des cours de tennis, de certains musées et autres possibilités d'activités. Les enfants vont pouvoir reprendre les cours de roller, de skate board, de tennis et de voile. Un retour à la normale ou presque, même si les piscines ou les parcs d'enfants restent fermés. Nous c'est le retour du cinéma (sans nourriture, avec masque et distanciés des autres) qui nous réjouit ainsi que les bibliothèques et notamment l'alliance française pour renouveller notre stock d'Asterix et de Tintin. Même dans notre résidence, pourtant très précautionneuse, les "facilities" réouvrent. Les règles sont strictes mais bon on a l'habitude: masques obligatoires pour rentrer dans la résidence, contrôle de la température pour les non-résidents (livreurs....). Et surtout l'école... Pour le campus de Tseung Kwan O où sont les enfants, a priori Avril retourne à l'école le mercredi 20 mai, c'est dans 10 jours!! Puis ça sera Ulysse le lundi 25 mai et enfin Pierre le lundi 1er juin. Bon c'est pas le retour à la normale pour autant, juste le matin, pas de cantine, pas d'activités extra-scolaires, les tables espacées d'1m au moins et tout le monde masqué. On voit si cela se concrétise mais la fin de l'école à la maison nous redonne le moral, surtout aux parents, car les enfants eux sont plutôt contents de la situation: école le matin et activités l'après midi. Leurs copains leur manquent un peu mais ils voient les plus importants et ne semblent pas plus ravis que cela de retourner en classe, masqués.
Je reprends la plume après quasiment 3 mois. 3 mois pour accepter que le dernier semestre avant notre retour en France ne serait pas l’apothéose rêvée. J’avais très tôt identifié les longs week-ends et les plages de vacances de 2020. J’avais pris très tôt les billets d’avion et fait le choix des hôtels. On était prêt, en tout cas on pensait que les enfants étaient prêts après le baptême du feu du Népal, pour les deux voyages qui me faisaient rêver dans la région : Le Tibet et la Mongolie. J’avais de plus calé sur les petits week-ends des A/R pour la baie d’Halong et le Yunnan. Tellement longtemps à l’avance que j’avais même oublié et avait validé le séjour de ma mère sur une période où on n’était pas censé être là. Bref, ces derniers mois je les voyais comme l’occasion de pousser les enfants plus loin dans les altitudes et dans les déserts et de les faire camper, rouler de longues heures pour découvrir ces grands espaces et aller à la rencontre de peuples totalement différents de ce qu’on avait visité en Asie de l’Est jusqu’à maintenant. Maintenant qu’Avril et Ulysse apprécient la lecture et que les trois sont plus autonomes notamment en marche, il paraissait envisageable de partir pour du pur itinérant, avec des trajets longs et des conditions de nuit sommaires. A notre retour de Malaisie il n’était pas encore évident que le monde avait basculé et qu’il fallait faire un profond ajustement dans notre mode de vie. C’était Hong Kong le second foyer du Coronavirus, à la porte Sud de la Chine. L’inquiétude en cette mi février était double 1) endiguer la contamination et donc fermer les échanges entre la Chine et Hong Kong et 2) éviter que le reste de monde, qui fermait ses frontières aux Chinois, ne mette les Hongkongais dans le même paquet. Mais au quotidien on était assez tranquilles : les enfants faisaient l'école le matin et ensuite partaient faire du bateau ou un camp de sport sur la plage, pendant que Pierre retrouvait ses copains pour faire du foot. On les a inscrit aussi à des cours de tennis. Au moins on avait l'impression que la fermeture de l'école avait ses avantages, d'autant qu'il faisait plutôt beau. C’est dans ce contexte, où c'était Hong Kong qui était au coeur de la tourmente, que je suis rentrée avec les enfants pour 2 semaines de vacances en France, à la fin février. J'avais un moment craint que l'on doive tout annuler si la France nous considérait comme des Chinois de Wuhan. Une fois en France, on a pu profiter un instant du soulagement d’avoir laissé la maladie derrière nous et de pouvoir vivre une vie normale. Dans l’avion Air France qui nous a ramené de HongKong à Paris, on a vite compris que l’avion était venu de France à vide et que les personnels navigants avaient été réquisitionnés. A l’arrivée à Roissy, l’équipe médicale était là pour vérifier notre température, récupérer notre déclaration d’itinéraire (pas de séjour en Chine) et nous donner des masques. Masques qu’on a enlevé dès la récupération des valises tellement on avait l’impression qu’on avait atteint le refuge. Tout s’est enchainé comme je l’avais calé depuis longtemps : les enfants au ski, moi à faire des cours en Egypte puis à Paris. Le vol retour était prévu pour le vendredi 13 mars. La date restera dans ma mémoire pour longtemps. Le dimanche 8 mars, Air France annonce qu’elle suspend les vols entre Paris et HK. La situation en France se dégrade en France, les vols sont vides et bientôt HK va imposer une quarantaine aux arrivants d’Europe. Le sauve-qui-peut commence dans l’autre sens : il faut rentrer à HK, ramener les enfants du Sud de la France en urgence, prendre n’importe quel vol. La chance est que je suis déjà de retour à Paris. Je passe une première après-midi, lundi 9 mars, dans la boutique Air France après des heures d’attente en vain au téléphone. Un premier rebooking par KLM, qui sera lui aussi annulé le lendemain. Une deuxième après-midi chez Air France le mardi 10 mars et un départ dès le lendemain matin après une récupération des enfants dans la nuit. J’ai tout planté : les cours, l’examen, les diners avec les amis, tout ce beau planning précisément construit. Evidemment, à Paris, il n’y avait pas encore de prise de conscience : personne n’a de masque et, pour tout le monde, l’épidémie est encore loin, même si on commençait à se méfier des Italiens en plus des Chinois.
A notre arrivée à HK, j’ai eu la sensation, comme à l’arrivée à Paris, d’avoir réussi une échappée salvatrice. Dès le lendemain les enfants ont rejoint leurs copains sur la plage et participé à des camps sportifs car après tout ils étaient en vacances. Mais trois jours plus tard, plus rien n’était possible. Il fallait attester, pour chaque inscription à des activités des enfants et même pour moi pour aller à l’université, que l’on était à HK pendant la quinzaine précédente. Annulation des sorties entre amis, les employeurs demandant à tous leurs employés de ne pas fréquenter les personnes ayant voyagé. Quelques jours plus tard c’est la quinzaine qui est imposée aux nouveaux arrivants : la plupart sont des étudiants hongkongais mis à la rue suite à la fermeture de leurs écoles en Europe ou aux US, des familles résidant à HK qui étaient partis en vacances ou même avaient rescolarisé leurs enfants en Europe ou aux US pour contourner la fermeture des écoles ici (plus de cours en présentiel depuis 23 janvier). Le nombre de cas à Hong Kong est reparti à la hausse, et les mesures se sont emballées. En plus du malaise d’être perçus à Hong Kong comme les responsables de cette seconde vague, il a fallu composer avec la fermeture de toutes les activités qui nous permettaient de respirer les après-midi après les matinées d’école à la maison. Même si les enfants ont plutôt bien géré le passage à l’école à la maison, ça n'a pas été totalement indolore, surtout pour pour gérer Pierre. Avant le séjour en France, on avait externalisé tellement c’était difficile de mettre Pierre au travail et de ne pas perdre son calme face à ses « J’ai pas envie, pas question, j’en ai rien à faire, ça ne m’intéresse pas, je suis fatigué, je ne le ferai pas…. » Il passait alors 2 heures à faire ses devoirs avec une jeune femme dans un café. En comptant l’heure de transport, on avait un peu la paix pour faire les devoirs avec les grands. Après le retour de France, Pierre a négocié de rester à la maison pour faire l’école. La routine qui s'est installé était donc celle où Matthieu gérait les deux grands sur la table du salon et moi, reconvertie en maitresse de CP, j'avais la lourde tâche de mettre Pierre au travail. Cette routine où nos matinées (de 8h15 à 12h30) étaient englouties dans l'école des enfants et les après midi étaient dédiés à notre propre boulot a absorbé notre énergie et il m’a fallu un peu de temps et la perspective d’une réouverture des écoles ici pour que je me remette au blog. Les températures ont baissé d'un coup. On vient de remiser les T-shirts et les shorts, et d'investir dans des doudounes en prévision de nos vacances au Népal. Dimanche matin, à 8h15 quand il a fallu enlever le blouson pour l'entrainement de rugby ça a un peu piqué mais bon après quelques foulées et un bon soleil, l'entrain est revenu. Surtout pour Pierre qui faisait sa première compétition : 4 mini matchs, 2 victoires et 2 nuls. La tête était haute à la fin de la matinée. Après cet échauffement on a continué sur notre lancée sportive avec du vélo, sur les pistes cyclables de Shatin. Avril étant à une fête d'anniversaire, on a pu faire une virée à 4 pour que les garçons perfectionnent leur technique encore un peu hésitante. Deux heures sympa et sans chute. Il faudra réitérer pour être totalement confortable mais on commence à envisager des activités vélos pour nos prochaines vacances. On va retourner au Vietnam en mai et cette fois ci, chaque enfant aura son vélo. Et.. je vise la Mongolie, à vélo et à cheval cet été !!!
Ce lundi on a récupéré les photos de classe. Commençons par Ulysse qui n'était pas content de sa tête sur la photo. On vient d'apprendre que son meilleur copain, Enzo (à sa droite) avec qui il était depuis notre arrivée (au Petits Lascards puis au LFI, 4 ans dans la même classe), s'en va. Sa famille part en Allemagne à Noël. Il semble qu'il y a beaucoup de départ cette année, sans attendre la fin de l'année scolaire. Ce n'est pas clair si ce sont les manifestations qui ont amené des ruptures de contrat ou si les familles ont cherché plus intensivement une porte de sortie (c'est le cas de la famille d'Enzo qui était là depuis 10 ans je crois). Dans la classe CP bilingue de Pierre, deux maitresses, une pour le français, une pour l'anglais. Pierre a pas mal de difficultés entre les nombreux alphabets: il confond script anglais et attaché français. La différence entre minuscule et majuscule aussi c'est pas son fort non plus. Mais bon sa maitresse est rassurante.. on essaye de lui faire des travaux d'écriture mais il n'aime pas tellement. Dans la classe CM2E, Avril s'épanouit complétement. Elle vient de ma présenter sa liste pour sa fête d'anniversaire à venir: 14 noms, 10 filles et 4 garçons (ça c'est la bonne nouvelle, l'année dernière elle n'avait invité que les jumeaux, fils de nos amies). De sa classe elle n'a invité qu'un garçon, parce qu'il est drôle, Eliott, en dessous à gauche d'elle. C'est le fils du prof remplaçant de Pierre l'année dernière, qui vient de la Réunion. Je l'avais rencontré lors d'une sortie, il est effectivement très chouette. Il ne parlait pas un mot d'anglais mais était vraiment sympa et doux. Je vais découvrir 3 filles que je ne connais pas encore mais cela sera difficile de remplacer Paola, à la droite d'Avril sur la photo, avec qui on a fait plusieurs sorties en famille et le petit club comprenant Iluh, Juliette et Hanaë qui date de l'année dernière. Bizarrement, les enfants malgré leurs liens forts avec leurs copains de l'école, ne semblent pas s'inquiéter d'un retour en France. Je pense qu'ils ne se rendent pas compte. Ils semblent un peu confondre départ en vacances et départ pour la vie. En même temps ils ont l'habitude de découvrir de nouvelles personnes, j'espère qu'ils seront aussi enthousiastes en septembre prochain. Il faudra voir également si les relations avec les copains de Hong Kong tiennent pour qu'on aille leur rendre visite une fois qu'ils seront rentrés en Europe, eux aussi.
Back to school ! La bataille de PolyU où des étudiants et lycéens étaient retranchés, façon fort Alamo, touche à sa fin. En fait, non, les étudiants n'y étaient pas retranchés. Ils ont commencé à occuper la fac, puis ils ont été cernés par la police qui a tenu le siège pendant plusieurs jours en refusant de laisser partir les protestataires et en bloquant les tentatives de fuite dans le but de tous les arrêter. Or, ici, à Hong Kong, la menace d'une arrestation dans un évènement de ce type n'incite pas à rendre les armes. Ceux de PolyU qui ont été arrêtés ne vont pas juste faire un tour de panier à salade, suivi d'une peine de sursis ou, au pire, de quelques mois fermes. Ils risquent une inculpation pour émeute, assortie de 7 à 10 ans de prison ferme. Cette stratégie sans concession des autorités a bloqué la ville pendant 5 jours et laissera sans doute une cicatrice très amère dans l'esprit de beaucoup de hongkongais. Les images de parents se rassemblant devant PolyU pour supplier qu'on laisse sortir leurs ados, de prêtres tentant de plaider auprès de la police et d'étudiants rejouant la grande évasion en s'échappant par les sous-sols ou en descendant d'un pont en rappel, ne sont pas du genre à reconcillier la population avec la police et le gouvernement. Mais ne boudons pas notre petit plaisir. Après dix jours d'interruption, les écoles ont réouvert. L'annonce officielle hier après-midi a été saluée par des salves de messages de liesse sur tous les groupes WhatsApp de parents d'élèves. C'est donc tout joyeux qu'on a déposé les enfants ce matin dans leur bus scolaire jaune. Même eux, je pense, étaient contents de retourner à l'école, revoir leurs copains et se changer les idées. Mais, quand ça veut pas, ça veut pas... Après une tentative pour aller à la fac, Sandra est revenue : le métro desservant notre université est fermé. Pas grave, car sans enfants dans les pattes, ce n'est pas un problème de travailler à la maison. Mais à 9 heures, on reçoit un message WhatsApp de la companie de bus scolaire : Le coup de l'accident de bus, j'avoue qu'on ne s'y attendait pas. Rien à voir avec les émeutes, c'est juste pas de chance. Bon, a priori, tout le monde va bien (y compris le bus) et ils devraient finir par rejoindre leur école (mais en attendant, ça fait déjà une heure et demie qu'ils poireautent sur le bord de la route).
Quand on pense que cela peut se calmer, cela repart de plus belle. La bataille autour de Hung Hom et du campus de Poly University fait toujours rage mais les étudiants sont coincés. Au lieu de demander du renfort ils ont appelé à du "blossoming" ce qui veut dire à une "floraison" des affrontements au quatre coins de Hong Kong pour faire diversion et obliger les forces de l'ordre à se disperser sur les différents fronts. Du coup, les heurts se rapprochent de chez nous, le long de Austin road, Jordan road et Nathan road. Le tunnel central fermé amène un contournement vers chez nous (via le tunnel ouest)... et donc c'est le bazar. Pas une très bonne nouvelle. Autre mauvaise nouvelle, enfin en fait plutôt une bonne du point de vue de la survie d'un système judiciare indépendant, la loi anti-masque votée il y a quelques mois pour mettre fin aux manifestations de personnes souvent masquées (par un masque chirurgical au début) pour préserver leur identité a été jugée inconstitutionnelle. L'ensemble des personnes arrêtés ou malmenées par la police au motif qu'elles portaient un masque peuvent être soulagées. Ce que cela dit quand même c'est que le pouvoir exécutif ne se soucie pas tellement de la règle de droit malgré ses dires. Bon, ça on le savait mais c'est quand même autre chose si les juges (qui sont d'ailleurs, même si c'est assez discrètement, des soutiens du mouvement démaré sur la perspective d'une remise en cause de l'autonomie judiciaire de Hong Kong), le disent clairement. Bref, le mécontentement pourrait se renforcer.
Le bureau des affaires scolaires vient d'annoncer que les écoles (maternelles, primaires et secondaires) resteraient fermées demain mais qu'elles doivent se préparer à la réouverture mercredi. Hum, je ne suis pas sure d'y croire. Le lycée français vient d'annoncer que les maternelles resteraient fermées toute la semaine. Voilà, je suis restée à la maison toute la journée après la séance de devoirs (2 adultes pour 3 enfants c'est rude). Pour avoir une minute à moi (et faire ce blog) je viens quand même d'envoyer mes enfants sur l'île de Hong Kong en MTR pour leur cours de roller, ils vont prendre une autre ligne vue que les stations de ligne nord sud ) côté de chez nous sont en train de fermer. Depuis vendredi 15 novembre, Hong Kong est étrangement calme. Les étudiants de CUHK qui attendaient être pris d'assaut ont finalement, semble-t-il, quitté les lieux pour se positionner plus près du centre ville, dans l'enceinte de Polytechnic University, juste au niveau du cross-harbour tunnel de central qui est donc bloqué. C'est donc un nouveau siège qui a commencé, mais avec les policiers relativement en retrait. Samedi on est même allé à Central, relativement désert pour faire une ballade sur les hauteurs de Happy Valley (les champs de course). On a commencé notre visite par le musée de la police, ce qui ne manque pas de piquant vu le haut niveau d'insatisfaction que la police a atteint ces derniers temps pour leur gestion catastrophique des affrontements : tirs de lacrymo et de balles en plastiques directs sur les têtes, tirs sur les journalistes, tirs à balles réelles et arrestations d'à peu près n'importe qui, insultes et j'en passe... le tout repris en boucle sur le twitter et j'imagine les télés. En tout cas pas sur les télé du métro qui ne montrent que les mésactions (hélas de plus en plus fréquentes des protestataires). On s'est ensuite baladé sur les chemins bétonnés en pleine forêt à 2 minutes des quartiers centraux. Dimanche, le grand tournoi de rugby auquel devaient participer les enfants étant annulé, on a fait une vraie rando, avec piquenique autour du Mount Butler. Et bien, il se mérite ce sacré mont ! Alors que les enfants courraient devant les 4 adultes ont souffert. On est arrivé bien cramoisi en haut. Mais la vue sur les réservoirs, c'est franchement beau. La redescente était plus agréable, avec une arrivée au niveau de Quarry Bay pour apprendre que l'école (que dis-je : toutes les écoles de HK) restaient fermées demain lundi. Toute l'après midi du dimanche, les heurts se sont multipliés sur le campus de Polytechnic University. La police y teste même une nouvelle arme, les canons sonores (LRAD, Long Range Acoustic Device), qui lancent des cris stridents pour abrutir les adversaires. Les critiques pleuvent, car ce n'est visiblement pas utilisé ailleurs en raison des problèmes que ce système peut poser. Cela s'ajoute aux canons à eau, critiqués pour inclure des produits détergents qui brulent la peau, et des gaz lacrymo faits en Chine qui seraient ultra-toxiques. Comme Polytechnic University est proche de chez nous, ce n'est pas très réjouissant. Les niveaux de toxines seraient apparemment vraiment dangereux. Pas sur que mon dépollueur traite cela. Surtout qu'aucune sortie de crise en vue... le gouvernement est muet et si les protestataires - j'imagine - sont de moins en moins nombreux car le risque d'être blessé est de plus en plus réel, rien n'est offert pour leur permettre une sortie honorable. Bref, il suffit d'un mort pour que tout parte à nouveau en spirale. Surtout qu'aucune sortie de crise en vue... le gouvernement est mué et si les protestataires j'imagine sont de moins en moins nombreux car leur risque d'être blessé est réel, rien n'est offert pour leur permettre une sortie honorable. Bref, il suffit d'un mort pour que tout parte à nouveau en spirale.
Les enfants sont eux très contents, au lieu de l'école leur planning est rempli de playdate avec les copains, séance de badminton et cours de roller. Bref, la belle vie. Pour Matthieu et moi il y a l'espoir de retourner au bureau même si on a été informé que le semestre était terminé pour les étudiants. Plus de cours en classe, les enseignants doivent organiser un enseignement par internet. J'ai donc mis les slides de cours en ligne et mis des quiz pour aider l'apprentissage. Ce qui s'annonce un peu plus compliqué c'est la validation des acquis comme on dit car les examens finaux ont été annulés. J'ai mis donc une espèce d'analyse de texte mais j'ai l'impression que de nombreux étudiants n'ont plus la tête à cela. Je peux regarder sur le site dédié au cours à quelle date ils ont consulté les supports de cours et pour une bonne moitié ne s'est pas logué depuis un mois. Bref, ce n'est pas gagné. Ce jeudi, toutes les écoles et universités de HK sont fermées. Certaines facultés, Chinese University, (CUHK) et Baptist University ont indiquées qu'elles fermaient pour le semestre, il ne reste en fait que 3 semaines de cours. Elles organiseront les examens en ligne. On en est pas encore là pour Lingnan University, qui est assez en périphérie et encore indemne des heurts entre étudiants et policiers. Le campus est fermé pour la semaine, on verra ce qui se passe ce week end. J'alterne en optimisme et pessimisme, ne sachant pas trop si une fermeture du campus jusqu'à Noël tombe dans la première ou deuxième catégorie. Il est vrai que la situation est dramatique sur certains campus, dont Chinese University, où les étudiants ont construits des fortifications pour empêcher les policiers de rentrer. Des étudiants chinois (mainland) ont été exfiltrés par bus et bateau et mis à l'abri de l'autre côté de la frontière, à Shenzhen. Finalement ce n'est pas tant le côté boulot qui m'embête le plus, c'est pas affreux de ne pas faire cours. C'est le côté école des enfants. Les manifestants bloquent les routes et les tunnels et jettent des pavés des passages aériens de manière de plus en plus anarchique... y compris sur les gens qui essayent juste d'aller au travail. On est loin de l'esprit pacifique du début. Par désespoir des dizaines de manifestants utilisent maintenant essence et feu de manière chaotique sur ce qui les énervent: voiture, magasin et personne du camp inverse. Il est bien possible que d'une majorité silencieuse en faveur des manifestants et outrés par les violences policières, on aboutisse à une majorité silencieuse renvoyant dos à dos manifestants et policiers. Les élections (pour les comités de quartiers, donc chargés des problèmes comme les poubelles et les fêtes de quartier) sont prévues le 24 novembre, dans 10 jours. Même si techniquement cela ne compte en rien pour la gestion politique du territoire, cela peut être signal fort de l'opinion des gens... mais encore faut-il qu'elles se tiennent. Si elles ne se tiennent pas cela risque d'être vu comme le dernier coup aux lambeaux de démocratie qui restent... On est dans une impasse.
Lundi 11 novembre après la fermeture anticipée du lycée, les enfants ont pris le bus à 12h pour arriver à 14h. Pas mal de bouchons donc mais l'ambiance était bonne malgré le raté sur les snacks initialement prévus. Les enfants sont arrivés affamés. Matthieu et moi étions restés à la maison et avons pu voir les expats rentrer eux aussi en anticipé ainsi que les nombreux bus scolaires. La situation n'est pas désespérée, les lieux d'affrontement sont assez limités, il faut juste éviter d'être d'un côté avec son le lieu de travail ou l'école de l'autre Or c'est juste notre problème: le campus de TKO à l'est de kowloon et nous à l'ouest, de sorte que le bus scolaire doit passer près de Hung Hom où est le tunnel qui traverse vers l'ile de Hong Kong, point stratégique pour bloquer le lien et près de TKO où les heurts sont réguliers dans le centre commercial Pop Corn. La station de métro de TKO est très régulièrement fermée ces derniers temps. Bref, hier le campus de TKO du LFI est donc resté fermé, contrairement aux autres campus qui sont dans les montages sur l'île. On a gardé les enfants car notre université était fermée aussi. C'était donc le mardi 12 novembre. Ils sont allés chez des copains dans une résidence toute proche, au programme piscine et badmington. Pas trop à plaindre. Hier soir s'annonçait le retour à la normal: la faculté réouvrait et l'école aussi. Et puis ca s'est dégradé, avec les heurts qui se sont multipliés cette nuit sur le campus de Chinese University, au nord, là où Matthieu travaillait la première année où on est arrivé, il semble que les autres universités, y compris la notre, ait réévalué la situation. A 23h30, message de Lingnan pour nous dire que le campus resterait fermé. Mes premiers cours annulés de l'année!! On est à 3 semaines des examens et les sujets d'examen ont déjà été imprimés, petite galère en perspective, il va falloir que je donne les solutions aux étudiants sur la partie non couverte. Ce matin, mercredi 13/11, au moment du réveil (à 6h40) le groupe whatsapp, disons les 3 groupes, un pour chaque enfant, a commencé à s'activer. J'avais à peine secoué les garçons qui faisaient semblant de ne pas se lever qu'un message informait que le principal avait finalement décidé de garder le site de TKO fermé!! Les garçons ont ni une ni deux sauté de leur lit pour faire la fête du petit sioux. Ah ça pour être en forme quand il n'y a pas école ils sont forts. Bref, encore une journée à les occuper... on a donc reprogrammé piscine et badmington cette fois ci chez nous, il va falloir Matthieu et moi nous exfiltrer... Un petit apercu de la situation "MTR" ce matin à 10h, pour idée notre bureau est à Siu Hong (coin haut à gauche) et l'école des enfants est à Tseung Kwan O (à droite). Normalement les manifestations et heurts entre jeunes et policiers se concentrent le week-end. C'est une des raisons qui nous poussent ces derniers temps à privilégier rando et plage et à éviter les centres commerciaux et les zones urbaines. Mais ce matin, lundi 11/11 changement de braquet des étudiants et appel à la grève générale avec des annonces de blocage de route dès 7h du matin. Les enfants ont pris le bus normalement à 7h20 et moi je me suis mise en route pour le bureau en métro. Trois stations plus tard, métro à l'arrêt. Je me dis que je vais pas m'entêter ... sur twitter circulaient déjà des videos de policiers tirant à balles réelles sur des jeunes en noir et un motard de la police fonçant exprès sur les foules. Bien m'en a pris. Après 20 minutes d'attente j'ai réussi à prendre un métro dans l'autre sens et retrouver Matthieu à la maison qui n'avait pas bougé. Ma messagerie m'annoncait en vrac qu'il n'y avait plus de MTR pour aller à la faculté, que la faculté était fermée (les accès ascenseurs et escaliers des batiments ont été bloqués par du mobilier) et que le lycée français fermait plus tôt. Les enfants vont sans doute passer un peu de temps dans le bus, mais des snacks sont prévus car le tunnel principal entre chez nous et l'école est bloqué.
A priori deux jeunes manifestants sont entre la vie et la mort après avoir été visés à bout portant par un policier qui a pris peur après leur avoir sauté dessus sans trop de raison. Les slogans de plus en plus radicaux se multiplient... du "add oil" des débuts on est passé à "revenge" and "give me democracy or give me death". Ca n'augure rien de bon. Avril a participé l'année dernière un processus de sélection au sein du Lycée Français qui constituait une équipe mixte de rugby pour un tournoi programmé à Tokyo le week end dernier. Avril qui n'avait jamais fait de rugby a plutôt bien tiré son épingle du jeu. Il fallait 5 filles dans l'équipe et seules 4 des candidates en faisaient en club. Restait donc une place à prendre. Avril a fini première sur la liste d'attente car le coach a préféré Iluh, une très bonne copine d'Avril, plus accrocheuse et sans état d'âme pour faire des plaquages. Mais la famille d'Iluh a renoncé en apprenant le prix du séjour au Japon. La voie était donc libre pour Avril qui depuis s'est trouvé une passion pour le rugby. Elle, comme ses frères, a rejoint l'équipe des Tigers. Entrainement tous les dimanches matins. Avril faisait en plus l'entraînement avec l'équipe du LFI. Ils ont été dotés de nouveaux maillots aux couleurs d'un sponsor (j'imagine un parent d'élève Paul Y(?), c'est une boite d'ingénieurs). Le coach est quand même un ancien joueur de rugby professionnel Khrist KOPETZKY, et l'équipe a franchement du potentiel. Au fil des entrainements, Avril prenait confiance, se permettait de plaquer les garçons... Se rendait compte qu'elle était grande et que les joueurs en face cherchait à l'éviter... Bref, une évolution sympathique. Avril trépignait d'impatience de partir au Japon. Elle avait fini sa valise le lundi soir, alors que le départ était vendredi matin. Trop hâte de voir les rugbyman français en vrai car elle allait assister au match France-Angleterre..... Si vous suivez le rugby vous connaissez la suite.. Patatras, le typhon Hagibis qui a quand même fait 40 morts au Japon, a eu raison du match France-Angleterre et aussi du tournoi organisé par le LFI de Tokyo.
Jeudi matin on a été informé que les 16 équipes participantes étaient priées de rester chez elles. A priori certaines, celles qui venaient d'Europe étaient déjà dans l'avion. Les pauvres enfants, après leurs 12h d'avion ont a priori été remis dans l'avion dans l'autre sens à leur arrivée. Finalement on s'en sort plutôt bien. Bon on ne sait pas si il nous faudra quand même payer quelque chose... C'est l'école qui avait géré la réservation, on attend la note. Bref, Avril a été bien triste. Bon la vie continue.... le rugby chez les Tigers. Et puis Tokyo, on y va en famille dans 10 jours... |
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