Dernières vacances de noël à Hong Kong. Du coup, on doit profiter de la région et faire l’impasse sur le retour en France (avec dinde et montagnes enneigées), traditionnel au sein de notre microcosme d’expat. Destination : Birmanie. On avait repoussé cette destination jusqu’à maintenant car on attendait que les enfants grandissent un peu. La Birmanie, c’est pas le bout du monde, mais ça reste un peu rude : c’est pauvre, les infrastructures (routes, hotels…) sont encore souvent très basiques et les opportunités d’activités « child-friendly » quasi inexistantes. Pas de plage, pas de piscine (de toute façon, il faisait vraiment frais), pas de petites excursions mignonnes pour voir des animaux ou faire des activités manuelles. On avait briefé les enfants : en Birmanie, à part visiter des temples, il n’y a pas grand-chose. C’est vrai. Mais pas totalement : même si l’essentiel de notre programme quotidien était composé de stupas et de bouddhas, le pays offre suffisamment de variété de styles, d’ambiances et de paysages pour qu’on trouve à s’occuper sans se lasser (bon, faut avouer, que le tout dernier jour, on jetait des regards blasés sur les temples de Bagan qu’on commençait à confondre sérieusement : « on l’a déjà fait celui-là, non ? ah ben en fait non »). Visiter la Birmanie, c’est relativement simple à organiser. Surtout pour moi, vu qu’une fois encore, chaque minute de notre quinzaine a été programmée par notre agent de voyage perso. Reste que, sur les grandes lignes, le Sandra-Tour n’avait que peu d’options. Les tensions politiques aux franges du pays et le faible niveau de développement conduisent tous les touristes à faire plus ou moins la même chose : Arriver à Rangoon, puis tracer un cercle passant par le Lac Inle, Mandalay, Bagan et retour à Rangoon. En somme, il y a deux grands types de touristes : ceux qui font le tour dans ce sens-là (comme nous), et ceux qui le font dans l’autre sens (comme nos amis Belges de Hong Kong qu’on a croisé à Rangoon au départ et à l’arrivée). Rangoon tout d’abord. Encore un endroit on l’on ne risque pas de passer notre retraite. C’est pas très très joli et pas très très confortable. Mais ça vaut quand même le coup. D’abord parce que ça fait partie des villes dont le nom suffit à faire scintiller l’imaginaire. Ensuite parce que les gens sont gentils et qu’entre les immeubles déglingués, grignotés par la végétation qui sort par les fenêtres béantes, il y a quelques chouettes choses à voir. Dont, des temples, bien sûr. Notamment l’immense pagode Shwedagon, qui contiendrait les reliques (des cheveux) de quatre bouddhas. C’est très grand, doté d’un stupa géant (qui accueille les précieuses reliques). Il y a surtout une foule et un tralala impressionnants. Tout autour du stupa, on a, à intervalles réguliers, sept espaces dédiés à chacun des jours de la semaine. Selon le jour de votre naissance, vous avez donc un lieu de culte, un Bouddha et un animal à vénérer (fleurir et arroser abondamment). Avril a récupéré un dragon, Ulysse le lion, Pierre le tigre, Matthieu une souris et Sandra un vague hamster. A cette occasion, on a appris qu’il y avait en tout 5 Bouddhas véritables : 4 ont d’ores et déjà fini leurs passages sur terre, le 5ème est à venir (si vous voulez tenter votre chance, faites-vous plaisir, mais d’après ce qu’on a compris, le concours est assez ardu). On voit aussi passer, à intervalles réguliers des processions et des groupes de gamins faisant un « stage » monacal (allez, hop, tout le monde en robe – rouge pour les garçons, rose pour les filles -, la boule à zéro et de longues journée assis devant les statues à ânonner vaguement). A part ça, on a aussi passé pas mal de temps à trainer dans le grand marché de la ville : les enfants se sont pris de passion pour les pierres semi-précieuses, on s’est équipé en longyi (ces longues jupes portées par les hommes comme les femmes), et acheté quelques antiquités qui sont venues encombrer encore un peu plus notre appartement de Hong Kong. Le marché de jade aussi valait le coup d’œil. Un dédalle de minuscules étals où des marchands proposent quelques cailloux verts ou blancs à une foule très compacte. Fumée de cigarettes, crachats rouges de noix de bétel, liasses de billets, mines patibulaires, inspections minutieuses des pierres, marchandages. Une ambiance de film… Après ces quelques jours à la capitale, on s’est embarqué pour le lac Inle. Un très grand lac, à moitié occupé par des potagers flottants. Les gens construisent de longs radeaux de bambous, les couvrent de terre et, comme le lac est peu profond, les arriment dans la vase avec des perches pour obtenir de longues lignes de terre cultivable. Impossible de mettre pied à terre ou de marcher sur les plates-bandes flottantes : tout se fait en bateau. C’est joli et simple à visiter : on loue les services d’un batelier qui nous promène de lieu en lieu dans sa grande barque. Et puis, comme on n’a pas 45 ans tous les jours, on s’est payé un tour en montgolfière. Vu le prix, on y est allés sans enfants. Départ à 5h du matin (aïe), traversée du lac en bateau, en pleine nuit et dans un froid piquant (aïe), jusqu’à une cour d’école qui servait de point de départ. Café-croissants pendant qu’une armée de birmans tire et pousse pour étaler et gonfler le ballon, et c’est parti. C’est tout doux et c’est beau. De haut, on se rend compte de l’ampleur des jardins flottants. Après une heure de vol, on se pose en douceur dans un champ, et on se fait ramener à l’hôtel où on a retrouvé nos enfants laissés à la garde attentive de l’Ipad. L’étape suivante était un treck de 2 jours : départ de Kalaw, dans les montagnes et redescente en pente douce vers le lac. Notre guide nous avait aménagé un programme allégé du fait du jeune âge de nos enfants : pas plus de quatre heures de marche chaque jour, si bien que cela s’apparentait à une longue promenade paisible. C’est la campagne. On passe à travers champs dans des paysages de collines et de terres rouges. On traverse des villages (maisons en bambou et paille, buffles, familles portant les vêtements signalant leur appartenance à telle ou telle ethnie). L’hébergement était prévu chez l’habitant. Avant de partir, on a dû passer de longs moments à rassurer les enfants en leur expliquant que non, ils n’auraient pas à dormir avec les cochons ni à partager leurs lits avec la grand-mère de la famille. Il n’en reste pas moins que c’était spartiate, et donc assez folklorique pour nos enfants. On s’est retrouvé dans une grande pièce (grand luxe, on avait la seule ampoule électrique de la maison !) au premier étage d’une habitation en planches. Des maigres matelas par terre, une odeur de feu de bois à couper au couteau (il faut dire que la cuisine était juste en dessous : un réchaud à charbon dans une pièce sans cheminée ni fenêtre) et les latrines dans une cabane au fond du jardin. On a dormi tant bien que mal en luttant contre le froid et on avait, au matin, la même tête que les candidats de Koh Lanta après une nuit d’orage. Après tout cela, on s’est payé une nuit dans un joli hôtel de luxe sur les bords du lac avant de s’embarquer pour un saut de puce en avion jusqu’à Mandalay. Deuxième ville du pays et bien plus petite que Rangoon, elle est tout aussi déglinguée. Pas de Uber ou Grab pour attraper des taxis, mais une app locale parfaite pour commander des tuk-tuks (en se serrant, on tient à 6, chauffeur compris). La ville, ancienne capitale royale, est fort bien dotée en temples. Ils sont un peu différents. On sent une certaine influence indienne, avec des peintures dorées et des petits carreaux brillants. On y a fêté la fin de l’année 2018. Très discrètement, vu que les Birmans semblent totalement indifférents à cet évènement. Il semble qu’on ait même battu notre record de couché de bonne heure un soir de Saint Sylvestre (et pourtant, on est sacrément bon à ce jeu là !). L’étape suivante, c’était Bagan. Si vous n’avez qu’une seule image en tête de la Birmanie, c’est sans doute celle-là. Bagan, c’est un très vaste ensemble de temples et stupas très anciens (ils sont contemporains de nos châteaux forts). Il y en a des centaines, en brique rouge, dispersés dans une grande plaine. Des très grands, des moyens, des tous petits. C’est joli tous ces clochetons de briques rouges dans la savane. Et puis c’est ludique. Le bon moyen pour se déplacer dans cet ensemble, c’est de louer des mobylettes électriques. Du coup, on peut sillonner les pistes sablonneuses, à la recherche des temples reculés. On joue aux explorateurs. Tous les temples accueillent au moins une statue de Bouddha. Dans les plus petits, ces statues semblent attendre paisiblement les rares visiteurs, dans la pénombre. Ensuite, on peut s'aventurer dans les couloirs, lampe torche en main, attentifs aux petits cris des chauves-souris, pour voir s’il n’y a pas un escalier permettant de monter vers le toit. En fin de journée, les toitures accessibles accueillent des grappes de touristes qui profitent du coucher de soleil. Bizarrement, tout le monde est très silencieux ; ça chuchote (bon, sauf nos mômes bien sûr) et ça profite paisiblement de la douceur du paysage. Le dernier jour, Sandra nous a tirés de notre sommeil pour assister à une séance de lever de soleil. Même ambiance tranquille (mais il fait plus froid) en attendant l’envol, au loin, des montgolfières (bien plus nombreuses ici qu’à Inle). Voilà voilà, il ne nous restait plus qu’à nous envoler à nouveau vers Rangoon, puis vers Hong Kong. 2019 était déjà bien entamée, et c’est la rentrée. Allez, un bon gros diapo.
1 Commentaire
Mamilo
1/20/2019 04:18:41 pm
Les enfants ont du etre impressionnes par ce mode de vie si différent
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C'est nousOn est 5 et on quitte Ménilmontant pour Hong Kong Catégories
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