Dimanche dernier – yipee ! – c’était le jour choisi pour organiser la fête d’anniversaire d’Avril. Du bonheur en perspective : une matinée à préparer gâteaux et jeux pendant que nos trois enfant surexcités tournent en rond dans nos pattes, suivi d’un après-midi à gérer une dizaine de charmants bambins qui expriment chacun leurs humeurs et lubies avec un sens prononcé du contre-temps. Ce matin-là, donc, nous nous sommes levés avec un objectif clair en tête : tenir le coup jusqu’à l’heure du coucher. Les choses ont bien commencé. Sandra avait clairement en tête le programme de sa chasse au trésor, ponctuée de jeux d’équipe avec un subtil double équilibre physique/réflexion et compétition/coopération. On avait imprimé les cartes au trésor et les messages secrets. On avait déjà emballé d’alu un carton rempli de bonbons pour en faire un coffre tout à fait honorable. Il ne restait qu’à faire le gâteau et régler les menus détails. Et puis, on était confiants car un anniversaire de huit ans (huit ans, déjà !!), c’est tranquille : les enfants savent lire, sont plus responsables et autonomes. Mais c’était compter sans Pierre... Il est arrivé jusqu’à ses quatre ans sans aucun accident (là où Ulysse avait déjà été recousu trois fois). Mais, il y a un mois, il s’est ouvert le crane sur un coin de meuble (voir le post précédent). Et là, il a choisi le moment le plus opportun pour mettre la barre un peu plus haut. Alors qu’on attendait les premiers invités, il a trouvé le moyen de rencontrer un autre coin de meuble. Tête la première. Hurlements, giclées de sang… et deux dents sur le plancher ! Arrachées nettes. Whaou ! Il crachait ses dents, comme au ciné, dans un bon vieux Tarentino bien gore. On l’emporte dans la salle de bain, et on explore sa bouche. L’enfer : un gouffre sanguinolent avec, de part et d’autre du trou, des chicots tout tordus. Je laisse les deux grands et l’anniversaire à Sandra, et je saute avec Pierre dans un taxi : direction l’hôpital. Ce coup-ci, on opte pour l’hôpital public. Queen Elisabeth, pas très loin de la maison. Pas mauvais choix. Ce sont des urgences typiques : grande salle d’attente avec des gens, masques sur la bouche, qui attendent tranquillement, brancard dans les couloirs avec des petits (très très) vieux enfouis sous des couvertures, etc. Dès l’arrivée et avant toute chose on nous envoie vers la caisse. Bonne nouvelle : l’admission coûte 120 HKD (15 euros) seulement pour les résidents de Hong Kong. Pierre n’avait rien de vital, mais son âge, son T-Shirt rouge de sang, et sa capacité à hurler sans discontinuer ont sans doute joué en notre faveur : en à peine une demi-heure, on était dans un petit box, isolé du voisin par un rideau, avec une jeune doctoresse qui constatait le désastre. D’un petit coup de pince, elle retire une 3e incisive et nous envoie patienter un peu plus loin. Au bout d’une petite heure, elle revient avec une ordonnance (paracetamol à aller chercher à la pharmacie de l’hôpital – c’est gratuit) et un mot pour le service dentaire de l’hôpital. Ce dernier étant fermé le dimanche, je les ai appelés le lendemain, faxé la lettre du docteur, et obtenu un rendez-vous pour l’après-midi. Là, re-belotte : payer l’admission avant toute chose (180 HKD), une heure d’attente et 5 minutes de dentiste pour retirer la dernière incisive branlante. Voilà, c’est fini. Pierre peut cicatriser tranquille et apprendre à manger sans dents du haut. Positivons : (1) bonne expérience d’hôpital, (2) c’était si rapide que Pierre n’a finalement raté que la moitié de la fête d’anniversaire (mais 100% des gâteaux et bonbons : impossible de manger quoi que ce soit ce jour-là), (3) Pierre va cesser de se ronger les ongles pendants quelques très longs mois, (4) on a réglé le problème pour tout juste 300 HKD (soit exactement ce que nous a couté la petite souris) et (5) Avril a finalement fêté ses huit ans de façon tout à fait convenable.
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