Lundi 29 mai, jour férié… Où donc passer ce long week end. Le Japon c’est trop loin, la Corée plus encore, le Vietnam on y était à l’automne, pour la Chine il faut s’y prendre bien en avance car les enfants n’ont pas de visa. Pourquoi pas Taiwan. L’île n’est pas connue pour ses ressources touristiques mais les échos qu’on a glané ici ou là semblent évoquer une agréable douceur de vivre. Va donc pour Taipei (en si peu de temps, il n’est pas raisonnable d’espérer visiter plus que la capitale). Et bien, oui, Taipei, c’est sympa. Certes, la ville ne regorge pas de monuments époustouflants et porteurs d’Histoire qui mériteraient qu’on se pâme à chaque coin de rue, mais il y a tout de même de quoi s’occuper. Certes, les rues ne regorgent pas de petits trésors d’architecture, ni de perspective glorieuses, et encore moins de ruelles charmantes qui nous donnent envie de s’y installer à jamais pour couler des jours tranquille. Mais se promener dans Taipei n’est pas pour autant désagréable, loin s’en faut. C’est effectivement paisible, aéré, très peu dense et sans trafic routier excessif, ce qui (vous commencez à le comprendre maintenant si vous suivez le fil de ces billets depuis le début) suffit à apparaitre paradisiaque pour qui vit à Hong Kong. Il y a un petit côté japonisant (du moins Tokyoïte) : c’est pas franchement joli, mais c’est agréable. Il y a d’ailleurs une bonne raison à cela, Taïwan ayant été occupé longtemps par les japonais, ces derniers ont imprégné l’architecture, la gastronomie et, semble-t-il, un peu de la mentalité locale (comme le fait qu'il n'y a presque aucune poubelles dans la ville, qui est pour autant très propre). Mais on n’était pas là que pour flâner : il s’agissait bien d’écumer les ressources locales pour cocher le maximum de highlights listés dans notre guide. En route donc pour une visite de Taipei. Ca commence par une petite grimpette en haut de la colline de l’éléphant (parce qu’elle a la forme d’un éléphant si on la regarde sous un certain angle - mais sans doute faut-il aussi le faire un jour de pleine lune en clignant rapidement des yeux car la ressemblance n’a rien de bien évidente). La montée est un peu sportive mais pas très longue et entièrement dans la verdure. Forcément, ce que l’on gagne une fois arrivés en haut, c’est une vue sur la ville… c’est-à-dire sur pas grand chose car le peu de bâtiments un tant soit peut distinctif est écrasé par LA tour. Elle est immense, bien sûr (elle vient tout juste d’être jetée à bas du trône - Ô combien instable - de la tour la plus haute du monde), mais elle l’est d’autant plus qu’elle est la seule de son acabit dans une ville où les bâtiment sont plutôt bas. On dit que son architecture évoque un bambou, avec ses anneaux de croissance qui portent de petits bourgeons (oui, bon, soit, mais un bambou carré alors). Après cette escapade sportive, direction le mausolée de Tchang Kaï-chek. C’est un pâté carré planté au milieu d’une immense place vide (les mesquins diraient que ça fait penser à Tienanmen, mais en plus petit). Il y a, ici et là sur la place, des groupes de jeunes gens qui répètent des chorégraphies : certains avec des grands drapeaux, d’autres avec une fanfare, d’autres encore avec des fusils (en bois) qu’ils jettent en l’air comme des majorettes. A l’intérieur du mausolée, il n’y a rien sinon deux soldats, parfaitement immobiles et aux casques étincelants, qui gardent consciencieusement une statue géante de Tchang assis dans un fauteuil avec un air bonhomme. On a trainé là jusqu’à l’heure de la relève de la garde. Arrivent donc deux soldats frais accompagnés de deux gradés. Tous avancent avec une démarche, disons, toute particulière. Il ne s’agit pas de se déplacer au ralenti, mais plutôt de décomposer tous les mouvements en des saccades brusques suivies de moments de suspension immobile. Ils vont jusqu’aux deux plantons, saluent, les nouveaux remplacent les anciens et tout le monde repart. Cette petite manoeuvre, déployée sur une vingtaine de mètres à tout casser, dure tout de même près d'une demi-heure. Une fois l’opération terminée, un simple vigile vient réajuster la position des deux pauvres gars qui vont jouer les statues pendant l’heure qui suit. Une fois cette séquence culturo-historique passée, il a fallu divertir les enfants. Direction donc un des nombreux marchés de nuit, où nous attendait une activité toute Taiwanaise. Au milieu des étals de beignets, coques de téléphone portables, tofu, T-shirts, soupe, vaisselle, brochettes de pieuvres et bijoux de jade en vrai plastique, on trouve à intervalle régulier des genres de pachinko pour enfants. Assis sur des petits tabourets devant une machine clignotante, on les dote de 3 paniers de grosses billes en plastiques avec lesquelles ils alimentent (selon les versions), un gros pistolet, un ressors genre flipper ou un toboggan, dans le but de dégommer des figurines. C’est pas bien compliqué, et qu’on réussisse ou pas, c’est pareil. A la fin, quoi qu’il arrive, les gamins peuvent faire leur choix parmi une selection des pires cochonneries de jouets en plastique produits de l’autre côté du détroit de Formose. Les machines sont toutes vieillottes, déglinguées et mille fois rafistolées, et du coup, c’est rigolo de regarder nos enfants s’appliquer là dessus avec le plus grand sérieux du monde.
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