2019, année de coupe du monde de rugby ! Bien évidement, nous ne pouvions pas passer à côté de cet événement majeur. Bon, si, en vrai, on aurait très bien pu (dû ?) le faire. Mais le fait est que le rugby a soudainement pris une place non-négligeable dans notre quotidien. Cette passion nous est venue par hasard : au mois de juin dernier, le lycée français de Hong Kong a lancé un appel à ses élèves de CM et 6e pour constituer une équipe mixte de rugby à 7 afin de participer à une compétition entre différents lycées français d'Asie, en marge de la coupe du monde... à Tokyo (oui, oui, un petit projet pédagogique, en toute simplicité).
Entrainée par une copine, et sans doute excitée à l'idée de partir en voyage sans parents, Avril s'est dit que oui-pourquoi-pas. Je vous passe les détails de la sélection des joueurs-ses, des entraînements et de cette aventure nippo-rugbistique qui feront l'objet d'un autre billet de blog. Mais une des conséquences, c'est qu'Avril devait se mettre un peu à niveau et que Ulysse s'est dit que courir dans tous les sens et rentrer dans les autres, ça semblait sympa. L'adage préféré des familles nombreuses étant que quand il y en a pour 2, il y en pour 3, Sandra a fini par tous les inscrire au rugby. Les voilà donc enrôlés chez les Tigers, et astreints aux entrainement hebdomadaires... tous les dimanches matin, dès 8h30. Dans un vieux réflexe, sorti sans doute du fin fond de notre cerveau reptilien façonné à l'époque où nous n'avions pas d'enfants, notre première réaction a été de se dire "8h30 ?? Le dimanche ??". Mais on est vite revenus à la triste réalité : de toute façon, nos enfants se lèvent toujours avant 7h, qu'il y ait école ou non. Les entrainements du dimanche matin, c'est donc pas trop contraignant. Et pourtant, les deux premiers ont eu lieu sous une chaleur écrasante et le dernier a démarré par une pluie tropicale surréaliste. Mais, pour l'instant, personne ne se plaint. Il faut dire que, pour les parents, finalement, c'est plutôt bien. Un seul peut embarquer les trois, s'installer dans un coin avec un bouquin, et laisser l'autre parent tranquille pour toute une matinée. Et pour les enfants, c'est plutôt sympa. Il faut voir que le rugby, à Hong Kong, c'est un truc assez sérieux, héritage colonial britannique et forte population australienne oblige. Un des événements culturels majeurs ici c'est le tournois des Sevens (du rugby à 7), qui est une date importante du calendrier mondial de la discipline. Il y a aussi beaucoup d'équipes aux quatre coins du territoire et on voit très souvent des gamins ou des jeunes - et notamement beaucoup de filles - allant ou revenant de leurs entrainements. L'entrainement dominical des Tigers vaut le coup d'oeil. On est à King's Park, un ensemble de terrains un peu en hauteur et donc avec une vue assez sympa. Le dimanche matin, c'est un entrainement reservé aux enfants. Mais, des enfants, il y en a plus d'une centaine ! Tous en jaune et noir, équipés de protège-dents, et répartis par groupes d'age, sur 4 terrains. Ils sont encadrés par des coachs bénévoles. Souvent (très) ventripotents, ils sont 3 ou 4 par groupes et font répéter les gestes techniques : passer, esquiver, plaquer, tomber, libérer le ballon, le protéger, pousser, etc. L'ambiance est bonne, détendue, mais c'est assez sérieux et intensif, même pour les U-7 (under-7) de Pierre. Il paraît qu'il y aura bientôt des compétitions avec les autres clubs, histoire de se frotter un peu aux Pirates de Discovery Bay, aux Sandy Bay de HK University, aux Stingrays de Sai Kung et aux Valley Fort de Stanley. Vu la taille des clubs, il paraît que c'est une foire bigarrée indescriptible. Nul doute que, cette année, les U-7, U-9 et U-10-girls vont faire sauter le panneau d'affichage. Go Tigers !
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Pierre est enfin rentré dans la cour des Grands avec le CP. Et pas l'importe quel CP, la classe de CP bilingue ce qui veut dire qu'il a convaincu les enseignants de son potentiel dans les deux langues. Il se retrouve avec la plupart de ses bons copains de l'année dernière. Il y a même deux gamins qu'il connaît depuis la petite section des petits lascars, dont son copain Léon, japono-belge. C'est le seul en tenue de sport sur la photo. L'année a commencé à toute vitesse, avec des tonnes de cahiers dans les deux langues. Normalement les journées alternent français-anglais sur la semaine mais Pierre a toujours un peu de mal avec les jours de toute façon et donc se trimballe l'ensemble de ces affaires dans son maintenant gros cartable.
Il a des devoirs avec relecture de fiche de mots et hélas, il faut bien se rendre à l'évidence, il ne comprend rien du tout: l i ca fait li. Ah ok et donc l i ca fait? silence C'est pas gagné! Mais bon avec Raphaël, Amaury, Léon à rejoindre le matin, il ne se fait pas prier pour aller à l'école. C'est déjà cela. Ca chauffe à Hong Kong ces jours-ci. Après des mois de protestations diverses, Carrie Lam a finalement décidé de retirer définitivement la loi d'extradition (the "evil bill"). Trop tard, trop peu répondent les manifestants qui ont maintenant accumulé quatre autres revendications majeures : une commission d'enquête sur les violences policières, l'abandon des poursuites pour "émeutes" (cette qualification change tout en termes de risque pénal), l'amnistie des manifestants pacifiques, et la désignation des dirigeants au suffrage universel (on peut rêver...). Entre temps, la tension policière s'est nettement renforcée, avec l'interdiction de tout rassemblement politique (ce qui conduit les manifestants à l'illégalité ou à jouer avec les mots en organisant des rassemblement religieux), des forces anti-émeutes qui occupent les stations de métro et les lieux clés, le filtrage strict des accès à l'aéroport, la fermeture de lignes ou stations de métro, et des épisodes de matraquages plus ou moins aléatoires. C'est un peu difficile maintenant d'avoir de grandes manifestations de masse, mais les protestations continuent, sous diverses formes : - Des échauffourées sporadiques - Des démonstrations d'élèves et étudiants devant les écoles et universités (notamment des chaines humaines de lycéennes, vêtues de leurs uniformes surannées d'école catholiques... et de masques à gaz). - Des cris et slogans lancés tous les soir à 22h depuis les fenêtres des appartements (c'est assez étonnant ces hurlements en cantonais venus de nulle part qui résonnent en pleine nuit entre les tours d'habitation). - Les fameux "Lennon walls". - Et les réseaux sociaux qui bruissent de rumeurs. Le truc bien avec ce mouvement largement animé par les jeunes, c'est que c'est très créatif. Notamment, comme pour un bon vieux mai 68, les étudiants des beaux arts et tout ceux qui ont un peu de talent produisent des affiches très originales qui finissent sur les Lennon walls ou les réseaux sociaux. Voici un aperçu des meilleures production qu'on a récupéré sur les comptes Twitter que l'on suit un peu (enfin surtout Sandra, qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans les tréfonds du web protestataire). Les sources d'inspiration sont multiples mais il y en quelques unes qui dominent largement. 1- Les mangas japonais 2- Les codes graphiques traditionnels Chinois en tout genres (Art traditionnel chinois, art de propagande maoiste, art populaire). La dernière des quatre images ci-dessous s'inspire des calendriers, très populaires, qu'on trouve partout à Hong Kong et l'affiche, un peu art déco, en tête de ce billet détourne les codes des affiches publicitaires très en vogue avant-guerre, de Shanghai à Hong Kong. 3- Le MTR. Beaucoup d'affiches détournent la charte graphique du Métro de Hong Kong (le MTR). Sans doute parce que c'est quelque chose de typiquement Hongkongais, identifiable par tout le monde et donc facile, efficace et amusant à détourner. Mais aussi parce que le MTR a, à plusieurs reprises, tout bonnement fermé des stations et lignes à la demande (voire en anticipant les demandes) de la police. Cela a exacerbé le sentiment que le MTR, si présent dans la vie quotidienne et qui fait plutôt la fierté des Hongkongais, est à la botte du pouvoir. Enfin et surtout parce que pas mal d'actions ont eu lieu dans le métro ces derniers temps, dont certaines très violentes qui ont marqués les esprits. On a eu, au mois d'aout, à la station de Yuen Long, une attaque de manifestants par quelques dizaines de gros bras de la mafia. Plus récemment, la station Prince Edward a été le terrain d'un coup de force des policiers (les "Popo"), qui sont entrés dans les wagons pour matraquer et gazer plus ou moins indifféremment tout ce qui se trouvait là. 4 - Les slogans et codes propres au mouvement. Les manifestations sont aussi très codifiées. Les manifestants sont souvent habillés en T-shirts noirs, qui s'accordent harmonieusement avec les casques jaunes et les masques à gaz. On retrouve tout cela sur les posters. On voit aussi beaucoup de parapluie, car c'est un accessoire utilisé par les manifestants pour se protéger des gaz lacrymogènes et de la vidéosurveillance, mais surtout car c'est un rappel des grandes manifestations de 2014, entrées dans l'histoire comme le "mouvement des parapluies". Cette année, deux slogans font florès : "A revolution of our times" et "Be Water" (une référence à Bruce Lee, suggérant qu'il faut développer un mode d'action fluide et percutant). Ca sonne bien, et c'est décliné sous toutes les formes. 5- La France ! ... à moins que ce ne soit Broadway. Les manifestants chantent volontiers la chanson "Do you hear the people sing", tirée de la comédie musicale, les misérables. Un truc, forcément repris dans l'iconographie du mouvement avec, par exemple, cette jolie référence à Delacroix (ci-dessous), sans sein à l'air, parce que, bon, on est à Hong Kong tout de même. Le choix de la référence n'est pas mauvaise. On est, somme toute, assez proche de la révolution de juillet : pour la défense de quelques libertés fondamentales et d'un semblant de représentation démocratique, plus que pour un vrai changement de régime et encore moins pour un changement de société. Le drapeau sur la barricade (ci-dessus) est celui de Hong Kong, mais en noir plutôt qu'en rouge. Le jaune était la couleur de la révolution des parapluies et le noir est définitivement celle d'aujourd'hui. Tout sauf le rouge ! Il ne viendrait à l'esprit de personne de brandir un drapeau rouge ; on est bien dans une révolte de jeunesse, mais pas dans un remake de mai 68 : les maos - les vrais -, c'est ceux d'en face. Et voilà le diaporama de notre petite collection. Depuis le mois de juin, tous vos médias préférés font une concurrence sévère à ce blog en décrivant quotidiennement les tribulations de la société Hongkongaise. Il est donc temps pour nous aussi de faire un point sur les manifestations qui agitent la ville, histoire de répondre à tous les messages que nous recevons de France nous demandant si ça va, si on est en sécurité, si on peut vivre et travailler normalement, etc. Tout d’abord, un petit rappel des faits pour ceux qui vivraient dans yourte sans internet. Au printemps, le gouvernement de Hong Kong, dirigé par Carrie Lam (la « chief executive »), a décidé de passer une loi d’extradition vers plusieurs pays. Le fait divers qui a officiellement motivé cette décision, c’est le cas d’un Hongkongais qui a tué sa petite amie lors d’un voyage à Taiwan avant de revenir se réfugier à Hong Kong. En l’absence d’accord d’extradition, impossible de le renvoyer à Taiwan pour être jugé. Le hic, c’est que le projet de loi devait aussi ouvrir aux extraditions vers la Chine. Et, là, ça coince. Les défenseurs des droits de l’homme ont craint qu’Hong Kong ne soit plus un havre pour les dissidents Chinois et, plus généralement, pour la liberté d’expression. Il faut voir qu’on est dans un moment de montée des inquiétudes sur ce thème. Le gouvernement Chinois, ces dernières années, fait monter la pression sur toutes les sources de critiques, en Chine, mais aussi à l’étranger et bien sûr à Hong Kong. Cela passe, par exemple, par la contestation systématique de tous les discours qui ne correspondent pas aux points de vue officiels (comme n'importe quel discours, mais aussi dessin, design de site internet ou carte géographique qui laisserait entendre que Taïwan ou Hong Kong ne font pas partie du territoire Chinois ou auraient un statut autre que celui de simple province). A Hong Kong, cela s’est traduit aussi par l’enlèvement pur et simple de plusieurs libraires et éditeurs de textes dissidents, ou encore par le refus de renouveler le visa d’un journaliste du financial times qui avait eu le malheur d’organiser une réunion avec le dirigeant d’un micro-parti indépendantiste. Mais les dangereux droidelhomistes n’ont pas été les seuls à tirer la sonnette d’alarme contre la loi d'extradition. Les « milieux d’affaire » (si puissants à Hong Kong) ont aussi craint que ce soit une épée de Damocles sur la tête de tous ceux qui font des affaires en Chine, où il est si facile et si courant d’embastiller des hommes d’affaires sur des accusation de corruption. Bref, Carrie Lam a touché un point sensible. Il ne s’agit pas d’une atteinte à la démocratie, concept que le territoire n’a jamais vraiment expérimenté et qui n’est pas une revendication de tout premier plan au sein de la population. Mais c’est pire : c’est une atteinte à la liberté de faire du business, à la liberté d’expression et à l’état de droit, qui sont, eux, des principes qui ont toujours fait partie de l’ADN du territoire et l’une de ces spécificités dans le monde Chinois qui fondent le sentiment d’identification de la population. Il s’agit bien d’une crise identitaire. La plupart des manifestants ne veulent pas d'ailleurs pas de changement, mais juste le statut-quo ante (que « Hong Kong reste Hong Kong ») et de pouvoir clamer leur spécificité et leur fierté d’être hongkongais. Enfin, c’est aussi une crise générationnelle. Certes d'une façon moins prononcée que la « révolution des parapluies » de 2014 (mouvement qui a touché essentiellement la jeunesse qui réclamait avant tout plus de démocratie), mais tout de même. On s’en est fait parfois l’écho dans ce blog, mais rappelons que la vie n’est pas facile pour hongkongais. Les inégalités sont criantes, le logement hors de prix, les temps de travail restent très longs, le système de santé est fortement inégalitaire, la pression scolaire est écrasante, le système de retraite presque inexistant et la société est très conservatrice. Bref, la vie est dure et beaucoup de jeunes n’ont aucun d’espoir d’amélioration et sont résignés à avoir une carrière longue et pénible, à devoir supporter la charge de leurs parents vieillissants et à renoncer à avoir un ou plusieurs enfants faute de pouvoir les loger décemment et de leur payer les « bonnes écoles ». Ajoutons à cela l’échec cuisant de la « révolution des parapluies » qui a laissé beaucoup d’amertume chez les jeunes, ravivée l’hiver dernier lorsque les condamnations sévères ont fini par tomber sur les principaux leaders, et le compte est bon : il suffisait de discuter un peu avec quelques étudiants pour comprendre qu’ils avaient une grande envie de revanche et, littéralement, presque rien à perdre. Voilà pour la situation de fond qui a amené à des manifestations monstres et pacifiques au mois de juin. Elles ont été suivies par des mouvements plus violents, encouragés par l’obstination du pouvoir exécutif, qui s'est retrouvé coincé par la pression de Pékin et la volonté de ne pas perdre la face (oui, ce truc de "perdre la face", ça sonne comme un cliché sur le caractère chinois, mais pourtant des exemples nombreux ne cessent de nous en démontrer l’importance réelle). Bref, ça chauffe, d’où les images renvoyées par les télés du monde entier et les questions du type : « ça va ? c’est pas trop dangereux ?». Pour nous, qui avons vécu de loin la révolte des gilets jaunes, on se retrouve dans un jeu de miroir. A la question : « c’est pas trop dangereux, toutes ces manifestations ?», notre réponse favorite est « pas plus que pour vous avec les GJ ». Les manifestations (aussi massives qu’elles puissent être) tout comme les échauffourées (aussi impressionnantes qu’elles puissent être) sont bien évidement très localisées. Et comme n’importe quel français vivant à la fois loin d’un rond-point et des Champs Élysées, on vit totalement normalement. Comme pour les gilets jaunes, les manifestations occupent toutes les conversations et tout l’espace médiatique mais, à moins d’y participer directement, on ne voit et ne ressent rien ou presque. Plus encore, on en voit sans doute beaucoup moins que les français pendant l’hiver en jaune. En effet, on est à Hong Kong, et même si le territoire a connu des émeutes violentes tout au long de son histoire (pendant l’époque coloniale comme après), on est tout de même dans une société fondamentalement pacifique où tout désordre public est très mal vu. Ici, la perception de la violence n’est pas tout à fait la même que dans le pays de Robespierre. Crier et gesticuler en public est perçu comme un outrage sévère. Taggez un mur, jetez sur la voie une poubelle ou une barrière et vous passez directement du côté de l’émeute. Balancez une bouteille sur des CRS en armure et vous êtes à la limite du terrorisme. Alors oui, certaines manifestations sont violentes, avec gaz lacrymogène et tout le bazar mais c'est généralement à peu près du niveau d'une manif un peu chaude d’agriculteurs, d’étudiants ou de chauffeurs de taxi bien de chez nous. Ici, pas de gros tracteurs ou de camions pour tout bloquer, pas (ou presque pas ?) de manifestants armés de matraques ou autre, et pas de casseurs : au pire, les manifestants s’en prennent à la police et aux symboles du pouvoir, mais en aucun cas aux biens publics (métros, péages, mobilier urbain) et encore moins aux biens privés (vitrines, etc). Pour nous, les seuls signes évidents d’une tension ont été :
Sinon, on s’est quand même retrouvé deux fois dans une manif. La première, c’était en juin, au tout début du mouvement. En sortant d'un spectacle, Sandra et moi avons été jeter un œil à un rassemblement sur la voie rapide à proximité d’Admiralty où se trouve le siège du pouvoir. C’était assez étrange. Il y avait beaucoup de monde, et on n’a pas pu s’approcher de la tête de la colonne. Mais, là où on était, tout était extrêmement calme et pour tout dire étrangement silencieux. Il y avait une flopée de gens, plutôt jeunes, qui attendaient tranquillement que quelque chose se passe, ou pas. Presque personne ne parlait, beaucoup regardaient leur téléphone. Le truc spécial, c’est le niveau d’organisation. Des gens distribuaient des masques, d’autres avaient des stocks de bouteille d’eau, d’autres pouvaient sur simple demande vous envelopper les bras de films plastiques pour vous protéger des brulures causées par les lacrymo, etc. Tout cela vous était proposé par des jeunes gens souriants et aimables, comme des hôtesses d’accueils distribuant des goodies à l’entrée du salon de l'auto. Plutôt amusant ce contraste entre l’ambiance paisible, silencieuse et amicale et ces préparatifs guerriers… Mais comme il ne se passait rien, on est vite reparti (et d’ailleurs, il ne s’est rien passé de toute la nuit… ce n’est que deux jours plus tard que les manifestants ont envahi le parlement). La deuxième fois, c’était en famille, à l’aéroport lors de notre départ estival pour la France. Le terminal des arrivées était occupé par quelques centaines de manifestants, faisant un sit-in tranquille accompagné de slogans (« free Hong Kong ! »). Là encore, pas de violence, ni même de tension. Plutôt une ambiance bon enfant accompagnée par un soutien visible des passants. Et maintenant ? L’enjeu des prochains jours, pour nous, c’est la rentrée universitaire. Y aura-t-il des manifs sur les campus, des occupations, des boycotts de cours ? La réponse la semaine prochaine. A notre grande surprise, on continue à avoir toujours plus de matière pour prolonger la série de billets de blogs sur la folie des fêtes d'anniversaires.
Ce week-end, c'était Ulysse qui était invité par un duo de jumeaux de sa classe. Des p'tits gars, donc. Du coup, point de licornes, de machins roses, de ballons et de cours de patisserie en groupe. Il fallait un vrai truc de vrais mecs. "Improbable" ne faisant pas partie du vocabulaire des expats hongkongais, voilà comment on se retrouve au bout du bout du territoire, avec 10 gamins sur des quads dans une ambiance de mad max de cours élémentaire. En toute simplicité. Je viens de remarquer que sur les trois derniers articles de blog qui portent sur 3 week-end différents, Avril porte le même T-shirt. Elle en a évidemment plein d'autres et à ma connaissance n'a aucune raison d'aimer particulièrement celui là. Je pense qu'il y a un effet non soupçonné du port de l'uniforme à l'école.
Tous les jours de la semaine, les enfants n'ont pas besoin de réfléchir comment s'habiller: soit uniforme de sport quand il y a sport, soit uniforme de ville le reste du temps. Bleu roi ou bleu marine. Quand le week end arrive, ils prennent le T-shirt et le bas qui est sur le haut de la pile. Logiquement, c'est donc toujours le même que Marika met sur le haut d'une semaine à l'autre. Il est clair que notre budget vêtement s'est fortement réduit depuis la rentrée de septembre. On tourne la semaine avec les 4 tenues d'école par enfant (2 sports et 2 villes) et avec le stock de fringues pour le week end. D'ailleurs, beaucoup de T-shirt et pantalons commencent à être trop court car Avril et Ulysse grandissent pas mal. Pierre, lui, récupère une partie les fringues des grands et, même s'il tient à revêtir un habit "civil" dès qu'il rentre de l'école et change de T-Shirt dès qu'il reçoit une micro goutte d'eau (ce qui arrive chaque jour avec une probabilité proche de 100%), il n'y a pas assez de jours dans la semaine pour épuiser son stock. Ca faisait longtemps que j'avais envie de rajouter un néon à la décoration déjà chargée de notre appartement. Un néon comme ceux des devantures de magasin à Hong Kong. Ca s'est révélé plus compliqué que je ne pensais, les rares adresses trouvées en ligne correspondant à des ateliers de néon étaient obsolètes. Je me suis rabattue sur un site en ligne qui faisait fabriquer en Chine. Sans doute que si j'avais fait ma recherche en chinois j'aurais plus trouvé mais bon il fallait bien pouvoir expliquer à mon interlocuteur ce que je voulais. Le choix était infini puisque c'était sur mesure. J'ai fait simple, j'ai choisi 香港 qui veut dire Hong Kong et qui en fait se prononce Xiānggǎng en cantonais. Ce qui veut dire port parfumé. J'ai pas pris trop grand même si cela m'a démangé. Après quelques échanges par mail, un devis et un croquis approuvé je suis allée payer en cash dans une espèce de salle de jeux sur l'île de Hong Kong. J'ai attendu 10 jours. On m'a contacté pour me dire que la production avait fait une erreur au lieu d'un panneau avec les deux caractères j'allais recevoir deux panneaux avec un caractère chacun. J'ai dit qu'il fallait refaire. J'ai attendu que le nouvel an chinois passe et voilà mon truc bien emballé qui m'attendait dans la fameuse salle de jeu. On l'a mis sur le rebord de la fenêtre de notre chambre. Il y a une télécommande pour régler l'intensité lumineuse et faire un arrêt programmé. La grande classe. Bon ça sent un peu le plastique mais mon détecteur de pollution n'a pas bronché alors on fait avec. Ca met une ambiance un peu "striptease club" dans notre chambre à coucher mais ce n'est pas déplaisant.
Un nerd c'est d'après la définition récupérée sur internet "Une personne passionnée de sciences et techniques, notamment d'informatique, et qui y consacre la plus grande partie de son temps".
Tandis qu'Avril aime manipuler des petites poupées et animaux en plastique rose, Ulysse lui ne jure que par des activités qui exigent patience, stratégie et précaution. Très étrange d'avoir deux enfants si différents, sans parler de Pierre qui lui est sur pile et ne fait que hurler et courir partout. Bref, Ulysse donc aime les échecs, les casse-têtes, et les jeux videos (mais c'est hautement rationné aux soirées de week ends). Sa dernière trouvaille ce sont les châteaux de carte. Il m'a fait le prendre en photo pour que j'envoie sa réalisation à deux de ses copains (des jumeaux chinois de sa classe). Fascinant! Nous avons imposé à chacun de nos enfants l'apprentissage d'un instrument depuis l'année dernière. Après avoir commencé le piano, Ulysse a opté pour la guitare. On a changé de prof mais c'est toujours un peu à contre-coeur qu'il s'y met, maintenant en cours privé à la maison. Pendant ce temps là Avril et Pierre ont respectivement cours de piano et de ukulélé dans un centre commercial juste à côté de la maison. Il s'agit d'un groupement de 4 minuscules espaces où se trouve un piano et juste assez de place pour s'asseoir devant. 45 minutes chacun avec un professeur le vendredi après-midi. Je ne suis pas sure que les progrès sont énormes mais bon Avril a l'air d'apprendre au moins à reconnaître les notes, choses qu'aucun des ses parents ne savent faire. Pierre revient lui avec des bonbons et des stickers... Aucune idée si il apprend quoi que ce soit sur son ukulélé. Surprise la semaine dernière quand le prof m'a indiqué que Pierre avait plutôt envie de faire de la batterie et que dans la foulée Pierre s'est mis à battre en rythme avec beaucoup de plaisir sur l'engin. On va voir si ça dure... Demain cela sera peut-être la trompette.
Le 14 février, pour la saint Valentin que mon mari ne pense jamais à fêter, on a eu pour la troisième année de suite droit à une part de gâteau avant le repas.
Ce jour là on fête l'anniversaire de Marika qui d'ordinaire rentre chez elle (dans sa misérable boarding house) dès qu'on se met à table pour le dîner vers 19h. Exceptionnellement on a commencé le dîner par un chant d'anniversaire et un soufflage de bougie et on a avalé une part de gâteau avant même le repas. Marika a pu ensuite filer 10 minutes plus tard en nous laissant devant riz fris et brocoli (un classique pour nous!). Vite fait bien fait mais ca marque le coup! Joyeux anniversaire indispensable Marika!! Tous les matins, c'est le même rituel sur le pont piéton qui lie la station de métro et l'université Lingnan où Matthieu et moi travaillons. Des petits groupes d'habitants de grandes tours du coin font leur gym. Il est tout juste 8h quand j'arrive à leur niveau, après avoir laissé les enfants au bus pour l'école. Ce qui est épatant c'est que l'endroit est très glauque et surtout au dessus d'un espace arboré où il serait quand même beaucoup plus agréable de sociabiliser. Mais non, les chinois préfèrent se mettre au milieu du passage des piétons qui sont du coup obligés de décrocher de leur téléphone pour zigzager entre les grappes de gymnastes. Il faut faire attention de ne pas shooter dans leur petit poste audio qui diffuse une musique stridente qui rythme leurs mouvements. Tout ça n'est pas très zen surtout que comme la fac est non fumeur le sol est souvent jonché des cigarettes et autres détritus que les étudiants souvent étrangers ont laissé là après leur réunion de la veille. On arrive ensuite au sas d'entrée de l'université qui jouxte la piscine. Elle vient d'être re-remplie après les deux mois d'hiver (cette année très doux, on a pas sorti les chauffages d'appoint). Mais je doute que quiconque y mette un pied avant le mois d'avril. La vue est typiquement hong kongaise, des tours hautes (30 ou 40 étages) avec des toutes petites fenêtres souvent calfeutrées par du bordel. Mon bureau n'est plus qu'a 50 mètres, au 3ème étage, la fenêtre en haut à gauche. Matthieu est au deuxième. Le bureau d'à côté (gauche) est déjà allumé, mon collègue directeur du master de finance est un lève tôt. Je m'oblige à monter les escaliers à pieds, phénomène très rare ici. Il y a souvent la queue devant les ascenseurs car même les étudiants qui vont au premier étage le prennent. Et voilà arrivée, c'est parti pour une journée de bureau. Il faudra que je file vers 17h30 maintenant il faut rentrer tôt pour faire les devoirs. S'il faut compter 10 minutes pour Ulysse qui a compris l'intérêt de faire les choses vite, il faut souvent passer au moins 30 minutes avec Avril. Les tables de multiplication, les conjugaisons et des mots à écrire sans faute: il est rare d'arriver au bout sans une ou deux prises de tête sur le thème j'aime pas, je sais pas....
Je laisse derrière moi le campus (toujours un peu en chantier depuis la tempête de Mangkhut qui a mis à terre pas mal d'arbres) et file dans l'autre sens. Tout est dans le titre. Ca fait plusieurs semaines qu'Avril me parle de boucles d'oreille. Et voilà cet après midi c'était facile. Elle n'a pas bronché mais je pense a eu mal.
On va garder les petits clous dorés pendant 6 mois. Discrets mais le début de la féminité... Le plus gros de toute l’histoire de Hong Kong. Après un mois d’aout plutôt calme et un tout petit typhon de rien du tout la semaine dernière, Hong Kong se préparait à l’arrivée sur Super Typhonn Mangkhut pour ce week end. Depuis lundi, tout le monde était branché sur les prévisions météorologiques de l’observatoire de Hong Kong et suivait les évolutions du typhon, né près des iles Mariannes : va-t-il remonter un peu vers le Nord (et passer juste sur Hong Kong), va-t-il perdre de sa puissance en passant sur les Philippines… ? Le suspens était total, bien que le dénouement était en fait connu d’avance : même un peu affaibli sur le dos des pauvres philippins, même dérouté un peu vers le sud, la taille du typhon (la surface de la France, dit-on) ne laissait guère de doute sur le fait que ça allait secouer sec. Hong Kong était donc sur le pied de guerre en vue de l’impact ce dimanche. Pourtant, le samedi ne présageait rien : beau temps, peu de vent. Une journée idéale pour qu’une bonne part de la population puisse se préparer : ranger tous les bateaux, attacher les arbres et les choses qui peuvent s’envoler, faire des courses (les rayons des supermarchés, samedi soir, étaient passablement vidés) et pour certains, coller de grandes croix de scotch sur les fenêtres. Et dimanche, en effet, ça a soufflé. On est vite passé en alerte T10, soit le maximum possible. Pour une raison étrange, les alertes sont numérotées avec une logique nous échappe encore : T1 = pas grand-chose, il faut juste faire attention, mais tout roule comme d’habitude T3 = ça souffle un peu (60km/h environs, avec des coups de vent à 100km/h), les écoles maternelles sont fermées, les sorties scolaires annulées, les sorties en mer sous surveillance mais le reste fonctionne. T8 = un vrai typhon sérieux, avec du vent à plus 80km/h et des coups de vent allant jusqu’à 180km/h. Les écoles sont fermées, les ferry ne fonctionnent plus, les gens ne vont pas au travail. T9 = On est en route vers un super typhon. Tout le monde doit aller se terrer quelque part. T10 = Tout ce qui peut voler doit être attaché, plus personne ne bouge. T10 donc. On avait connu quelques T8, mais là, c’était une première. Bon, à vrai dire, nous, on n’a pas vu grand-chose. De nos fenêtres, on voyait bien la pluie à l’horizontale, les poubelles rouler au milieu de la route, les feuilles d’arbre voleter jusque devant nos fenêtres (au 21e étage, quand même), etc. Mais notre tour est moderne, assez épaisse, un peu en retrait, en face de la baie de Hong Kong (pas face à la pleine mer donc), d'une hauteur relativement modeste et bien entourée d’autres immeubles. Pas de fenêtres brisées chez nous, pas d’immeuble qu’on sent bouger, même pas de vent hurlant dans les fenêtres. Juste une journée un peu longuette, confinés avec nos trois enfants dans notre appartement. On a géré tant bien que mal le temps et les enfants à coup de jeux de société, de lego et de DVD. Le tout en scrutant régulièrement nos téléphones pour suivre l’avancée du typhon et prendre des nouvelles des uns et des autres (le grand jeu étant de gagner le concours de celui qui enverra la photo la plus impressionnante prise de sa fenêtre – c’est clair : on a perdu à ce jeu-là). Bref, on a survécu sans problème et on s’est réveillé ce matin, sous un temps très calme, et juste avec l’envie d’aller prendre l’air après 24h enfermés dans une boite. Le typhon est passé (même si on est encore en alerte T3), mais toutes les écoles de Hong Kong sont fermées : il faut que les personnels vérifient qu'il n'y a pas de branche d'arbre ou un climatiseur en équilibre fragile qui risquerait tomber sur un élève. Nous on est allé au boulot, ce qui nous a permis d’avoir un aperçu des dégâts. En effet, pas mal d’arbre arrachés, couchés ici ou là sur les trottoirs ou au milieu de la route, des branches partout, etc. Quant aux enfants, ils devaient profiter de cette journée de vacances pour aller faire un tour à Ocean Park puis retrouver leur cours d’escalade. Manque de pot (mais assez logiquement), le parc d'attraction est fermé. Ils se sont donc rabattus sur un brave square... un peu chaotique.
Dès l'aube, le petit peuple des manœuvres de Hong Kong s’affairait déjà pour balayer et remettre les choses en état. Nul doute que tout sera en ordre d'ici peu. Nous voilà de retour à Hong Kong fins prêts pour notre troisième année. Ce sera la dernière, ce qui laisse planer un sentiment étrange, comme si la nostalgie commençait déjà à s’installer, prématurément. Le programme des vacances à venir est déjà bien rempli (Kyoto à l’automne, la Birmanie à noël, Bali en février…). Mais n’anticipons pas. L’actualité de cette rentrée, c’est… la rentrée. Fini l’école des petits lascars, avec ses classes de 8 élèves coincées dans l’open space riquiqui d’un immeuble de Central. Les enfants y ont passé deux ans. C’était pratique de pouvoir les avoir tous les trois au même endroit et l’enseignement alterné en français et anglais leur a fait faire des progrès incroyables. Mais l’étroitesse des lieux, le petit nombre des élèves (et des copains potentiels) commençait à nous peser sérieusement, même si les enfants ne s’en sont jamais plaint. Et puis de toute façon, Avril ne pouvait pas continuer : déjà qu’elle a fait son CE1 dans une classe à 3 élèves, il fallait bien migrer vers une école, une vraie. Voilà donc nos trois enfin inscrits au Lycée français international de Hong Kong (le LFI ou French International School pour les intimes). Une affaire : il nous a suffi d’acheter deux jeux d’uniformes pour chacun de nos enfants, de payer quelques mois de frais de scolarité d’avance et de signer un chèque de 30 000 euros pour la débenture. La déquoi ? me diront ceux qui n’ont pas eu la chance d’étudier la finance dans une école internationale huppée. C'est juste un petit fond de roulement pour l’école. On paye donc une brique par môme inscrit, mais l’argent nous sera rendu au moment de la désinscription. C’est très standard ici, et la débenture du LFI est même – paraît-il - pas très chère (certaines écoles ne la remboursent d’ailleurs pas à la sortie). Sans compter qu'on a eu un prix d'ami : pour les vrais expats, ceux dont la boite paie les frais de scolarité des enfants, c'est quatre fois plus cher (mais c'est la boite qui paie). Bref, le mercredi 5 septembre, réveil à 6h40 pour être fins prêts à profiter de ces juteux investissements. On était à 7h20 au pied de notre immeuble pour attendre le mini bus scolaire (ah, oui, tient, ça aussi c’est un petit investissement). Ca fait un peu bizarre de voir nos enfants dans leurs uniformes tous neufs : polos et short (jupe culotte pour les filles) bleu marine avec des liserés et logos bleus blanc rouge. C’est pas très festif, mais ça a un côté rigolo… et puis il faut bien dire que ça simplifie grandement les discussions matinales avec Pierre sur le choix des habits. Mais ce n’était pas juste la rentrée des petits Crozets. C’était aussi l’inauguration du tout nouveau campus, construit à Tseung Kwan O. TKO, c’est un bled – c’est à dire un amas de routes et de tours de 80 étages – au Sud-Est de la partie continentale de Hong Kong. De chez nous, il faut compter environs 20-25 minutes de mini bus. Ces derniers jours, les enfants nous ont fait des rapports plus ou moins lacunaires. La cantine, plutôt bien même s’il n’ont jamais vu la couleur de la mousse au chocolat annoncée sur le menu (mais le pain est bon). Les maitresses plutôt sympas et qui sont d’ailleurs de maîtres pour les deux grands. La grande taille de l’établissement, au point qu’ils ne croisent jamais leurs copains qui sont en CM1, dans une autre aile du bâtiment. Les devoirs quotidiens pour les deux grands (une nouveauté pour nous !). Bref, tout semble se passer au mieux. Mais pour se faire une idée plus précise nous sommes allés visiter l’école lors la journée porte ouverte de ce samedi.
Et là, bigre, on se dit qu’on fait bien des choses en collectant quelques menues débentures à tous les enfants des 20 000 français de Hong Kong. Le machin est juste énorme. Des cours de récré colorées, des jardins sur des terrasses, un bon gros gymnase, une piscine, une salle de spectacle de 300 places, une bibliothèque qui ressemble à la médiathèque de votre quartier, et puis, oui, des salles de classes, mais équipées de tableaux-écrans géants et regroupées autour d’espaces communs avec des ordinateurs partout, des canapés, des murs de lego… Bref, c’est franchement pas mal. Et la sensation d’espace ne contraste pas seulement avec les petits lascars, mais aussi avec l’ambiance étriquée qui domine largement à Hong Kong. Allez, la vraie vie d'expat pour un an avant le retour à nos petites écoles parisiennes. Ces quelques lignes pour dire combien Marika nous facilite la vie et s'occupe bien de nos enfants. Elle ne rechigne jamais à jouer avec les enfants même si elle se retrouve souvent entourée d'enfants qui se parlent français sans qu'elle ne comprenne rien. On a eu la chance de tomber sur une personne vraiment de bonne volonté qui aime bien jouer. Le seul truc qu'elle n'aime vraiment pas ce sont les manèges qui font peur et là encore elle a du se forcer un peu!!! Elle est devenue assez forte en tiramisu et en mousse au chocolat et surtout semble avoir compris le régime alimentaire de nos enfants: le soir quand on est là légumes à la vapeur, le soir quand elle les garde pâtes et fromage et quand elle les récupère à l'école oeufs kinder et bonbons. Comme nos fils n'ont plus de dents c'est finalement plus si grave. Ci-dessous le 10 février, la situation dentaire d'Ulysse qui vient encore de perdre une dent!! Marika vient de fêter ses 31 ans et j'espère qu'elle aura une bonne vie.
Dimanche dernier – yipee ! – c’était le jour choisi pour organiser la fête d’anniversaire d’Avril. Du bonheur en perspective : une matinée à préparer gâteaux et jeux pendant que nos trois enfant surexcités tournent en rond dans nos pattes, suivi d’un après-midi à gérer une dizaine de charmants bambins qui expriment chacun leurs humeurs et lubies avec un sens prononcé du contre-temps. Ce matin-là, donc, nous nous sommes levés avec un objectif clair en tête : tenir le coup jusqu’à l’heure du coucher. Les choses ont bien commencé. Sandra avait clairement en tête le programme de sa chasse au trésor, ponctuée de jeux d’équipe avec un subtil double équilibre physique/réflexion et compétition/coopération. On avait imprimé les cartes au trésor et les messages secrets. On avait déjà emballé d’alu un carton rempli de bonbons pour en faire un coffre tout à fait honorable. Il ne restait qu’à faire le gâteau et régler les menus détails. Et puis, on était confiants car un anniversaire de huit ans (huit ans, déjà !!), c’est tranquille : les enfants savent lire, sont plus responsables et autonomes. Mais c’était compter sans Pierre... Il est arrivé jusqu’à ses quatre ans sans aucun accident (là où Ulysse avait déjà été recousu trois fois). Mais, il y a un mois, il s’est ouvert le crane sur un coin de meuble (voir le post précédent). Et là, il a choisi le moment le plus opportun pour mettre la barre un peu plus haut. Alors qu’on attendait les premiers invités, il a trouvé le moyen de rencontrer un autre coin de meuble. Tête la première. Hurlements, giclées de sang… et deux dents sur le plancher ! Arrachées nettes. Whaou ! Il crachait ses dents, comme au ciné, dans un bon vieux Tarentino bien gore. On l’emporte dans la salle de bain, et on explore sa bouche. L’enfer : un gouffre sanguinolent avec, de part et d’autre du trou, des chicots tout tordus. Je laisse les deux grands et l’anniversaire à Sandra, et je saute avec Pierre dans un taxi : direction l’hôpital. Ce coup-ci, on opte pour l’hôpital public. Queen Elisabeth, pas très loin de la maison. Pas mauvais choix. Ce sont des urgences typiques : grande salle d’attente avec des gens, masques sur la bouche, qui attendent tranquillement, brancard dans les couloirs avec des petits (très très) vieux enfouis sous des couvertures, etc. Dès l’arrivée et avant toute chose on nous envoie vers la caisse. Bonne nouvelle : l’admission coûte 120 HKD (15 euros) seulement pour les résidents de Hong Kong. Pierre n’avait rien de vital, mais son âge, son T-Shirt rouge de sang, et sa capacité à hurler sans discontinuer ont sans doute joué en notre faveur : en à peine une demi-heure, on était dans un petit box, isolé du voisin par un rideau, avec une jeune doctoresse qui constatait le désastre. D’un petit coup de pince, elle retire une 3e incisive et nous envoie patienter un peu plus loin. Au bout d’une petite heure, elle revient avec une ordonnance (paracetamol à aller chercher à la pharmacie de l’hôpital – c’est gratuit) et un mot pour le service dentaire de l’hôpital. Ce dernier étant fermé le dimanche, je les ai appelés le lendemain, faxé la lettre du docteur, et obtenu un rendez-vous pour l’après-midi. Là, re-belotte : payer l’admission avant toute chose (180 HKD), une heure d’attente et 5 minutes de dentiste pour retirer la dernière incisive branlante. Voilà, c’est fini. Pierre peut cicatriser tranquille et apprendre à manger sans dents du haut. Positivons : (1) bonne expérience d’hôpital, (2) c’était si rapide que Pierre n’a finalement raté que la moitié de la fête d’anniversaire (mais 100% des gâteaux et bonbons : impossible de manger quoi que ce soit ce jour-là), (3) Pierre va cesser de se ronger les ongles pendants quelques très longs mois, (4) on a réglé le problème pour tout juste 300 HKD (soit exactement ce que nous a couté la petite souris) et (5) Avril a finalement fêté ses huit ans de façon tout à fait convenable. Nos enfants sont tous les 3 aux petits lascars, école spécialisée dans les petits (2 à 5 ans). Déjà l'année dernière Avril était la plus grande de l'école, dans une classe de CP à effectif réduit. On l'a laissée cette année encore après avoir eu l'assurance qu'une classe de CE1 était ouverte car c'est plus simple logistiquement. Mais là, c'est décidé, l'année prochaine tout le monde part au Lycée Français. Le seul garçon de la classe d'Avril a quitté l'école à Noël, la laissant avec 3 autres filles, en fait 2 car Anne-Marie, à gauche sur la photo n'est là que le matin. L'après midi elle va dans une école chinoise apprendre par coeur des centaines de caractères chinois (dixit Avril). De toute manière Avril ne l'aime pas vraiment. Heureusement Avril s'entend bien avec ses deux autres camarades et a commencé à tisser des liens avec les filles de la classe de CP d'Ulysse. Petite classe aussi car la photo suivante regroupe la classe d'Avril et celle d'Ulysse avant le départ de 2 filles à Noël, il semble pour le lycée français. Du côté de Pierre, pas beaucoup de monde non plus. Voici une video rafraîchissante avec la grosse voix de sa prof d'anglais Andréa qui est super sympa et qui contrebalance celle de français. Le matin, quand c'est français, c'est dur dur de motiver Pierre. Ce matin, une bonne initiative a été lancée peut-être pour éviter les drames: celle d'une séance d'échauffements, regroupant toutes les classes. J'ai lâché Pierre qui était tenté par des pleurs en le motivant pour la gym. Ouf, il y a deux jours il a refusé de rentrer en classe j'ai du le laisser à l'aide de classe et filer sans me retourner.
VIDEO L'activité initiée depuis le début de l'année qui recueille le plus les suffrages des enfants c'est l'escalade. On a inscrit les enfants dans une salle toute neuve: Verm. Pierre a un accès libre (sécurisé - on est à Hong Kong) à des ateliers tandis que Ulysse et Avril suivent un cours avec Matthieu (apparemment avec une vague origine française donc mais il ne sait pas plus de 5 mots en français).
Depuis Ulysse grimpe partout, ce qui est assez embêtant mais il faut dire qu'il est vraiment doué, aidé par son poids léger. Pierre progresse, de semaine en semaine. L'heure à Verm, qu'il passe quasiment tout seul avec un employé de la structure attitré pour l'attacher et le détacher (et Marika qui doit le suivre sans doute) est de loin ce pour quoi il rechigne le moins en ce moment. Depuis la rentrée, il a du mal avec l'école, il dit que c'est trop dur. Le kung fu aussi, il traine des pieds, en disant que ca le fatigue. Effectivement il a passé la vitesse supérieure cette année: plus de sieste et du travail à l'école. J'essaye de remplacer le terme travail par apprendre des choses, mais un jour sur deux (le jour de la prof de français), il est clair qu'il ne veut pas aller à l'école. On a pris d'ailleurs rendez vous avec la prof (Corinne) demain matin. Je pense qu'elle est sévère et pas très affectueuse et ça pour Pierre c'est un sacré changement. Bienvenue dans la vraie vie!! Mercredi, c'est théâtre, pour Avril. Ulysse n'a pas souhaité en faire après l'essai. Avril elle a été emballée et même si elle a visiblement un peu de mal avec le vocabulaire - les autres gamins sont plus avancés qu'elle en anglais, elle est contente d'y aller. Je ne sais pas trop ce que fait la bonne vingtaine de mômes pendant les 90 minutes de la séance mais visiblement ils s'amusent avec des mini sketchs en petits groupes.
A partir de 8 ans, on peut faire le casting pour des "vraies productions". On va aller voir un des spectacles Faust début décembre. On avait déjà vu un spectacle de Peter Pan joué par des enfants en septembre. Même s'ils ne comprennent pas tout, Avril, Ulysse et Pierre sont assez fascinés. On va voir si cela crée des vocations. Les enfants ont eu 10 jours de vacances. Le temps était au beau fixe. Les cours de Matthieu nous empêchant de bouger, nous n'avons fait qu'une excursion à Shenzhen et sommes pour le reste restés à Hong Kong. Les activités extra-scolaires (foot, escalade, théâtre et kung fu) des enfants étant maintenus car les locaux n'étaient pas en congés. Le programme a consisté en deux journées de camp sur une île comme ce qu'ils avaient déjà fait aux vacances précédentes et en des sorties classiques à Disneyland et à Ocean Park. Pour ce qui est du camp, Ark Eden, où les enfants ont appris à faire du feu, planter des carottes et faire des cabanes, ils y étaient comme chez eux d'autant qu'ils y ont retrouvés 3 autres français de leur connaissance. Avril a donc joué à la grande avec tous ces garçons. La journée à Disneyland a été l'occasion de faire des attractions nouvelles (heureusement il y des nouveaux trucs régulièrement). On a cette fois ci eu le courage et le temps (pas trop de queue) de faire la rencontre avec Iron Man. Les grands classiques étaient également au rendez vous mais on a assisté à plusieurs spectacles ce qui nous a reposé un peu et permis de rester de l'ouverture à la parade de fin de journée sans trop de difficulté. Les garçons commencent à accepter de poser pour des photos... miracle Le manège des tasses et autres manèges qui tournent, je laisse Marika s'y coller. Sinon pour moi c'est mal de coeur garanti. Avril commence à adorer les manèges à sensation, son frère évidemment veut suivre sauf qu'il n'a pas le droit de les faire. Vivement le seuil d'1m33, le graal ici. La nouveauté des vacances a été le cours de roller. Si vous aviez suivi Avril et Ulysse en avaient déjà fait au printemps. C'est la soeur de la prof précédente qui est intervenue cette fois ci. Avril sait maintenant rouler en arrière. Ulysse a un peu plus de mal mais le sourire de Vanessa facilite les choses. J'ai laissé Marika gérer une des journées avec les helpers de deux des copains d'Ulysse, Enrique et Enzo. Ils sont venus à la maison. J'ai ensuite retrouvé des éléments de la mallette partout pendant plusieurs jours.
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