Vacances de la Toussain obligent, on est (encore !) partis en voyage. Après une bien belle petite semaine à Kyoto il y a pile un an, cette fois c'était Tokyo, pour 6 jours. Et 6 jours, ce n'est pas de trop : on est rentrés les pieds endoloris, mais un peu frustrés de repartir si tôt. Il faut dire que la ville est grande, qu'il y a beaucoup à faire et qu'aller d'un point à un autre prend pas mal de temps : un moment pour trouver la bonne entrée de métro, un autre pour comprendre quelle ligne prendre et combien payer, un long voyage, et enfin beaucoup de temps perdu à chercher la bonne sortie puis à retrouver son chemin une fois qu'on a compris qu'on s'était trompés. Comme d'habitude (et même avec un talent toujours en progrès), Sandra a tenu un planning serré et bien dense. Impossible donc de tout raconter... d'autant que je me suis complètement laissé porter en laissant Sandra donner des indications, le nez collé à son guide et son téléphone, si bien que, tout comme les enfants, je n'ai jamais su dans quelle direction nous allions et dans quel quartier nous nous trouvions. Alors, en vrac, voilà grosso modo, ce qu'on a fait : - On a visité des musées. Le musée national, dans un grand parc : des estampes, des tissus, des peintures, des tenues de samouraïs... et quelques salles un peu absconses consacrées aux lames de sabres (oui, oui, juste des lames de métal finement aiguisées dont les différences subtiles dépassaient de loin nos capacités d'observation). Le musée d'Edo-Tokyo, dans un grand bâtiment moderne où l'on trouve des maquettes de la ville à l'époque Edo (XVIIe siècle) et des reconstitutions de maisons. Grace à notre guide, gratuite et en français, on y a appris quelques petites choses comme la façon de laver les kimonos (il faut découdre les 7 pièces de tissus qui le composent, les laver séparément, puis recoudre) ou celle de produire des estampes (il faut créer autant de tampon encreur en bois qu'il y a de couleur). Le "TeamLab Borderless". Pour y aller, il faut prendre une ligne de métro spéciale qui nous offre une vue sympa sur la zone portuaire. Le musée est en fait un grand hangar où l'on circule dans un dédale de salles obscures où sont projetées des formes colorées sur les murs, un peu comme dans les carrières de lumières des Baux-de-Provence. C'est très ludique et certaines salles sont vraiment très réussies. - On a mangé. On a commencé d'emblée par un restaurant très classique près du musée national. On mange assis sur des tatamis, bien sûr. Les enfants ont eu droit à une série de plats avec petites saucisses découpées en forme de pieuvres, riz moulé en forme de panda, etc. Et les grands se sont engagé dans un menu gastronomique composé d'une succession sans fin de plats divers, tempuras, soupes, hot pot, etc. On a passé une soirée au Gonpachi, le restaurant avec son étage en mezzanine qui aurait inspiré à Tarantino la célèbre bataille au sabre de Kill Bill (il y avait en prime un spectacle de tambours... histoire d'ajouter encore un peu à l'assourdissante ambiance sonore). On a aussi fréquenté pas mal de petits restaurants très spécialisés : omelettes cuites sur une plaque incrustée dans la table, nouilles, tempuras, sushis... Et puis, bien sûr un peu de street food et notamment les crèpes généreusement fourrées de tout ce qu'on peu imaginer voir baigner dans la chantilly. - On a expérimenté les arts martiaux. Un matin, on a passé une heure dans un petit appartement transformé en dojo où il nous a été enseigné le maniement du katana, l'art du lancer de shuriken et autres astuces de Ninja. La bonne humeur énergique de notre instructeur suffisait à faire oublier le côté cheap de cette affaire et on s'est bien amusé. Ce n'était pas la saison des combats de sumos malheureusement. Mais on a quand même eu la chance de pouvoir cocher cette case indispensable. D'abord en tombant par hasard sur deux jeunes Sumos en kimonos qui attendaient tranquillement leur taxi et, un peu plus loin, sur une démonstration de combat par deux (toujours bien gros) jeunes retraités. On a fait du shopping. Comment aller à Tokyo sans faire un tour au Pokemon center pour y faire le plein de cartes ? Nos enfants, l'an dernier, avaient fait un peu la moue devant les cartes toutes en japonais. Cette année, cela ne leur posait plus de problème. Non pas qu'ils aient appris les rudiment de l'écriture nippone, mais ils ont progressé en compréhension du monde des cartes Pokemon et savent maintenant les reconnaitre dans avoir besoin de les déchiffrer (du moins, c'est ce qu'ils prétendent). On a fait ça, bien sûr, dans les premiers jours pour avoir de quoi les occuper en les plongeant dans des marchandages sans fin (c'est bien connu, les cartes de l'autre sont forcément mieux que les siennes). On a continué dans la pop culture en visitant quelques librairies consacrées au mangas. Impressionnant. Dans des immeubles de 3 ou 4 étages, des salles remplies jusqu'au plafond d'étagères alignant des petits mangas. C'est bien organisé : les mangas pour garçons (monstres sanguignolants et collégiennes coquines) sont au 2e, les mangas pour filles (jolis garçons bien peignés, fleurs colorées et porno-soft gay) sont au 3e, etc. En revanche, le rayon des mangas en anglais est - au mieux ! - limité à une maigre étagère dans un petit coin. On a quand même acheté quelques exemplaires, ce qui a occupé les deux grands dans le métro (mais je crois qu'ils n'ont pas tout compris). On a aussi investi dans des tabi-shoes (et donc, forcément dans des tabi-socks) : ces chaussures de ninja en toile qui laissent le gros orteil séparé des autres. Seuls Sandra - qui trouvait cela trop inconfortable - et Pierre - qui n'accepte de porter qu'un nombre extrêmement limité de vêtements - n'ont pas succombé. - On s'est lavé. Les fesses très souvent en profitant des fameuses "washlet" japonaises dont les enfants ne se lassent pas. Mais aussi tout le reste, dans un bain public. On s'est rendu au Odaiba Ōedo-Onsen-monogatari, assez moderne et qui vise sans doute la clientèle des hommes d'affaire à la sortie des bureaux. On entre, on paie, on reçoit un yukata (un petit kimono simple) qu'on va enfiler. Une fois en tenue, hommes et femmes peuvent se retrouver dans un espace où l'on trouve quelques restaurants et jeux pour enfants (c'est rigolo car tout le monde est en robe fleurie et pieds nus). Ensuite, chacun peut aller au bain. Hommes et femmes sont séparés car tout le monde est tout nu. On entre dans une grande salle et on commence par se laver dans un coin dédié à cela en s'aspergeant, assis sur des tabourets. Puis on peut passer dans différents bains. Des très chauds, en extérieur (c'est sympa car ce jour-là il tombait une petite pluie froide et on était bien à faire trempette dans l'eau fumante). Des moins chauds en intérieur, avec des petites bulles, des grosses bulles, un peu de sel... et on finit dans l'eau glacée. On a tenté de profiter de la coupe du monde de rugby (c'est notre grande passion familiale du moment !). C'était pas si facile. Pas de fan zone en plein air et assez peu de bars retransmettant les matchs. On a tenté quelques pubs pour voir LE quart de finale Angleterre vs Blacks, mais c'était peine perdue : les pubs sont tout petits et les nombreux supporteurs de rugby qui sillonnaient la ville sont bien gros. On a aussi essayé d'acheter des maillots. Pas facile non plus. Il y avait bien, sous un chapiteau, une immense boutique vendant les produits officiels. Mais en cette fin de tournois, il ne restait plus grand chose. Plus de maillots nippons, ni français, ni anglais,... ni rien ou presque, sauf à être un supporteur des Tonga s'habillant en XXXL (oui, 3X, j'imagine qu'on ne voit ça que dans les boutiques de rugby). - On a trainé avec nos amis belges. Il y a forcément un truc là-dessous : sans se concerter, ça fait déjà la troisième fois qu'on tombe sur eux pendant nos vacances (Kuala Lumpur, Rangoon, Tokyo). C'est bien parce qu'ils sont sympas et que nos enfants s'entendent bien avec les leurs. - On a fait du kayak... oui oui, du kayak, de nuit sur l'un des canaux de la ville. C'était super. Bien organisé avec un guide qui nous a appris les rudiments de la navigation. On avait deux kayaks doubles (Sandra avec Ulysse et Pierre avec moi), et un simple pour Avril. Elle appréhendait un peu, mais elle s'en est très bien tirée (et au moins, elle n'avait pas Pierre devant elle pour donner des coups de pagaie dans tous les sens et l'arroser copieusement). La balade n'avait pas de charme excessif, mais tout de même une belle vue sur la Tokyo SkyTree illuminée, et un très bon moment à profiter d'un calme étonnant au milieu de la ville. -On a visité des temples, les plus connus le Senso Ji et le Meiji Ji mais des plus petits et parfois plus beau encore comme le Hie-Jinja Shrine et ces multiples portes Torii. - On est allé dans un rabbit et otter café. Dans un petit box, on pouvait nourrir et faire mumuse avec une famille de lapins puis une famille de loutres. 30 minutes de gloussements d'enfants garantis. Après il a fallu batailler pour ne pas aller dans les multiples variantes avec des chouettes, des hérissons ou des chats (on avait déjà fait à Hong Kong). - Et puis on a flâné dans les rues, les boutiques, le métro. Tokyo, c'est pas vraiment beau, mais on se sent bien dans cette succession de rues soit frénétiques soit totalement désertes et silencieuses, dans ce mélange entre pop culture clinquante et traditions corsetées au calme millimétré. Hop, un diaporama :
1 Commentaire
Charlotte
11/6/2019 06:42:51 am
hiiiii ca donne trop envie et me remplit de nostalgie. J'adore le musee Edo-Tokyo. A quel Sento etes vous donc alles? Il semble sacrement sophistique. J'ignorais qu'on pouvait faire du Kayak, c'est super.
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