L'hiver arrive. Le matin, on commence à friser les 20 degrés et les hongkongais ont sorti les doudounes. Fini donc l'excuse de la chaleur pour ne pas aller se promener. Ce week-end, on est part à l'assaut de Cheung Chau. C'est une toute toute petite ile, juste à côté de la grande Lantau. On y trouve un vague village, avec quelques restaurants, une poignée de bateaux et un petit chemin bétonné qui fait tout le tour. Après un petit coup de ferry et un déjeuner dans un restau indien, on s'est mis en route pour faire le tour de la moitié sud de l'ile. Pas de voitures, bien sûr, peu de monde et une vie qui semble s'écouler tout doucement. Le but de la balade, celui qui nous a servi à pousser les enfants, c'était le passage dans la grotte où le fameux pirate Cheug Po Tsai entreposait son butin (selon la légende locale, mais vous avez le droit d'en douter). ll faut voir que le camarade Cheug Po Tsai, c'était pas de la gnognote comme dirait Pierre. A la toute fin du XVIII siècle, et avant de se faire ratatiner et retourner comme une crêpe par les autorités chinoises, il gouvernait une flotte de 600 bateaux et de plus de 50 000 hommes (c'est forcément vrai vu que c'est wikipedia qui le dit ici). Mais vu la taille de la grotte, le butin ne devait pas être énorme. En fait, c'est un éboulis de gros rochers qui a formé un boyau étroit où l'on peut se faufiler. Il y fait complement noir, et les adultes ont du mal à passer. Les enfants étaient contents. Ils l'ont fait deux fois avant de se lancer dans l'escalade de rochers en bord de mer. Ce très haut patrimoine culturo-ludique mis à part, l'ile est surtout connue pour son "Bun festival" qui se tient généralement début mai (pas de date fixe : ca dépend de la lune, forcément). A l'origine, il s'agissait de s'attirer la faveur des dieux pour assurer la bonne santé et la sécurité des pirates. Au fil du temps, ça c'est transformé en une espèce de mat de cocagne géant. On construit des immenses tours en bambou que l'on couvre entièrement de milliers de brioches sucrées, tamponnées d'idéogrammes rouges. Puis tout le monde (enfin les plus téméraires) se lancent à l'assaut de l'édifice pour récupérer le plus de buns possible, et notamment ceux qui se trouvent tout en haut, sensés être ceux qui apportent le bonheur avec le plus d'efficacité. Cette petite fête populaire est assez connue à Hong Kong. Une tour est même présentée dans un hangar immense du musée de l'histoire de Hong Kong. La coutume a connu des hauts et des bas: en 1978, une tour c'est écroulée faisant une centaine de blessés. Comme, à Hong Kong, le gouvernement est toujours prompt à contrôler, limiter et mitiger tout ce qui peut être dangereux pour la santé (sauf bien sûr ces petites choses très mineures et contre lesquelles on ne peut rien sauf à entraver gravement le bon fonctionnement de l'économie comme la pauvreté, le manque d'accès aux soins, le mal-logement, la pollution...), le truc a été interdit, avant de revenir quelques années après sous une forme plus policée. Aujourd'hui, seuls quelques grimpeurs judicieusement sélectionnés peuvent monter sur les tours et les buns sont en plastique. Mais on peut en acheter des vrais dans les échoppes du port. C'est fourré, au choix, à la pâte de sésame ou de haricot rouge... Le goût est un peu rustique, mais c'est joli.
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