Mois de juillet. C'est les vacances. Il y a un an on s'imaginait qu'on serait à cette époque en plein déménagement, sur la route du retour en France. Mais tout compte fait, on ne rentre pas. On était donc tout désœuvrés pour ce mois de juillet et la solution pour sortir par le haut s'est imposée rapidement : partir pour un bon gros voyage en Australie. L’Australie, c’est d’abord (en tout cas pour moi) l’excitation et l’étonnement permanent d’être au fin fond de l’autre bout du monde. C’est ensuite, de très grands espaces dans lequel il a fallu faire des choix drastiques et qu’il nous a fallu arpenter avec tous les moyens de transports possibles. C’est enfin de la nature et des animaux exotiques à chaque tournant. Le programme était donc roboratif. On a découpé le voyage en quatre gros morceaux : (1) Sydney (2) Uluru (3) Darwin (4) Cairns. ou bien : (1) La ville (2) le désert (3) les marais (4) la barrière de corail. ou bien : (1) Le ferry (2) le 4x4 (3) le camping-car (4) la voiture. Ou bien encore, une longue série de fréquentation de la faune locale : -Des wallabies (plein, partout, qui détalent en sautillant comme des lapins) -Des émeus (une fois) -Des grosses mouches (très pénibles autour d’Uluru) -Des crocodiles (pleins) -Des chauve-souris géantes (plein aussi) -Des perroquets (des petits verts et des gros blancs, partout en ville comme des pigeons) -Des koala (mais au zoo seulement) -Un barracuda (ça fait peur) -Des tortues de mer (de loin) -Des baleines (d’encore plus loin) -Des poissons clown (et plein d’autres tout aussi exotiques) -Des fourmis vertes (très jolies) Bref, c’était bien rempli. Alors reprenons, dans le détail. L’ Australie, c’est pas un secret, c’est loin. Même si de Hong Kong c’est pile deux fois moins loin que de la France, c’est quand même 12 heures de vol. On a donc débarqué à Sydney tout fatigués au petit matin. Le bon point c’est qu’on n’avait que deux heures de décalage horaire. En revanche, on n’avait pas totalement anticipé le fait qu’à Sydney, en Juillet, c’est le fin fond de l’hiver. On avait bien prévu qu’il pouvait faire froid (mais comme il faisait beau ça allait). En revanche, on n’avait pas imaginé qu’en hiver, il règne une lumière… d’hiver : soleil raz toute la journée comme dans un pays nordique et nuit qui tombe à 17h. Bref, Sydney baignait dans une ambiance de noël, qui nous a semblé très exotique après tous ces hivers passés sous les tropiques où la lumière ne change guère d'une saison à l'autre.
En plus de ce petit côté nordique somme toute bien sympathique, Sydney nous a offert une étape très agréable. C’est vraiment chouette. On avait réservé une petite maison Airbnb hyper mignonne, à Balmain, une banlieue résidentielle tendance hipster austral (barber shop, pubs à fauteuils clubs et fléchettes, boulangerie/coffee shop rivalisant sur les menus des brunchs, etc). La maison, plantée au milieu des arbres et remplie de vieux meubles scandinaves, offrait une vue bien sympathique sur la baie de Sydney. L’ambiance tranquille et la lumière tamisée ne nous incitant guère au stakhanovisme touristique, on a passé quelques belles matinées à observer les perroquets verts glandouiller dans les arbres et à tenter de comprendre les règles du cricket et du football australien en regardant les rediffusions des matchs du week-end (un échec total, mais peu importe pour les enfants de toute façon ravis de regarder la télé au petit déjeuner). Pour aller en centre-ville, il nous fallait prendre un ferry, véritable autobus flottant, qui offrait une belle balade dans la baie. Malgré quelques résidus d’un urbanisme des année 60-70 dédié à la voiture-reine, c’est très agréable Sydney. On y trouve un vieux centre-ville avec de grands immeubles du 19e siècle, de style très européen (c’est toujours un peu surprenant de trouver à l’autre bout du monde ces petits morceaux d’Angleterre : bâtiments d’inspiration Victorienne, pubs, etc), des rues calmes où l’on a des enfilades de petites maisons typiquement Sydnéennes (deux étages protégés par des grilles en fer forgé), des fronts de mer avec des restaurants de fish & chips, des quartiers piétonniers (dont « The Rocks », l’ancien quartier populaire construit au pied du fameux Harbour bridge, devenu un coin très agréablement réhabilité et très touristique – un musée raconte l’histoire du quartier, depuis l’arrivée des premiers colons et des forçats qui ont creusé la montagne jusqu’à la lutte des habitants contre la destruction et la bétonisation du quartier)… Dès le premier jour, on s’est équipé de maillots d’équipe de sport qui sont la nouvelle passion des enfants (Avril a récupéré un maillot des Wallabies, Ulysse celui de l’équipe australienne de foot, et Pierre - qui nous a demandé avant qui étaient les plus forts au rugby – s’est retrouvé avec un maillot des All Blacks). On est aussi passé par plusieurs musées, notamment l’excellent musée maritime (planté en plein milieu du port, il permet de monter à bord de plusieurs grands voiliers, d’une corvette – à moins que ce soit un croiseur ou un autre truc dans ce genre – et d’un sous-marin), et l’Australian Museum qui nous a offert une préparation bien utile à la poursuite du voyage en donnant un aperçu de l’histoire du pays, de sa géographie et de sa faune. Notamment, on a entrevu le traitement assez particulier de la question aborigène. Ce musée très officiel et très national affirmait avec un volontarisme mal dissimulé que l’Australie était avant tout la terre des aborigène. Par exemple, les petits panneaux explicatifs nous parlaient, avec une ingénuité un peu sur-jouée, de la période d’avant l’invasion (sic) par les Européens. Ce mouvement de reconnaissance des droits des aborigènes et des mauvais traitements imposés par les européens est en fait assez récent. Le drapeau des aborigènes d’Australie, noir jaune et rouge, a été créé au début des années 1970 et a été reconnu comme co-drapeau officiel dans les années 1990. On imagine volontiers que tout cela ne s’est pas fait sans heurts et que de nombreux petits Zemmours australs continuent à s’étrangler de rage devant ces exercices de repentance. Mais cela donne une certaine profondeur et une spécificité au récit national. Le soir, Sandra nous avait réservé un spectacle de cirque/hip-hop dans l’iconique opéra. Le spectacle a plu aux petits et aux grands et la découverte de l’intérieur des fameuses coquilles valait clairement le détour. Ensuite, un coup de ferry dans la nuit et nous étions de retour chez nous. Le troisième jour, on a retrouvé la famille de Louise, une copine d’Avril, qui faisait aussi un petit tour en Australie avant de s’expatrier à nouveau vers l’Espagne. Ainsi va la vie du petit monde du lycée français : voyages aux quatre coins du monde et turnover incessant… Pour notre dernière journée dans la grande ville, on a pris le bus pour aller à la plage : Bondi Beach, un haut lieu du surf australien. Le vent glacial n’a pas arrêté les surfeur et le spectacle des immenses vagues d’eau translucide, sur cette plage si proche du centre-ville était assez enivrant. Bondi Beach accueille aussi l’une des célèbres piscine d’eau de mer, construite à même la falaise et qui se rempli au grès des vagues qui s’y fracassent avec fureur. C’est très photogénique. C’est sûr qu’on n’a pas tout vu de Sydney, et notamment qu’on a du faire une croix sur la campagne environnante, mais c’est avec l’âme bien reposée par la douceur de vivre qu’on s’est envolé vers l'outback : Uluru et le « Red Center ». (A suivre...)
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