Suite de notre grand week end à Taipei. Au menu de cette seconde partie, pour commencer : le zoo. Rien de bien excitant là-dedans, mais c’est accessible en métro, et ça fait toujours une bonne demi journée d’occupée sans faire hurler les enfants. Tout de même quelques pépites dans la collection du zoo de Taipei : des panda (mais ça, on est déjà blasés) et des koalas (une première, je crois pour nous). L’avantage du zoo, c’est aussi qu’il est très proche du départ d’un immense télécabine qui nous emmène sur les hauteurs dominant Taipei. Le voyage est très chouette, au dessus de la verdure, et de là-haut on a une jolie vue, depuis un petit village touristique, avec - forcément - ses vendeurs de bouffe en tout genre qui occupent les deux côtés de la voie. Mais tout est paisible, un peu comme un petit village de France, des Alpes ou d’ailleurs, en plein été, sur la route des vacances. On s’est offert une petite heure de promenade avec des enfants pleins de bonne volonté, même après leur déambulation matinale au zoo. Là, on peut voir à quel point Taipei est petite, aérée, entremêlée de collines verdoyantes… et dominée par LA tour qui trône définitivement au-dessus de ce petit monde. Dernière activité de la journée : sortie nocture au spectacle. Sandra m’avait envoyé un lien internet en me disant qu’il y avait un spectacle de cirque à Taipei et que je n’avais qu’à réserver des billets. Ce que j’ai fait consciencieusement en choisissant, malin que je suis, le samedi soir parce que c’était un bon jour et que, le samedi, exceptionnellement, le spectacle ne dure non pas 1 heure et demie, mais juste une heure, ce qui est mieux pour les enfants. Forcément, il y avait une astuce que - forcément - je n’avais pas vu : le samedi soir, c’était pas cirque, mais opéra chinois. Passé le moment de deception que les enfants ont absorbé sans trop de difficulté (ils sont bons publics de toute façon), nous voilà installés pour l’opéra et se disant qu’au moins ce sera une chose de faite et qu’on pourra cesser de dire que quand-même-il-faudrait-qu’on-aille-se-taper-un-opéra-au-moins-une-fois. C’était l’histoire de deux méchants démons féminins qui descendent sur terre pour séduire un brave et naif jeune homme. Ca commence par des échanges d’amabilités : « mesdemoiselles, vous êtes bien loin de chez vous, voulez-vous que je demande à un pêcheur d’approcher sa barque pour qu’il nous ramène au village », « vous êtes vraiment aimable, ce serait un honneur et un plaisir », « ah, mais j’aperçois un brave pêcheur, je vais le héler », « prenez garde à ne pas tomber en montant dans l’embarcation », « bigre, voilà la pluie, nous allons être mouillés », « mais je vous en prie, partagez mon ombrelle », « Ah, enfin, la pluie cesse, rangeons notre ombrelle », « nous voilà arrivés, j’habite cette grande maison là bas, c’est une bien humble demeure, mais je se serai honoré de vous y recevoir pour boire un thé un jour prochain », « l’idée de fouler le sol de votre domaine nous comble d’aise, nous passerons lundi », « [en aparté] houlàlà, il faut que je pense à demander à la bonne de faire le ménage rapido » (fin du premier acte = 20 minutes). Début du deuxième acte, arrive un vieux prêtre avec une loooongue barbe blanche qui discute avec le jeune homme pour lui dire qu’il est vraiment trop stupide d’avoir épousé l’une de ces femmes (ha ? Il est marié ? Déjà ? Soit le texte a été sévèrement coupé, soit l’invitation à prendre un thé avait un sens caché qui nous a échappé). Bon, bref, il est hors de question qu’il continue de fréquenter ces deux matrones. Du coup, les deux vilaines démons (démones?), déboulent furibardes pour récupérer le coeur naïf conquis de haute lutte en menaçant d’envoyer leurs sbires inonder toute la contrée (ces derniers semblent en effet avoir le pouvoir de contrôler les eaux). Mais le vieux tient bon et envoie les gentils gardiens des cieux combattre les méchantes et leurs gros bras. Là, on en est à un un peu plus de la moitié du spectacle. L’orchestre à montré l’étendue de sa maitrise des cymbales, tambours et flutes chinoises, et les acteurs ont déclamé leur texte. En gros, ça consiste à scander le livret avec des fins de phrases qui montent dans les aigus, en gardant toujours une expression figée et sans jamais - autant que faire se peut - ouvrir la bouche. Une fois que les acteurs, quasi immobiles, se sont jetés deux répliques à la figure, il un y a un mouvement de scène, soudain et rapide, où les acteurs changent de position en glissant aussi vite que possible sans jamais - autant que faire se peut itou- lever les pieds du sol. Le tout n’est pas désagréable, une fois passé le premier choc auditif (et avant que l’ennui lié à la répétition ne vienne frapper), d'autant que les costumes sont vraiment très beaux. Mais revenons à l’histoire : le vieux prêtre ayant lancé ses pieux guerriers pour contrer les noirs dessins des infâmes tentatrices, il s’en suit une épique bataille rangée, en une dizaine de tableaux alliant chorégraphie, acrobatie et kung-fu. Du coup, c’était beaucoup plus accessible pour nous, et surtout pour les enfants (et satisfaisant pour mon égo : je savais bien que j’avais réservé du cirque et pas autre chose…). Alors que les forces entre les deux camps semblent biens équilibrés, une flèche aussi rapide que traitresse vient tuer la plus forte des deux méchantes. Soudain, en 10 secondes, la méchante meurt, tout le monde semble content, salue brièvement et c'est fini. Manque de pot, Pierre et Ulysse n’ont pas résisté à la première partie et dormaient déjà depuis longtemps, terrassés par leurs longues de marches de la journée, l’heure tardive et l’art lyrique chinois. Après cette journée, il nous restait encore à visiter des temples en centre ville. Tous richement décorés, dans un style différent de ceux que l’on peut voir sur le continent, avec des lampes en papier de riz joliment peintes (on en aurait bien rapporté, mais impossible de savoir où ça se vend). Ensuite, un petit tour dans un musée d'art moderne avec une expo d'une série de tortues faites avec des sacs de riz et décorées de fanions et drapeaux et une installation qui envoyait à intervalles réguliers une brume dense et très humide (succès garanti). Pour clore le tout, un dernier passage dans un marché de nuit, pour voir les restaurants, où l’on sert des soupes de serpent : le menu est visible, vivant et en cage, à l’entrée. Pas le temps de s’attabler (mais surtout pas très envie), il nous fallait filer à l’aéroport.
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